La transformation Pastorale

Le 16 février 2024

Don Henri nous présente des initiatives missionnaires de la paroisse de Fayence pour aller aux périphéries à la suite de l’invitation du pape François.

Le Pape François dans l’exhortation apostolique, « La joie de l’Évangile » invite l’Église à une conversion pastorale : « J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. »1

Nous entendons parler de nouvelle évangélisation (saint Jean-Paul II) depuis de nombreuses années, maintenant de conversion pastorale et missionnaire, concrètement quels sont les enjeux et les moyens pour y parvenir ?

En fait, nous pouvons dire que tout part du grand envoi en mission prononcé par Jésus : « Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples, on les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, en leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. »2

Ce que Dieu attend de nous, comme baptisé, comme chrétien, ce n’est pas simplement de vivre notre foi, d’être des disciples de Jésus. Mais ce que Dieu attend de nous, c’est non seulement d’être ses disciples, de vivre de notre foi, de nous laisser guider par le Seigneur, mais aussi de transmettre ce trésor au monde et donc d’être missionnaire. Nous sommes tous invités à devenir des disciples-missionnaires.

Le monde qui est loin de nos églises qui ne pratique pas, que le pape François appelle les périphéries, est en attente de ce trésor extraordinaire, que nous avons la chance de posséder (se savoir créé, sauvé, accompagné par l’amour de Dieu). Notre mission est donc de leur permettre de découvrir ce trésor.

Cet aspect-là n’est pas nouveau, il a toujours été intrinsèque à la foi chrétienne. Le chrétien a toujours été invité à posséder cette richesse et à la transmettre au monde. La nouveauté vient du fait que le monde actuel n’a plus la capacité de venir vers l’église et de se laisser transformer. Ce que le pape nous invite à faire, c’est de nous transformer, nous, pour pouvoir permettre à ces gens éloignés, à ces périphéries de s’approcher de l’Église. Ce n’est pas à eux de devenir comme nous, mais à nous de nous adapter à eux pour permettre à ces périphéries de rencontrer le Christ. C’est une véritable conversion. Une conversion personnelle, une conversion paroissiale, une conversion des structures.

Pour mieux comprendre cette conversion, voici l’exemple de ce que nous avons mis en place dans notre paroisse lors de notre messe du dimanche. Nous n’avons pas réfléchi en fonction de nos paroissiens, mais nous avons réfléchi en fonction de ceux qui n’étaient pas là. Nous nous sommes posé les questions. De quoi ont-ils besoin ? Qu’est-ce qui leur permettrait de rencontrer Jésus pendant la messe ? Qu’est-ce qui les fait fuir et que nous devons enlever ?

Voici ce que nous avons alors mis en place

Une équipe d’accueil dynamique et chaleureuse (le but est que chaque personne se sente accueillie, se sente importante, attendue.)
Une liturgie pour les enfants (si les enfants sont heureux de venir à la messe, les parents suivront.)
Nous avons adapté les chants, pour qu’ils correspondent plus à la culture actuelle. Pour que les gens loin trouvent ça beau.
Nous projetons les paroles des chants avec les prières importantes qui ne sont pas connus. (Notre père, je confesse à Dieu…)
Nous animons plus particulièrement certains moments de prière, telles que la prière d’action de grâces à haute voix.
Les homélies des prêtres sont travaillées pour ne pas être moralisatrices, pour être accessibles à tous, et en même temps très nourrissantes.
À certaines messes, que nous appelons des Messes d’évangélisation (Confirmations, baptêmes, Première Communion…), nous intercalons les paroissiens avec des places vides pour accueillir les nouveaux. Nous donnons comme mission aux paroissiens d’accueillir d’accompagner de prier pour ces personnes qui ne connaissent pas encore le seigneur.

Bien sûr, ce n’est qu’un exemple. Il faut adapter à chaque lieu à chaque particularité. Mais avec cet exemple, nous comprenons mieux ce que l’Église attend de nous aujourd’hui comme chrétien, devenir inventif, mais surtout de garder cette priorité de l’évangélisation, de s’adapter aux plus petits, aux plus lointains. On peut le faire dans chaque espace de notre existence. Notre famille, notre travail, notre paroisse (et dans celle-ci, chaque service peut être transformé pour être plus tourné vers l’autre.)

Don Henri DECOUDUN

Curé des paroisses du pays de Fayence

  1. Evangelii Gaudium 25 ↩︎
  2. Mt 28, 19-20 ↩︎

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.