La place de la Vierge Marie dans la formation d’un séminariste.

Dans la Tradition de l’Eglise, le mois d’octobre est consacré à la Vierge Marie et plus particulièrement à la prière du rosaire. Au cours de ce mois, les séminaristes mettent à l’honneur la Mère de Dieu, notamment en priant ensemble le chapelet.

Don Pascal-André, formateur au séminaire, nous éclaire sur la place singulière de Marie dans la formation d’un futur prêtre.

La Vierge Marie n’est pas une option dans la vie spirituelle d’un séminariste. C’est en effet Jésus lui-même qui, avant de remettre l’esprit sur la Croix, a voulu donner sa propre mère à Jean, le disciple bien-aimé, et la lui donner comme une mère pour lui : « Jésus voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 26-27).

Dès sa première année de formation qui est le cycle du disciple, le séminariste est donc invité à imitercelui qui est le modèle du disciple, saint Jean, lequel a répondu à l’appel de Jésus en mettant ses pas dans les siens. Il l’a suivi en le regardant vivre, en l’écoutant prêcher, en apprenant à le connaître et à l’aimer toujours plus, et à faire sa volonté. Ainsi il l’a suivi jusqu’au Calvaire.

Comment n’aurait-il pas obéi encore à ce Jésus sur la Croix qui lui demande d’accueillir Marie comme sa propre mère et de la prendre chez lui, c’est-à-dire de vivre désormais avec elle. Comment un disciple de Jésus pourrait-il donc ne pas vivre avec Marie ? Comment un séminariste, qui se veut être un disciple, pourrait-il donc ne pas prendre Marie dans sa vie, ne pas l’accueillir comme la mère que Jésus lui a donnée tout particulièrement pour l’éduquer dans la vie spirituelle et pastorale ?

La Vierge Marie exerce sa maternité sur le séminariste d’abord en l’éduquant à la vie intérieure, au silence profond qui lui permet de goûter la présence du Seigneur et d’apprendre peu à peu à en vivre. Le silence fait entrer le séminariste dans le mouvement intérieur que Marie elle-même a connu en gardant toutes les choses qui concernent Jésus en son cœur et en les méditant.

Elle a porté Jésus en elle, l’a donné au monde, et elle le garde en même temps mystérieusement en elle. Le prêtre doit faire de même : donner le Christ au monde et le garder en même temps au plus profond de lui. Il doit l’avoir tellement en lui qu’il ne doit faire plus qu’un avec lui. Il doit l’avoir dans le cœur, dans les entrailles, dans la peau.

Jour après jour, Marie est là pour affiner la qualité spirituelle de l’âme du séminariste. En particulier, elle lui obtient les grâces dont il a besoin pour que son âme soit toujours plus façonnée et ciselée aux traits du Christ lui-même : l’humilité, la douceur, la patience, la compassion, la miséricorde.

La Vierge Marie apprend au séminariste à trouver sa place et à y rester. Elle l’éduque au fiat, c’est-à-dire à rechercher et consentir sans cesse à la volonté de Dieu, et donc à renoncer avec fermeté et persévérance à sa volonté propre, qui veut inlassablement reprendre la main. Elle l’éduque aussi au magnificat, c’est-à-dire à se laisser dépasser par la grâce de Dieu, qui va bien au-delà de l’efficacité qui est au bout de ses talents humains, pour entrer avec un cœur large dans la surabondante fécondité de Dieu, qui fait que rien n’est jamais comme on a pu l’imaginer.

L’action de Dieu devient alors source d’un émerveillement inouï et l’action de grâces, le magnificat, s’enracine dans le cœur du séminariste au point de devenir le mouvement même de son âme. Cet émerveillement maintient le regard sans cesse fixé sur Jésus, de qui on peut tout attendre, même l’impossible, et donc à qui on peut tout demander, car c’est lui l’unique Bon Pasteur.

Comme Marie à Cana, le séminariste apprend à intercéder auprès de Jésus pour lui présenter les âmes qui sont vides, comme les jarres du banquet de mariage, et qui attend d’être remplies du vin de son amour et du salut. Le séminariste se prépare ainsi à la mission qui sera la sienne comme prêtre : être un instrument d’amour dans la main du Seigneur qui veut sauver tous ceux qu’il met sur son chemin.

La Vierge Marie fait comprendre intérieurement au séminariste qu’il ne doit rien réclamer pour lui-même, qu’il ne peut rien s’approprier, au risque de tout gâcher, mais qu’il doit au contraire tout faire par amour de Jésus et pour le vrai bien d’autrui.

Marie, mère des séminaristes, forme-les à l’école de ton cœur !

Articles similaires

Que l’intelligence artificielle (IA) enthousiasme ou inquiète, il est désormais impossible de faire comme si elle n’existait pas, tant elle imprègne nos outils du quotidien. L’Église s’est audacieusement emparée de...

La vie de prière d’un prêtre ou d’un diacre est rythmée par les différents offices (le bréviaire). C’est un engagement que l’ordinand prend devant l’évêque et devant l’Église au jour...

Mgr Grégoire Cador (évêque de Coutances et Avranches) « Quand nous parlons de synodalité nous parlons, littéralement, de marche ensemble. La notion de synodalité est perçue par certains esprits chagrins comme...

« Vous n’aviez pas espérance, et, dans le monde, vous étiez sans Dieu. » (Ep 2, 12) C’est par ces mots que saint Paul s’adresse aux Éphésiens, pour leur signifier...

Appareil utilisé : détection en cours... (modifier)

Cela peut concerner un bug visuel, une erreur de contenu, une faute d'orthographe, un lien cassé, etc. Inutile de préciser l’adresse de la page, elle est automatiquement envoyée avec votre message.

Rechercher

Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

Avatar

Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.