L’espérance, la grande force des chrétiens

« Vous n’aviez pas espérance, et, dans le monde, vous étiez sans Dieu. » (Ep 2, 12) C’est par ces mots que saint Paul s’adresse aux Éphésiens, pour leur signifier la grandeur du don de Dieu, qui les a fait entrer dans le peuple de l’Alliance. Désormais, ils participent aux promesses de Dieu. L’espérance semble être la marque distinctive de ceux qui cherchent à vivre dans la fidélité à Dieu.

Grande et petites espérances 

L’espérance appartient-elle aux seuls chrétiens ? Ne siège-t-elle pas au cœur de tout être humain, tant il est vrai que, selon le proverbe, l’espoir fait vivre ? Aristote remarquait déjà que tout homme désire le bonheur, qu’il le place d’ailleurs dans la vertu, la gloire ou le plaisir. Un grand amour, une réussite professionnelle, un progrès dans la connaissance peuvent parfois sembler le combler, mais, au fond, une fois que ces espérances se réalisent, un certain vide demeure toujours. Comme l’exprime saint Augustin, le cœur humain demeure inquiet, c’est-à-dire sans repos, tant qu’il ne demeure en Dieu. À travers toutes les espérances humaines, nous faisons l’expérience du besoin d’une espérance qui va au-delà, la « grande » espérance, qui dépasse les simples espoirs de réalisation humaine (d’ailleurs, le français use de deux mots différents). « Il paraît évident que seul peut suffire [à l’homme] quelque chose d’infini, quelque chose qui sera toujours plus que ce qu’il ne peut jamais l’atteindre. » (Benoît XVI) Cela relativise-t-il nos espérances humaines ? Non, bien au contraire, comme elles, l’espérance théologale s’inscrit dans la dynamique du désir, assume et récapitule en elle tous les espoirs humains, en leur accordant leur juste place.  

Les yeux au Ciel et les pieds sur terre

C’est précisément en ce sens que saint Paul affirme aux Éphésiens qu’ils étaient sans espérance lorsqu’ils vivaient sans Dieu. Ils croyaient certes en des dieux, mais l’avenir était, pour eux, confus et sombre, comme il l’est pour tant de nos contemporains, habités à la fois par le désir de vivre toujours et l’angoisse de la destruction qui approche. Là, se trouve justement l’espérance chrétienne, celle de pèlerins qui, au baptême, ont commencé leur marche vers la vie éternelle. Nous ne savons pas en détail à quoi ressemblera la vie éternelle, cette vision de Dieu qui nous est promise, mais nous savons que nous allons vers Lui, vers Celui qui a donné sa vie pour nous, vers Celui qui peut nous sauver. En ce sens, la dynamique de l’espérance s’appuie sur l’action de grâces : c’est en regardant les hauts faits de Dieu dans notre vie que se renforce notre espérance qu’Il continue chaque jour à agir pour nous.  
C’est parce que nous sommes sûrs d’aller vers Jésus-Christ, Chemin, Vérité et Vie, que nous pouvons trouver la motivation pour agir, chaque jour, concrètement, en nous appuyant sur son secours, pour améliorer le monde. Il ne s’agit pas de construire le paradis sur terre – tous ceux qui ont tenté, par la révolution, de le faire, ont bien plutôt créé l’enfer sur terre – mais de laisser l’Esprit Saint ouvrir des fenêtres vers le Ciel. 

L’espérance de tout un peuple 

L’espérance chrétienne est celle de tout un peuple, l’Église, appelée à en témoigner auprès des hommes de tous les temps et de tous les lieux. En face de la critique contemporaine accusant le christianisme d’avoir une vision individualiste du salut – je cherche à faire mon salut, peu importe le sort des autres ici-bas – toute l’Écriture Sainte nous montre un peuple qui espère. La vie éternelle n’est pas une récompense individuelle mais une réalité communautaire. En ce sens, l’espérance est fondamentalement missionnaire. Espérer la joie du Ciel, c’est entrer dans la pensée de Dieu et désirer ce qu’Il veut lui-même, à savoir « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ». 
 
Élargissons notre regard aux vues de Dieu, en fuyant le simple optimisme du « ça ira mieux demain » ou le terrible pessimisme des prophètes de malheur, et entrons dans cette magnifique vertu d’espérance, qui nous place dans une attente de l’éternité bienheureuse pleine de vigilance à ce que l’amour triomphe chaque jour.  

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.