Lectio Divina – 3ème dimanche de Pâques – Année C

Ac.5, 27-32.40-41 Apoc.5, 11-14 Jn.21, 1-19

COMME LE PERE, VOYONS JESUS EN CHAQUE HOMME, GRACE A L’ESPRIT !

Dans la Collecte du troisième dimanche de Pâques nous demandons au Seigneur de nous garder dans la joie. Car comment pourrions-nous, de nous-mêmes, garder en notre cœur la joie de la Résurrection alors que nous entendons le récit de l’ultime apparition de Jésus et que nous nous acheminons vers le mystère de l’Ascension, c’est-à-dire vers le départ du Sauveur ?


L’Esprit, Milieu vivant qui fait battre le cœur humain au rythme de Dieu

Regardons d’ailleurs les apôtres qui, pressentant ce départ de Jésus, s’accrochent au Maître, à la manière de Marie-Madeleine le jour de la Résurrection ! « Ne me retiens pas… » lui dira Jésus, car il est possible, malgré le départ de Jésus, de rester dans la joie et c’est l’enseignement de ce dimanche.

Parce que le départ de Jésus va provoquer, comme Il le dit Lui-même, la venue de l’Esprit Consolateur. Le départ de Jésus va nous faire entrer dans une nouvelle économie, l’économie de l’Église, dont l’âme est justement cet Esprit Saint, cet Esprit d’Amour qui console. Et c’est parce que je me situe dans l’Église, parce que j’appartiens à ce Milieu vivant qui est l’Esprit de Jésus, l’Amour parfait qui relie le Père et le Fils, et dont Pierre sera le dispensateur par les sacrements, que la présence du Christ pour moi va se multiplier !

« Nous et l’Esprit Saint, nous en sommes témoins… »

Tel est l’enseignement de l’Évangile que nous entendons ce dimanche. Nous sommes en effet après la Résurrection, déjà en plein cœur de l’Église, dans ce milieu vivant formé par les apôtres (les colonnes) et surtout l’Esprit Saint qui vient de leur être donné. Nous nous situons dans l’Église et nous vivons en même temps dans les activités les plus concrètes de la vie quotidienne : comme les apôtres qui vont à la pêche…

Voilà que quelqu’un apparaît sur le rivage et « ils ne savent pas que c’est le Seigneur ». Cette personne demande à manger. Quoi de plus simple ! Remplis de cet Esprit qu’ils viennent de recevoir, remplis de zèle et de charité, les apôtres vont obtempérer à la demande de cet homme, comme si c’était le Christ. Non par naïveté, mais par cet acte de confiance qui va les pousser à jeter les filets à droite du bateau alors qu’ils ont pêché toute la nuit sans rien prendre. Comme si c’était le Christ : « mais ils ne savaient pas que c’était lui ». Et ce n’est qu’en voyant le miracle qu’ils reconnaissent le Seigneur, qu’ils sont remplis de joie, qu’ils sont rassasiés par cette présence du Maître retrouvé !

L’économie du Don, c’est la foi opérant par la charité

Par ce passage de Jean, l’Église nous enseigne et nous prépare à rencontrer le Christ après Son départ. Elle prépare chaque baptisé à rencontrer le Seigneur à travers les autres ! « Lorsque vous aurez fait ceci à l’un ou à l’autre de ces petits, c’est à moi que vous l’aurez fait. » Voilà que Jésus va entrer dans notre vie, dans cette nouvelle économie de l’Esprit, dans l’Église qui est l’économie du Don. Oui, Jésus va nous interpeller à travers notre prochain. Il va nous demander quelque chose. Peu importe la réalité qu’Il demande, qu’elle soit grande ou petite…

Ce que Jésus veut provoquer en nous, c’est un acte de confiance amoureuse, un acte de foi opérant dans la charité. Oui, Jésus veut nous faire sortir de nous-mêmes pour donner à celui qui nous demande : « A celui qui te demande la veste, tu lui donneras le manteau, celui qui te demande de l’accompagner pendant un mille, tu l’accompagneras pendant deux milles ». Parce que Jésus se trouve en chacun et chacune d’entre nous depuis l’Incarnation et que donc, celui qui nous demande, c’est en fait Jésus Lui-même qui vient, à travers notre prochain, pour stimuler notre charité !

Si nous sommes dans l’Esprit de Dieu, si nous baignons dans Sa lumière amoureuse, nous sommes alors comme le Père qui voit Son Fils en chaque homme depuis qu’Il a pris notre humanité. Jésus vient à nous pour stimuler le don et l’accueil à travers un homme. Accueillir le Christ dans l’autre, se donner à Lui à travers l’autre.

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

Voilà comment la présence de Jésus va se multiplier dans le monde ! C’est la grâce que nous devons demander en ce troisième dimanche : la grâce de la vraie charité.

Qu’est-ce que la charité ? Quel est le sens profond de ce commandement que Jésus donne à Ses apôtres : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » ? En quoi consiste cet amour ? Cela consiste à changer notre regard sur l’autre, à voir en l’autre la présence de Jésus qui vient pour nous faire poser un acte de don, pour nous faire sortir de nous-mêmes et ainsi trouver la joie, et même partager Sa joie du Don total !

Car ce fut la plus grande joie de Jésus que de donner Sa vie pour Ses amis, et c’est cette joie qu’Il veut transmettre : « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit complète ». Jésus vient pour nous faire partager Sa joie qu’Il vécut parfaitement parce qu’Il était habité en plénitude par l’Esprit d’Amour qui n’est que Don !

Et en venant à nous à travers un homme qui nous demande quelque chose, Jésus nous incite, dans la lumière amoureuse de Dieu, l’Esprit-Saint, l’âme de l’Église, à Le voir : « Chaque fois que vous avez fait cela, à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. »

« Je vous dis cela pour que votre joie soit complète ! »

C’est lorsque nous donnons au prochain, lorsque nous donnons au Christ qui est dans l’autre, que nous sommes rassasiés. Nous sommes rassasiés comme les apôtres, non pas tant par la multitude des poissons, que par la certitude que ce que nous avons fait à l’un de ces petits, c’est au Christ que nous l’avons fait !

Nous nous souvenons de la promesse de Jésus lorsque Ses apôtres Lui demandent : « Nous qui avons tout quitté pour Toi, qu’aurons-nous comme récompense ? » Et Jésus répond : « Celui qui quitte sa maison, sa famille et ses champs, recevra dès ici-bas le centuple et au Ciel la Vie Éternelle. Quelle est la signification de recevoir cent maisons, cent familles, cent terres ? Ce que Jésus exprime veut dire, c’est que l’homme qui a donné va être rassasié et ce rassasiement, le comblera dans la joie, c’est la certitude d’avoir donné au Christ lorsqu’il a donné à l’un de ces petits qui sont Ses petits !

SAINT ET JOYEUX TEMPS PASCAL A VOUS TOUS !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.