Lectio divina – Solennité de Noël – Messe du jour

Is 52, 7-10 He 1, 1-6 Jn 1, 1-18

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Noël, jour où l’Église explose de joie et n’en finit pas de célébrer l’évènement merveilleux de l’Incarnation du Fils de Dieu. D’où les trois messes pour lui permettre de rendre grâce en abondance… C’est l’occasion de réfléchir sur la manière dont nous-mêmes sommes aujourd’hui dans cet esprit de remerciement, de quelle manière nous vivons notre messe, nos messes de Noël le 25 décembre. Sacrifions-nous à un précepte vite expédié, ou au contraire, allons-nous essayer de prendre un peu de notre temps pour contempler la merveille du Verbe qui s’est fait chair et qui a habité parmi nous ?

« La vie est la Lumière des hommes. »

Comme nous le rappelle le prophète et l’Évangile, ce Verbe qui vient dans notre humanité, c’est la Parole Créatrice par laquelle tout a été fait. Et rien de ce qui est, ne naît sans elle.

Cet acte de l’Incarnation est encore merveilleux parce que cette Parole Créatrice est féconde, Elle est la Vie. « Il était la Vie de tout ce qui est », c’est-à-dire le Principe même de l’existence de toutes choses dans tout l’univers, sous tous les cieux, dans tous les temps. Le Verbe, la Parole Créatrice est la Vie de ma vie. Sans elle, je ne suis rien.

Merveilleux aussi, cet acte de l’humanisation de Dieu parce qu’en tant que Parole Créatrice, qui amène toutes choses à l’existence, parce qu’en tant que principe vital qui soutient toutes réalités dans cette existence, le Verbe, par là même, est celui qui connaît toutes choses. C’est celui qui me connaît, en profondeur et en vérité, mieux que je ne peux me connaître moi-même. Parce qu’Il m’a aimé, dès avant la création du monde, de toute éternité ; parce qu’Il nous a aimés chacun, Il nous a désirés et Il nous a créés. Son amour précède notre être et en est la cause !

Il est donc Celui qui connaît mon mystère personnel et peut m’en donner la clé. Il est la Lumière, comme nous dit Jean, et éclaire donc toutes les réalités qui se situent sous Ses rayons.

Dès l’origine l’homme a préféré les ténèbres. L’homme a fui ces rayons lumineux, l’homme a fui sa propre explication. L’homme a fui sa propre réponse et c’est pour cela que la Lumière divine est venue elle-même se poser sur les hommes pour les éclairer : « La lumière qui vient dans le monde éclaire tout homme » écrit Jean. Voilà la raison profonde de cette Incarnation : donner à chacun le sens profond de sa totalité, de son existence, de sa vie, de son cœur, de son esprit. C’est pour cela que le Verbe s’est fait chair et qu’Il a habité parmi nous.

« Le Christ révèle l’homme à l’homme ! »

Et qu’est-ce que le Verbe nous a donc révélé de si important ? Qu’est-ce que cela signifie lorsque le Concile nous a dit que « Le Christ révèle l’homme » ?

Tout d’abord, que l’homme est appelé à être divinisé. Puisqu’un homme, Jésus, parfaitement homme et homme parfait, chair de notre chair, sang de notre sang, à travers Marie, puisqu’un homme est Dieu, puisqu’un homme a vécu en parfaite harmonie avec Dieu, c’est que tous les hommes qui sont de sa même nature, la nature humaine, sont appelés, eux aussi, à vivre dans cette harmonie de Dieu.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

L’Incarnation nous révèle aussi que cette divinisation de l’homme, cette vocation de l’homme à vivre de la Vie de Dieu n’est pas quelque chose d’artificiel, d’accidentel. Bien sûr, ce n’est que par participation que l’homme s’intègre dans la vie divine, et vit de Dieu.

Mais cette intégration, cette participation est si totale, si parfaitement possible que le Christ nous parle de filiation comme Saint Jean le rappelle. Ce n’est pas comme des étrangers que nous entrons dans la Vie de Dieu, c’est comme des fils. Nous sommes héritiers de Dieu et donc co-héritiers du Christ. C’est-à-dire que la vie de Dieu, la Trinité, est notre héritage : « A ceux qui croient en Lui, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu », héritiers de la Vie divine.

Voilà le message de l’Incarnation, du Verbe. Si le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous c’est pour nous montrer que l’homme a une aptitude essentielle à se fondre dans la vie de Dieu comme un enfant se fond dans la vie de son père !

Noël, la fête de l’homme…

Noël, c’est vraiment la fête de l’homme, c’est la fête de l’homme-enfant, c’est la fête de l’homme enfant de Dieu. Et il nous faudra repartir et vivre après la Liturgie de Noël avec cette grâce toute spéciale que nous allons recevoir par cette Eucharistie. Il va falloir vivre cette grâce, il va nous falloir mendier la grâce d’un amour neuf vis-à-vis de notre Père. Prenons la résolution de dire avec plus de profondeur : Notre Père qui est aux Cieux…

Notre Père qui est aux Cieux, en sachant que les cieux sont les meilleures demeures, c’est-à-dire d’abord Dieu Lui-même, puis tout ce que Dieu a créé pour venir y habiter et venir s’y complaire. Prenons la résolution de ne plus rabâcher notre Pater, mais de le dire avec une pleine conscience de ce que cela représente qu’un homme puisse évoquer Dieu en lui disant Notre Père.

Et puis, dans un monde si bouleversé par les catastrophes naturelles et par la haine de l’homme, nous devons mendier la grâce d’aimer le monde, quelles que soient ses catastrophes, quels que soient les cycles de son histoire, quelles que soient les périodes d’obscurité. Parce que dans ce monde, il y a toujours des âmes disséminées discrètement ici ou là qui sont des demeures parfaites de la présence divine, des âmes immortelles qui vivent en Dieu et vivent le plus parfaitement possible : Abba Pater ! Et rien que pour ces quelques justes, pour ces saints inconnus, l’histoire du monde vaut la peine de continuer !

Aimer l’homme par amour de Dieu qui s’est fait homme…

La troisième grâce que nous devons mendier, c’est non seulement l’amour du monde, mais l’amour de l’homme qui est le temple de la divinité, qui est fils de Dieu dans lequel Dieu se complaît.

Nous ne pouvons pas repartir de la messe de Noël sans avoir renouvelé notre charité, notre amour vis-à-vis de Dieu notre Père, vis-à-vis du monde dans lequel nous sommes, parce qu’Il nous l’a donné et parce qu’il contient des sanctuaires de cette divinité ; et donc vis-à-vis de nos frères, que nous devons croire capables de vivre le plus parfaitement possible cette filiation divine.

Cet amour, il nous vient de Dieu, il nous vient de Jésus : c’est la grâce : « Nous avons reçu grâce sur grâce. » Et si la loi nous est venue de Moïse, cette grâce, cette vérité, ce regard sur notre Père, ce regard sur notre prochain, il nous vient de Jésus. Il ne dépend pas de nos sentiments ni de notre sensibilité. C’est un don de Dieu, c’est le don de Noël, c’est le don que l’Église nous renouvelle aujourd’hui. Et pour cela, chantons dans notre intériorité : DEO GRATIAS !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.