Alors qu’approche déjà la fin du premier trimestre, l’heure est au bilan de la rentrée dans les paroisses. Comment s’est-elle déroulée pour les enfants et les jeunes ? Après deux années compliquées liées au Covid, comment les paroisses se sont-elles adaptées ? Rencontre avec don Ludovic, en charge de la paroisse Saint-Pierre / Saint-Vénérand à Laval.
Voilà deux mois que la rentrée est passée, chacun a trouvé sa place (ou pas). Cette rentrée est-elle identique aux précédentes ou voyez-vous une évolution chez les enfants et jeunes depuis la crise Covid ?
La particularité de cette rentrée sur les deux années précédentes, c’est la disparition des contraintes liées à la crise sanitaire. Les masques et les distanciations physiques semblent n’être plus qu’un mauvais souvenir. Chez les familles du 1er cercle, ceux qu’on appelle les « pratiquants réguliers », celles qui n’ont jamais totalement perdu le lien avec l’Eglise pendant la période Covid, les enfants et les jeunes sont naturellement revenus au patronage ou à l’aumônerie, et on observe une demande forte d’activités en lien avec la paroisse. A l’inverse, les familles du 2ème cercle, les « pratiquants occasionnels », ont pu avoir tendance à perdre le lien avec la paroisse pendant ces deux dernières années, ou alors le lien s’est distendu, et on observe que leurs enfants et leurs jeunes ne sont pas tous revenus dans les activités de la paroisse. L’enjeu de cette rentrée est de rester attentif à ces familles, de renouer le lien avec elles, alors même que le retour à une certaine normalité et la possibilité de se lancer dans des projets de plus long terme mobilisent toutes nos énergies.
Quels sont vos points d’attention au sein de la paroisse pour que ceux qui ont le plus de difficultés ne s’éloignent pas davantage de l’Eglise ?
Garder le lien, recréer le lien, rencontrer… C’est un point d’attention pour moi, et pour les paroissiens que j’essaye d’entretenir dans cette culture de la rencontre, par exemple en les invitant régulièrement à saluer une tête inconnue à la sortie de la messe ! Au niveau de la jeunesse, le patronage est un lieu excellent pour cela ! Il permet un brassage d’enfants d’horizons différents, il permet aussi de créer un lien régulier avec les parents, en particulier les moins familiers de la vie paroissiale. Parfois, c’est les enfants qui ramènent leurs parents à une plus grande fréquentation de la vie paroissiale. L’Enseignement catholique est également un lieu de rencontre que je m’efforce d’investir. Je n’oublie pas que c’est un des premiers lieux de mission de l’Eglise. J’accompagne 5 écoles primaires à qui je propose plusieurs rencontres dans l’année, comme la visite d’une église sur un thème propre à chaque âge, la conversation thématique dans les classes… L’objectif est d’entretenir le lien avec les enfants et les enseignants et de « faire partie du paysage ».
Dans ce lien entretenu avec les familles et les enfants, une chose me marque de plus en plus : le nombre de familles où l’un des conjoints a un lien avec l’Eglise et l’autre pas, où l’un veut catéchiser son enfant et l’autre pas particulièrement, sans s’y opposer toutefois. Cette différence peut être davantage source de tensions quand le couple est séparé. Ces situations familiales nous obligent à davantage de souplesse et d’adaptation comme par exemple, pour permettre une présence de l’enfant tous les 15 jours. Même si le lien est fragile, on cherche à le maintenir pour le bien de l’enfant.
« Le bien que nous faisons et qui ne fait pas de bruit rappelle au monde que la victoire des ténèbres n’est qu’apparente »
Cette rentrée est particulière sur les paroisses de Laval, avec l’ouverture de l’Espace Saint-Julien, porté par des paroissiens. Quel rôle peut jouer l’intergénérationnel au sein d’une paroisse, en particulier pour les plus jeunes ? Quels fruits en espérez-vous avec ce nouveau projet ?
Dans une paroisse, l’intergénérationnel est toujours un défi. Il ne suffit pas de rassembler des générations différentes dans un même édifice pour que tout se passe bien ! Chaque génération a besoin d’apprendre à connaître les attentes et les besoins de l’autre. Ainsi, à la messe, accueillir les « gazouillis » des enfants n’est pas toujours spontané ; et être attentif aux difficultés d’audition des plus anciens non plus ! En ce sens, l’ouverture de l’Espace Saint-Julien sur le territoire de la paroisse est une formidable opportunité pour que chaque génération apprenne à connaître les autres générations, leurs besoins, leur histoire, mais également pour que chaque génération puisse s’enrichir des dons et des charismes des autres. Pour ne prendre que leur exemple, les générations les plus jeunes sont en train de perdre le sens de l’histoire, et avec lui, celui de leur identité. Or, une génération qui ignore le passé risque de reproduire les erreurs des générations passées. En ce sens, les récits des personnes âgées font beaucoup de bien aux enfants et aux jeunes, car ils les relient à l’histoire vécue aussi bien de la famille que du pays. Les personnes âgées apportent aussi aux jeunes générations une expérience de la vie. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où les réponses de la science et de la technique semblent avoir supplanté l’utilité de l’expérience de vie accumulée par les anciens au cours de l’existence. Ainsi, pour avoir une réponse à une question, nous avons le réflexe « Google » avant de consulter un ancien plus expérimenté. Or, les personnes âgées ont beaucoup de choses à dire et à partager avec les jeunes générations, des choses que Google ne nous apprend pas. Elles peuvent témoigner de la possibilité d’une fidélité pour toute une vie, un témoignage particulièrement important pour des jeunes qui se lassent vite. Elles peuvent rappeler aux jeunes ambitieux qu’une vie sans amour est une vie desséchée. Elles peuvent dire aux jeunes qui ont peur, que l’angoisse de l’avenir peut être vaincue. Elles peuvent enseigner aux jeunes qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir.
Que vous inspire l’engagement de tous ces laïcs au service du bien commun et de l’Eglise ?
De l’émerveillement et de l’action de grâce, surtout quand je mesure le temps donné gratuitement au milieu de vies familiale et professionnelle souvent très intenses. C’est également un beau signe d’Espérance : là où on est, à notre petite place, ce bien que nous faisons et qui ne fait pas de bruit rappelle au monde que la victoire des ténèbres n’est qu’apparente !
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Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.
Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.
D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965. Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.
À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.
Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.
L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.
Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page.
Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com
Biographie
Don Paul Préaux
Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.
En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.
Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.
Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages. Renvoi à la page de ses publications.
Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.