Tous les deux ou trois ans depuis 1984, le Pape réunit les jeunes du monde entier autour de lui lors des Journées Mondiales de la Jeunesse. Le but : renforcer la fraternité chrétienne, faire grandir l’Église, fortifier la foi, leur permettre de vivre une expérience spirituelle qui change la vie et leur permette de tout fonder sur le Christ. Cette année encore, le Pape François a invité les jeunes à Lisbonne, au Portugal, entre le 25. Juillet et le 03 août, et la Route Saint Martin sera au rendez-vous ! Mais un tel évènement demande une intense préparation. Nous avons rencontré don Léonard de Corbiac, prêtre depuis 2016, et en charge de cette organisation…
Les JMJ sont d’abord l’occasion pour beaucoup de jeunes de faire l’expérience concrète de la catholicité, de l’universalité de l’église en rencontrant le pape, et en constatant au contact des autres jeunes qu’ils ne sont pas seuls à vivre leur foi. En fait, c’est surtout une expérience de foi ecclésiale et personnelle. Pour beaucoup, les JMJ sont préparées par une semaine à la rencontre d’un diocèse local ; pour nous, elles seront préparées par une semaine de pèlerinage itinérant vers Fatima.
Vous gérez la mise en place de ces JMJ pour la Communauté Saint-Martin. Comment vivez-vous cette mission ?
C’est une grande joie d’organiser ces JMJ, parce que c’est l’occasion de travailler pour permettre à un groupe important de jeunes de faire une magnifique expérience de foi. La joie vient aussi du fait de travailler avec des confrères prêtres, mais aussi avec des fidèles laïcs (cuisiniers, médecins, couples accompagnateurs, jeunes bénévoles…) le tout en vue d’un grand projet. J’organise cela avec don Montfort et Jean-Sébastien Tavernier qui ont déjà organisé les JMJ de Cracovie et nous sommes aidés de près par don Louis-Hervé et quatre séminaristes. Ce travail commun est source de vraies joies.
En quoi ça consiste, de préparer les JMJ ?
Eh bien, c’est d’abord une préparation matérielle, mais qui a pour objectif de permettre une expérience spirituelle forte. Notre but est d’alléger au maximum les jeunes de tout souci matériel pour que tout le séjour puisse se dérouler facilement, et que nous puissions les aider à se concentrer sur ce qui est important, à savoir : le pèlerinage, la rencontre avec le Saint-Père, la visite de hauts lieux spirituels…
En pratique, ça consiste donc, avec une équipe, à entrer en contact avec les administrations, visiter les lieux qui vont nous accueillir, gérer les détails techniques, réserver des cars, prévoir l’intendance, constituer des groupes de jeunes en respectant les desiderata des uns et des autres, recruter des prêtres pour accompagner le groupe…
C’est encore de s’occuper de la communication en plusieurs langues, de faire en sorte que la plateforme informatique fonctionne pour les inscriptions, de rencontrer le staff français et de collaborer avec l’équipe nationale qui organise tout en préservant les spécificités de la RSM, etc. En bref, beaucoup de travail !
« Les JMJ, c’est d’abord l’occasion pour beaucoup de jeunes de faire l’expérience concrète de la catholicité, de l’universalité de l’Eglise »
Le thème des JMJ est Lc 1,39 : « Marie se leva et partit avec empressement » … Que vous inspire ce thème ?
D’abord, qu’il faut se dépêcher quand on organise un évènement pour 800 personnes (rires). Il faut être empressé dans l’organisation ! Pour le moment, je vis très pratiquement ce thème comme une invitation à être précisément « empressé », c’est-à-dire : rapide, efficace, dévoué pour ces jeunes. Et puis, finalement c’est être empressé aussi pour le service du Saint Père, puisque c’est lui qui nous rassemble là-bas. Enfin, ce thème résonne pour moi comme un appel à travailler spirituellement pour que les jeunes que l’on accompagne soient vraiment nourris cet été.
Les premiers JMJ ont eu lieu en 1984, et JPII a toujours manifesté une attention particulière pour les jeunes. Il leur avait adressé au soir de son élection un message fort : « Vous êtes l’avenir du monde et l’espérance de l’Église ». Que voudriez-vous dire aux jeunes, qu’est-ce qu’un jeune peut trouver aux JMJ ?
Les jeunes qui viendront pourront vraiment faire une expérience de l’Église qui sera forte. Peut-être est-ce le moment de reprendre l’invitation du pape François aux dernières JMJ : il nous invitait à ne pas être la « génération canapé »… à sortir de notre zone de confort.
Pour venir aux JMJ avec la Communauté Saint Martin (comme avec les autres d’ailleurs), il faut en effet accepter de partir 15 jours, de vivre dans un grand groupe, de se déplacer, de marcher, de dormir un peu à la dure, d’être dans des conditions matérielles fluctuantes, même si on se donne de la peine pour que ce soit confortable. Cette expérience de sortie de soi rejoint le thème des JMJ dont nous parlions tout à l’heure : « Marie se leva et elle partit en hâte ». Oui, poursuivre l’espérance de saint Jean-Paul II, c’est sans doute accepter de ne pas être la « génération canapé ».