Devenir prêtre

Dieu appelle tous les hommes à la plénitude de la vie, en communiant au salut qu’il nous a mérité par sa Croix et sa Résurrection. Et il appelle certains à tout quitter pour le suivre, à la manière des Apôtres.

Discerner une vocation ?

À quel âge entrer au séminaire ?

Comment discerner une vocation ?

Quelle démarche pour entrer au séminaire ?

Est-il nécessaire d'entrer au séminaire pour être prêtre ?

La formation au célibat au séminaire

Au séminaire que des études ?

Discernement de l’Église et formation

Une intensification de la vie chrétienne personnelle favorise ce premier discernement. Prendre des temps réguliers de prière silencieuse, de méditation de la parole de Dieu, aller à la messe plus souvent, se confesser régulièrement, lire des ouvrages spirituels, se rapprocher de la Vierge Marie par la récitation du chapelet.

Parce qu’il est bon de ne pas confondre appel de Dieu et projection personnelle, il convient de vivre cette réflexion en la partageant avec une personne de bon conseil et formée. C’est l’occasion d’entamer une relation d’accompagnement spirituel – qui sera fructueuse de toute façon.

Prendre un temps privilégié d’intimité avec Dieu est aussi très favorable au discernement de la vocation. On peut faire par exemple une retraite ou un séjour au calme dans un monastère ou une communauté religieuse.

Dieu appelle

La vocation au sacerdoce est d’abord un appel amoureux du Seigneur. Dieu sème dans certains cœurs un désir de Lui être tout donné pour annoncer aux hommes le Salut. 

Dans une vie concrète, cet appel se manifeste souvent de manière discrète, qu’il faut savoir repérer. 

Il passe notamment par trois choses le désir, l’expérience et les aptitudes

  • Un désir profond de s’unir au Christ, d’évangéliser et de servir Dieu d’un cœur sans partage ;
  • L’expérience d’une joie particulière procurée lors de moments consacrés à Dieu, dans la charité en acte ou la prière ;
  • Les aptitudes personnelles qu’on a.

Par là, on peut reconnaître que le Seigneur nous appelle.

Etre prêtre est bien à la fois l’acceptation d’une invitation de Dieu et la réponse aux désirs les plus profonds du cœur.

Il faut encore préciser : Dieu appelle librement qui Il veut, et sans considération des mérites.

Dieu ne choisit pas les meilleurs, Il choisit « ceux qu’Il veut » (Mc 3, 13). Son appel s’entend dans le silence du cœur. En même temps, cet appel est éminemment personnel, c’est-à-dire qu’il vient rencontrer ce qu’il y a de plus profond dans notre personne, et révéler la meilleure part de nous-mêmes.

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

Le prêtre est ministre de la miséricorde

Le prêtre est appelé à la sainteté

Les prêtres sont-ils encore nécessaires ?

Le prêtre est un homme de prière

Le diaconat ?

Pourquoi le célibat sacerdotal ?

La pastorale des jeunes

Parle Seigneur, ton serviteur écoute

Si le désir est réel, et sans avoir attendu des années ni des preuves irréfutables de ce qu’on est appelé, on peut appeler le supérieur du séminaire, pour lui confier son désir ou même simplement son questionnement.

Confiance : ce n’est pas un sergent recruteur, et il n’a aucun intérêt à ce qu’entre chez lui un jeune homme qui n’y serait pas à sa place, ce qui ferait souffrir et lui et la Communauté.

L’entretien avec le supérieur détermine donc la suite des événements : faut-il continuer  à discerner, ou plonger maintenant.

De toute façon, le premier cycle du séminaire reste un cycle de discernement, on n’est pas prêtre tout de suite.

L’aspect très complet de la formation dispensée ici permet de considérer la question de l’appel de manière très sérieuse, une fois entré.

C’est ensuite dans l’Église que se discerne l’appel de Dieu. Car la vocation, si elle est d’abord ressentie comme un désir personnel en réponse à un appel de Dieu, est en même temps un appel « objectif » de l’Église, à qui le Seigneur a confié la charge de continuer sa mission. Comme Jésus, l’Église, par la voix des formateurs, choisit « qui (Elle) veut » (Mc 3, 13).

Ainsi, au séminaire, le discernement est double : c’est celui du jeune homme qui se donne dans l’intimité du cœur, et celui de l’Église, en particulier les prêtres chargés de la formation au séminaire.

Ainsi donc, tout au long de la formation, et plus spécialement durant les deux premières années, le séminariste est appelé à affiner son discernement et à le confronter à la durée. Celui-ci est mené de manière personnelle, avec l’aide de l’accompagnateur spirituel. Il y a aussi des rencontres régulières avec le directeur de la formation et le modérateur général.

Découvrir la maison de formation

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Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin ?

Pour être prêtre à la Communauté Saint-Martin, il faut être attiré par la vie commune, et être disponible à la mobilité au service de la Mission.

La Maison de formation accueille les jeunes qui souhaitent devenir prêtre au sein de la Communauté. C’est un lieu privilégié pour se mettre à l’écoute du Saint Esprit afin de discerner en profondeur l’appel de Dieu, sous le regard de l’Église.

Les séminaristes y reçoivent également la formation humaine, intellectuelle et spirituelle nécessaire pour exercer le ministère de prêtre ou de diacre. Après six années d’études, le séminariste peut être ordonné diacre. Après une année souvent passée en paroisse, il peut être ordonné prêtre.

Les séminaristes de la Communauté Saint-Martin sont appelés aux Ordres sacrés par le Modérateur général de la Communauté.

La vie fraternelle des prêtres, et l’exercice en commun du ministère, à l’image des apôtres, est un moyen privilégié pour exercer le sacerdoce du Christ et vivre radicalement à sa suite.

Elle est fondée sur le fait que les prêtres participent à l’unique sacerdoce du Christ.

Elle est l’occasion de tendre à une charité authentique, capable de rayonner sur toute la paroisse. Pour ces raisons cette forme de vie a été vivement encouragée par le Concile Vatican II et le Magistère.

Pourquoi faire le choix de la Communauté Saint-Martin ?

La Communauté Saint-Martin est-elle une congrégation religieuse ?

Quelles missions pour les prêtres dans la Communauté ?

Pourquoi la vie commune ?

Pourquoi du latin à la messe ?

Pourquoi porter la soutane ?

Faut-il être français pour rentrer à la Communauté Saint-Martin ?

Prendre contact

Pour entrer à la Communauté Saint-Martin, il faut prendre contact avec le responsable de la Maison de formation, don Edouard de Vregille.

Il est possible de faire quelques séjours avant de rentrer au séminaire, pour découvrir la Communauté et prendre contact avec les supérieurs. 

Pour cela, vous pouvez contacter l’hôtelier de la communauté.

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Le discernement - L'heure du choix

À quel âge entrer au séminaire ?

Puis-je rentrer au séminaire directement après le bac ? Puis-je rentrer assez âgé, après une longue expérience professionnelle ?

La question de l’âge pour rentrer au séminaire varie en fonction du parcours de chacun, il n’y a pas d’âge « idéal ». Le premier critère, évidemment, est la volonté de Dieu. Veut-il que je devienne prêtre ? Il n’y a pas à hésiter alors.

Cependant, certaines circonstances objectives doivent être considérées.

Rentrer après le bac ?

Pour des très jeunes qui veulent rentrer au séminaire après le bac : le désir d’être prêtre et de tout quitter pour suivre le Christ est souvent très fort. Vouloir donner sa vie pour les autres n’admet pas de frein humain. Pourquoi attendre si c’est la volonté de Dieu ? Dans ce cas, il est important de discuter de la démarche avec le responsable du séminaire ou avec un directeur spirituel. Parfois, il peut être préférable d’acquérir davantage d’ « épaisseur » humaine, avant de rentrer.

Finir ses études ?

D’autres ont commencé des études avant de penser au sacerdoce. Alors que faire ? Finir les études et obtenir un diplôme donne effectivement une certaine sécurité, pour le cas où l’on ne resterait pas au séminaire. Mais la décision de retarder l’entrée au séminaire demande à être bien discernée, dans la prière et dans l’accompagnement spirituel. Plus qu’une « sécurité », elle est exigeante et risque d’ébranler la décision de devenir prêtre.

Un appel tardif ?

Certains discernent l’appel au sacerdoce de manière plus tardive. Après l’exigence de répondre à l’appel de Dieu, en changeant de vie et de situation, en « renonçant à soi-même », une deuxième exigence apparaît : accepter de suivre une formation au séminaire pendant quelques années, souvent avec des plus jeunes. Il s’agit là de se laisser former à travers la prière, les études, la vie commune. C’est sans doute plus difficile pour une personne ayant déjà vécu en pleine indépendance que pour les plus jeunes.

Les trois cas de figure existent dans le séminaire. Avec la grâce, tout est possible !

Au fond, quelle que soit la situation de laquelle nous venons, la vie au séminaire est tissée, pour chacun, de joie et de peines, de progrès et de difficultés.

Le discernement - L'heure du choix

Comment discerner une vocation ?

Chaque année, au mois milieu du mois de septembre, le séminaire ouvre ses portes et accueille avec joie les jeunes de l’année propédeutique. Les années qui s’ouvrent devant eux seront des années de formation tant au plan spirituel qu’humain et intellectuel, mais aussi, et même avant tout, des années de discernement. Ce discernement a déjà commencé : chacun d’eux a déjà perçu un appel du Seigneur et les responsables de la formation ont estimé suffisants les indices de vocation pour envisager l’approfondissement du discernement dans le cadre du séminaire.

Toute vocation sacerdotale est un mystere d’amour

Il faudra une longue réflexion inscrite dans le temps de la formation pour confirmer ou infirmer la réalité de cet appel. Les deux premières années de séminaire, correspondant au cycle de philosophie, sont plus spécifiquement consacrées à ce travail de discernement qui sera ensuite éprouvé durant l’année de stage en paroisse par la découverte de la réalité pastorale et de la vie commune apostolique. Après ces trois ans de recherche, l’Église, par la voix des supérieurs, pourra reconnaître la réalité de la vocation avec le rite d’« admission parmi les candidats aux ordres sacrés », en cours de second cycle. Durant le deuxième cycle, le candidat s’efforcera alors de devenir disponible aux exigences humaines, spirituelles, morales et intellectuelles liées à cet appel du Seigneur. Si son cheminement démontre clairement qu’il prend la juste mesure de ce labeur et qu’il s’y donne en vérité, alors l’appel sera définitivement scellé par l’ordination.

Durant toutes ces années, le séminariste est invité à développer une véritable familiarité avec la Parole de Dieu, à entretenir une relation de compagnonnage avec le Christ, à se laisser aller aux motions de l’Esprit, tout ceci pour être transformé en un instrument souple et vivant, un serviteur sage, fidèle et prudent « selon le cœur de Dieu ».

Pour vivre au mieux cette profonde transfiguration, le candidat est accompagné par son directeur spirituel qui suit attentivement la vie de son âme en lui évitant les pièges de l’illusion et du désespoir. À intervalles réguliers, le candidat est également invité à relire son cheminement avec les responsables de la formation dans une ouverture confiante de son cœur.

Ces moyens mis en œuvre par la maison de formation de la Communauté correspondent à une pratique éprouvée de l’Église. Ils dévoilent les deux dimensions subjective et objective de la vocation.

  • Subjective, car toute vocation sacerdotale est un mystère d’amour insondable : à l’amour de Dieu qui appelle, la liberté de l’homme répond par un engagement complet et définitif.
  • Objective, car c’est l’Église qui appelle les ministres dont elle a besoin. Toute vocation se réalise dans et par l’Église comme l’exprime le rituel de l’ordination.

 

Ces deux dimensions sont indissociablement liées. À travers elles, c’est le Christ lui-même qui appelle à Lui ceux qu’Il veut pour « être avec Lui et les envoyer prêcher ». Il continue, aujourd’hui encore, de choisir certains hommes à qui Il adresse le « viens et suis-moi » de l’Évangile.

Le discernement - L'heure du choix

Quelle démarche pour entrer au séminaire ?

Avant de rentrer au séminaire, il faut le connaître, naturellement. La Communauté Saint-Martin accueille volontiers toux ceux qui veulent discerner leur vocation, découvrir la vie au séminaire, s’entretenir avec un prêtre ou des séminaristes.

Venir discerner à Évron

Deux fois par an, elle organise des retraites de discernement, une pendant la Semaine Sainte et une deuxième avant Noël. On peut « faire connaissance » aussi lors des weekends de récollection ou à l’occasion de la Route Saint-Martin, au début du mois d’août. En plus, l’hôtellerie accueille pour des visites individuelles, pendant toute l’année scolaire.

Des entretiens avec les supérieurs et une lettre

Après des entretiens avec le responsable de la formation et le modérateur général, le jeune peut prendre sa décision et concrétiser sa démarche par lettre écrite.

La rentrée du séminaire est vers la mi-septembre.

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Est-il necessaire d’entrer au seminaire pour devenir pretre ?

Venez à l’écart dans un endroit désert

Devenir prêtre, c’est se mettre à la suite du Christ et conformer sa vie à la sienne. C’est faire comme les apôtres qui ont suivis le Christ durant trois ans, avant d’être envoyés en mission dans le monde entier. À la suite des apôtres, il s’agit d’accepter d’être mis à l’écart par le Christ pour être formé, c’est le sens de la phrase du Christ à ses apôtres : « Venez à l’écart dans un endroit désert. » (Mc 6, 31). C’est à cet appel du Christ que le séminaire entend répondre: c’est un endroit où l’on se met à l’écart pour mieux le connaître et se laisser transformer par lui. Ainsi, la formation au séminaire se structure autour de quatre piliers qui reflètent le cœur de cette recherche : la formation spirituelle, intellectuelle, humaine (et fraternelle) et pastorale.

Durant cinq ou six ans d’études de formation intellectuelle, le séminariste apprend à mieux connaître Dieu, le Christ et l’Eglise : il cherche Dieu avec sa raison et son cœur, dans l’Ecriture et à travers la philosophie et la théologie.

Les études sont accompagnées de la formation spirituelle : la plus importante, car elle c’est là qu’est formée la relation d’amitié avec le Christ. La vie spirituelle permet de mieux le connaître et de mieux le comprendre en vivant avec lui. C’est ce que le séminariste apprend par la prière liturgique et personnelle pour donner toujours plus de place à Dieu. Le principal acteur de la formation est donc l’Esprit-Saint : il vient conformer notre cœur au cœur du Christ.

Enfin, par la formation humaine et fraternelle, la vocation vient se vérifier au moyen de la charité fraternelle et par la prise en charge, chacun à son niveau, des responsabilités de la vie quotidienne. Notre vie ne doit pas être désincarnée ; c’est pourquoi la formation se joue aussi dans les dimensions les plus simples de la vie quotidienne, par le contact avec ceux qui partagent notre vie de tous les jours.

De plus, la formation intègre une dimension pastorale qui permet, lors des vacances d’été ou pendant l’année de stage paroissial après le cycle de philosophie, de garder vif le désir d’annoncer la bonne nouvelle au monde. En effet, le séminaire n’est pas un but en soi, c’est une période de préparation à l’envoie en mission pour le salut des âmes.

La réponse à la question est donc claire : oui, il est nécessaire de rentrer au séminaire pour devenir prêtre. La vocation du sacerdoce est avant tout un désir qui pousse à vouloir être purifié comme l’or qui est passé par le feu (Cf. 1 Pi 1, 7) afin de devenir de meilleurs instruments du Christ au service de sa mission.

Le discernement - L'heure du choix

La formation au célibat au séminaire

Le charisme du célibat, même authentique et éprouvé, laisse intactes les inclinations de l’affectivité et les pulsions de l’instinct. Les séminaristes ont donc besoin d’acquérir une maturité affective, les rendant prudents, capables de renoncements, de vigilance corporelle et spirituelle, d’estime et de respect dans les relations entre homme et femme. La formation à la maturité affective du séminariste est un élément décisif de l’éducation à l’amour vrai et responsable.

La maturité affective suppose que le séminariste ait conscience de la place centrale de l’amour dans l’existence humaine. L’homme ne peut vivre sans amour. Sa vie est privée de sens s’il ne rencontre pas l’amour. C’est à la compréhension et à la réalisation de cette vérité de l’amour humain que tend l’éducation sexuelle bien comprise. Cette prise de conscience doit s’accompagner d’un vrai désir de mieux se connaître.

La maturité affective exige une formation à la liberté qui prend les traits d’une obéissance convaincue et cordiale à la vérité de son être propre, au sens de son existence – le don sincère de soi –, comme route et contenu de l’authentique réalisation de soi. Ainsi comprise, la liberté exige que la personne soit maîtresse d’elle-même, décidée à combattre et à surmonter l’égoïsme, prompte à s’ouvrir aux autres, généreuse dans le service du prochain. La vie commune est un cadre privilégié pour aimer le frère, mais d’abord pour se connaître en vérité. L’accompagnement spirituel, doublé d’un éventuel accompagnement psychologique, permet à chaque séminariste d’avoir un espace et un lieu où faire le point sur sa vie, son identité, ses forces et ses faiblesses. C’est alors en connaissance de cause qu’il peut s’engager librement dans le célibat.

Par la vie commune, apprendre la charite en acte et en verite

La maturité affective trouve enfin un point d’appui solide et de vérification dans une éducation adaptée à la véritable amitié entre frères, mais aussi avec les femmes, à l’image des liens d’affection fraternelle que le Christ a vécus pendant son existence. Ainsi, dans une vie vraiment communautaire, le séminariste expérimente la valeur de la communion entre frères dans le dépassement de l’égocentrisme et de la camaraderie superficielle. Cet apprentissage de la vie commune se vivra pleinement s’il est accompagné de solitude et de silence. C’est dans cette intimité avec Dieu seul que le séminariste puisera la force d’aimer son prochain non de manière captative, mais oblative, c’est-à-dire chastement.

Cette maturation humaine concourt à préparer le séminariste au célibat en lui permettant d’être pleinement homme, capable de se donner au Christ et à l’Église. Mais c’est aussi dans l’intimité spirituelle qu’il construit jour après jour avec le Christ que le séminariste trouve le désir et la force de vivre comme le Bon Pasteur et avec Lui.

Le discernement - L'heure du choix

Au séminaire que des études ?

Pas de formation sans études...

Les études au séminaire sont découpées en deux cycles :

  • Le premier est un cycle de philosophie qui vise à nous donner une meilleure compréhension de l’homme, du monde et de Dieu.
  • Le second est un cycle de théologie qui nous permet d’acquérir une profonde connaissance des mystères de la foi chrétienne (Trinité, Création, Incarnation & Rédemption …), par l’étude de la Parole de Dieu et de l’enseignement de l’Eglise. Même si tout prêtre n’est pas appelé à devenir un spécialiste en théologie, en tant que pasteur, il doit être capable d’annoncer, d’exposer et de défendre la foi de l’Eglise.
 

A la fin de chaque semestre, une session d’examen vient contrôler les connaissances acquises ; elle sert aussi à apprendre à transmettre ce que nous avons reçu et à « rendre compte de l’espérance qui est en nous » (1 P 3, 15).

Une formation complète

Au séminaire, les études prennent une place importante : quatre heures de cours le matin et trois heures d’étude l’après-midi. L’enseignement de l’ Église ne s’acquiert pas en un clin d’œil. Mais la formation intellectuelle n’est pas la seule dimension de la formation : la Communauté ne veut pas former des spécialistes d’un domaine, mais des pasteurs, « experts en humanité ».

L’élément le plus important de la formation est la dimension spirituelle : un séminariste doit d’abord grandir dans l’intimité et l’amitié avec le Christ pour devenir un témoin de la foi. Pour cela, plus de trois heures de la journée sont consacrées à la prière : messe, offices en commun, oraison, lecture de la Bible …

La formation humaine est la base de la formation : « Avant de former un prêtre, il faut former un homme ! » Cette dimension de la formation se joue en partie dans l’exercice des services et des charges, où le séminariste apprend à se donner et à exercer une responsabilité, mais aussi dans la vie fraternelle.

La dimension pastorale rappelle l’objectif de la formation : devenir pasteurs d’âmes. Concrètement, les séminaristes aident aux camps d’été, aux colonies, au service des malades à Lourdes… Surtout, ils passent une année de stage en paroisse, entre les deux cycles de formation. Le stage permet à la fois de se confronter au ministère paroissial et à la vie commune à quatre ou cinq.

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Qu'est-ce qu'un prêtre ?

Le prêtre ministre de la misericorde

Dans sa Lettre aux prêtres, Benoît XVI invite les prêtres à remettre le sacrement de pénitence au centre de leur préoccupation pastorale, à l’exemple du Curé d’Ars. Nous tous prêtres, nous devrions réaliser que les paroles qu’il mettait dans la bouche de Jésus nous concernent personnellement : « je chargerai mes ministres de leur annoncer que je suis toujours prêt à les recevoir, que ma miséricorde est infinie ». Du Saint Curé, nous pouvons apprendre, nous prêtres, non seulement une inépuisable confiance dans le sacrement de Pénitence au point de nous inciter à le remettre au centre de nos préoccupations pastorales, mais aussi une méthode pour le dialogue de Salut qui doit s’établir en lui.

La reconciliation : le Christ pardonne

Cette invitation de Benoît XVI n’est pas surprenante pour autant que l’on s’arrête sur la grandeur de ce ministère de la réconciliation. Le prêtre doit être conscient du droit de l’âme humaine à rencontrer personnellement le Christ crucifié qui pardonne, et du droit du Christ de rencontrer chacun à ce moment capital de la vie de l’âme qu’est le moment de la conversion et du pardon. Le prêtre, à l’exemple du curé d’Ars et de bien d’autres zélés confesseurs, saura demeurer très disponible pour ce ministère, lui consacrer le temps et le soin nécessaires, lui donner même la priorité sur d’autres activités. Certes, Jean-Paul II dans sa Lettre aux prêtres du Jeudi Saint 1986 faisait déjà le constat que les pénitents ne se pressent pas avec ferveur au confessionnal, signe flagrant d’une perte du sens de Dieu et du péché. Mais là où un grand nombre, pour de multiples raisons, semblent s’abstenir totalement de la confession, c’est le signe qu’il est urgent de développer toute une pastorale de la réconciliation en faisant redécouvrir aux chrétiens les exigences d’une relation vraie avec Dieu, le sens du péché où l’on se ferme à l’Autre et aux autres, le pardon comme un don gratuit de Dieu, et aussi les conditions qui permettent de bien célébrer ce sacrement, en dépassant à son égard les préjugés, les fausses craintes et la routine. Nul ne dira jamais assez les immenses bienfaits de ce ministère, pour la conversion des pécheurs, le progrès spirituel et apostolique des fidèles, l’éclosion et l’affermissement des vocations.

Chercher tous les secrets de la Misericorde divine

Tout prêtre est donc invité à se laisser convaincre, par le témoignage du curé d’Ars, de la nécessité d’être un homme de la miséricorde et surtout de la possibilité de l’être, quelle que soit la surcharge parfois extrême des travaux de leur ministère. Mais il y faut une foi vive comme celle qui animait Jean-Marie Vianney et lui faisait accomplir des merveilles. « Pourquoi est-on  insensible aux bienfaits du sacrement de Pénitence ? C’est parce qu’on ne cherche point tous les secrets de la miséricorde du Bon Dieu, qui n’a point de bornes dans ce sacrement ». « Pardonner aux hommes, leur faire miséricorde, c’est œuvre plus grande que la création du monde » écrivait saint Thomas d’Aquin. Oui, l’absolution est « un miracle ». Le curé d’Ars ne cesse de souligner dans sa prédication la beauté du pardon de Dieu. Mais cette contemplation sur la miséricorde s’enracine d’abord dans la prise de conscience que l’homme a besoin d’être sauvé. 

Le mot de « Salut » est un de ceux qui reviennent le plus souvent chez le curé d’Ars. Qu’est-ce à dire ? Etre sauvé, c’est être délivré du péché qui éloigne de Dieu, dessèche le cœur, et risque de séparer de l’Amour de Dieu pour toujours, ce qui serait le plus grand malheur. Etre sauvé, c’est vivre uni à Dieu, c’est voir Dieu. Le salut permet donc de retrouver une relation filiale avec Dieu et  fraternelle avec les autres. La rédemption du Christ a ouvert pour tous la possibilité du salut. Le prêtre coopère à la rédemption, y dispose les âmes en prêchant la conversion, en donnant le pardon. 

C’est pour leur salut que le curé d’Ars a voulu être prêtre : « gagner les âmes au Bon Dieu » aimait-il dire. Voilà pourquoi le curé d’Ars accordait-il une telle place à ce sacrement au point d’y consacrer toute sa vie. Comme dans chacun des sacrements, le prêtre agit in « persona Christi capitis ». Il pardonne les péchés au nom de Jésus, c’est-à-dire au nom de Dieu. Le prêtre, appelé à être le signe vivant de Celui qu’il représente doit tendre à cette identification. Le Christ qui est rendu présent par le prêtre et qui accomplit par lui le mystère de la réconciliation des pécheurs apparaît comme « joie » de l’homme, Pontife miséricordieux, fidèle et compatissant, Pasteur à la recherche de la brebis perdue, Médecin qui guérit et réconforte, Juge des vivants et des morts.

Eduquer les ames : faire decouvrir l’amour misericordieux

Le Saint Père souligne comment le curé d’Ars a su user de ce sacrement pour éduquer et accompagner les âmes. Il a su transformer le coeur et la vie de tant de personnes parce qu’il a réussi à leur faire percevoir cet amour miséricordieux du Seigneur. Il avait une manière différente de se comporter avec les différents pénitents. Aux uns, il apportait la consolation en leur révélant le secret du pardon de Dieu par une touchante beauté : « Quel amour que celui de notre Dieu qui va jusqu’à oublier volontairement l’avenir pour nous pardonner ». Aux tièdes et aux indifférents, il essayait de faire naître le repentir en leur faisant voir sur son visage la souffrance de Dieu devant les péchés : « Je pleure de ce que vous ne pleurez pas ». Enfin, aux âmes désireuses d’aller plus loin, il savait les introduire dans les profondeurs de l’amour de Dieu par l’apprentissage d’une prière plus intense.

Puissions nous revivifier notre pratique de ce sacrement à l’école du curé d’Ars !

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

L’appel à la sainteté – prêtres saints, saints prêtres

C’est entendu, le sacerdoce ne constitue pas par lui-même un état de perfection, au sens officiel de l’expression. Mais n’y a t-il pas dans les cadres et la vie du clergé séculier une voie privilégiée vers la sainteté ?

Pour répondre à cette question, il y a mieux que les théories, il y a les faits, l’histoire des saints prêtres, de ceux qui se présentent sur les autels, de ceux dont la cause de béatification est en cours, comme aussi d’ailleurs de tant d’autres qui ont fait l’édification du peuple chrétien. Qu’on lise leurs biographies et on aura vite saisi combien la sainteté, même héroïque, a fleuri dans les rangs des prêtres diocésains.

C’est le moment de rappeler le mot de saint François de Sales : « Rien de si utile, rien de si beau que ces lectures, car la vie des saints est à l’Évangile ce que la musique chantée est à la musique notée. » Or, le même saint disait un jour : « Lisez l’histoire de l’Église et la vie des saints et tenez pour constant que vous ne trouverez point tant de saints en aucun ordre ni en aucune vocation qu’en celle des évêques, n’y ayant aucun état dans l’Église de Dieu qui fournisse tant de moyens de sanctification et de perfection : le meilleur moyen de faire progrès en la perfection étant d’enseigner aux autres, et par la parole, et par l’exemple, à quoi les évêques sont obligés par leur état. »

Voilà une assertion qui étonnera plus d’un lecteur ! Il faut la situer dans le contexte des années 1600, avant les nombreuses canonisations qui firent aux religieux et ensuite aux laïcs une plus large part dans le calendrier au cours des derniers siècles. Et c’est aussi un fait que beaucoup parmi les évêques venaient du clergé diocésain.

Faire grandir en soi le désir d’être un saint prêtre

C’est bien cette grande et magnifique histoire de la sainteté sacerdotale que les séminaristes et les prêtres sont invités à s’approprier.

C’est à l’école de saints prêtres que l’on acquiert un vrai sens du prêtre, de ce qu’il est et doit être en profondeur.

C’est à l’école des saints prêtres que l’on fait grandir en soi le désir d’être un saint prêtre.

Et c’est encore à l’école des saints prêtres que cette sainteté, reçue à l’ordination, devient possible.

Connaître et aimer ses grands frères dans le sacerdoce qui sont déjà au Ciel, voilà le chemin que le séminariste est invité à prendre s’il veut acquérir cet amour effectif et affectif du sacerdoce. C’est une des conditions essentielles pour appréhender l’unique Sacerdoce de Jésus-Christ et voir comment avec son caractère, ses qualités et ses défauts, on peut représenter Jésus-Christ Tête et Pasteur.

Tel séminariste se sentira plus proche de la douceur et de la timidité du Curé d’Ars, tel autre de la fougue et de l’audace de Monsieur Vincent et tel autre de l’humour de Philippe Néri. Bref, chacun peut trouver le saint grand frère en qui il peut se projeter. Ce phénomène de la projection, plus ou moins conscient, est fondamental. Il éveille le désir de la sainteté, le rend possible et l’accompagne. Cette proximité avec les saints prêtres corrige aussi délicatement la conception que l’on se fait du prêtre à partir des modèles que l’on côtoie pour le meilleur et pour le pire. Ainsi, rien de plus efficace pour stimuler notre appel à la sainteté sacerdotale que de lire une biographie de saint Vincent de Paul quand, avec ses confrères prêtres, on s’installe dans un honnête confort sacerdotal. Eh oui, les saints prêtres sont aussi là pour nous déranger et nous inquiéter et nous rappeler notre idéal sacerdotal. On pourrait dire : « Dis-moi la place que tu donnes aux saints prêtres dans ta vie, je te dirai ton désir d’être saint comme eux. »

C’est exigeant, mais Jésus ne nous a rien promis d’autre. Voilà pourquoi il semble important de remettre en valeur les caractéristiques propres de la sainteté sacerdotale par une plus grande connaissance des saints prêtres d’hier et d’aujourd’hui : lisons-les, prions-les. La connaissance conduit à l’affection et l’affection à la ressemblance non pas extérieure mais intérieure. Nos grands frères saints dans le sacerdoce attendent nos prières pour nous soutenir.

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

Les pretres sont-ils encore necessaires ?

La situation actuelle en France nous oblige à nous poser cette question cruciale : Les prêtres sont-ils nécessaires à la vie de l’Église ? L’Église en a-t-elle vraiment besoin ?

La question de fond est de savoir ce qu’est un prêtre. L’action de l’Église continue aujourd’hui l’action sacerdotale du Christ. Avant toute chose, il s’agit de la façon dont l’amour se répand dans le monde entier, par la manière dont tous les baptisés exercent leur sacerdoce commun. Ils sont appelés à jouer à leur manière, en union avec Jésus et dans l’Esprit, le rôle de médiateurs entre le Père et les hommes.

Ce sont, par exemple, les sœurs de Mère Teresa qui s’arrêtent auprès de celui que plus personne ne regarde et qui est en train de mourir sur un trottoir, en lui disant : « Il y a de l’amour pour toi dans le cœur du Père », ou plus simplement les laïcs qui essayent de vivre du double commandement de l’amour de Dieu et du prochain.

Entre Dieu et les hommes

Mais le sacerdoce ministériel est d’une autre essence. Les prêtres sont comme une présence du Christ qui agrège à son corps par le baptême, du Christ qui enseigne et nourrit ses disciples ou qui pardonne les péchés. On disait avant des prêtres qu’ils agissaient in persona Christi.

J’ai vu que le Pape avait utilisé récemment l’expression « Icône du Christ ». Ainsi, depuis le début de son pontificat, Jean-Paul II n’a pas cessé, en ce temps de crise de l’identité du prêtre qui semble durer, de redonner toute sa dimension au sacerdoce ministériel.

Par conséquent, avant de s’interroger sur la mission des prêtres, c’est à la source même de leur identité qu’il faut revenir. Celle-ci s’enracine dans la relation que le prêtre entretient avec le Christ Tête et Pasteur. De même que Jésus, pour fonder et faire vivre son Église, a appelé à lui, au cours de sa mission terrestre, plusieurs disciples à qui il confia une mission spécifique en lien avec sa propre mission, à leur tour les apôtres s’acquitteront progressivement de leur mission en appelant sous diverses formes d’autres hommes, comme évêques, prêtres et diacres, pour accomplir la mission reçue du Christ ressuscité qui les a envoyés à tous les hommes de tous les temps.

Ainsi, dans l’Église et pour l’Église, les prêtres représentent sacramentellement Jésus-Christ, Tête et Pasteur, ils proclament authentiquement la Parole, ils répètent ses gestes de pardon et d’offre du salut, surtout par le Baptême, la Pénitence et l’Eucharistie, ils exercent sa sollicitude pleine d’amour, jusqu’au don total de soi-même pour le troupeau qui leur est confié.

En un mot, alors que le Christ est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes, le prêtre, en tant qu’il agit au nom du Christ, participe en quelque sorte à la médiation entre Dieu et l’homme.

Dans une telle perspective, nous comprenons davantage le lien qui existe entre l’Église et le sacerdoce. Ainsi les prêtres, en même temps que la Parole de Dieu et les signes sacramentels dont ils sont les serviteurs, appartiennent aux éléments constitutifs de l’Église. Ils appartiennent à la structure même de l’Église. Par conséquent, la vitalité et l’avenir même de l’Église, et donc des membres qui la constituent, dépendent en partie des prêtres qui la servent.

Ces quelques considérations, nécessairement trop rapides, ont cependant l’intérêt de nous éclairer sur le mystère du sacerdoce, purifiant ainsi notre regard quelquefois trop humain et fonctionnel sur les prêtres que nous côtoyons.

Au lieu de nous lamenter sur la situation de l’Église et sur la raréfaction des prêtres, réjouissons-nous d’abord des prêtres que Dieu nous donne et donnons-leur l’occasion d’être pleinement prêtres en les « utilisant ».

Le prêtre doit être un homme« mangé », à l’image de l’Eucharistie qu’il célèbre tous les jours. C’est ainsi que les vocations refleurirons dans l’Église pour le bien de tous.

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

Le prêtre, homme de la prière

Il est bon de se rappeler, à la suite de saint Jean-Marie Vianney et de Benoît XVI, combien la prière est au cœur du ministère sacerdotal. Le prêtre est avant tout un homme de prière, l’homme de Dieu, malgré les multiples activités que sa charge pastorale lui impose. Par sa vie de prière, fondée sur la prière même de Jésus, toute son activité sacerdotale en sera transfigurée.

Le curé d’Ars, homme de prière

Dans sa lettre aux prêtres, Benoît XVI, relisant la vie du Curé d’Ars, invite les prêtres à remettre la prière au cœur de leur vie et de leur ministère.

C’est d’ailleurs un leitmotiv du Saint Père : que chaque prêtre découvre ou retrouve l’importance de la prière, voilà une des priorités que Benoît XVI s’est données.

Pourquoi ? Osons le dire. Aux prêtres volontiers sensibles à l’efficacité de l’action et facilement tentés par un dangereux activisme, combien salutaire est ce modèle de prière assidue dans une vie entièrement livrée aux besoins des âmes qu’était le Curé d’Ars. 

« Ce qui nous empêche d’être saints, nous autres prêtres, disait-il, c’est le manque de réflexion. On ne rentre pas en soi-même ; on ne sait pas ce qu’on fait. C’est la réflexion, l’oraison, l’union à Dieu qu’il nous faut. »

Lui-même demeurait, au témoignage de ses contemporains, dans un état de continuelle oraison, duquel ni le poids harassant des confessions, ni ses autres charges pastorales ne le distrayaient.

Le Curé d’Ars, patron de tous les prêtres, conservait une union constante avec Dieu au milieu de sa vie excessivement occupée. Écoutons-le encore nous parler des joies et des bienfaits de la prière :« L’homme est un pauvre qui a besoin de tout demander à Dieu. » « Que d’âmes nous pouvons convertir par nos prières ! » Et il répétait : « La prière, voilà tout le bonheur de l’homme sur la terre. »

Ce bonheur, il l’a longuement goûté lui-même, tandis que son regard éclairé par la foi contemplait les mystères divins et que par l’adoration du Verbe incarné, il élevait son âme simple et pure vers la Trinité, objet suprême de son amour. Et les pèlerins qui se pressaient dans l’église d’Ars comprenaient que l’humble prêtre leur livrait quelque chose du secret de sa vie intérieure par cette exclamation fréquente :

« Être aimé de Dieu, être uni à Dieu, vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu : oh ! belle vie et belle mort ! »

Le prêtre doit prier toujours davantage

Tout prêtre est donc invité à se laisser convaincre, par le témoignage du Curé d’Ars, de la nécessité d’être un homme d’oraison et surtout de la possibilité de l’être, quelle que soit la charge parfois extrême du ministère. Mais il y faut une foi vive comme celle qui animait Jean-Marie Vianney et lui faisait accomplir des merveilles. « Quelle foi ! s’exclamait un de ses confrères, Il y aurait de quoi enrichir tout un diocèse. » Cette fidélité à la prière est d’ailleurs pour le prêtre un devoir personnel, dont la sagesse de l’Église a précisé dans les derniers documents plusieurs points importants, comme l’oraison mentale quotidienne, la visite au Saint Sacrement, le chapelet et l’examen de conscience.

C’est même une stricte obligation contractée envers l’Église, quand il s’agit de la récitation journalière de l’office divin. Peut-être est-ce pour avoir négligé telles de ces prescriptions que certains prêtres se sont vus livrés à l’instabilité extérieure, à l’appauvrissement intérieur, et exposés un jour sans défense aux tentations de l’existence et au découragement. Au contraire, en travaillant incessamment au bien des âmes, le Curé d’Ars ne négligeait pas la sienne. Il se sanctifiait lui-même pour être plus apte à sanctifier les autres. Avec Benoît XVI, il faut considérer comme certain que le prêtre, pour tenir dignement sa place et remplir son devoir, doit se consacrer avant tout à la prière. Plus que tout autre, il est invité à obéir au précepte du Christ : il faut prier sans cesse, précepte que saint Paul recommande avec instance : « Persévérez dans la prière, avec vigilance et dans l’action de grâce. »

Le prêtre a l’école de la prière de Jésus

Dans une homélie récente, le Pape explicite le fondement de la prière des prêtres. En contemplant le Cœur transpercé du Christ, le prêtre découvre qu’en Jésus-Christ, Prêtre, personne et mission coïncident. « Toute l’action salvifique de Jésus était et est expression de son moi filial qui, de toute éternité, se tient devant le Père dans une attitude de soumission pleine d’amour à sa volonté. »   Finalement, le ministère de Jésus consiste d’abord à prier, c’est-à-dire à vivre pleinement sa relation filiale au Père pour se donner ensuite aux hommes dans l’offrande totale qui le conduira à la Croix.

Le prêtre, appelé à représenter le Christ, doit tendre à cette identification existentielle avec le Christ. La lectio divina se prolongeant dans l’oraison est l’unique chemin pour le prêtre de croître dans cette intimité avec le Christ. L’eucharistie quotidienne enflammera alors « le prêtre de cette ‘charité pastorale’ capable d’assimiler son ‘moi’ personnel à celui de Jésus Prêtre, de manière à pouvoir l’imiter dans l’auto-donation la plus complète. » Pour le prêtre, prier, c’est se laisser pleinement conquérir par le Christ. Loin d’enfermer le prêtre dans une vie spirituelle personnelle, la prière permet au prêtre de dépasser la tension inhérente à la vie sacerdotale entre le ministère et la vie spirituelle. La seule manière de vivre sereinement cette tension, c’est de prier davantage afin que la prière devienne effectivement l’âme du ministère. C’est à cette condition seulement que le prêtre peut se sanctifier dans son ministère. Comme le dit Benoît XVI, la science de l’amour qui anime toute notre pastorale ne s’apprend que dans le cœur à cœur avec le Christ.

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

Le diaconat

Pour le service de l’Eglise

Par le sacrement de l’Ordre, d’institution divine, certains fidèles sont constitués diacre par le caractère indélébile dont ils sont marqués ; ils sont consacrés et députés pour le service (diaconie) de l’Église. Le diacre exerce une triple diaconie : celle de la Parole, celle de la liturgie et celle de la charité.

« Il appartient aux diacres d’administrer solennellement le baptême, de conserver et de distribuer l’Eucharistie, d’assister, au nom de l’Eglise, au mariage et de le bénir, de porter le viatique aux mourants, de donner lecture aux fidèles de la Sainte Ecriture, d’instruire et exhorter le peuple, de présider au culte et à la prière des fidèles, d’être ministres des sacramentaux, de présider aux rites funèbres et à la sépulture. Consacrés aux offices de charité et d’administration, les diacres ont à se souvenir de l’avertissement de saint Polycarpe : ‘Etre miséricordieux, zélés, marcher selon la vérité du Seigneur qui s’est fait le serviteur de tous’ ».

Concile Vatican II, Lumen Gentium, n°29.

Mission

Le diacre prie, comme le prêtre, l’Office divin, le Bréviaire. Dans la liturgie, il est plus spécialement chargé de proclamer l’Évangile et peut dire l’homélie. Il aide en outre le prêtre à l’autel, notamment en préparant les offrandes et en élevant le calice.

Diacre en communauté

La Communauté Saint-Martin compte en son sein des diacres permanents célibataires, qui vivent en communauté avec les prêtres, tout en menant le ministère qui leur est propre. Les diacres de la Communauté reçoivent la même formation que les prêtres, à la Maison de formation d’Evron.

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

Pourquoi le célibat sacerdotal ?

L’attachement de l’Église latine à la règle du célibat sacerdotal est bien souvent mal compris. Pourquoi l’Église maintient-elle cette discipline ? Quel en est son fondement ? Comment des jeunes peuvent-ils aujourd’hui s’y préparer ? Voici, puisés dans le Magistère et la pratique de l’Église, quelques éléments de réponse.

Le célibat : une loi ecclésiastique à remettre en cause ?

L’affirmation que la pratique du célibat « n’est pas exigée par la nature du sacerdoce » (Concile Vatican II, décret Presbyterorum Ordinis n°16) a souvent été utilisée pour ne faire du célibat qu’une question purement disciplinaire. Le célibat ne serait qu’une contrainte imposée aux prêtres par l’Église latine, contrainte de plus en plus incompréhensible au vu de la mentalité actuelle et du manque de prêtres pour célébrer l’Eucharistie. Cette façon de présenter les choses, relayée par les médias, ne rend pas compte des vraies motivations de l’Église quand elle parle des « multiples convenances » du célibat avec le sacerdoce.

Le vrai fondement du célibat sacerdotal

Mettre en valeur l’argument de la totale disponibilité à la mission comme motif du célibat fait naître rapidement des objections. Des gens mariés pourront être très disponibles et des prêtres célibataires fort peu tant ils seront préoccupés d’eux-mêmes. Le vrai fondement du célibat est ailleurs.

Il est dans la consécration de toute une vie au Christ. En effet, le prêtre annonce la Bonne Nouvelle du Royaume comme quelqu’un qui ne craint pas de sacrifier les joies du mariage et de la famille dans le but de témoigner de sa foi dans les réalités qu’on ne voit pas. Saisi par le Christ, le prêtre devient « l’homme pour les autres », tout disponible au Royaume, sans cœur partagé, capable d’accueillir la paternité dans le Christ. Le célibat n’est nullement en marge de la vie du prêtre ; il témoigne d’un Amour modelé sur l’Amour du Christ lui-même pour son Père et notre Père, son Église et notre Église et tous les hommes. Cette manière d’aimer dans et par le célibat est le langage du don de soi. Son parfait symbole est pour toujours la Croix du Christ.

Comme pour le Christ, le renoncement n’est pas premier dans le célibat. Le célibat est l’expression, le signe, la conséquence du désir de se donner. Finalement, le motif véritable et profond du célibat consacré est « le choix d’une relation personnelle plus intime et plus complète au mystère du Christ et de l’Église, pour le bien de l’humanité tout entière » (Paul VI, encyclique Sacerdotalis coelibatus, n°54).

Le célibat : un charisme à choisir librement

C’est une des grandes richesses du Concile Vatican II et de la réflexion des derniers papes de ne pas présenter le célibat seulement comme une loi, mais d’abord comme un don, un charisme profondément lié à la grâce de l’appel et de l’ordination : « Parmi les conseils évangéliques, il y a en première place ce don précieux de grâce fait par le Père à certains (cf. Mt 19, 11 ; 1 Co 7,7) de se consacrer plus facilement et avec un coeur sans partage à Dieu seul dans le célibat. Cette continence parfaite à cause du royaume de Dieu a toujours été l’objet, de la part de l’Église, d’un honneur spécial, comme signe et stimulant de la charité pastorale, et comme une source particulière de fécondité spirituelle dans le monde » (Jean-Paul II, exhortation Pastores dabo vobis n°29).

Ce don de la vocation à la chasteté dans le célibat exige par conséquent une préparation adéquate : les séminaristes sont invités progressivement à recevoir un tel don pour en vivre fidèlement toute leur vie comme prêtre. Étant donné que le célibat engage tout l’être, c’est toute la personne avec ses différentes composantes qui doit être prise en compte dans cette formation au célibat. Ainsi, le célibat nécessite aussi bien une formation humaine et psychologique que spirituelle et théologique.

Qu'est-ce qu'un prêtre ?

La pastorale des jeunes

L’Eglise a souvent eu une sollicitude particulière pour la jeunesse : elle la considère comme une semence de sainteté. Des générations de chrétiens sont marqués par des congrégations d’enseignants, par des patronages ou par le scoutisme.

Nous gardons également en mémoire quelques grandes figures de prêtres éducateurs telles que Don Bosco, éducateur né qui, hanté par la misère de la jeunesse ouvrière du Nord de l’Italie du XIXème siècle, fonde la société des Salésiens et les sœurs de Marie Auxiliatrice, entièrement vouées au service des jeunes ; ou plus récemment, Daniel Brottier, qui reprend en 1923 l’institution des orphelins apprentis d’Auteuil, œuvre consacrée à la formation des jeunes en difficultés sociales ; ou encore le Père Sevin, l’un des cofondateurs en 1920 avec le chanoine Cornette des Scouts de France et de l’Office international des Scouts catholiques. Mais ces figures de prêtre éducateur assez connues ne sont qu’un pâle reflet de toute l’action sacerdotale auprès de la jeunesse, particulièrement depuis l’époque moderne.

Des prêtres éducateurs ?

Mais au fond, pourquoi le prêtre peut-il être associé à l’éducation ? Qu’apporte de plus une présence sacerdotale dans l’éducation ? En quoi exactement consiste le rôle du prêtre vis-à-vis de la jeunesse ?

La mission principale du prêtre est de représenter Jésus Sauveur qui éduque les hommes à la foi, c’est-à-dire les prend là où ils sont pour les élever et les perfectionner dans leurs relations à Dieu. La vocation sacerdotale est donc dans son essence même une vocation d’éducateur et son domaine particulier est la vie spirituelle, la vie d’amitié avec Dieu. Parmi les nombreuses formes que peuvent prendre les ministères des prêtres, la jeunesse occupe une place particulière en tant qu’elle représente l’avenir d’une communauté, d’un peuple, de l’Eglise.

Une paternité spirituelle

Le jeune lancé dans la vie se trouve confronté à des interrogations qu’il ne peut affronter seul. Il découvre peu à peu l’amour sous toutes ses formes : celui qui l’invite à maîtriser son corps, celui qui le conduit vers l’autre, celui qui l’accomplit en Dieu par la charité. Sa foi mûrit, son intelligence se développe. Comme une jeune pousse qui contient en elle-même tous les germes de fruits splendides, le jeune a besoin d’un tuteur qui vient orienter sa croissance dans le bon sens, le sens du bien. La mission de l’éducateur est précisément de jouer ce rôle de tuteur. C’est avant tout la tache spécifique des parents à qui il revient de donner aux enfants les éléments nécessaires pour devenir des hommes et des femmes libres et responsables. C’est aussi le rôle du prêtre en tant qu’il complète l’éducation des parents, en particulier en ce qui concerne la foi. Les jeunes qui lui sont confiés sortent délibérément du cadre familial pour apprendre autrement.

Le prêtre éducateur tient ainsi parmi les jeunes la place d’un père qui tout à la fois apporte une certaine sécurité morale et conduit peu à peu les jeunes à s’engager dans la vie selon la vocation qui leur est propre. Comme un père de famille, le prêtre éducateur, tout en assurant le rôle du tuteur, conduit le jeune au-delà de ses sécurités habituelles pour le mener là où il n’est encore jamais allé. Il a donc une vigilance toute particulière aux différents talents que Dieu a déposé en chacun des jeunes afin de les faire fructifier et de les mettre au service de l’Eglise toute entière. Ainsi, le prêtre éducateur n’est père non pas de manière charnelle, mais par la fécondité spirituelle qui découle de sa mission au service de la jeunesse.

Pour résumer, le prêtre est éducateur de par sa mission sacerdotale même. Certains prêtres le sont en particulier pour la jeunesse comme accompagnement de l’éducation reçue des parents, voire comme secours indispensable pour les familles en grande difficulté, en particulier en matière de foi. Le prêtre éducateur agit comme un père pour ses enfants en tant qu’il transmet aux jeunes la vie de Dieu.

Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin

Pourquoi faire le choix de la Communauté Saint-Martin ?

Qu’il est délicat de parler de soi ! Depuis longtemps nous entendons la question : « Qu’est ce qui conduit des jeunes dans votre Communauté ? » Inspirée de ce qu’en disent les « arrivants », voici une tentative d’expliquer ce qui peut l’être…

Difficile de circonscrire en quelques lignes les raisons qui poussent aujourd’hui des hommes à quitter le monde pour servir le Christ et l’Église dans et par la Communauté Saint-Martin. Mais nous avons tous le désir de savoir comment la Communauté peut servir au mieux l’Église, parce que c’est son unique raison d’être. Essayons donc de dégager les motivations essentielles qui ont conduit les séminaristes à choisir la Communauté, dressons une liste qui ne saurait être complète, en sachant que ces raisons, bien présentes dans le coeur, ne sont pas toujours nommées au premier abord par l’intelligence.

L‘appel du Christ et la rencontre de l’Eglise, d’une famille

Osons le dire, le plus humblement possible : si des hommes rentrent aujourd’hui dans la Communauté, c’est parce que le Christ le veut. C’est la cause essentielle. Ce n’est donc pas une question de mérite ou de réussite en communication. La Communauté Saint-Martin forme aujourd’hui des futurs prêtres pour l’Église parce que Jésus-Christ entend former dans cette institution des serviteurs. C’est donc Lui qui les appelle et les confie à la Communauté Saint-Martin. L’Esprit a été et demeure l’acteur principal de cette oeuvre de Dieu. Dans son origine comme aujourd’hui, la filiation et l’obéissance de la Communauté à l’Église ont toujours voulu garantir ce regard de foi.

Dans la logique du mystère de l’Incarnation, l’appel qu’adresse le Christ à un homme pour rentrer dans notre communauté passe toujours par la rencontre avec des prêtres amoureux du sacerdoce et de l’Église. Les séminaristes le disent tous. Identité sacerdotale explicite, amour du Saint-Père, docilité au Magistère suscitent et favorisent ce désir de servir l’Église. Plus mystérieusement, c’est aussi l’esprit de famille régnant dans la Communauté qui ouvre le cœur de ces hommes au mystère de l’Église. En effet, la joie visible, un sens de l’accueil, une humanité réaliste, une virilité assumée sont autant d’ingrédients qui aident celui qui est appelé à découvrir qu’il ressemble aux séminaristes, qu’il peut devenir comme eux, c’est-à-dire qu’il peut s’épanouir comme homme en devenant prêtre. Cela rejoint d’ailleurs une conviction forte de notre fondateur qui disait souvent : « avant de faire des prêtres, il faut faire des hommes décomplexés, libres et responsables. » Rentrer dans une famille, avec son esprit et son identité, où les différentes générations semblent s’épanouir, est un motif d’espérance. Dans un monde où beaucoup ont peur de s’engager, l’esprit de famille est un excellent appel à la confiance.

Cet esprit de famille se construit dans et par une vie liturgique qui saisit tout. Prendre Dieu au sérieux sans se prendre au sérieux, et faire filialement ce que l’Église nous demande. Ces devises pourraient caractériser notre manière de vivre la liturgie. Belle et sobre, la liturgie est un des espaces sacrés dont tous les retraitants se nourrissent. La liturgie apaise et rassure, élève l’âme et conduit ceux qui sont appelés à dire oui. L’Eucharistie apparaît effectivement comme la source et le sommet de la vie de notre maison de formation.

Vivre comme les apotres

Comme notre nom l’indique, on choisit aussi Saint-Martin pour vivre… en communauté.

En effet, toujours en se projetant comme prêtre dans l’avenir, celui qui discerne se voit souvent mieux vivre et exercer son ministère avec d’autres que seul. Ce désir positif de vivre le ministère en commun, mêlé à une peur de se retrouver seul dans son presbytère, devra au cours de la formation être purifié de la peur de la solitude, qu’il s’agit de regarder en face. C’est à ce prix que la décision de vivre en communauté prend sa valeur et son sens : celui de vivre le ministère à la manière des apôtres. En outre, cette dynamique, créée par la mobilité et par la diversité des ministères, rend réaliste le désir généreux de se donner sans condition. Le séminariste quitte le monde, sa famille, ses amis, son travail ou ses études, se met à l’écart et construit son amitié avec le Christ et avec ses futurs frères de ministère.

Une « alchimie » heritee et a transmettre

Certains diront que nous vivons comme des religieux. Il ne me le semble pas. Nous essayons simplement de répondre à cette invitation du Concile Vatican II qui exhorte les prêtres séculiers à adopter un style de vie communautaire. Celui qui prend la décision définitive de rentrer dans la Communauté devra connaître les renoncements qu’il fait. Il saura qu’il les fait dans un souci de sanctification pour suivre plus concrètement le style de vie des apôtres autour du Christ.

En définitive, si c’est le Christ qui appelle certains à rentrer dans la Communauté, ce sont la cohérence et l’unité de la formation qui attirent. Le séminariste qui choisit notre maison de formation veut simplement servir le Christ et l’Église en sentant qu’il peut s’épanouir comme homme, comme chrétien et comme prêtre. Il sent qu’il rentre dans une famille où la confiance et le bon esprit sont des conditions essentielles pour se former.

Amour du sacerdoce, liturgie, vie en communauté, docilité au Magistère dans les études, autant d’éléments qui constituent cette « alchimie », héritée de notre défunt fondateur, qui s’avère correspondre à l’attente de beaucoup de jeunes aujourd’hui.

Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin

La Communauté Saint-Martin est-elle une congrégation religieuse ?

A première vue, elle a tout d’une congrégation religieuse : une formation assez longue à l’écart des bruits du monde, la vie commune des prêtres, un habit de communauté… Pourtant les membres – prêtres et diacres – de la Communauté Saint-Martin ne sont pas des « religieux », mais bien des prêtres et diacres « séculiers » au service des diocèses.

D’après le droit de l’Église, la Communauté Saint-Martin est une association publique cléricale de droit pontifical. C’est une association de prêtres et diacres qui choisissent de vivre la vie commune, dans une mobilité au service des diocèses. Régie par des statuts et des normes, la Communauté n’a pas de « règle » comme dans les congrégations religieuses ; ses membres ne s’y engagent pas par des vœux, comme chez les bénédictins ou les jésuites par exemple. L’appartenance à la Communauté repose donc sur un engagement qui ne prend pas l’apparence des vœux religieux, mais la forme d’une remise d’une part de sa volonté propre entre les mains du Modérateur général, élu pour gouverner la Communauté tout entière.

Les prêtres et diacres de la Communauté veulent simplement vivre le ministère ordonné en commun, selon les recommandations du Concile Vatican II (décret Presbyterorum ordinis). Ils choisissent ainsi la vie commune pour se sanctifier et pour accomplir avec plus de fruit leur ministère, dans le cadre de la mission qui leur est confiée par l’Église.

Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin

Pouquoi la vie commune ?

Vivre ensemble pour les autres ! Voilà ce à quoi les membres de la Communauté Saint-Martin s’attèlent chaque jour.

Mais pourquoi relever le défi ? La clé de ce charisme de la vie communautaire se trouve dans la mission que Jésus confie aux disciples. L’annonce du Royaume se fait deux par deux (Mt 10), et le meilleur « moteur » de l’évangélisation est l’amour réciproque :  « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (Jn 13,35).

A cette école et à l’appel du Concile Vatican II, la Communauté Saint Martin trouve dans la vie commune un lieu et un moyen de développement humain de la personne, mais aussi un témoignage de la charité fraternelle et de l’union à Dieu de ses membres. C’est ainsi qu’elle est une force pour l’exercice du ministère et un appui pour l’élan missionnaire.

La vie de la Communauté Saint-Martin s’organise autour de l’apostolat. Ainsi, les prêtres et diacres de la communauté sont envoyés par groupes de trois à cinq dans les ministères qui leur sont confiés. Placés sous la responsabilité d’un d’entre eux, ils forment une vraie communauté de vie dont le cœur est la messe quotidienne. Ils veulent témoigner de leur amour du Christ par leur mission commune et leur vie partagée. Vivant dans un même lieu, ils partagent leurs repas et leurs joies, leurs préoccupations et leur foi !

Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin ?

Pourquoi du latin à la messe ?

Au 21ème siècle, en Europe, le latin apparaît comme une langue morte et dépassée. Cependant, la communauté célèbre des messes en latin, au séminaire et dans certaines paroisses. Pourquoi ?

Le latin dans la liturgie romaine n’est ni un absolu, ni une fin en soi : c’est un moyen au service de la prière, un signe de l’expression de notre foi.

Signe d’un enracinement historique

Pendant plus de quinze siècles, en Occident, la foi a grandi et s’est développée dans le berceau de la culture romaine, en langue latine. Conserver le latin, c’est reconnaître que nous n’inventons pas notre foi, mais que nous la recevons de cette longue chaîne de transmission, avec les expressions et les prières forgées par nos prédécesseurs.

Signe de l’unité de l’Eglise

Le latin a acquis par l’histoire un rôle d’unification. Il permet à de nombreux chrétiens d’avoir une expression commune de la foi. A l’heure des grands rassemblements internationaux, il est nécessaire, pour prier ensemble, d’avoir une langue commune.

Signe du sacré

Le latin est aussi une langue sacrée, une langue différente de la langue de tous les jours, réservée à Dieu, qui exprime la transcendance de la liturgie. Le latin de la messe manifeste la dimension verticale, ascendante du culte rendu à Dieu : les prières ne sont pas adressées aux hommes mais à Dieu.

Tout cela est très beau ; mais comment participer à la messe si on n’y comprend rien ? Comment participer à la messe dans ce cas ? La participation active est avant tout l’association au sacrifice du Christ. Souvent, ce n’est pas tant une langue étrangère qui empêche la véritable participation, mais l’habitude des paroles qu’on a déjà entendu très souvent. En ce sens, il est profitable de suivre la messe dans un missel de fidèles, ce qui est vrai pour le latin autant que le français. Ainsi on dépasse l’écoute par habitude et on prie plus facilement avec le prêtre, au lieu d’écouter des paroles vaguement connues par cœur.

La Communauté Saint-Martin n’a pas comme objectif d’imposer le latin partout. Elle veut aider les paroissiens à trouver Dieu – pour cela le latin peut être utile ou non. Dans la pratique des paroisses, aujourd’hui, le français est plus présent que le latin. Les prêtres de la Communauté veulent célébrer le mystère du Christ, avec et pour le peuple qui leur est confié. L’habitude et le besoin des paroissiens est leur premier souci ; le latin peut être profitable, mais il constitue quelquefois un empêchement pour certains. De là vient une variété dans les coutumes des différentes paroisses confiées à la communauté.

 

Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin ?

Pourquoi porter la soutane ?

L’habit ecclésiastique

L’habit ecclésiastique joue un double rôle :

  • pour celui qui le revêt chaque jour, il est un rappel très concret de sa consécration et de sa mission.
  • pour ceux qui le voient, croyants ou non, il permet d’identifier immédiatement l’homme de Dieu. L’habit des consacrés est un premier témoignage très simple de la présence de Dieu parmi les hommes.

C’est pourquoi l’Église demande aux clercs de porter un habit ecclésiastique identifiable. Le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres (2013) explique :

L’habit ecclésiastique est le signe extérieur d’une réalité intérieure : en effet, le prêtre n’appartient plus à lui-même, mais, par le sceau sacramentel reçu, il est “propriété” de Dieu. Ce fait “d’être à un Autre” doit devenir reconnaissable par tous, à travers un témoignage transparent, […] même dans l’habit.

Soutane ou clergyman ?

La Communauté Saint-Martin préfère ordinairement la soutane au « clergyman » (costume noir et col romain). Plusieurs raisons fondent ce choix :

La soutane est aujourd’hui encore l’habit traditionnel des clercs dans l’Église (qui reconnaîtrait le Saint-Père sans sa soutane blanche ?) Même chez ceux qui se sont éloignés de l’Église, bien souvent, la soutane est restée dans les mentalités et continue d’identifier « le curé » !

Portée avec simplicité, comme une « blouse de travail », la soutane se révèle un vêtement adaptable à tous les milieux et à tous les ministères : elle peut aider le prêtre à se faire tout à tous.

Enfin, dans une société de plus en plus sécularisée, la soutane joue son rôle de signe qu’il existe une autre réalité. Habit inhabituel, elle incite à se poser des questions et à entrer en contact.

Devenir prêtre dans la Communauté Saint-Martin

Faut-il être français pour rentrer à la Communauté Saint-Martin ?

La Communauté Saint-Martin est de droit pontifical : elle est destinée à l’Église universelle, dans le monder entier. Actuellement, se trouvent au séminaire des séminaristes français, allemands, autrichiens et cubains.

Une communauté pour l’Église universelle

Catholique, la Communauté Saint-Martin est par définition universelle. Elle a un caractère international aussi de par sa constitution : elle est de droit pontifical et propose des prêtres au service des évêques du monde entier. Ces deux éléments font d’elle une communauté qui dépasse largement le cadre national de la France ou d’autres pays. La Communauté Saint-Martin, ce sont des prêtres et diacres envoyés dans les Églises particulières du monde entier.

Une communauté avec une histoire internationale

La Communauté Saint-Martin a été fondé par l’abbé Jean-François Guérin, prêtre du diocèse de Tours, très marqué par ses maîtres sulpiciens. Mais elle doit aussi beaucoup à l’Italie – car c’est l’archevêque de Gênes qui a avait accueilli le fondateur dans son diocèse pour cet « expérience » de fondation. Alors qu’elle est imprégnée d’une longue tradition de formation de prêtres à la française, l’ouverture pour l’Église universelle reste inscrite dans ses « gênes » par sa naissance.

Formation sacerdotale pour tous !

La plupart des prêtres de la Communauté sont français ; aussi, la plupart des missions qui leur ont été confiées se trouve en France. Pour un étranger, il est évidemment plus facile de devenir séminariste de la Communauté, s’il maîtrise déjà la langue française. Néanmoins, même l’intégration de séminaristes qui ne parlaient pas du tout le français a déjà été un succès.

Actuellement, parmi les séminaristes formés à Evron, 7 nationalités sont représentées : outre les Français, il y a des séminaristes venus d’Allemagne, d’Angleterre, d’Autriche, de Suède, mais aussi de pays où l’Eglise est persécutée comme par exemple la Syrie.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.