Se former par le théâtre

Chaque début d’année, les séminaristes montent toute une pièce de théâtre, des dialogues à la mise en scène en passant par les décors et les costumes. C’est l’occasion pour eux de travailler en promo pour modeler du début à la fin la scène qui leur est attribuée, avec pour principe que chacun participe. Monter sur les planches n’est pas un exercice facile pour tout le monde et est l’occasion de mieux se former à affronter un public. Les séminaristes ont pu jouer leur pièce à deux reprises : le 11 novembre pour leur famille et habitants d’Evron, ainsi qu’une semaine plus tard devant tous les prêtres de la Communauté lors des Assises

Gauthier, membre du groupe de coordination du théâtre, revient sur cette expérience qui occupe bien les séminaristes pendant les deux premiers mois de leur année.

« C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap, que dis-je c’est un cap, c’est une péninsule ! » Mais que se passe-t-il à la maison de formation ?

Au sein d’une maison de formation, le théâtre pourrait passer pour accessoire, voire inapproprié, après tout nous ne sommes pas ici pour former des comédiens, ni des artistes, ni pour nous donner en spectacle. Alors pourquoi faire du théâtre ? Au-delà d’une simple dimension ludique, nous verrons que le théâtre, tel que nous le vivons à Evron, connecte les quatre dimensions de la formation du séminariste : intellectuelle, humaine, spirituelle et pastorale.

Au n°1581, le Catéchisme de l’Église Cathlique écrit : « Par l’ordination l’on est habilité à agir comme représentant du Christ, Tête de l’Église, dans sa triple fonction de prêtre, prophète et roi. » Agir comme représentant du Christ, ça n’est pas être simplement un représentant de commerce. Le prêtre ne vend pas les sacrements ni la parole de Dieu, il les confère au nom du Christ, il rend présent le Christ. Il faut donc qu’il s’y soit préparé, intérieurement et extérieurement. Si le prêtre ne joue pas un rôle, il est constamment « en représentation », c’est un homme public, sa fonction exige une certaine visibilité. Il a le devoir d’enseigner par la prédication, de donner les sacrements, ce qui se fait en public. Or parler et agir en public, cela s’apprend.

Fondamentalement le prêtre donne le Christ, il ne s’annonce pas lui-même, il ne se met pas en scène, mais il montre Jésus-Christ, il proclame non sa parole, mais celle de Dieu. Pour cela, il a besoin de laisser le Christ l’habiter, et vivre en lui, de laisser cette Parole résonner en lui. Cela nécessite tout un effort de travail, non seulement intellectuel mais humain. C’est aussi le cas au théâtre, il faut travailler le texte, souvent d’un autre et le « donner » au public tout en se donnant soi-même. Mystérieusement, Jésus-Christ choisit toujours de passer par des médiations humaines pour proclamer la parole.

Humainement parlant nous l’avons déjà dit, le théâtre prépare le séminariste à être « exposé » en public, comme l’est le prêtre, non pas parce qu’il le veut mais parce qu’il est choisi pour cela. Le travail se fait également dans l’ombre de la préparation du spectacle. Cette préparation suppose un long travail parfois usant et peu gratifiant. Autant d’énergie pour ne dire qu’une réplique ! Pour ne passer que cinq minutes ! Plus encore, c’est un travail de groupe et non un one man show. En cela nous pouvons dégager, certes en grossissant le trait, deux manières de recevoir et vivre le sacerdoce, pour le prêtre : ilparticipe de l’unique sacerdoce du Christ ; il partage avec tous les autres prêtres le sacerdoce, il ne lui appartient pas en propre. Ce partage est bien souvent source de joie.

Sur le plan intellectuel, outre l’effort fourni lors des travaux de groupe, le théâtre suppose de se faire, au moins ponctuellement une petite culture sur la figure que l’on va jouer. Ensuite, c’est l’effort plus direct d’apprentissage par cœur d’un texte, d’une chorégraphie, d’une chanson et son insertion dans un ensemble plus large, celui de la scène, puis celui de la pièce entière.

Enfin, une dimension plus pastorale du théâtre tel que nous le vivons à la communauté, c’est l’évangélisation. Non seulement pour les familles, les habitants d’Evron et les prêtres, mais aussi pour nous. En travaillant sur des figures de sainteté, nous sommes invités et nous invitons le public à se nourrir de leur vie et de leur exemple. Nous cherchons à transmettre la vie de Dieu à travers la vie d’un saint à tous ceux qui viennent nous voir. Nous nous donnons tout en cherchant à pointer Dieu, comme saint Jean-Baptiste.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.