Le Conopée & Le Pavillon Les voiles qui cachent & révèlent la présence réelle

Ce travail est le fruit de l‘Ecole de Théologie de la Comunauté Saint Martin. Il s’agit d‘une présentation de la liturgie dans tous ses objets, ceux-ci étant utilisés par les prêtres lors des cérémonies religieuses. Cette présentation a aussi une dimension culturelle visant à promouvoir l’art sacré.

Histoire

Dès les premiers siècles de l’Église, avec le besoin de conserver la Sainte Eucharistie, apparut la nécessité de voiler aux regards ce qui déjà se cachait sous les voiles de l’hostie. Les vases sacrés étaient pour cela couverts d’un voile retombant aux quatre coins, à l’instar d’une tente, afin de les dérober entièrement aux regards. C’est ainsi que naquit le pavillon que nous connaissons toujours. En Orient, par endroits, on enveloppait le vase dans un linge de soie que l’on suspendait dans un sac derrière l’autel. En Occident, l’armoire eucharistique creusée dans le mur du presbyterium ou dans un pilier était drapée de tissu et refermée d’un voile. Dès le IIIème siècle, on recouvrait naturellement les colombes, ou autres coffrets suspendus, d’un pavillon d’étoffe (cf. illustration ci-dessous). Cette pratique fit, au moyen-âge central, appeler tabernaculum, « petite tente », le lieu de conservation de la Sainte-Réserve, en référence à la forme de tente que cela lui donnait. Au XVIIème s., on désigna le pavillon recouvrant les tabernacles sous le nom de conopée, d’après le grec konopeion (litt. « moustiquaire ») qui désignait plus largement une tente ou ses draperies. Par la suite, on a continué de recouvrir les ciboires de pavillons de soie, même si le tabernacle les soustrayait suffisamment à la vue du tout-venant, puisque ces vases sacrés pouvaient être extraits pour les besoins de la communion ou de l’adoration eucharistique. Quand celle-ci s’est développée, il se pouvait qu’au cours de l’exposition du Saint-Sacrement l’officiant soit amené à prêcher. On avait alors recours à un voile d’exposition pour masquer la présence sur l’autel du divin Maître.

Description

Le conopée et le pavillon correspondent pleinement à ce qu’ils signifient s’ils voilent totalement, à la manière d’une tente, le tabernacle ou le ciboire qu’ils recouvrent. La matière de ces voiles n’est plus strictement fixée mais il convient, en raison de leur usage sacré, qu’ils soient formés de riches étoffes convenablement ornées. Tout doit concourir à signifier la grandeur du mystère. Ainsi, pour le pavillon, la soie blanche, autrefois exigée, est toujours ce qu’il y a de plus indiqué. Celui-ci est toujours blanc, contrairement au conopée du tabernacle qui prend la couleur de la fête liturgique, comme les autres ornements, à l’exception du noir. Il est cependant possible de le garder blanc en toutes circonstances. Le voile d’exposition (cf. illustration ci-dessous) prend la forme d’une petite bannière dont la hampe repose sur un socle placé sur un degré de l’autel ou sur celui-ci.

Signification

La pratique de voiler ainsi la présence réelle, qui relève avant tout d’un sens naturel du sacré, plonge ses racines scripturaires dans le livre de l’Exode, où pour la première fois, Dieu décidait d’habiter au milieu de son peuple. Cette « Tente de la rencontre » (Ex 33, 7), destinée à abriter l’Arche d’Alliance, était composée d’un complexe système de draperies, et coupée par un voile en deux espaces sacrés. Le dernier, le Saint-des- Saints, n’était accessible que par le Grand- Prêtre désigné par le sort une fois l’an. Ces voiles sont donc le signe de la présence de Dieu, de sa « demeure parmi les hommes » (Ap 21, 3). Ils nous rappellent qu’ici-bas nous ne nous pouvons contempler Dieu qu’en énigme, mais qu’au ciel ce sera face-à- face, car « tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé » (Lc 12, 2). C’est bien le sens du mystère qui à la fois voile et révèle la réalité sacrée.

Aujourd’hui

Le conopée, est la marque la plus sûre de la présence réelle, même si le rituel actuel permet, selon les indications de l’autorité compétente, de la signifier autrement, habituellement par la lampe rouge du Saint-Sacrement. Le pavillon est ce qu’il y a de plus convenable pour indiquer qu’un ciboire contient le Corps du Christ, surtout quand il est exposé. L’usage du voile d’exposition semble être devenu obsolète. C’est bien le sens du mystère qui à la fois voile et révèle la réalité sacrée.

Pour les curieux

L’origine commune du pavillon et du conopée n’est plus une évidence à nos esprits français. Elle l’est davantage aux italiens chez qui les deux voiles prennent le nom de conopeo.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.