Lectio divina – 2ème Dimanche du temps ordinaire – Année C

Is.62, 1-5 1Cor.12, 4-11, Jn.2, 1-11

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Avec la nouvelle année civile commence une première partie du Temps Ordinaire. Temps liturgique merveilleux qui permet à chaque fidèle de ruminer dans les verts pâturages la nourriture copieuse reçue lors des festivités liturgiques rendant présents les actes principaux de la vie du Christ : Sa naissance puis Sa passion et Son mystère pascal qui s’achève par la résurrection de Son nouveau Corps, l’Église, lors de la Pentecôte. Entre ces évènements qui nous font communier de manière mystérique (mystérieusement la liturgie nous fait rejoindre l’histoire de Jésus en tant qu’elle est porteuse des grâces de Ses actes), il y a comme un temps de repos, de rumination pour que chacun assimile ces grâces afin de les faire fructifier dans le quotidien.

Assimiler les grâces, telle est la vocation du Temps Ordinaire

Ce n’est pas en chercher un ressenti sensible, c’est en tirer un profit maximal propre à chacun, à sa position sur le curseur de sa vie, aux besoins de chacun pour assumer les évènements de son histoire.

C’est ainsi que Dieu intervient dans notre histoire pour en faire une histoire sacrée ! Il ne modifie pas son cours, sauf cas exceptionnel et miraculeux. Mais Il nous donne Sa lumière pour lire les jours comme un lieu de rencontre avec Lui. Soit directement par l’offrande de notre cœur à Sa Sainteté, soit indirectement en passant par le don aux frères.

Cela renvoie à la belle histoire de Samuel. Sur le conseil d’Élie, qui joue à l’occasion le rôle de directeur spirituel, Samuel se met en attitude intérieure d’écoute pour entendre l’appel du Seigneur : « Parle, ton serviteur écoute. » Il est disponible à la grâce qui passe par la Parole.

Pour nous, dans le temps de l’Église, cette Parole s’est incarnée et est passée par le pressoir de la Croix. Elle nous parle donc par Son sacrifice eucharistique. Écouter la Parole, ce n’est pas d’abord la connaître en tous ses aspects littéraires. C’est naître à elle, la ‘co-naître’. C’est se mettre en attitude de recevoir la Parole eucharistiée afin qu’elle nous transforme de l’intérieur, comme une Loi spirituelle qui nous agit.

Lorsque nous sommes réceptacles de l’Esprit de Dieu (présent dans la Parole et dans l’Eucharistie comme un bijou dans son écrin), nous pouvons « marcher selon Ses Lois », comme dit Ézéchiel. Ainsi en est-il pour Samuel dont la disponibilité à la Parole fit que « le Seigneur était avec lui et aucune de ses paroles ne demeura sans effet. »

Être présent à Dieu pour qu’Il soit présent à moi

Voilà quelle est la fonction du temps ordinaire qui suit Noël : nous aider à prendre acte que dans notre vie quotidienne, Dieu est l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous. » Pour toujours, chaque jour, et à jamais ! Il suffit que nous acceptions d’être présent à Lui pour qu’Il devienne présent à nous.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Je dirais que « marcher en présence de Dieu », comme y invite souvent la Parole, c’est tout simplement être vraiment conscient que Lui est le Père toujours présent à Son enfant. Nous prierons la Collecte en pensant à cette communion filiale au divin Présent.

Cela nous évitera d’y voir une invocation déiste ou théiste au Grand Horloger. Si Dieu régit l’univers du ciel et de la terre, nous savons par Sa Révélation en Jésus qu’Il est le Père de toutes les créatures visibles et invisibles. Il leur est présent non seulement au titre de Créateur mais au titre de cette paternité d’amour. C’est pourquoi Il peut exaucer les prières de Son peuple (peuple choisi pour lequel Il est Dieu-avec).

Exaucer nos prières n’est pas une soumission de Dieu à nos volontés capricieuses. C’est au contraire nous donner la grâce de construire, devant Lui, en Sa Présence, dans l’Amour, un monde de Paix. C’est à cette fin d’ailleurs que le fidèle s’approche de la table eucharistique. Le fruit de la communion est en effet la greffe toujours renouvelée de chacun à la Personne du Christ et, automatiquement, la communion à tous les frères de Jésus par le lien de la Paix que l’Esprit unique renforce en venant en chacun, comme le rappelle Paul dans la deuxième lecture. Telle est notre démarche rappelée par la Prière sur les offrandes et par la Postcommunion.

A Noël, Dieu se fiance à l’humanité

Le Temps ordinaire est donc un temps donné pour savourer les grâces de l’union célébrée par le mystère de Noël. En naissant parmi les hommes Dieu se fiance à l’humanité. Il consommera ces épousailles en donnant Sa vie pour elle sur la Croix.

Les lectures rappellent donc à juste propos le sens mystique de l’Incarnation. La terre n’est plus désolée, car l’humanité est l’épousée de son Créateur. Le plus merveilleux étant que cette appellation n’est pas une qualification générique : chaque âme humaine doit se voir comme la préférée de son Dieu, comme la jeune fille choisie délicatement par Celui qui veut se donner à elle.

En contemplant ce très pur amour de Dieu, l’homme et la femme peuvent réajuster la manière dont ils s’aiment dans le mariage, signe de l’union du Ciel et de la terre. Comme le suggère Isaïe, il n’est pas question de « prendre » une femme comme le langage nous le suggère. Il s’agit pour le conjoint de « mettre en son épouse sa préférence », le suc de ce qu’il est, la fine pointe de son cœur. Ce n’est pas d’abord la semence engendrante, c’est le sommet de son amour le plus chaste et donc le plus libre !

Versez, puisez, donnez…

Cana est l’image la plus délicate par laquelle Dieu nous signifie Son désir de s’unir à chacun de nous. C’est probablement pour cette raison que Jésus accepta l’invitation de venir aux noces.

La réalité de ce premier signe de Cana, derrière le prodige du miracle, c’est la manifestation que Dieu aime l’humanité d’un amour fou qui ne se reprend pas et se donne jusqu’à la mort ! Pour participer à cette union, pour répondre à la demande en mariage du Seigneur, il suffit de déposer dans les cuves de pierre notre vieille humanité, de puiser à la source des sacrements l’Humanité nouvelle du Christ et de se présenter ainsi à nos frères pour qu’ils puissent à leur tour venir se désaltérer à la source de l’Amour !

« Versez, puisez, donnez ! » : telle pourrait être notre devise pour la deuxième semaine du Temps Ordinaire !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.