Lectio divina – 30ème Dimanche Ordinaire – Année B

Jér.31, 7-9 Héb.5, 1-6 Mc.10, 46-52

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Je voudrais méditer sur les quelques mots exprimant la première demande de la Collecte : « Seigneur, augmente en nous la foi, l’espérance et la charité… » Prière très concise que beaucoup de maîtres spirituels ont invoquée durant leurs vies offraient à Dieu. Parce que cette prière rassemble l’essentiel, le fondement de la vie chrétienne, les bases de notre relation à Dieu.

Qu’est-ce que la foi, l’espérance et la charité ?

C’est la raison pour laquelle l’Église en a fait une de ses suppliques dominicales. En effet, dans cette demande nous reconnaissons l’importance de la foi, de l’espérance et de la charité ; nous reconnaissons qu’elles sont faibles en nous et nous reconnaissons que Dieu seul peut intervenir pour les accroître !

Mais d’abord, qu’est-ce que la foi, l’espérance et la charité ?

Si nous n’avons pas le temps de faire un traité théologique, il nous faut pourtant aller plus loin que notre catéchisme d’enfant. Pour nous la foi, l’espérance et la charité nous renvoient à ces prières si simples que sont les fameux actes de foi, d’espérance et de charité, tant de fois récités, pour demander justement ces trois vertus théologales, c’est-à-dire données par Dieu pour nous relier à Lui. Mais peut-être, comme adulte, avons-nous perdu de vue l’importance de cet « appareil » de vertus que la foi, l’espérance et la charité constituent comme un tout indissociable. Alors, que sont-elles ?

Elles sont ce qui nous permet de nous unir au Christ !

Elles sont ce qui nous permet d’adhérer au Christ, d’espérer le Christ et d’aimer le Christ. Nous pouvons déjà retenir cette toute petite synthèse pour notre examen de conscience de la journée.

Oui, nous pouvons nous poser la question : dans quelle mesure adhérons-nous à Jésus, dans quelle mesure espérons-nous Sa venue, dans notre cœur déjà, avant la venue glorieuse ? Autrement dit dans quelle mesure espérons-nous l’arrivée dans notre cœur d’une vertu, c’est-à-dire une des qualités du Christ ? Dans quelle mesure aussi aimons-nous Jésus c’est-à-dire, pour reprendre l’expression de saint Benoît, dans quelle mesure préférons-nous Jésus à toute chose ? Dans quelle mesure préférons-nous venir aux Vêpres plutôt que d’aller prendre un apéro ?… Dans quelle mesure préférons-nous pour terminer notre journée, la clôturer par une belle prière du soir personnelle et familiale, plutôt que de regarder le film à la télévision ? Voilà de tout petits exemples pour nous permettre de jauger au quotidien notre adhésion, notre espérance, notre amour du Christ.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! »

On peut dire aussi que l’appareil de vertus formé par la foi, l’espérance et la charité, et qui nous fait adhérer, espérer, aimer le Christ, c’est en quelque sorte ce qui nous fait être un avec Jésus et donc ce qui nous fait être le Christ avec le Fils, puisque dans son mystère de l’Incarnation Il englobe toutes les humanités.

Et donc c’est ce qui nous fait être fils avec le Père. Or être fils avec le Père nous renvoie au mystère de Dieu-Père tel que nous le rappelle la Lecture de Jérrémie : « Je suis ton Père et Israël est mon aîné »… C’est l’amour paternel de Dieu.

Être le Christ avec le Fils nous renvoie donc au mystère de l’Incarnation rappelé par l’épître aux Hébreux : le Fils se fait homme pour être prêtre c’est-à-dire pour relier tout homme avec Dieu

Et être un avec le Christ nous renvoie au mystère de l’Esprit-Saint qui vient à travers l’Église nous rassembler, comme le dit la première Lecture : « Je les rassemblerai… », et qui vient nous guérir par les sacrements, comme Jésus guérit Bartimée : « Va, ta foi t’a sauvé » !

Nous voyons donc comme, dans ces trois vertus, est résumé, condensé, signifié et produit tout ce qui fait notre relation à Dieu en tant que fils, aimé, adopté, sauvé en Jésus-Christ ! Nous retrouvons le « Demeurez en moi » de saint Jean : Demeurez en mon amour, demeurez en l’Esprit, demeurez en l’Église. Et nous retrouvons aussi l’idéal de la vie chrétienne selon saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! ».

Reconnaissons l’insuffisance de nos vertus mais sachons voir leur présence !

Ainsi apparaît à nos yeux d’adultes l’importance essentielle de ces trois vertus. Et en face de cette importance apparaît en creux la faiblesse de ces vertus dans notre vie. C’est pour cela que nous demandons à Dieu de les augmenter : « Augmente en nous… »

D’ailleurs la question première à se poser dans l’examen de conscience, c’est : suis-je conscient de la faiblesse de ma foi, suis-je conscient de la faiblesse de mon espérance ou de ma charité ? Ou suis-je, comme certains pharisiens, aveugle, sûr de moi, sûr de ma foi, catholique et Français toujours, sûr de mon amour, parce que je prie tous les jours et tout le jour…

Alors non, soyons clairvoyants et reconnaissons la faiblesse de notre espérance du Christ, préférant être tel ou tel bien de la terre ! Je préfère être reconnu, honoré pour ma juste valeur, plutôt que d’être persécuté pour la justice. Je préfère arriver à mes fins et donc ne pas avoir forcément le cœur très pur ; être un peu louvoyant plutôt que de voir le Royaume de Dieu. Je préfère être riche, bien assis, confortable sur mon tas d’épargne…

Il vaudrait mieux d’ailleurs parler, non de faiblesse mais d’insuffisance. Car l’homme est pervers au point de passer de l’orgueil le plus grand au dénigrement de soi le plus faux et le plus injuste, arrivant finalement à rejeter la miséricorde de Dieu : je ne suis pas digne d’être appelé à la sainteté ; je ne suis pas digne de venir communier ; je préfère rester dans ma boue…Fausse humilité toute gonflée du même orgueil ! Puisque nous sommes baptisés, nous avons donc reçu ces vertus dans notre âme ! Reconnaissons alors l’insuffisance de la vie des vertus, mais sachons voir leur présence, si ténue soit-elle.

Insuffisance et non faiblesse, pour mieux souligner aussi que ces vertus, nous allons essayer de les poser non par rapport à un absolu, mais par rapport à une dynamique de progression dans laquelle elles doivent s’inscrire, comme tout le reste de notre vie.

Ce n’est pas par rapport à un absolu que se mesure la vertu. Et c’est pour cette raison que l’on ne doit pas se voir comme un « rien », mais juste un « insuffisant » ; comme ces handicapés de la première Lecture, qui existent bel et bien malgré leurs limitations ! De même je suis, mais je suis un peu aveugle à la Lumière divine ; je suis un peu boiteux sur la route de l’Évangile ; je suis un peu sourd à la Parole de Dieu…

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… »

Il nous faut regarder nos vertus par rapport à cette dynamique que le Seigneur Lui-même nous a donnée comme indication de vie. Il ne nous a pas dit : -Aime-moi ! -à l’impératif présent- sinon tu es digne de l’enfer. Il nous a dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ! » Israël, le fils aîné, mais aussi chacun d’entre vous, chaque âme baptisée !

Tu aimeras : c’est-à-dire : tu vas entrer sur cette route vers la terre promise ; c’est un impératif futur parce que Dieu connaît notre faiblesse, comme Il connaît notre besoin de progression, de développement. Nous ne sommes pas éternels comme Dieu ; nous ne sommes pas posés dans l’existence en un seul instant comme les anges ; nous sommes appelés à naître, à grandir et à mourir, tant sur le plan physique que sur le plan spirituel ; « Il faut qu’Il croisse et que je diminue » disait le Baptiste…

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » Nous devons comprendre cette perspective de dynamique de notre vie spirituelle, au risque sinon de tomber dans l’angoisse et dans la désespérance. Nous devons comprendre cette dynamique et nous inscrire dedans. Cela demande beaucoup d’humilité, beaucoup plus que de dire je ne vaux rien, je ne serai jamais racheté !

Baptisé, prêtre, évêque, religieux, consacrée, cela demande beaucoup d’humilité de se reconnaître avec une foi insuffisante, avec une pauvre charité, avec une espérance faible ! Mais c’est dans cette dynamique que nous devons nous inscrire par le désir de grandir, comme sainte Thérèse que nous avons célébrée récemment. Ce désir de grandir, c’est ce qui a fait la sainteté de sainte Thérèse comme de beaucoup d’autres saints.

On ne naît pas saint, on le devient !

Voir la sainteté comme un état est une caricature que le Malin se plait à proposer à notre esprit. C’est comme si nous disions : être saint c’est être une statue de saint. Nous savons bien que la statue ne représente que de très loin un saint ! Car un saint a été dynamique… La représentation n’est qu’une très pâle figuration de la personne. Et c’est la même chose que de dire que la sainteté est un état : la sainteté n’est pas un état.

Ce qui fait la sainteté des saints c’est leur cheminement ; on ne naît pas saint, on le devient. N’allons pas croire que Thérèse était une sainte à la naissance, même si toute petite elle eut déjà ce grand désir de Dieu ! On ne naît pas saint, on le devient à partir du moment où notre volonté devient bonne. Dieu seul EST bon.

Alors pour entrer dans cette dynamique et accroître ces vertus, pour faire grandir mon désir je m’adresse à Dieu comme le fit l’aveugle de Jéricho en demandant à Jésus de le guérir : « Dieu augmente en moi la foi, l’espérance et la charité… »

Mais de quelle manière ? Pensez-vous que Dieu va venir administrer une piqûre de foi ? Ferait-on de la « gonflette » avec des anabolisants de l’esprit ? Non ! C’est à la fois plus complexe et plus simple, comme c’en a toujours été ainsi dans l’Évangile !

Qu’est-ce que cela nécessite d’être en alliance avec Dieu, en union, en communion avec Lui ? Cela nécessite d’abord, de la part de l’homme, un désir. Et c’est pour cela que Dieu (donc c’est bien Dieu qui agit !), crée l’homme dépendant, fini, mortel, pas mauvais, mais pauvre. Il le crée ainsi avec un désir, un désir que nous retrouvons à toute époque de l’histoire ; un désir d’être immortel, un désir d’être heureux, un désir de vie éternelle, un désir de connaître… Ce sont des désirs vrais et beaux : « Rabbouni, que je vois ! »

« De riche qu’Il était, Dieu s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté… »

Mais le désir suffit-il ? Non ! S’il n’y avait que le désir nous serions plongés dans le monde de Camus, le monde de l’absurde. Un pauvre désire un morceau de pain, mais s’il n’a que ce désir cela le ronge encore plus que la faim…

Alors Dieu intervient à un deuxième niveau. Dieu se révèle et Il se révèle comme l’accomplissement de ce désir. Il se révèle comme Richesse ! Relisons saint Paul : « De riche qu’Il était, Dieu s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté… »

Il se révèle comme Don et Il transforme ainsi mon désir en espérance. Le pauvre a le désir du pain, mais ce désir le ronge ; il n’est pas encore assouvi, il ne sait même pas s’il pourra l’assouvir, quand tout à coup il voit une lumière au loin dans la nuit ; il va sonner et son désir commence à se transformer en espérance. Il se dit pouvoir peut-être assouvir son désir. Une personne lui ouvre, le fait entrer, le nourrit… Son cœur se remplit de joie ! Alors que le désir lui, le rongeait, l’espérance le rend joyeux…

Voilà comment Dieu intervient pour nous donner l’espérance. Nous le voyons, cela se situe à la base de notre être substantiel. Nous voyons comment Dieu ne vient pas à la manière d’un maître qui prend. Au contraire, Il vient comme un époux qui se donne, qui donne la main à l’épouse. Cette Épouse, Il l’a établie dans l’existence et puis Il l’a comblée de grâce. Souvenons-nous de la salutation à Marie : « Réjouis-toi Marie, comblée de grâce… » C’est à Marie que cette parole s’adresse, mais c’est aussi à l’Église et c’est donc à nos âmes à chacun : Réjouis-toi comblée de grâce…

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Et encore aujourd’hui dans l’Évangile : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Déjà, nous-mêmes, nous avons du mal envers un ami, un conjoint, un frère, un enfant, que sais-je, à sortir de nous-mêmes pour proposer un service, pour proposer du temps : que veux-tu que je fasse pour toi ? Eh bien là, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, vient voir ce malheureux qui n’a peut-être aux yeux des hommes aucun intérêt, Il vient lui demander : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Dieu nous comble de grâce. Il va donner Sa vie ; Il va se donner à Son Épouse, avant même que Son épouse soit sainte et immaculée, et pour qu’elle le soit ! Il va venir en elle pour qu’elle puisse, avec Lui en elle, accepter ce don. En un mot, Le recevoir avec Son amour, avoir confiance en Sa tendresse.

Voilà le moyen par lequel Dieu nous donne la foi. La foi ce n’est pas nous qui l’avons parce que nous avons étudié dans des livres, parce que nous sommes de famille traditionnelle, parce que nous suivons des cours… La foi nous la recevons au Baptême, et le Baptême c’est la Croix rendue présente dans et par l’Église ! Nous sommes purifiés, nous sommes lavés par l’eau qui est sortie du côté de Jésus car Jésus s’est donné à l’Église ; Il s’est donné à moi de manière que cela soit finalement, dans mon âme, Lui qui disait : « Abba Pater ! Que ta volonté soit faite… »

Ensuite, au niveau de la charité, tout est très simple ! Dès que j’ouvre mon cœur par ce don de la foi à Jésus, Dieu s’engouffre en moi et comme Il est Amour, c’est cet Amour qui va me faire L’aimer, Lui et Sa famille qui est mon prochain ! Ce n’est pas mon amour limité avec lequel je suis incapable d’aimer mon prochain ; ce n’est pas avec cet amour-là que j’aime Dieu.

C’est avec la présence même de Jésus en moi, Jésus qui est Amour : « Dieu est amour » nous rappelle Saint Jean. Je ne suis finalement qu’un canal par lequel Dieu passe pour aimer à travers moi. En quelque sorte, Il m’élève au rang d’instrument de Son Amour ; c’est sublime d’être appelés à devenir les sacrements de Dieu !

« Je me tiens à la porte de ton âme, je frappe et si tu ouvres j’entrerai. »

Voilà comment Dieu me donne espérance, foi et charité. A une seule condition : il faut le Lui demander ! La foi, l’espérance et la charité, la vie de Dieu, elle est toujours à la porte de mon âme. Jésus le dit dans l’Apocalypse : « Je me tiens à la porte de ton âme, je frappe et si tu ouvres j’entrerai. » Donc il faut que j’ouvre à Jésus qui frappe à mon cœur. C’est dire qu’il faut que je Lui demande, que je L’en prie.

Pourtant Dieu sait très bien, et avant moi, ce dont j’ai besoin ! Mais il faut que je le Lui demande pour avoir conscience de ma pauvreté et Lui exprimer mon désir de vivre de Lui.

Parce que nous sommes aveugles et nous n’avons pas conscience de la pauvreté de notre foi, de notre espérance et de notre charité : nous nous croyons parfaits, c’est un peu ça en un mot… Mais à force de demander nous prenons conscience de cette insuffisance. Augmente en moi… Si nous le répétons tous les jours : « Augmente en moi la foi, l’espérance et la charité… », nous finissons par avoir conscience de cette pauvreté, et donc de cette nécessité pour notre âme d’être nourrie par Dieu, par l’eau de Dieu, par les vertus de Dieu, par la présence de Dieu !

Alors notre cœur s’ouvrira… A force de demander et de se savoir insuffisant, notre cœur s’ouvre pour recevoir ce qui lui manque : la vie de Dieu. Et lorsque notre cœur s’ouvre et reçoit Dieu, à ce moment-là, nous ne pouvons qu’être conscient du don de Dieu ; conscient que cette foi, cette espérance et cette charité elles nous viennent d’En Haut. Elles ne sont pas notre propriété, elles ne sont pas la propriété du monde dans lequel nous sommes, elles ne sont pas la propriété de notre éducation catholique, elles ne sont pas pas la propriété d’une structure ecclésiale, elles sont don de Dieu !

Aussi rendons grâce dans l’Esprit, comme le rappelle la première Lecture : « Poussez des cris de joie ! » Nous sommes consolés par cette Présence de Dieu qui nous fait adhérer à Lui, L’espérer et L’aimer, en un mot : vivre de Lui pour Le transmettre !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.