L’humilité de Saint-Martin

Le 18 janvier 2016

Homélie de la Saint Martin, 11 novembre 2011
« Martinus pauper et modicus caelum dives ingreditur ».

Quel légitime sentiment de fierté et de joie habite notre cœur en célébrant solennellement Saint Martin, notre saint Patron. Il fut appelé le 13ème Apôtre, la perle des prêtres, le saint Evêque de Tours. Il fut encore un évangélisateur hors-pair, un modèle de pasteur, un thaumaturge impressionnant, la terreur des démons, un géant de la charité. C’est vraiment surprenant de découvrir la grande place qu’il a eu aussi après sa mort dans l’histoire de France, mais aussi de l’Europe tout entière. Il mériterait d’être déclaré patron de la Nouvelle Evangélisation pour le Continent Européen !

Saint Martin est accueilli par le Christ.

Quel fut son secret ?

Au terme du récit de sa mort, que nous célébrons aujourd’hui, Sulpice Sévère écrit : « Plein de joie, Martin est accueilli dans le sein d’Abraham, l’humble et pauvre Martin entre au Ciel comblé de richesses ».

Dans le prolongement de notre réflexion annuelle sur « la petite voie » de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, je crois pouvoir affirmer que son succès il le tient de sa grande humilité. Humilité, qui fut le fondement de sa charité catéchuménale, baptismale et pastorale. « Travaillons à l’humilité, écrira plus tard Saint Vincent de Paul, car d’autant plus quelqu’un sera humble, d’autant plus sera t-il charitable envers le prochain » (Œuvre, XI, 2). L’humilité est l’écrin protecteur de l’Amour selon Dieu. Celui qui est humble, communie au Christ. Celui qui est humble, non seulement est établi dans la vérité, mais il reste ouvert incessamment à l’action de Dieu. En lui ni découragement, ni présomption, ni suffisance hautaine. « La grâce est comme la pluie fécondante qui ruisselle sur les hauteurs mais s’accumule dans les vallées. Les sommets altiers ne peuvent la retenir et se dessèchent, les « dépressions s’en emplissent et verdoient » (S. Augustin, Sermon 130, 3, 3). Saint Martin a compris dans la fréquentation assidue de Jésus que plus on est humble, plus on est réceptif. Et plus on est réceptif, plus on peut donner ! Les pauvres, c’est-à-dire les humbles sont « comblés » des biens de Dieu ; les riches, c’est-à-dire les orgueilleux « sont renvoyés les mains vides ».

« Tombé par orgueil, l’homme ne peut retourner à Dieu que par l’humilité », voilà ce qui pourrait résumer la pensée et la vie de saint Martin.

Sulpice Sévère, son biographe, fait plusieurs fois mention de cette humilité dans sa Vita Martini.

  • C’est une caractéristique de sa vie intérieure (sa relation personnelle au Christ, à la sainte Trinité, devant qui il s’abaisse, y compris par le geste si fort de la prostration, en présence de qui il s’efface continuellement)
  • Cette humilité est aussi une caractéristique de sa vie professionnelle. Nous savons que Martin entra dans le corps d’élite que constituait alors la garde impériale à cheval, appelée Schola. Il vivait en compagnie d’un serviteur, d’une ordonnance, ainsi qu’il convenait à sa qualité d’officier. Mais Martin renversait les rôles : c’était lui, le maître, l’officier, qui servait son serviteur. Il brossait les chaussures de ce dernier après l’avoir lui-même déchaussé. C’est lui aussi qui faisait le service de la table. Martin réalise déjà le mode d’existence donné en exemple par le Maître qui s’est fait le serviteur des siens jusqu’à la mort sur la croix.
  • Une caractéristique de sa vie fraternelle. Une autre anecdote de la vie de saint Martin révèle encore son humilité et sa douceur : sa relation tumultueuse avec Brice ! Celui-ci appartient à une bonne famille, et a choisi, encore adolescent de quitter le monde pour vivre la vie monastique de Marmoutier. Il fut instruit par Martin et grandit sous sa férule paternelle. Mais, assez vite, son tempérament bouillant et violent fut exaspéré par la douceur et la magnanimité de Martin. Brice voyait dans cette humilité et cette douceur de Martin une preuve de faiblesse, et non une vertu. La relation s’envenima à tel point que Brice quitta Marmoutier pour rentrer dans le monde. Il se découvre un amour immodéré de l’argent, et se montre très avisé sur les façons d’en gagner : il s’aperçoit que le commerce des chevaux n’est pas assez rentable, il décide alors de s’établir marchand d’esclaves. Le scandale éclate et on supplie Martin d’intercéder auprès de lui afin de mettre un terme à une situation qui nuit à la réputation de la communauté chrétienne. Martin refuse alors d’utiliser l’arsenal pénal (depuis la prison jusqu’aux châtiments corporels, en passant par la destitution). L’évêque préfère les armes évangéliques : il le rencontre seul pour lui demander de renoncer à son commence intolérable. Martin, qui connaît son fils spirituel, met le doigt sur les points sensibles – il fait la vérité – et provoque encore plus d’hostilité, car Brice sait pertinemment combien son maitre à raison et lui tort. Brice est de ces gens qui préfèrent casser le miroir quand le reflet qu’il renvoie leur déplait. Au lieu de réfléchir sur lui-même, d’amender sa vie, il entretient la colère, à un point tel qu’il part trouver Martin, qui était agenouillé en prière dans sa cellule. Brice entre et lui crache sa haine au visage : « il dénonce l’hypocrisie de Martin, sa fausse sainteté, ou sa folie de pauvre illuminé». Sulpice Sévère nous informe qu’à ce moment deux démons se tiennent là présents. Brice sortit de Marmoutier, et pris de remords rebroussa chemin, et alla se jeter dans les bras de son Père, qui n’avait rien répondu aux injures de Brice. Je souligne ce renversement, car l’humilité et la charité de Martin sont venues à bout de l’emprise satanique dont Brice était devenu l’esclave presque à son insu.

L’humilité du service dans la formation à la Communauté Saint-Martin

Saint Martin devient évêque malgré lui.

L’humilité dans le service

Saint Martin quitte le service militaire.

  • Humilité dans sa vie pastorale : s’il a vu dans la personne des pauvres – celui d’Amiens, mais encore le lépreux étreint, celui de la sacristie de Tours, etc. – l’icône du Christ, c’est certainement qu’il était lui-aussi dépouillé de toute superbe et de tout mépris. Son cœur entrait en vibration avec celui des pauvres, des humiliés, des personnes déconsidérées : il y voyait clairement la personne de Jésus, adoré, contemplé avec tant de zèle dans la solitude de son ermitage.
  • Mais aujourd’hui en célébrant sa mort à Candes, son humilité apparaît sous la forme de sa grande disponibilité jusqu’au bout à la volonté de Dieu. Il ne met aucune limite à cette disponibilité. Nous sommes dans une société marqué par un fort individualisme et une course immodérée de la recherche égoïste du plaisir personnel à tout crin. Dans cette folle recherche tout le monde court, est pressé, oppressé par le temps. On amasse des richesses, on accumule les expériences, on se gave des biens matériels, de peur de passer à côté du bonheur qui semble si fugace ; peur perdre quelque goutes de la volupté de la vie présente. On n’a plus le temps de regarder son prochain, de s’émerveiller, d’écouter les autres, de les secourir. S. Martin, jusque dans sa vieillesse, nous donne l’exemple de sa disponibilité (pensons au Bienheureux Jean-Paul II, et au pape Benoît XVI !), disponibilité à la volonté de Dieu, mais aussi à la charité fraternelle. Il est épuisé par le grand âge et ses courses apostoliques, et pourtant il quitte Tours car ses frères de Cande sont divisés. Cette rencontre de Martin avec ses frères, c’est la réalisation concrète, tangible de ce que, dans la Cité de Dieu, saint Augustin a appelé admirablement  » amor Dei usque ad contemptum sui  » ( l’amour de Dieu poussé jusqu’au mépris de soi ) que l’évêque d’Hippone oppose à  » amor sui usque ad contemptum Dei (l’amour de soi poussé jusqu’au mépris de Dieu ). Cette fois, son humilité va le conduire à la charité parfaite, celle de la réconciliation entre frères. Il n’y a pas de charité sans humilité. Ce qui détruit notre unité, notre charité, c’est toujours notre orgueil. Saint Martin vient à Candes comme un apôtre de la réconciliation fraternelle et un artisan de paix. C’est son dernier service pastoral sur cette terre.

Il vient à Candes-Saint-Martin comme l’ultime étape de son Pèlerinage terrestre, la dernière préparation à son éternité Bienheureuse. En allant visiter ses frères, il leur manifeste sa charité ardente et leur apprend à relativiser leurs querelles intestines à l’aune de l’Eternité bienheureuse. Mais comment Martin se prépare t-il à sa Pâque éternelle ? Justement, comme le Christ, en aimant les siens qui sont encore dans le monde, mais en les aimant jusqu’à l’extrême (cf. Jn 13, 1). Ce qui peut signifier jusqu’au bout de sa vie terrestre, jusqu’à son dernier souffle, mais aussi jusqu’à la folie de l’amour : en prenant sur lui ce qui divise, en le portant en quelque sorte, afin de donner aux autres la possibilité d’une vraie réconciliation. Il ne va plus seulement recouvrir de son manteau le pauvre d’Amiens, ni même se faire pauvre en conformité au Christ dépouillé, il va se faire l’agneau, lui le pasteur (Ap 7, 17) en prenant sur lui les divisions de ses frères. Il plante au milieu d’eux la Croix glorieuse, la Croix d’Amour, la Croix de Jésus, car « c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparaient, supprimant en sa chair la haine (…) pour créer en sa personne un seul Homme nouveau, faire la paix et les réconcilier avec Dieu en un seul corps par la Croix : en sa personne il a tué la haine. Alors il est venu proclamer la Paix » (cf. Eph 2, 14-16).

Que cette humilité de Martin puisse profondément et durablement marquer nos âmes, notre vie avec les autres, notre vie théologale.

Amen.

Don Paul PREAUX

Homélie prononcée lors de la fête de Saint Martin, le 11 novembre 2011

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.