Lectio divina pour le cinquième dimanche de Pâques

Ac.14, 21 -27​​ – Apoc.21, 1-5​​ – Jn.13, 31-35

« COMME JE VOUS AI AIMÉS, AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES. »

Nous sommes toujours séduits par ce passage de l’Apocalypse dans lequel le Seigneur déclare qu’Il fait toutes choses nouvelles. Mais nous avons souvent du mal à discerner où se trouve ce monde où il n’y a plus ni pleurs, ni mort… Ce monde, nous l’espérons déjà sur terre, monde de justice et de paix, mais aussi, au Ciel dans l’Éternité bienheureuse où nous retrouverons tous ceux qui nous ont précédés dans la foi, à commencer par nos proches et les défunts de nos familles…

« JE VOUS DONNE UN COMMANDEMENT NOUVEAU… »

Ce mot de nouveau, que nous retrouvons souvent dans saint Jean, a une importance fondamentale puisque c’est l’adjectif qui va qualifier le commandement que donne Jésus, tel un résumé de Son testament, lui-même synthèse de Son enseignement.

En Jean, il n’y a pas le discours des Béatitudes, résumé de la Loi nouvelle et de la pratique évangélique. Mais nous avons une autre synthèse de l’enseignement du Christ que sont les discours après la Cène. Et au milieu de ces discours, comme une perle placée entre le Lavement des pieds et l’Eucharistie, il y a le commandement nouveau.

« REGARDE AVEC BONTÉ CEUX QUE TU AIMES COMME UN PÈRE… »

La nouveauté du monde, la nouveauté que Jésus est venu révéler et accomplir, c’est la paternité de Dieu sur les hommes, paternité que nous devons contempler et à laquelle surtout nous devons répondre par un esprit filial. D’où la prière énoncée par Jésus :« Quand vous priez, dites Notre Père qui est aux cieux… »

Voilà l’essentiel de l’enseignement de l’Évangile, ce joyau que les disciples vont annoncer aux croyants. Cette nouveauté a du mal à s’implanter dans l’esprit juif de l’époque pour lequel Dieu est avant tout le Transcendant, celui qui est inatteignable, le Tout-Autre.

Et d’une certaine manière, dans notre monde moderne, nous pouvons aussi avoir des difficultés à entrer dans cette conception de la paternité de Dieu, dans ce regard que l’Évangile de Jean veut nous inculquer sur cette relation paternelle de Dieu à l’homme.

« RESTE AUPRÈS DE TON PEUPLE… »

Nous avons tous des expériences plus ou moins négatives de la paternité. Pensons aux enfants qui vivent dans une famille dont le père est absent ; lorsqu’on leur parle de l’amour, de la tendresse, de la présence du père, c’est une flagrante contradiction ! Le père n’existe pas, ils ont oublié le père, ou ils en ont deux ou trois…

Pensons aussi aux adolescents, qui sont à l’âge où l’homme se construit ; ceux-là recherchent comme naturellement l’autonomie par rapport au père.

Nous pouvons parler aussi de la femme qui pourra facilement avoir un regard d’opposition face à cette « masculinité » de Dieu et qui essayera de défendre sa féminité légitime.

Nous pouvons parler aussi du monde des adultes pour lequel le père est un personnage lointain, peut-être oublié, absent, réduit à la photo dans le cadre ou à l’inscription sur la pierre tombale.

Nous pensons enfin à tous les souffrants du monde qui sont sous le regard de Dieu qu’on leur dit être Père, mais un Père qui ne paraît pas agir pour les secourir dans leurs maladies, leurs difficultés familiales, économiques, morales…

« QUAND VOUS PRIEZ, DITES : NOTRE PÈRE… »

C’est peut-être pour répondre par avance à ces défigurations du visage du Père caricaturé en patriarche impossible qu’il faut fuir ou tuer, que Jésus s’appliquera dans Son enseignement de l’Évangile à nous révéler le fond de la paternité de Dieu.

Il le fera jusqu’à enseigner à Ses disciples comment parler au Père, comment Le prier… Rendons-nous compte de cet aspect bouleversant qu’il y a à parler de Dieu et, plus encore, à parler à Dieu en tant que Père !

Nous l’avons vu dimanche dernier avec l’Évangile du Bon Pasteur où Jésus nous révèle que le Père porte sur nous un certain regard : le regard que le berger porte sur sa brebis. Et, pour le monde de l’époque, un monde de nomades, de bergers, de troupeaux, la brebis c’est le trésor !

Souvenons-nous de la parabole que Nathan donne à David après sa faute en faisant la comparaison entre l’homme riche qui a mille brebis et le pauvre qui n’en a qu’une. Le riche s’empare de cette unique brebis ; David réagit violemment, disant : « Il faut que cet homme meure ! » Donc la brebis est vraiment le trésor et puisque nous sommes les brebis de Dieu cela signifie que nous sommes le trésor de Dieu et que donc nous avons du prix aux yeux de Dieu qui nous aime comme disait Isaïe.

« TU AS DU PRIX À MES YEUX ET JE T’AIME ! »

Mais peut-on imaginer jusqu’à quel point ? Jusqu’à ce point qu’Il donnerait Sa vie pour nous ! Nous sentons l’exagération… Le berger va-t-il donc donner sa vie pour sa brebis ? Certes il essaiera de la défendre jusqu’au bout, alors que le mercenaire va fuir immédiatement devant le danger ; mais le berger va-t-il compter la vie de l’animal pour le prix de sa propre vie à lui, homme, appartenant à une tribu, à un clan, au peuple élu, juif ?

Eh bien ce don de la vie qui nous paraît très hypothétique, tenant plus du langage hyperbolique, ce don de la vie par amour, Jésus le révèle en l’effectuant à la Croix : « Dieu a tellement aimé le monde, (le Père a tellement aimé Ses brebis), qu’Il donne Son Fils » c’est–à–dire la chair de Sa chair « pour que le monde ait la vie. » Donc l’amour paternel de Dieu n’a pas de limite puisqu’Il est prêt à échanger la Vie qu’Il partage avec Son Fils, Vie qui est infinie,pour la vie des pauvres créatures que nous sommes !

« LE PÈRE EST EN MOI ET MOI DANS LE PÈRE. »

Cet échange de vie entre la Vie du Fils de Dieu et la vie de l’homme nous l’avons déjà entraperçu lorsque Pilate libère Barabbas, ce qui signifie le fils du père, autrement dit l’homme, en échange de Jésus, le Fils Unique du Père céleste !

Et c’est cet échange qui va fonder la relation unique, unique au monde, unique dans l’histoire de l’homme et des hommes, entre Dieu et chacun de nous. Une relation qui va nous allier à Dieu dans un lien d’amour que Dieu qualifie de paternel.

Pourquoi ? Parce que dans cet échange que Jésus fait, au nom du Père, de Sa vie pour la mienne, dans ce don de Sa Vie, c’est l’Esprit que je reçois, l’Amour qui a consacré Jésus au Baptême, l’Amour qui relie le Fils au Père et le Père au Fils, Celui qui pareillement me relie filialement au Père comme un fils : l’Esprit Saint que nous allons célébrer à Pentecôte !

« COMME LE PÈRE M’A AIMÉ, MOI AUSSI JE VOUS AI AIMÉS. »

Cet Amour va passer du Cœur de Dieu dans le cœur de l’homme, comme l’échange du souffle dans le baiser des fiancés ! Cet Amour paternel, cet Amour de Dieu pour Son Fils et cet Amour de Dieu pour les hommes à travers le Fils (« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés… »), cet Amour qui s’extravase de la Trinité pour descendre sur l’humanité, va entrer dans le cœur de chacun de nous au Baptême et se développer en proportion de notre réception active et sincère des sacrements.

En nous, Il Se transformera pour rejaillir en Amour filial et s’envoler vers notre Père. Voilà l’échange de vie, voilà l’échange d’Amour qui établit la relation de l’Alliance, l’Alliance nouvelle.

Cet Amour du Père pour nous est sans limite. C’est un Amour absolument oblatif puisqu’Il n’attend pas de notre propre personne une réponse. Au contraire de nous, qui attendons trop souvent un merci lorsque nous essayons de faire le bien ! Combien de fois cette phrase surgit de mon cœur : – J’aurais bien aimé au moins qu’il dise merci ! Même si je ne l’ai pas fait pour avoir le merci, j’aurais bien aimé voir surgir de son cœur une parole de reconnaissance !

Rien de cela en Dieu : c’est Dieu qui Se donne à moi, qui infuse en mon cœur toute l’énergie, toute la sagesse, toute la volonté, toute l’intelligence nécessaires pour qu’ensuite mon cœur se tourne vers Lui en disant : Père, merci ! En Dieu tout est oblation…

AIMER EN VÉRITÉ, C’EST S’OFFRIR… 

En conséquence de cet Amour paternel infini, il va y avoir l’Amour filial qui, puisqu’il vient de Dieu, est appelé à être tout aussi infini ! Je précise : ‘appelé à être’ parce que malheureusement nous limitons l’effluve de cet Esprit.

Mais en soi, cet Amour que je reçois me permet d’aimer le Transcendant, Celui que nul ne peut décrire, ce Tout-Autre que je ne peux capter, mais à qui je ne peux qu’offrir, entrant ainsi, par l’oblation, dans la vraie liberté, celle qui donne beaucoup de fruits et qui nous prépare à partager la Vie éternelle, comme le souligne la Collecte !

Nous, habituellement, lorsque nous aimons, nous captons. Nous captons l’amitié, nous captons le corps, nous captons la beauté, nous captons la connaissance, nous captons quelque chose que l’autre nous apporte. Nous donnons aussi, bien sûr, mais notre premier instinct est de prendre : -Tu es à moi !

Ici, je ne peux pas capter Dieu, Il est hors de portée et m’indique la route de cet Amour vrai car je ne peux rien prendre et ne peux qu’offrir !

Il m’indique la route de la liberté qui, nous le savons par l’expérience de notre vie humaine, vient du don, qui se développe par l’oblation de soi jusqu’à l’offrande totale qui sera celle du martyre, sanglant ou pas.

LA ROUTE DE L’AMOUR VRAI MÈNE À LA VIE ÉTERNELLE

Par l’Amour divin, nous entrons dans la Vie de Dieu qui est la vraie Vie. Car en faisant l’oblation de ma personne à Dieu, si je ne peux rien prendre je reçois au contraire absolument tout : l’existence, les vertus, les talents, la vie, le mouvement, l’être, l’espérance, la foi, la charité, la vie éternelle, en un mot : la Vie !

En fait, la véritable oblation qui plaît à Dieu c’est quand j’accepte de me recevoir totalement de Lui, comme un fils reçoit tout de son père ! Alors dans ma vie naturelle, je reçois la Vie surnaturelle qui me fait vivre comme fils du Créateur et avec l’énergie de Son Amour, puisque Dieu est amour….

Cet admirable échange nous rappelle le mystère de l’Église à la Pentecôte que nous allons bientôt célébrer. Surproduction généreuse, surabondance qui sort de Dieu en Amour paternel pour descendre dans notre cœur et qui va rejaillir de notre cœur, si nous l’acceptons, pour remonter vers Lui avec autant d’infinité, autant de pureté que cet Amour qui est descendu en nous !

« QUAND JUDAS FUT SORTI… »

Nous remarquerons que dans l’Évangile, Jean précise : « Quand Judas fut sorti… »Autrement dit, cette révélation de la relation paterno-filiale ne nous est dévoilée que lorsque Judas sort, c’est–à–dire lorsque nous mettons le mal à la porte de notre cœur, lorsque nous acceptons d’abandonner le mal.

Même si nous n’y arrivons pas du premier coup, nous devons avoir cette bonne volonté de chasser le mal, de chasser la trahison. « Quand Judas fut sorti… », alors seulement le Christ révèle.

Il révèle cette paternité qui s’exerce d’abord envers Lui : « J’ai glorifié mon Père et mon Père va me glorifier… » Unité d’amour, reconnaissance, glorification donc du Père par le Fils et du Fils par le Père qui est mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. Ce rapport intime, cette relation entre l’homme et Dieu existe d’abord et parfaitement en Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme.

« COMME JE VOUS AI AIMÉS, AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES. »

Ensuite Il nous révèle que cette relation d’intimité, cette relation d’Amour absolument fabuleuse, est appelée à se reverser sur le frère : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Comme je vous ai aimés, c’est–à–dire dans cet Amour transcendant que le Père vous porte à travers moi.

Cet Esprit donné que vous recevez, que vous accueillez, vous devez Le faire rejaillir sur mon Père et donc aussi sur tous ceux que mon Père aime, et pour qui Je m’offre ! « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » jusqu’à recréer l’unité du genre humain.

« VOICI QUE JE FAIS TOUTES CHOSES NOUVELLES. »

Nous passons ici de l’image du troupeau aux multiples brebis à l’image de la fiancée unique pour le Fiancé unique. Image de l’Église reconstituée dans son unité terminale, peuple réuni par l’Esprit Saint qui fait le lien de la paix.

Dans la Jérusalem céleste, il y aura cette réunion de Dieu et de l’homme dans une relation d’Amour qui est telle qu’il n’y aura plus de crainte, plus de peur, parce que l’Amour bannit la crainte ; il n’y aura que de la Vie puisque c’est l’Amour qui féconde la Vie !

De cette plénitude, nous vivons ici-bas les arrhes, le commencement, le germe. A nous, grâce aux sacrements dans lesquels est redonnée constamment l’effusion de l’Esprit, à nous de passer de l’état de germe et de semence à l’état de fleur puis de fruit nourrissant nos frères…

SAINT ET JOYEUX TEMPS PASCAL A VOUS TOUS !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.