Lectio divina pour la solennité de l’Ascension

Ac.1, 1-11 Hé.9, 24-28.10, 19-23 Lc.24, 46-53

« JE VAIS VOUS PREPARER UNE PLACE… »

Nous célébrons Jeudi prochain le mémorial de l’Ascension de Jésus, de la montée du Christ, du retour du Fils de l’Homme vers Son Père. Il nous faut tenir ferme, sur cette précision physique, ce mouvement de la montée de Jésus dans le Ciel parce que c’est un signe profondément utile pour notre foi. Cette montée de Jésus dans le Ciel exprime en effet le retour à Dieu, l’ascension vers l’Invisible, la montée vers l’Inatteignable, vers le Transcendant, vers Celui qui est en haut, « au-dessus de tous. » Ce retour à Dieu est un fait essentiel de notre foi. Parce que Dieu nous le dit, nous croyons que l’homme a été créé à l’image de Dieu, que l’homme est sorti de Dieu pour retourner vers ce Père et vivre avec Celui qui, comme Créateur, est son Principe.

« Galiléens, que faites-vous donc à regarder ainsi ? »

Oui, parce que Dieu nous le révèle, nous croyons que l’homme est sorti de Dieu pour vivre avec Lui et retourner en Lui. Eu égard à cette vérité, Jésus a pris la peine de nous enseigner à travers des paraboles, particulièrement celle du fils prodigue, le départ de la maison paternelle et le retour en cette maison.

Le mouvement de Jésus, Son Ascension dans les nuées, Son élévation devant les apôtres est fondamentale, car justement cela exprime la réalisation tangible, visible de ce retour à Dieu, retour promis par Dieu, mais jusqu’à présent non expérimenté.

L’Ascension de Jésus qui exprime la réalisation du retour à Dieu est la première. Le Christ, Premier-né d’entre les morts, premier homme à rentrer dans le sanctuaire céleste, le Christ est premier dans ce retour à Dieu comme le Verbe a été le premier à sortir de Dieu : « engendré, non pas créé. » Le mystère de l’Ascension est donc bien l’expression du retour de l’homme vers son Père et de la primauté, de la première place, dans ce retour, tenue par le Christ, Premier-né d’entre les morts.

« Là où je suis, là aussi sera mon serviteur… » Jn.12,26

Il est important d’insister sur la réalisation visible de ce mouvement de l’homme vers le monde de Dieu, mais il est aussi important d’insister sur cette primauté de Jésus dans ce mouvement de retour vers Dieu. Car dans cette primauté est inscrite une notion de causalité.

Ce n’est pas n’importe quel homme qui entre dans le Ciel. Jésus n’est pas pour nous un simple premier-de-cordée. Le lien qu’il y a entre le Christ et moi-même, entre le Fils de Dieu et l’humanité à laquelle Il s’est uni, ce lien n’est pas seulement un lien de logique : le guide est passé, les alpinistes devraient passer eux aussi !

Le lien qu’il y a entre le Christ et l’humanité est d’un tout autre ordre. Le Christ est Personne divine, assumant l’humanité entière. L’humanité est ainsi comme Son corps. Il y a donc impossibilité de séparer notre être d’avec celui de Jésus. Et donc, grâce à cela, nous savons que là où Jésus est allé, nous aussi, nous pouvons monter !

« Quand on s’unit au Seigneur, cela ne fait qu’un seul Esprit » 1Cor.6,17

Le lien qui crée cette unité entre Jésus et l’homme, c’est l’Esprit-Saint, sève spirituelle envoyée de manière incessante par la Tête dans le Corps, dans les membres qui forment l’Église.

Jésus dit dans Son Évangile que s’Il ne monte pas vers le Père, Il ne pourra pas envoyer l’Esprit. Car si Jésus restait dans Sa personne historique, physique, nous ne pourrions pas être Son corps. Ce ne serait métaphysiquement pas possible.

Il faut que Jésus rejoigne l’éternité pour embrasser tous les temps, tous les hommes et vivre en eux, continuer de vivre par eux, grâce à cet Esprit qui est Son Esprit « diffusé en nos cœurs » comme cela sera célébré à Pentecôte.

Aussi, lorsque nous célébrons liturgiquement le mystère de l’Ascension, c’est notre propre mystère que nous célébrons, par anticipation. Pour celui qui est uni à Jésus, pour celui qui vit son baptême, pour celui qui essaye chaque jour malgré les chutes, de rester véritablement le Corps du Christ, alors la promesse de Dieu se réalisera !

Oui, nous pouvons dire que Jésus nous précède dans la gloire, et c’est cette certitude, basée sur la Parole de Dieu et sur ce mystère visiblement vécu par le Christ, devant les apôtres, qui fonde notre espérance chrétienne.

« Je vais vous préparer une place… » Jn.14,26

L’espérance chrétienne, c’est désirer rejoindre, s’établir et vivre à côté de Celui qui a donné Sa vie pour nous, pour notre Salut.

Voilà le véritable motif de notre joie ecclésiale en célébrant l’Ascension. Nous savons bien que si Dieu le Père a élevé le Christ au-dessus de tout, cette élévation n’est pas avant tout une élévation de gloire, d’honneur, même si Saint Paul nous dit dans l’épître aux Philippiens : « Il lui a donné un nom au-dessus de tout nom. »

Oui, cela est juste, mais cette élévation, pour être une élévation de gloire et d’honneur est d’abord l’élévation dans la maison du Père, ce mouvement que Jésus inscrit le premier dans l’histoire de l’humanité pour que tous Ses frères par adoption puissent Le suivre et Le rejoindre auprès de notre Père qui est aux Cieux !

SAINT ET JOYEUX TEMPS PASCAL A VOUS TOUS !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

Articles similaires

À la Pentecôte, l’Esprit-Saint fait naître l’Église, non comme une structure visible, mais comme une réalité vivante et divine. En nous configurant au Christ, Il fait de nous des enfants...
Entre l'Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités à raviver notre foi : découvrir la Présence de Dieu en nous, réelle et aimante, non comme un juge mais comme un...
« Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie » disait Ste Thérèse. L’Ascension nous montre notre vocation : suivre le Christ dans la Gloire du Père. Débarrassés de nos...
« Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Dans ce commandement nouveau, Jésus révèle l’amour du Père, un amour sans limite qui s’offre et se donne...

Appareil utilisé : détection en cours... (modifier)

Cela peut concerner un bug visuel, une erreur de contenu, une faute d'orthographe, un lien cassé, etc. Inutile de préciser l’adresse de la page, elle est automatiquement envoyée avec votre message.

Rechercher

Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

Avatar

Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.