Lectio divina pour le dimanche 1 fevrier

Une lectio divina est une commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposées par l’Église pour la Messe du jour.

Lectio divina pour le 4ème dimanche du Temps Ordinaire

Dans le quatrième dimanche ordinaire, l’Eglise nous fait méditer sur la réaction de Jésus face au mal : Jésus ne se contentera pas d’agoniser à Gethsémani, dans la compassion au mal et à la souffrance qui ronge l’homme, mais Il va agir. Cette action se manifeste par exemple à travers le miracle de la guérison de cet homme possédé de Capharnaüm. Et, en reprenant brièvement l’enseignement que Saint Jean-Paul II donnait sur les miracles, nous retiendrons deux aspects mis en valeur par le prodige, le miracle ou, pour reprendre l’expression de saint Jean, le signe.

Il y a des forces obscures physiques, psychiques, morales, dans lesquelles Satan œuvre.

Il y a d’abord l’aspect négatif auquel nous nous attachons, surtout la guérison corporelle et par laquelle Jésus manifeste Son pouvoir salvifique en tant qu’Il libère l’âme du mal qui la ronge, ce mal qui est le péché. Jésus expliquera en effet, lors de la guérison du paralytique, le lien entre la guérison spirituelle de l’homme et sa guérison corporelle : « Va, tes péchés te sont remis. Et pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés, Je te le dis, prends ton grabat et marche. » Considérée sous cet aspect, la guérison du possédé manifeste la libération opérée par Jésus de ces forces obscures (pour reprendre l’expression de Saint Jean Paul II) dans lesquelles et par lesquelles Satan œuvre. Ne nous arrêtons pas au faux problème qui consiste à déterminer la part qui revient directement à la possession, de celle qui revient à l’épilepsie. Le Saint Père disait simplement : il y a des forces obscures physiques, psychiques, morales, dans lesquelles et par lesquelles Satan œuvre.

Le deuxième aspect, indissociable du premier mais que nous retenons moins souvent, c’est l’aspect positif de la guérison. Non seulement Jésus libère l’homme d’un mal spirituel signifié par un mal physique : l’aveuglement et la guérison de l’aveugle, la non-écoute et la guérison du sourd, le Mal en lui-même : la mort, et ce sera la résurrection de Lazare. Mais le miracle manifeste aussi ce que Jésus donne à la place du mal qu’il retire de l’homme. Le miracle signifie ainsi ce que Saint Jean-Paul II appelait les caractéristiques du Royaume.

Le baptisé est prêtre, prophète et roi

Mais quelle est la caractéristique du Royaume que manifeste la guérison du possédé ? C’est que l’homme ne vit plus selon un esprit tourmenté, mais il vit selon l’Esprit de Dieu ! Il devient un prophète, par Le Prophète qu’est Jésus qui accomplit la prophétie de la première Lecture. Tout baptisé est prêtre, prophète et roi. C’est-à-dire qu’il est appelé à annoncer la Parole de Dieu. Et il y a là une transformation fondamentale sur laquelle il faut nous arrêter quelques instants.

C’est sûr que Jésus libère de manière générique l’homme du Mal, du péché. Mais de manière spécifique, de quel péché libère-t-Il l’homme ? Aujourd’hui, Il le libère de ce mal qu’est la retenue de son esprit sous le pouvoir de Satan et qui consiste à faire sa vie selon son propre esprit, selon sa volonté propre. En libérant l’esprit de l’homme de cet auto-esclavage, Il lui donne, à la place de cet esprit du vieil homme qui est marqué par le péché, l’Esprit de Dieu qui caractérise le Royaume instauré.

Les miracles de Jésus attestent bien sûr la présence de Dieu dans la vie du Christ, comme ils attesteront la présence de Dieu dans la vie de Pierre et de tous les saints de l’Eglise qui ont eu le don des miracles. Mais le miracle de Jésus, qui généralement suit un enseignement, est là pour aider l’homme à comprendre l’enseignement de la parole à la lumière des deux aspects du miracle soulignés précédemment.

Quel est aujourd’hui l’enseignement du Christ ?

De la Loi fardeau à la légèreté de la Loi

« Tamquam habens auctoritatem… Il parlait comme ayant autorité… Les auditeurs de Jésus ne se trompent guère sur l’ordre hiérarchique des deux faits (parole et guérison) et sur leur liaison : …Qu’est-ce que cela veut dire ?… (Cela nous rappelle l’étonnement des Juifs devant la manne, au désert : Qu’est-ce que c’est ? Manhu ? C’est le lien avec la parole qui est nourriture …) Voilà un enseignement nouveau proclamé avec autorité !… (C’est le fait le plus important qui attire, à juste titre, leur attention)… Et même Il commande au démon. » (Fait secondaire mais explicatif du premier et qui lui est lié). Essayons de comprendre, à la lumière de ce miracle, ce que l’Evangile nous dit lorsqu’il nous rapporte l’autorité avec laquelle enseignait Jésus.

Auctoritatem, auctoritas, auctor … celui qui fait croître, celui qui fait grandir, qui enrichit son lecteur ou son auditeur… C’est l’aspect positif du miracle que nous regardons ici : l’enseignement de Jésus fait grandir, fait épanouir. Et pour cela (aspect négatif) il me libère auparavant. Il me libère d’une servitude.

Cet enseignement libérateur de Jésus, l’Evangile l’oppose à celui des scribes, ceux-là mêmes qui liaient leurs frères par de lourds et pesants fardeaux par la glose qu’ils faisaient sur la Loi. C’était la servitude, c’était l’écrasement, c’était l’esclavage spirituel de l’homme. Pourquoi, puisque les scribes étaient des hommes éclairés, intelligents de la Loi ? Parce qu’il y a, depuis le péché, rupture entre l’homme et Dieu, rupture dans leur intimité ; d’où cette dégénérescence dans la transmission, dans l’explication de la Loi qui, de libérante devient un joug de servitude.

A l’opposé de cette Loi dont Jésus nous libère, il y a la Loi qu’Il nous édicte et qui, curieusement, nous apaise : il y avait l’homme possédé et tourmenté dans son esprit, l’ancienne Loi, celle transmise par les scribes. Et puis, il y a maintenant cet homme apaisé… C’est toujours la même Loi, mais présentée par Jésus et qui donne la paix car cette Loi convient à l’homme. Nous avons tous expérimenté cette convenance de la Loi en trouvant, au-delà des souffrances de l’amour, cette joie indicible qu’il y a de donner, cette joie de vivre la Loi qui est, en sa plénitude, l’Amour : « La plénitude de la Loi c’est l’Amour » dira Paul. C’est la joie qui surgit de la Loi de Jésus, qui est légère : « Venez à moi qui suis doux et humble de cœur car mon joug est faible et mon fardeau est léger. » Et pourtant, c’est la même Loi, ce sont toujours les mêmes commandements : « Tu aimeras ton Dieu et ton prochain. »

Jésus sait tout de moi puisqu’Il m’a fait

Il y a un passage extraordinaire entre la Loi du scribe et la Loi de Jésus qui reste cependant la même Loi ! On dirait que cette Loi de Jésus correspond au plus profond de mon être, à ce désir que j’ai de me donner, d’aimer et d’être aimé… On dirait que Jésus pénètre dans mon esprit, qu’Il voit le plus intérieur de mon âme dans son passé, son présent et son avenir. Et qu’Il répond à toutes mes demandes, à toutes mes souffrances. On dirait que Jésus est en moi, que je ne peux rien Lui cacher, qu’Il sait quels sont mes tourments, et qu’Il vient là pour me guérir en me touchant, en posant Sa main ou Son regard, en posant Son Amour sur moi… Comme Il a guéri et apaisé ce possédé en le touchant, Il vient m’apaiser, Il vient me délivrer du tourment spirituel de l’homme qui se cherche, qui ne sait ni d’où il vient ni où il va…

C’est vrai que Jésus est en moi, car l’homme est créé à l’image de Dieu et Dieu est donc dans la personne humaine. Il n’y a pas une part de moi-même qui ne soit présence de Dieu. C’est cette présence de Dieu dans mon esprit qui fait que Jésus en moi sait sans chercher, sans apprendre, connaît par une vision immédiate, mes besoins. Et Il sait aussi comment ces besoins d’amour, de bonheur, de béatitude peuvent s’accomplir. Il sait tout cela puisqu’Il m’a fait …

C’est lorsque je reconnaîtrai cette présence de l’Esprit de Dieu (par Jésus) en moi, et particulièrement en ma rationalité par laquelle je Lui ressemble, que je pourrai agir selon l’Esprit de Dieu. Alors je serai fils de Dieu (par la grâce) car je serai « agi » par l’Esprit de Dieu, pour reprendre l’expression de Paul. Dès lors que je m’aveugle sur cette présence de Dieu, je ne peux plus agir que selon mon esprit à moi, tourmenté car sans réponse. Si, au contraire, par la grâce acceptée, je constate la présence de Dieu en ma personne, alors je suis en présence de Celui qui est présent en moi, je L’écoute me donner les réponses aux questions de ma vie.

Vivant selon l’Esprit de Dieu qui est en moi, qui me répond et qui m’apaise, qui me dépossède du Mal (mon esprit propre blessé par le péché), j’assume ma ressemblance à Dieu puisque c’est par l’Esprit que je Lui ressemble. Je vis donc en plénitude ma rationalité et je suis en pleine conformité avec mon humanité. D’où cette conclusion fondamentale : c’est dans la mesure où je vis conformément à l’Esprit de Dieu que j’agis conformément à mon hunamité. Message très actuel pour notre époque ensanglantée par l’irrationalité des hommes…

Le Christ révèle l’homme à l’homme

L’homme se trouve en Dieu. Dieu est pour l’homme : toutes ces maximes se rejoignent pour dire qu’il n’y a pas de combat entre Dieu et l’homme, mais qu’au contraire, Dieu est là pour me donner ma plénitude ! C’est dans la mesure où je vis selon Son Esprit que je me trouve pleinement dans la possession de toute mon humanité. C’est pourquoi dans la Collecte, nous demanderons la grâce de Dieu pour L’aimer sans partage et aimer nos frères d’une véritable charité : « Tota mente veneremur et rationabili diligamus. »

Le texte latin nous fait prendre la mesure de l’exigence de l’amour qui nous est nécessaire de rendre à Dieu pour nous établir dans cette plénitude.

« Tota mente » renvoie au niveau que nous trouvons dans le texte du Deutéronome, prière du peuple juif, le Shéma d’Israël : « Tu aimeras ton Dieu DE tout ton cœur, DE toute ton âme, DE toutes tes forces… » Aussi, dois-je aimer Dieu totalement, à savoir, dans la totalité, pas d’abord de l’objet, mais de la source du flux. C’est au départ que l’acte doit être plénier, en s’enracinant dans toutes les cellules de mon cœur. Est-ce que toutes mes facultés sont orientées vers Lui ? Mon imagination, ma mémoire, mon intelligence, l’acquisition de la science ? Je dois donc me poser cette question : est-ce que toutes mes facultés d’homme sont orientées vers cet Amour de Dieu ? Autrement dit est-ce que la grâce donnée pour cette utilisation plénière de mon humanité est par moi acceptée et utilisée ? Ou est-elle vaine par ma faute ?

Eros, philia et agapè

La grâce m’est donnée pour aimer Dieu « tota mente », c’est-à-dire avec toutes mes facultés d’homme, toute mon humanité. Elle m’est donnée aussi pour aimer mes frères « rationabili », c’est-dire, là encore avec la plénitude de ma personne humaine, raisonnable.

Nous connaissons mieux nos limites au niveau du cœur qu’au niveau de l’esprit. Nous savons que nombreuses sont les manières d’aimer, comme le rappelait Benoît XVI dans son encyclique sur la charité. Il y a d’abord ce que les grecs appelaient « eros », l’amour de l’utile, de l’agréable, le plaisir. Et puis, il y a la « philia. » C’est l’amour du bien honnête, cet amour de prédilection que Jésus avait pour Jean. C’est l’amour du bien pour lui-même et pour la valorisation qu’il m’apporte. Ces deux amours, ce sont des amours d’indigent. Seul l’homme peut les porter ; il ne peut donner que ceux-là. Et il en saisit les limites douloureuses. Car il sait qu’il y a un autre amour, un amour de plénitude : c’est l’Amour que Dieu porte aux êtres. C’est l’agapè. Seul le possède Dieu. Lui et tous ceux à qui Il le donne, par l’Esprit, comme nous le rappelle Paul : « L’Amour de Dieu a été diffusé dans nos cœurs par l’Esprit que nous avons reçu. » C’est cet Amour-là que la grâce nous transmet et qui nous permet d’aimer nos frères à l’image de l’Amour de Dieu, à la ressemblance de Son Amour, et donc en pleine conformité avec ma nature de fils de Dieu, en plein accord avec ma rationalité, mon humanité.

Passer sous l’esclavage de l’Esprit

« Tota mente… rationabili …» L’homme, pour vivre dans la plénitude de son humanité, doit aimer avec tout ce qui le fait homme, et homme à l’image de Dieu : son esprit vivifié par l’Esprit de Dieu.

Pour cela il a besoin de la grâce. Et c’est cette grâce que Jésus est venu nous apporter et nous donner par le Baptême. Afin que mon esprit ne soit plus sous la possession du péché, c’est-à-dire de mon égoïsme dans lequel Satan œuvre si habilement. Mais que mon esprit soit sous l’emprise, sous l’esclavage dira saint Paul, de l’Esprit de Dieu. Lui seul me permettra alors de m’accomplir dans ces deux actes totalement accomplis : l’ouverture à Dieu et à mon frère.

Voilà la signification du « tamquam habens auctoritatem. » Jésus me libère de la Loi de servitude pour me donner cette Loi de l’Amour, cette Loi de l’Esprit qui est là pour m’épanouir. Et pour m’expliquer ce don nouveau de l’Esprit en moi, Il accomplit cette guérison du possédé qui passe de l’emprise de son égoïsme, le Mal, le péché, à l’emprise de Dieu.

Mgr Jean-Marie LE GALL, Aumônier catholique H.I.A Percy, Clamart

Lectio divina quotidienne (#twittomelie, # TrekCiel) sur Tweeter : @mgrjmlegall

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

Articles similaires

À la Pentecôte, l’Esprit-Saint fait naître l’Église, non comme une structure visible, mais comme une réalité vivante et divine. En nous configurant au Christ, Il fait de nous des enfants...
Entre l'Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités à raviver notre foi : découvrir la Présence de Dieu en nous, réelle et aimante, non comme un juge mais comme un...
L'Ascension du Christ manifeste notre propre appel à rejoindre le Père. Il est monté le premier pour nous préparer une place : notre espérance est en Lui....
« Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie » disait Ste Thérèse. L’Ascension nous montre notre vocation : suivre le Christ dans la Gloire du Père. Débarrassés de nos...

Appareil utilisé : détection en cours... (modifier)

Cela peut concerner un bug visuel, une erreur de contenu, une faute d'orthographe, un lien cassé, etc. Inutile de préciser l’adresse de la page, elle est automatiquement envoyée avec votre message.

Rechercher

Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

Avatar

Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.