Deux nouveaux prêtres bientôt saints !

Le 26 mai dernier, le Saint Père a autorisé la Congrégation des Causes des Saints à signer 8 décrets, dont 5 concernent des causes françaises. Rencontre avec don Rémi Bazin, membre de ce dicastère.

Les bienheureux Charles de Foucauld et César de Bus

En quoi consiste votre mission ?

Actuellement mon travail dans ce dicastère consiste principalement à vérifier que les procès diocésains portés à Rome sont non seulement juridiquement valides mais aussi suffisamment complets et consistants pour pouvoir avoir une chance d’aboutir. Si ce n’est pas le cas, les éléments manquants ou un complément d’enquête sont réclamés au tribunal diocésain compétent. Le travail ne manque pas, sachant qu’en moyenne une centaine de procès venant du monde entier sont déposés chaque année à la congrégation !

Qui sont les nouveaux “candidats à la sainteté” français reconnus par le pape François ?

Il y a 3 décrets qui reconnaissent un miracle, un premier attribué à l’intercession du bienheureux Charles de Foucauld, mort à Tamanrasset le 1er décembre 1916 ; un autre à celle de César de Bus, fondateur au XVIème siècle des Pères de la Doctrine Chrétienne ; et enfin un dernier miracle attribué à la vénérable Pauline Jaricot, fondatrice au XIXème siècle du Rosaire Vivant et de l’œuvre de la Propagation de la Foi.
On compte également 1 décret reconnaissant le martyr de Simon Cardon et ses 5 compagnons, moines bénédictins assassinés en 1799 à Casamari (Italie) par des soldats révolutionnaires français. Sur les 6 martyrs, 4 s’étaient réfugiés en Italie en provenance de Meaux, Sept-Fonds, Bordeaux et Fontainebleau.
Enfin, un décret reconnait l’héroïcité de vertus de l’évêque Melchior de Marion Bresillac, fondateur au XIXème siècle à Lyon de la Société des Missions Africaines.
Ces décisions pontificales ouvrent donc la voie à la canonisation prochaine de deux prêtres : Charles de Foucauld et César de Bus, et à la béatification d’une laïque, Pauline Jaricot, ainsi que d’un groupe de moines, martyrs. Pour Melchior de Marion Bresillac, désormais vénérable, il manque encore la reconnaissance d’un miracle attribué à son intercession pour qu’il puisse devenir un jour bienheureux.

Quelle est la procédure pour aboutir à ces décrets ?

Ces décrets pontificaux interviennent au terme d’un procès instruit sur le martyr, les vertus ou le miracle selon le cas, qui se déroule toujours en deux phases : la phase de l’Instruction, qui a lieu dans le diocèse où est mort le serviteur de Dieu ou dans celui où a été constaté le miracle, et la phase de la Discussion, qui est du ressort de la Congrégation des Causes des Saints. Dans la phase diocésaine sont rassemblées les preuves (documents et témoignages), qui sont ensuite étudiées et évaluées lors de la phase romaine par différentes commissions (historiens, médecins, théologiens) et par l’Assemblée des cardinaux et évêques membres de la congrégation. Quant à la sentence finale, elle appartient au Saint Père et à lui seul.

Quel message retenir à travers la mise en valeur de ces modèles de sainteté ?

L’importance apportée au miracle, qui est, selon l’expression du pape François, le « doigt de Dieu » confirmant le jugement de l’Église, nous rappelle que les saints sont non seulement des modèles mais aussi des intercesseurs. Il appartient donc à l’Eglise de vérifier non seulement la sainteté de leur vie mais aussi « l’efficacité » de leur intercession, avant de pouvoir les proposer à l’exemple et la vénération des fidèles, à travers l’institution d’une fête liturgique, d’abord célébrée localement quand ils sont béatifiés, puis inscrite au calendrier universel une fois canonisés.
Une des préfaces de la Messe des saints nous dit bien ce qu’ils représentent pour l’Église, en nous invitant à trouver « dans (leur) vie un modèle, dans la communion avec eux, une famille, et dans leur intercession, un appui ».

« L’importance apportée au miracle, qui est, selon l’expression du pape François,
le « doigt de Dieu » confirmant le jugement de l’Église,
nous rappelle que les saints sont non seulement des modèles
mais aussi des intercesseurs. »

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.