Lectio divina – 1er Dimanche de Carême- Année C

Deut.26, 4-10 Rom.10, 8-13 Lc.4, 1-13

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Nous entrons en Carême, avec une liturgie plus dépouillée, sans fleurs, sans ornementation du Sanctuaire et sans musique concertante pour annoncer la Passion de Jésus comme le signale l’évangéliste Luc : « Satan le quitta pour revenir au moment fixé. » Mais savons-nous vraiment ce que représente le Carême ?

Je voudrais donner cinq directions de réflexion pour nous aider à entrer en cette grande retraite ecclésiale qu’est le Carême.

« Il fut conduit par l’Esprit au désert… »

Premièrement, le Carême -comme tout Mystère liturgique célébré en Église pour nous transmettre les fruits de l’acte historique que Jésus a vécu- va actualiser en nous les grâces de la Quarantaine de Jésus au désert, épisode que nous décrit Luc.

Nous savons bien que lorsque nous célébrons Noël ou Pâques, nous entrons dans les grâces de la naissance de Jésus, comme nous entrons dans les grâces de Sa mort et de Sa résurrection.

Aujourd’hui nous goûtons aux fruits de la Quarantaine du Christ au désert. C’est dire que cette année encore, et cela jusqu’à la fin du monde, le désert de Jésus est éternellement présent dans l’Église, dans le désert de l’Église, dans notre Carême à chacun d’entre nous que nous faisons en Église.

Tout cela parce que c’est l’Esprit Saint qui poussa Jésus au désert, qui Le fit triompher de la tentation. Et c’est ce même Esprit qui est le principe vivifiant de l’Église, c’est ce même Esprit qui est le principe vivifiant de nos vies chrétiennes, de nos vies de baptisés. Donc le combat de Jésus nous pouvons le revivre dans notre cœur, comme nous pouvons aussi revivre Sa victoire dans notre cœur !

Seul avec le Seul…

Le deuxième point que je voudrais souligner, c’est cette certitude que nous avons de rentrer en Carême, de rentrer au désert non seulement avec Jésus et à Sa suite mais pour nous retrouver face-à-face avec Lui et comme Lui avec notre Père. Et cette certitude-là doit provoquer en nous une grande joie intérieure.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Oui, et quoiqu’on en dise, le Carême est un moment particulièrement joyeux car il est un moment privilégié de notre relation à Dieu, dans une intimité spirituelle que la discipline quadragésimale nous aide à établir pour mieux goûter l’Amour paternel et contempler Son agir à travers la vie du Sauveur !

C’est un temps de grande paix. Point de tension dans notre Carême même si nous pratiquons une ascèse, même si nous essayons de prodiguer des efforts de sanctification, de purification : tout cela doit se passer, se vivre, dans la paix due à la certitude de notre présence à Dieu à travers le Christ seul à seul au désert, loin des foules, loin des miracles, loin de l’agitation de la Palestine…

Et notre joie doit être d’autant plus grande que nous pouvons déjà -comme nous l’enseignent la Préface et saint Paul dans la Lecture- regarder la finalité du Carême qui est le passage à la Vie nouvelle, la Pâque du Christ dans laquelle nous serons intégrés lors de la Vigile Pascale, dans laquelle nous serons ‘ré-intégrés’ puisque nous renouvellerons les promesses baptismales.

Donc le temps du Carême est porteur d’une double joie que nous sommes invités à contempler et à goûter : nous avons d’abord la certitude d’être accompagnés par l’Époux et nous avons déjà la vision des Noces promises.

« Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. »

Le troisième point que je voudrais souligner est que le Carême s’édifie sur un rite ancien et chargé d’une grande signification, le rite des Cendres : « Homme souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. »

Pourquoi ? Pour rappeler à l’homme qu’il n’est rien. Puisqu’il est de la poussière qui se détruit avec la mort il ne peut pas être la mesure de sa vie, sa vie étant spirituelle et donc immortelle. Nous savons bien faire la différence entre l’acte d’aimer qui est un acte spirituel et les actes de notre chair, de notre biologie, de notre physiologie. Si donc mon enveloppe est poussière, c’est que je ne peux pas être moi-même la mesure de ce qu’elle contient, de cet élément spirituel qui la dépasse infiniment et qui est appelé à vivre pour l’éternité.

Il faut donc que je parte à la recherche de Celui qui est au-dessus de moi, est qui est la vraie et unique Mesure.

Je retrouve ainsi Dieu qui est l’Être spirituel par excellence, Celui dont parle la première Lecture : le Créateur qui est mon origine (je suis enfanté par Dieu, je suis enraciné en Dieu…) et qui est aussi mon Sauveur (c’est la grande révélation de l’Alliance entre Yahvé et Israël, entre Dieu et l’Église, entre Dieu et chacun d’entre nous).

Le Carême c’est ‘re-chercher’, c’est-à-dire chercher à nouveau, (car nous le savons bien mais nous l’avons perdu pendant tous ces mois qui dissolvent notre vie chrétienne par la lassitude, par l’habitude, par la fatigue, par les soucis…) Dieu comme la Mesure de ma vie.

« Nul ne va au Père que par moi… »

Le quatrième point est celui-ci. Si je pars dans le Carême, non pas d’abord avec de la pénitence, cela vient ensuite, comme un nomade dans le désert, -comme Elie, comme Moïse, comme Abraham- si je pars à la recherche de Yahvé comme mesure de ma vie, pas une mesure étriquante puisqu’elle constitue ma vie c’est donc une mesure épanouissante, le Carême se définit donc comme une intensification de ma relation à Jésus-Christ puisque c’est par Lui que je découvre Dieu davantage.

Souvenons-nous de ce que dit le Christ dans l’évangile de Jean : « Nul ne va au Père que par moi… » et encore : « Nul ne connaît le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler. »

Et donc si je pars à la recherche de Dieu comme Mesure de ma vie cela veut dire que je vais me rapprocher de Jésus, je vais intensifier ma relation personnelle avec Celui qui s’est incarné : le Fils, le Révélateur du Père, pour justement entrer dans la connaissance de Son Père qui est mon Père : « le Fils de Dieu Lui nous L’a fait connaître. »

C’est cette intensification de notre relation au Christ que nous avons demandée dans la Collecte : « Fais en sorte que nous ayons une connaissance plus profonde de Jésus-Christ… »

Intensifier notre relation avec Jésus, faire en sorte que notre relation au Christ soit nouvelle chaque jour de ce Carême. Alors, ne disons plus « Je le connais… », ne disons pas : « Je connais la Parole de Dieu… », « C’est encore la même chose ! »…

Vivre selon la mesure de Dieu…

Nous aurons remarqué, bien sûr, dans l’évangile du jour des Cendres, les trois œuvres principales du Carême : prière, pénitence et charité que Jésus nous demande de vivre dans le secret.

Ce n’est pas seulement pour lutter contre notre propension naturelle au pharisaïsme. Arrêtons de nous définir par opposition aux méchants ! C’est d’abord en positif que Jésus nous éduque pour nous dire que le jeûne, la prière et la charité doivent se vivre, doivent s’inscrire dans l’intimité d’une relation profonde et personnelle, même si elles sont vécues en Église, bien entendu. C’est pour cela que je prie dans ma chambre, la chambre secrète de mon âme, que je jeûne dans ma chambre, que je fais l’aumône avec ma main droite en ignorant ce que donne ma main gauche…

Parce que ces actes ne sont que le signe d’une vie intérieure renouvelée, d’une relation intime que je vais essayer d’intensifier. Ainsi pourrai-je redécouvrir, entrer par le Christ dans l’intimité de Dieu comme mon Créateur, de Dieu comme mon Sauveur, de Dieu comme mon Père, en un mot de Dieu comme Mesure de ma vie, Lui qui me donne Sa mesure pour que je vive !

Le Carême est loin d’être étriqué, je vais au contraire faire éclater les frontières, éloigner les horizons, enlever les limites, parce que je vais découvrir la mesure de Dieu…

« La foi, l’espérance passent, la charité ne passe point. »

Le dernier point c’est que dans ces trois œuvres de Carême : prière, pénitence et charité, c’est la charité qui est la plus importante. Comme dira saint Paul c’est celle qui persiste et qui dure, la foi, l’espérance passent, la charité ne passe point.

C’est elle qui donne le sens, c’est elle d’abord qui stimule le Carême. Souvenons-nous : c’est par l’Esprit Saint que Jésus va au désert, c’est donc poussé par l’Amour qu’Il porte à Son Père qu’Il veut être seul avec Lui et c’est attiré, dans Son humanité, par l’Amour que Dieu Lui porte et qu’Il a découvert depuis Son enfance sur les genoux de Marie à Nazareth, Amour auquel Il est totalement ouvert.

C’est cet Amour qui stimule Jésus, c’est cet Amour qui stimule notre Carême. C’est cet Amour qui lui donne son couronnement et son sens.

Car en intensifiant ma relation avec le Christ que vais-je découvrir ?

Je vais redécouvrir la Toute–Puissance amoureuse de Dieu. Je ne peux pas faire autrement qu’en me mettant à genoux au confessionnal, en adorant devant le Saint-Sacrement, en écoutant les commentaires de la Parole de Dieu, en essayant de maîtriser mes appétits, mon confort, mon désir de bien-être, en jeûnant, en me regardant à l’intérieur, je ne peux que redécouvrir le principe profond de mon être, ce Dieu créateur et sauveur, mesure de ma vie par le biais de Sa toute-Puissance d’Amour !

En même temps, et c’est ça qui est extraordinaire, je redécouvrirai aussi que je suis fait à l’image de Dieu, comme mon prochain, et que donc je me définis comme Dieu : par l’Amour ! « Dieu est amour » dit saint Jean. L’homme est amour dans sa création originelle. Si je ne suis plus l’amour, il faut que je le redevienne !

L’Amour est diffusif de soi !

Le Carême, c’est cette redécouverte et ce retour vers l’essentiel : l’homme et Dieu sont en quelque sorte à égalité. Le Père n’a-t-Il pas donné le Fils pour sauver l’homme ? Ils sont en quelque sorte à égalité puisque l’un est à l’image de l’Autre, l’un est enfant de l’Autre, l’homme est l’enfant de son Père céleste et tous les deux se définissent par l’Amour. C’est la grande découverte que nous nous souhaitons pour ce Carême.

Mais si j’entre dans mon cœur, c’est-à-dire dans cette découverte du sens de ma vie qui est l’Amour, à travers la découverte du Cœur de Dieu, « lent à la colère et plein d’amour », inversement je vais redécouvrir cette miséricorde de Dieu à travers mon cœur, je vais entrer dans le Cœur de Dieu en passant par mon cœur, les deux s’appelant mutuellement. C’est en aimant que je redécouvre l’Amour et c’est en redécouvrant l’Amour que je vais aimer et faire découvrir l’Amour. C’est une espèce de cercle de grâce. On ne peut pas découvrir l’Amour si l’on ne pratique pas la charité. Et en pratiquant la charité on la découvre et on veut la retransmettre parce que l’Amour est diffusif de soi, l’Amour se communique.

Réapprendre à aimer l’autre…

D’où l’intérêt d’une action de Carême qui n’est pas seulement économiser pour donner une pièce aux pauvres. L’action de ce Carême est un stimulant qui me pousse à me sortir de moi-même, à ne plus me regarder pour apprendre, comme un enfant apprend l’alphabet ou la table de multiplication, à regarder l’autre, apprendre à l’aimer, réapprendre à aimer l’autre, mon voisin de palier, ou mon enfant, ou mon conjoint, ou mon ami ou mon frère…

Réapprendre à l’aimer et par cet apprentissage découvrir que je m’accomplis dans cet acte de don, que cet amour que je donne me libère. Par ce biais, je redécouvre à ce moment-là le sens de ma vie qui est l’amour ; et inversement en redécouvrant l’Amour de Dieu je suis forcément poussé à le retransmettre aux autres, poussé à le faire partager pour les faire entrer dans la joie qui est la mienne.

Je ne peux pas garder au fond de mon cœur cette source d’eau vive, cette source de l’Esprit « jaillissante en vie éternelle » ! Je ne peux pas la celer. Je suis poussé à la faire partager avec beaucoup de souplesse, beaucoup de douceur, beaucoup de grâce… Bien entendu il ne s’agit pas d’imposer ou de violer qui que ce soit.

Donc l’action de Carême a cette utilité, première pour nous si je puis dire et seconde pour les autres, de nous faire entrer dans cette dynamique amoureuse dans laquelle ordinairement nous ne voulons pas entrer de peur de nous faire manger. Combien de fois entendons-nous ce raisonnement, combien de fois le pratiquons-nous nous-mêmes : « nous sommes les bonnes poires… », « j’en ai assez de pardonner… encore… toujours, jusqu’où… » ? Nous avons peur de cette mécanique céleste qui nous emmènerait vers la Vie divine, mécanique de l’amour, du don et du sacrifice.

Voilà les cinq points du Carême. Essayons dans cette Eucharistie d’entrer franchement au désert et d’embrasser notre Carême pour embrasser la Croix à bras le corps et ainsi embrasser Jésus pour ressusciter avec Lui.

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.