Lectio divina pour le deuxième dimanche du temps ordinaire

Is.49, 3-6 // 1Co.1, 1-3 // Jn.1, 29-34

Je voudrais profiter de cette entrée dans le temps ordinaire, le temps en vert, pour rappeler quelques vérités essentielles.

Qu’est-ce que la vie chrétienne ?

Première vérité essentielle : la vie chrétienne. Qu’est-ce que la vie chrétienne ?

On peut d’abord la définir par son être. La vie chrétienne c’est le vécu d’une relation à Dieu telle que nous l’enseigne le prophète Isaïe qui découvre, dans une intimité personnelle, spirituelle, intérieure, qu’il a « du prix aux yeux de Dieu. » Plus exactement : Dieu lui fait découvrir qu’il est un joyau pour Son Cœur !

La vie chrétienne, c’est découvrir cette relation, la faire sienne, l’accepter, la vivre et la développer.

Et puis il faut aussi définir la vie chrétienne par son agir, par sa mission, par l’accomplissement de son être, étant donné que toute réalité, toute chose est faite pour agir et c’est dans cette action qu’elle se parfait, qu’elle s’achève. Nous pouvons définir à ce moment-là l’accomplissement de la vie chrétienne, toujours en faisant référence à Isaïe, comme étant l’envoi, (après l’appel de l’amour) l’envoi pour être « lumière des nations », pour être lumière du prochain.

Chacun d’entre nous entre donc, par une vocation qui lui est propre, dans cette relation d’amour avec Dieu et ensuite est envoyé comme dit le prophète pour être la lumière du prochain et plus précisément pour être lumière de cette relation.

Le Christ est devant nous.

C’est important de le souligner, nous ne sommes pas faits seulement pour être une lumière dogmatique, une lumière intellectuelle au sens où nous l’entendons dans nos catégories scientifiques : nous sommes faits pour être lumière totale de notre personne sur une personne. Donc nous sommes faits pour être lumière de notre relation à Dieu qui part de la personne de Dieu pour atteindre notre personne, c’est-à-dire pour enseigner à notre prochain, pour faire découvrir à notre prochain que sa personne est, elle aussi, appelée à entrer dans cette relation divine

Que nous nous situions au niveau de l’être ou au niveau de l’agir, de ces deux définitions nous en concluons ceci qui est fondamental : le Christ est devant nous.

D’abord parce que, précise Jean-Baptiste : « Avant moi il était. » Et Jean dans le Prologue de son Évangile, précise aussi que c’est Lui le premier qui est en relation avec Dieu : « Au commencement le Verbe était auprès de Dieu, le Verbe était Dieu… »

Au niveau de l’action, de l’accomplissement, de l’agir, le Christ est « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » c’est-à-dire qu’Il est là aussi le premier comme Lumière des nations, comme Celui qui apporte le Salut, la Miséricorde et l’Amour divin aux hommes.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Celui qui veut être mon disciple, qu’il me suive ! »

Chacun d’entre nous doit donc se situer aujourd’hui en se posant cette question qui est fort simple, ni théologique, ni mystique, mais extrêmement pratique : quelle est ma vie chrétienne ? Comment est-ce que moi, aujourd’hui, en ce deuxième dimanche ordinaire je pourrais définir en conscience ma vie chrétienne ?

Et dans cette vie chrétienne, quelle est la place de Jésus-Christ ? Est-Il vraiment devant moi et surtout avec moi ? Est-ce que je dis comme Jean-Baptiste, « qu’il doit passer devant moi lui qui était derrière parce que avant moi il était ? »

Je vous laisse répondre dans l’intimité de votre cœur à cette question.

Donc pour entrer dans la vie chrétienne, il nous faut trouver le Christ et marcher à Sa suite, ne pas faire comme Pierre et passer devant. Souvenons-nous de ce que lui dit Jésus : « Vade retro, passe derrière moi ! » Car lorsque Jésus est devant nous, c’est Lui qui nous guide ; mais dès que nous passons devant Lui, nous donnons priorité à nos désirs !

« Nul ne va au Père que par moi. »

Nous en arrivons ainsi à la deuxième vérité essentielle qui est l’Eucharistie. Qu’est-ce que c’est que l’Eucharistie ?

Dans la Prière sur les Offrandes de ce jour, qui ouvre la partie eucharistique proprement dite de la liturgie que nous faisons après l’offertoire, nous allons demander au Seigneur de « nous accorder la grâce de participer vraiment à l’Eucharistie. »

Nous pouvons trouver ça curieux puisque nous allons volontairement à la messe. Alors pourquoi aurions-nous besoin de Sa grâce pour participer à cette Eucharistie ?

Eh bien parce que l’Eucharistie, comme continue cette Prière sur les Offrandes, l’Eucharistie est le mémorial, donc plus que le rappel mais l’actualisation de notre Rédemption ! Jésus le dit dans l’Évangile : Nul ne va au Père que par lui et nul ne va au Fils que par le Père. C’est dire que la Rédemption est un cadeau de Dieu, un don de Dieu, et n’est pas, en aucun cas, le fruit de nos mérites, le fruit de notre activité.

Autrement dit participer vraiment à l’Eucharistie c’est-à-dire en profondeur, en vérité, ne dépend pas d’abord d’une technique sociologique, médiatique, ou tout simplement pratique, cela dépend d’abord de la grâce. C’est la grâce de Dieu que nous invoquons dans cette Prière sur les Offrandes particulièrement claire et précise, c’est par la grâce de Dieu que nous pouvons entrer dans le mystère de la Rédemption rendu présent à l’autel à chaque Eucharistie.

« Pénètre-nous de ton esprit de charité… »

Bien entendu, qui dit grâce dit, de notre part, disposition à la grâce. Il s’agit donc pour participer vraiment à l’Eucharistie d’avoir la disponibilité spirituelle, la disposition intérieure et encore une fois pas d’abord technique, avec le bon micro, le bon ornement, le bon organiste, le bon chant, la belle église… Non, ça c’est de l’ordre des moyens secondaires, tangentiels, accidentels… Le premier moyen c’est le désir intérieur que j’ai de recevoir la grâce qui va me faire participer à la Rédemption, au Sacrifice du Chef, au Sacrifice du Christ sur la Croix.

C’est ce qui est exprimé dans la prière qui conclura notre Eucharistie, c’est-à-dire la Postcommunion par laquelle nous demandons au Christ de nous pénétrer de son esprit de charité, pour que nous puissions par cette eucharistie être unis dans son amour.

Autrement dit nous avons là, dans cette Postcommunion d’abord l’évocation de cette disposition intérieure : je désire quelque chose. Est-ce que nous désirons quelque chose ? Est-ce que nous désirons, même nous les prêtres en célébrant la messe, est-ce que nous désirons quelque chose ? Est-ce que nous célébrons la messe pour quelque chose ? Donc le désir d’abord et donc la demande : « Pénètre-nous… »

Nous demandons, nous savons bien que nous sommes pauvres, nous savons bien que nous sommes incapables par nous-mêmes d’accéder au mystère de la Rédemption. Donc nous demandons la grâce. La grâce c’est Jésus, c’est l’Esprit de Jésus, c’est l’Esprit de charité, c’est l’Esprit Saint reçu au Baptême. Donc nous demandons la grâce : « Pénètre-nous de l’esprit de charité afin que… » Si nous sommes à la messe sans esprit de charité et donc sans désir d’avoir l’Esprit de charité ce n’est pas la peine…

« Pour que nous soyons unis dans ton amour. »

Pénètre-nous de ton Esprit de charité « pour que nous soyons unis dans ton amour. » Nous comprenons bien que ce n’est pas le baiser de paix qui va faire que nous sommes unis dans l’amour de Jésus : il n’est qu’un signe !

Ce qui va faire que nous sommes unis dans l’amour de Jésus c’est notre participation intérieure au Pain de Vie, par la communion, qui sera efficace si nous avons été disposés à recevoir d’abord ce que représente cette eucharistie, cette hostie, c’est-à-dire la charité du Christ !

Alors si nous désirons vraiment cette Charité du Christ, si nous désirons vraiment La recevoir pour en user, et même pour en abuser, alors là oui nous La recevons !

Et nous serons unis entre nous par cet Amour. C’est dire qu’en fait l’Eucharistie est un démultiplicateur : l’Eucharistie démultiplie dans ma vie le dimanche et pour toute la semaine, l’Eucharistie démultiplie la Vie du Christ en moi qui doit déjà être si ce n’est présente, du moins désirée…

D’où la nécessité comme l’on dit de l’état de grâce. L’état de grâce ce n’est pas la sainteté. On ne nous demande pas d’être des saints, puisque la sainteté c’est un avenir, mais on nous demande d’appeler la grâce, de désirer la grâce, de la vouloir, de vouloir la charité, comme nous l’avons souligné précédemment.

Alors effectivement Jésus me donne cette grâce, cet Esprit de Charité et lorsque je communie à l’Eucharistie, je communie en vérité à cette Charité que je désire et que le Christ me donne. Et elle est démultipliée pour ma semaine, elle est développée, elle est agrandie, elle se développe dimanche après dimanche…

Nous nous souvenons de cette parole du Christ un peu difficile à comprendre : « A celui qui a on donnera, à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a. » C’est-à-dire que si nous venons à la Messe en esprit de charité nous recevrons au centuple, mais si nous y venons sans esprit de charité, vide et sans désir, on nous enlèvera même ce que nous pensions avoir : en fait l’Eucharistie ne nous servira à rien !

« Exauce la prière de ton peuple ! »

Troisième vérité essentielle : la prière dans notre vie chrétienne.

L’Eucharistie nous sert bien entendu déjà à entrer en contact avec le Christ, à demeurer en Jésus, à rester avec Lui. Mais il y a aussi un autre élément qui tout au long de nos journées, de dimanche en dimanche, accompagne cette relation christique, cette relation du chrétien au Christ, accompagne et vivifie, éclaire, utilise, actualise, et cette réalité c’est la prière.

Dans la Collecte, nous demandons à Dieu d’ « exaucer la prière de son peuple pour faire aux hommes la grâce de la paix. » Il y a donc deux réalités qui sont liées dans le monde de l’Église : il y a la paix et la prière. Autrement dit l’homme est dans la paix lorsqu’il a été exaucé dans sa prière.

Ce n’est pas une vue ‘onusienne’, qui n’est pas fausse, mais qui n’est que politique. Là il s’agit d’une vue ecclésiale. Et nous remarquerons comme c’est juste, comme notre paix intérieure, notre paix de chrétien homme et femme, nous la trouvons, nous la retrouvons, nous en jouissons à partir du moment où nous sommes exaucés dans notre prière !

Mais pas n’importe quelle prière bien entendu !

Saint Jean nous dit que Dieu écoute ceux qui demandent à faire Sa volonté. Autrement dit dans la prière vraie, dans la prière qui est pourra être exaucée, dans la prière vraie il ne s’agit pas de demander quelque chose pour moi, -toujours l’égoïsme fondamental de l’homme !- il s’agit de demander que s’accomplisse la Volonté de Dieu c’est-à-dire l’Amour de Dieu sur moi, c’est totalement différent !

Ce n’est pas moi qui me gratifie, en demandant encore et toujours quelque chose pour ma petite vie personnelle, non ! Je demande que l’Amour de Dieu sur moi se réalise c’est-à-dire illumine ma vie et que j’accepte de placer ma vie dans cette lumière…

Voir la volonté divine comme acte d’Amour !

C’est totalement différent, et c’est cette prière-là qui est exaucée parce que je suis en communion avec le désir de Dieu pour ma vie. Autrement dit le vrai priant ce n’est pas celui qui papote devant Dieu ou devant Marie jusqu’à ce qu’on l’exauce de choses dont Dieu n’a cure. Le vrai priant est celui qui reste devant Dieu jusqu’à ce qu’il arrive à entendre la Volonté de Dieu, ce que Dieu veut pour lui. Celui qui arrive à connaître, comprendre et accepter par amour le désir de Dieu pour lui, voilà le vrai priant.

Et nous voyons que c’est essentiel pour la vie chrétienne parce que cela nous permet de connaître la Volonté de Dieu à notre égard et ensuite de travailler à L’accomplir !

Mais il ne faut pas voir bien sûr la Volonté divine comme une volonté autoritaire telle qu’elle se manifeste chez les humains ! Il faut voir la Volonté comme acte d’Amour !

Et cela va nous permettre de diriger notre agir chrétien pour savoir comment, où, par quel moyen, nous serons Lumière pour notre prochain. Voilà à quoi nous sert de connaître la Volonté de Dieu.

Nous voyons comment, dans ce modeste deuxième Dimanche Ordinaire, nous pouvons réfléchir sur les différentes relations et les liens entre les réalités : la vie chrétienne, l’Eucharistie dans la vie chrétienne, le découpage de l’Eucharistie entre ce qui relève de l’Eucharistie proprement dite (c’est-à-dire la Collecte qui nous rassemble au début de la messe, la Prière sur les Offrandes qui ouvre le Sacrifice eucharistique, la Postcommunion qui conclut notre communion eucharistique) et puis le lien entre cet élément proprement eucharistique et la Parole : Isaïe et Saint Paul qui nous dévoilent comment ils furent appelés par Dieu, autrement dit la vocation de la vie chrétienne invoquée au début.

Ainsi sont mis en valeur le lien entre l’Eucharistie et la Parole, le lien entre l’Eucharistie et l’Église (puisque le résultat de l’Eucharistie c’est d’être unis tous ensemble dans l’amour) et puis le lien entre l’Eucharistie et la prière.

Aussi la grâce que nous pouvons demander aujourd’hui c’est d’avoir chacun le courage de prendre un bon moment de réflexion pour se remettre en face de ces trois réalités et voir où nous en sommes…

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.