Lectio Divina – 2ème dimanche de Pâques – Année C

Ac.5, 12-16 Apoc.1, 9-19 Jn.20, 19-31

« MON SEIGNEUR ET MON DIEU ! »

Jean résume son évangile par cet ultime verset : « Afin que par votre foi vous ayez la vie. » Ce n’est pas une suggestion, ce n’est pas un commandement, c’est l’orientation de notre vocation profonde qui vient d’être renouvelée, rajeunie il y a une semaine à peine dans notre fête pascale, fête si importante, si lourde de richesses et d’enseignements, qu’il nous a fallu toute une semaine, le sept de la perfection et les sept jours de la Création, pour vivre cet Haec Dies, « ce jour que fit le Seigneur », chantant notre joie quotidiennement avec les mêmes textes, comme pour ruminer cet événement aussi extraordinaire aujourd’hui qu’il y a 2000 ans.

Vivre le mystère du Christ en préparant le mystère de l’Église !

Notre vie liturgique se poursuit dans la même direction vers un aboutissement, vers la complétude du mystère de Jésus qui sera le mystère de l’Église. Il s’accomplira au bout de sept fois sept jours -la perfection des perfections- jusqu’à la Pentecôte qui célébrera la naissance publique, officielle, charismatique de l’Église. C’est le mystère de Jésus diffusé et communiqué, continué jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la Jérusalem Céleste !

Temps donc extrêmement important, temps fondamental puisqu’il nous fait passer du mystère du Christ au mystère de l’Église, du mystère de notre être baptismal au mystère de notre agir missionnaire. Je propose trois réflexions pour orienter, dès maintenant, ce temps.

Abba !

La première s’enracine dans la Collecte où nous demandons de comprendre toujours mieux : « quel Baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître, par quel sang nous avons été rachetés. »

L’Esprit dont on parle déjà, aujourd’hui dans l’Évangile, en prévision de cette Pentecôte, l’Esprit c’est bien entendu l’Esprit de Jésus, Celui-là qu’Il a exprimé, qu’Il a insufflé dans la création de la nouvelle Eve, l’Église, en remettant l’Esprit sur la Croix.

C’est cet Esprit dans lequel Il fut consacré, cet Esprit qui Le reliait d’Amour avec Son Père, cet Esprit qui Lui a permis cette nouveauté extraordinaire de dire personnellement, seul, non pas en tant que peuple, mais en tant que personne : Abba !

Les Juifs déjà appelaient Dieu : Père, mais au nom de l’ecclesia, c’est-à-dire de la communauté juive, du peuple. Dieu était leur Père comme Dieu était leur rocher. Tandis que sur les lèvres de Jésus, il y a une relation interpersonnelle de « moi » à « toi », de Lui à Son Père : Abba ! Papa !

Voilà ce qu’est l’Esprit, cet Esprit que Jésus nous donne ! C’est dans cet Esprit que nous sommes re-nés, cette renaissance de l’eau et de l’Esprit, c’est-à-dire la renaissance baptismale, dont Jésus parle à Nicodème. Si donc nous sommes, nous chrétiens, re-nés de cet Esprit, nous pouvons dire aussi comme nous le suggère Paul : Abba ! « Vous n’êtes plus des esclaves mais vous êtes des fils, vous avez reçu l’Esprit qui vous permet de dire, de vous écrier : Abba Père. »

« Voici mon sang versé pour vous… »

Non seulement nous en avons le droit, mais nous le devons puisque le Seigneur Lui-même nous le commande : « Lorsque vous priez, priez ainsi : Père que ton nom soit sanctifié… » Et nous le devons prononcer non seulement de la bouche mais aussi du cœur ! C’est toute notre vie qui doit s’inscrire dans cette orientation de filiation que Jésus est venu nous révéler. D’ailleurs c’était déjà l’orientation fondamentale que nous avions reçue au début de ce spatium pænitentiæ qu’est le Carême.

Nous devons, dans notre vie de baptisés, dans notre vie du Christ en nous, être conformes à Sa vie de Fils qui a dit : Abba, Pater. Nous devons avoir une vie de filiation. Si nous avons reçu le même Esprit, c’est pour avoir la même vie exprimée par ce sang qui nous a rachetés : « Voici mon sang versé pour vous, pour la multitude… » Ce sang nous a été donné pour que nous Le buvions sacramentellement afin qu’Il devienne la sève de notre vie, le sang filial !

Voilà ce à quoi nous sommes appelés par cette renaissance à l’Esprit. Donc cette Collecte est dite dans ce dimanche d’Octave de Pâques pour nous faire comprendre que nous devons être dans une joie effective et non pas seulement affective ! Le renouvellement de notre promesse baptismale lors de la Vigile est pour entraîner en nous des nouvelles exigences concrètes pour une vie de filiation dans l’Esprit. Nous devons vivre comme le Christ puisque nous sommes re-nés de Son Esprit, rendus conformes dans notre Baptême renouvelé à Pâques.

Le sacrement signifie l’intervention salvatrice de Dieu incarné

Deuxième point. Nous avons vu que dans le livre des Actes des Apôtres, les apôtres font des signes. En faisant ces miracles, ils continuent tout naturellement, par une grâce particulière, ces gestes sauveurs qu’a fait Jésus durant Sa vie : la guérison des paralysés, des sourds, des muets, des aveugles… Tous ces gestes sauveurs, Jésus les a faits pour signifier, pour imager les guérisons intérieures, la guérison spirituelle de l’âme par rapport au mal qui s’appelle le péché.

Et si le miracle signifie l’intervention divine, (dans l’Ancien Testament il y en avait déjà), seul le sacrement signifie l’intervention de Dieu incarné.

Qu’est-ce que le sacrement ? C’est un signe lui aussi, comme les miracles, efficace, institué proprement par Jésus-Christ pour continuer cette guérison intérieure, cette guérison de l’âme atteinte par le mal que l’on appelle le péché et dont les signes, les gestes sauveurs n’étaient que des images, des propositions…

Les miracles existent dans l’Ancien Testament, mais seuls les sacrements sont les signes de la Nouvelle Alliance, de la guérison, par Dieu incarné, de l’intérieur de l’homme atteint par le mal qu’est le péché.

Et seule l’économie du sacrement, à commencer par le Baptême jusqu’à l’Onction des malades, seule l’économie du sacrement est la preuve que le Christ, c’est-à-dire Dieu Sauveur, est vivant et sauvant par Son Église comme le dit l’Apocalypse.

Alors ne ramenons pas notre foi à un amour prodigieux du merveilleux : le véritable prodige et la véritable merveille de Dieu, c’est ce qui s’opère par le sacrement, notre Réconciliation pascale, notre Eucharistie dominicale, votre Sacrement de mariage, le Sacrement qui nous permet de continuer la mission du Christ-Prêtre, le Viatique qui permet de donner la force à celui qui fait son dernier voyage.

Dieu, en Jésus, se soumet à nos exigences

Troisièmement. Par ce dimanche d’Octave pascale se terminent les apparitions de Jésus à Ses apôtres, et curieusement, c’est l’apparition à Thomas que l’Église a choisie. Parce que cela se passa huit jours après, certainement, mais pour d’autres motifs aussi.

Pourquoi l’Église propose-t-elle à notre réflexion aujourd’hui cette apparition et cette réaction un peu négative de Thomas l’apôtre ? Thomas est un homme très proche de nous et c’est pour cela que l’Église l’a choisi aujourd’hui dans sa filiale défaite devant Jésus. Thomas est un pessimiste. C’est un réaliste. Mais c’est aussi un homme d’un grand courage : c’est lui, rappelons-nous, qui voulait monter avec Jésus à Jérusalem pour mourir avec Lui, au moment de la mort de Lazare…

Cet homme d’un grand courage est un existentialiste. Un existentialiste désemparé, pour ne pas dire désespéré. Thomas est l’homme révolté de Camus. Un homme qui voit très loin c’est-à-dire très profondément, dans sa nature. Et Thomas est désemparé parce qu’il voulait justement monter avec Jésus pour L’accompagner à Sa mort et qu’il n’a pas pu le faire ! Comme les autres il s’est débandé, il est parti, il L’a laissé, il a fui… Et Thomas se retrouve face à cette lâcheté, à cette lâcheté existentielle : c’est la nausée, c’est presque le dégoût de soi !

Cette réflexion intérieure, ce regard d’incarnation sur lui-même, extrêmement profond, ce n’est pas la mystique de saint Jean. Thomas est désemparé, il est désarçonné, il est révolté par cette lâcheté ; il sent la nécessité de la foi, lorsque les apôtres lui parlent de l’apparition de Jésus, mais il n’ose pas croire. Il se refuse à tomber dans ce qu’il pense être un piège contre sa propre lâcheté… C’est trop facile la foi quand on a laissé tomber Jésus ! Cela va contre son regard existentiel. Ce n’est pas viril, c’est factice. La foi est une facilité pour Thomas.

Et pourtant il en sent la nécessité ! Il représente notre société actuelle qui rejette ou pense rejeter Dieu et qui, pourtant, sent au plus profond d’elle-même, cette nécessité de croire, ce désir de se donner. Mais il y a cette retenue humaine, cette fierté de ne pas accéder au bonheur par un acte de facilité, un acte de confiance dans quelque chose qui ne touche pas l’histoire, dans quelque chose au-dessus de nous, d’impalpable.

Cette rencontre de Jésus avec Thomas est merveilleuse ! Thomas va très loin contre Jésus, il est dur dans ce qu’il dit aux apôtres : « Tant que je n’aurai pas mis mes doigts dans la marque des clous, ma main dans son côté… » Il est dur parce qu’il souffre : « Il faut que je touche, que je mette mes mains dans ses stigmates, dans son côté. » Mais c’est une dureté qui n’est pas la dureté de l’agnostique, ce n’est pas la dureté du méprisant, de l’ironique ; c’est la dureté de celui qui souffre parce qu’il s’aperçoit qu’il a retenu sa foi, il se rend compte qu’il n’a pas voulu faire ce pas.

Et Dieu, à cause de cette fierté, à cause de cette lâcheté, à cause de cette retenue d’homme, Dieu va se soumettre en Jésus à ses exigences. C’est à lui que Jésus va obéir, non pas à Pierre, non pas à Jean, non pas à tous ceux qui ont cru je dirais plus spontanément, plus instinctivement, c’est à lui : « Mets ton doigt dans mes plaies, mets ta main dans mon côté… » !

Dieu ne veut s’imposer ni par la puissance, ni par le pouvoir. Il ne veut susciter de notre part ni la peur, ni l’intérêt. Il ne veut se faire reconnaître que par l’Amour : c’est pour cela qu’Il montre Ses plaies. C’est pour cela qu’Il va donner l’Esprit d’Amour. C’est pour cela qu’Il enverra Ses apôtres en mission dans une continuité parfaite entre le Père, le Fils et ces hommes.

Se rendre compte, avec Thomas, que l’on n’a pas osé croire à l’Amour !

Donc Jésus va montrer à Thomas les marques de l’Amour avec lequel Il l’a aimé. Et Thomas va venir toucher ces marques comme la pécheresse a pu caresser les pieds de Celui qui lui a beaucoup pardonné et qui a entraîné beaucoup d’amour de sa part. Thomas va toucher ces plaies d’Amour, ces marques, ces stigmates de l’Amour de Jésus. Il va les toucher, mais plus pour se prouver quelque chose. Car il sait, en voyant le Christ apparaître, il se rend compte de son manque de confiance, de son manque d’esprit d’enfance… Il se rend compte qu’il n’a pas osé croire, qu’il n’a pas voulu se donner à la magnificence de Dieu, comme Pierre, plus simplement, l’a fait en pleurant sur sa trahison ! Thomas, se rend compte de suite de tout cela et, pour s’humilier et pour demander pardon devant les autres, devant son Seigneur et son Dieu, devant les dix autres desquels il s’était excommunié, devant ce Jésus qui vient chercher pour la première fois dans l’Église la brebis perdue après Sa Résurrection, il fait les quelques pas qui le séparent du Maître et, en rougissant de sa propre misère, il va mettre les mains dans les plaies et dans le côté de Jésus…

Toucher l’Amour infini dont Dieu m’a aimé…

Et de cette faute, dont Dieu seul bien sûr connaît le poids, de cette attitude brutale de Thomas envers le Seigneur, va surgir le sommet le plus élevé, le premier des sommets les plus élevés de la foi de l’Église : « Mon Seigneur et mon Dieu. » C’est la première fois qu’un apôtre appelle Jésus du nom de Dieu !

Comme quoi il ne faut jamais désespérer de notre vie : nous pouvons nous aussi faire comme Thomas ! Nous pouvons nous aussi repartir d’un creux de vague, d’une misère, d’un tunnel, de ténèbres, d’un doute, d’une incohérence de vie, d’un profond désespoir existentiel et apparemment sans fin, sans espoir, sans issue, pour tout d’un coup donner la foi, exclamer notre foi, si ce n’est publiquement comme Thomas du moins dans notre cœur !

Mais Jésus nous met en garde : « Bienheureux ceux qui croiront sans avoir vu. » ! Parce que le passage qu’a vécu Thomas, lorsqu’il s’est approché du Seigneur en reconnaissant que Jésus l’aimait, est une vraie purification : c’est la Pâque de Thomas. C’est une véritable mort, un vrai dépouillement intérieur, et c’est parce qu’il a accepté ce dépouillement, comme Pierre a accepté ses larmes, (alors que Judas n’a pas accepté cet espoir), que Thomas s’élève sur les sommets de la foi. Voilà le troisième point que l’on peut méditer pour notre temps pascal.

Réfléchissons sur les exigences de notre vie chrétienne y compris les exigences dans notre vie concrète. Réfléchissons aussi sur notre foi dans le sacrement qui est le prodige des prodiges, la merveille des merveilles de Dieu. Et réfléchissons enfin sur la possibilité que Jésus nous donne à tout instant de venir toucher l’Amour par lequel Il nous a aimés pour dire avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

SAINT ET JOYEUX TEMPS PASCAL A VOUS TOUS !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.