Lectio divina – 1er Dimanche de l’Avent

Jér.33, 14-16              1Thes.3, 12-4, 2             Lc.21, 25-28.34-36

DE LA SANCTIFICATION À LA SAINTETÉ

C’est par cet acte brutal, auquel nous devons nous préparer, que nous passons du développement de l’histoire à l’éternité, de la sanctification à la sainteté, et de la présence fugitive de Dieu dans l’ombre de la foi à la présence parfaite à Dieu dans le face à face. C’est vraiment donc le mystère des mystères. Le mystère que nous attendons tous : « Viens Seigneur Jésus ! » C’est d’ailleurs par ces paroles que se termine l’Apocalypse…

ETRE PRÉSENTS À DIEU POUR VIVRE DE LA PRÉSENCE DE DIEU

Le critère unique du Royaume, c’est la présence de Dieu. Puisque le Royaume de Dieu, c’est une présence totale parfaite à Dieu, le critère qui sera celui du jugement lors de ces moments fatidiques décrits par le Seigneur, c’est tout simplement cette tension, ce désir que nous aurons eu ici-bas d’être présents à Dieu, désir signifiant notre amour car lorsque l’on aime quelqu’un, on lui est présent ; au contraire, lorsqu’une personne nous est indifférente, on est absent, on l’écoute d’une oreille distraite. Pour passer de la présence fugitive à la présence parfaite, éternelle, Jésus choisira ceux qui, dès ici-bas, auront tenté d’être présents à Dieu, sans s’être laissé alourdir par les soucis de la vie. Alors, regardons dès aujourd’hui quelle est notre préoccupation première ou majeure. Nous allons, en repérant quel est notre souci, voir l’intensité de notre désir de présence de Dieu.

 

Lectio divina

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

 

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« VEILLEZ ET PRIEZ ! »

C’est pour cela que Jésus nous dit : « Veillez et priez ! ». Car il ne s’agit pas, bien entendu, de passer nos nuits en veille ; il ne s’agit pas non plus de rabâcher des paroles creuses. La prière, c’est justement la présence à Dieu. Ma chair, ma personne qui m’a été confiée par le Créateur pour la construire, pour l’épanouir dans un certain monde, avec tout ce qu’elle représente comme facultés, comme qualités, tout cela doit être présent, à Dieu.

D’où le deuxième point de notre examen de conscience : nos actes de la journée. De quelle manière sont-ils en référence par rapport à Dieu ? De quelle manière nous plaçons-nous sous le regard de Dieu ?

Veiller et prier, être en présence de Dieu : nous savons comment faire comme dit Paul dans la 2° lecture : en aimant de plus en plus ! Et pourtant nos cœurs s’alourdissent, il y a comme une artériosclérose spirituelle…

L’Année Liturgique est là pour nous relancer dans ce désir, dans cette tension vers l’Unique Nécessaire. C’est Lui qui doit être le souci unique de notre vie, bien plus important que la Sécurité Sociale, que les congés payés, que la Carte Vermeil… Lui, et moi face à Lui !365 jours me sont donnés pour faire cette ascension et me rapprocher ainsi de Celui qui n’arrête pas de me regarder, de m’aimer, de me soutenir, de me chercher comme un ami, de courir après moi, de vouloir mon cœur, comme le dit le Cantique des Cantiques.

VERS TOI, MON DIEU, J’ÉLÈVE MON ÂME !

« Vers Toi, mon Dieu, j’élève mon âme » : c’est le chant d’entrée de ce premier dimanche. Le premier chant d’entrée de l’année, c’est à dire du cycle mystérique par lequel l’Eglise nous prodigue la grâce de la Vie et nous donne donc le moyen de répondre à l’Amour de Dieu… Cri merveilleux du psaume 24ème : « Vers Toi, mon Dieu, j’élève mon âme » qui rejoint l’exhortation de Paul : « Recherchez les choses d’en-haut ! » Allez, allégeons-nous, soyons pneumatiques, regardons Celui qui est en-haut…

Cette nouvelle année liturgique est faite justement pour nous débarrasser un peu plus encore de toute cette graisse, de cet hédonisme, de tout ce confort que nous avons accumulépendant les douze mois qui viennent de se dérouler. Elle nous est donnée pour nous stimuler dans cette recherche, vers cette Présence amoureuse.

Elle commence par l’Avent qui est un temps de préparation, parce que pour être présent à Dieu, il faut d’abord que Dieu soit là, et pour que Dieu soit là, il faut L’attirer, L’aimanter par notre désir. Dieu ne vient pas comme un voleur, Il ne force pas la porte de mon âme, Il attend que je Lui ouvre.

DEVENIR AVEC MARIE UNE PURE CAPACITÉ DE DIEU

Le temps de l’Avent, c’est ce temps de fiançailles, ce temps où on essaie d’attirer l’Amant.

C’est le temps de Marie. Dieu ne s’est pas imposé dans le sein de la Vierge. Il était aimanté, attiré par cette humilité et par cette écoute, par cette attente de Marie (représentant les pauvres d’Israël) qui espérait le Sauveur, le Germe de Justice qui pourrait mettre dans le cœur des hommes cette fameuse vertu de justice divine : Rendre à chacun ce qui lui est dû en fonction de Dieu, et non pas en fonction de nos catégories sociales.

Marie était là, à l’écoute de la Parole, silencieuse, dans sa modeste maison de Nazareth, toute pure, faisant le ménage de son âme. Et elle a attiré le Verbe. C’est elle qui a déclenché cet instant inouï dans l’histoire de l’humanité, ce moment où Dieu touche la terre, où la Trinité pose un pied sur notre pauvre terre humaine par l’Incarnation : « Et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous ». Oui, c’est grâce à Marie, c’est grâce à son FIAT, c’est grâce à cette virginité, à cette pure capacité de recevoir Dieu…

Elle a désiré Dieu. Elle L’a tant désiré que Dieu est venu en son sein. Nous devons apprendre avec Marie à désirer Dieu comme elle, pour arriver à être, à son image, pure capacité de Dieu : présent à Lui pour être empli par Lui !

DÉSIRONS DÉSIRER DIEU !

Est-ce que nous désirons Dieu ? Répondons franchement : quel est notre désir de Dieu ? Pour nous, que représente Noël ? A part les vacances, les petits cadeaux, le sapin, la réunion familiale, les chocolats, la dinde…

Est-ce que nous espérons un renouveau de grâce ? Est-ce que nous espérons une incarnation de Jésus dans la grâce reçue en notre cœur pour nous conformer un peu plus à ce que Son Esprit nous indiquera ? Alors mettons-nous à l’école de Marie pendant l’Avent et désirons désirer Dieu, Répétons-Lui à chaque respiration : Viens Seigneur Jésus ! Viens, nous avons besoin de Toi pour vivre comme Toi en enfants du Père…

Certes, Jésus ne va pas venir dans la chair parce que Son mystère historique est clos, mais Jésus va venir dans une véritable présence qui est la présence de grâce, la présence de charité. Jésus a été attiré dans le sein de la Vierge parce que son désir permanent la rendait pleine de grâce, c’est à dire capable de Le recevoir. Jésus sera attiré et s’incarnera dans mon cœur dans la mesure où ce cœur, par mon désir toujours plus fort, se dilatera pour s’emplir de Sa Présence de grâce. Dieu est Amour. Il ne viendra dans mon cœur que s’Il peut y vivre cet Amour. Je dois donc désirer vivre en cet Amour pour attirer Dieu dans Son incarnation en mon cœur.

« REDOUBLEZ D’AMOUR LES UNS ENVERS LES AUTRES » 

C’est pourquoi Saint Paul nous recommande un amour fraternel intense. « Redoublez d’amour les uns envers les autres » ! L’Avent est donc un temps missionnaire parce que c’est dans la charité vis-à-vis de l’autre que je provoque Dieu, que je L’invite, que je L’aimante, que je Le ‘piège’ par la charité que je porte vis-à-vis de celui qui Le représente. Voilà la dimension profondément missionnaire de l’Avent.

Il ne s’agit pas de se disperser et de chercher encore d’autres actions caritatives à faire. Il s’agit de comprendre le pourquoi de la charité. Depuis l’Incarnation, Jésus est présent derrière chaque visage, derrière chacun de mes frères pauvres ou riches, de quelque condition sociale ou humaine qu’ils soient. Et si par la grâce baptismale, si par ma charité, je reçois l’un d’entre eux, je reçois Jésus. Jésus vient en moi, j’attire le Seigneur, je me mets dans cet état de grâce, prêt à Le recevoir, comme Marie Sa mère.

C’est la résolution que nous pouvons prendre pour cet Avent : être attentif à l’autre parce que l’autre est un moyen que Jésus me donne pour que je L’attire, pour que je Lui dise dans la vérité de l’amour : Viens dans mon âme, viens Seigneur Jésus !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.