Lectio divina – 25ème Dimanche Ordinaire – Année B

Sg.2, 12.17-20 Jac.3, 16-4,3 Mc.9, 30-37

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Une fois de plus la Collecte, avec laquelle commence la Messe de ce 25ème Dimanche Ordinaire, nous livre un trésor, une perle de l’Évangile : nous nous rappelons et nous rappelons à Dieu qu’Il a fait consister toute la Loi en l’amour de Dieu et du prochain !

Dieu est l’Amour !

Il nous faut réfléchir avec insistance sur cette vérité que la Loi donnée par Dieu, toute cette Loi sans exception, sans un iota pour reprendre les termes mêmes de Jésus, est une Loi d’Amour. Saint Paul le dira dans une de ses épîtres : « La plénitude de la Loi c’est l’amour. »

Or nous le savons par la vie de Jésus, nous le savions déjà par l’Ancien Testament (les paroles que Dieu nous a révélées à travers Moïse ou les prophètes), nous savons par ce que Jean a su recueillir de la bouche du Maître et par les palpitations de son cœur, nous savons que Dieu est Amour. Jean le dit dans son épître : « Deus caritas est : Dieu est amour », Et disons même : Dieu est L’Amour !

Aussi, lorsque Dieu nous donne la loi qui consiste à entrer totalement dans l’amour, nous en déduisons très simplement que Dieu nous donne la Loi de Sa propre Vie ! Il nous révèle et nous donne, à travers la grâce, ce principe de Sa vie, cette énergie que Jésus appellera le Consolateur, l’Esprit-Saint, Celui qui unit le Père et le Fils, l’Esprit qui est donc substantiellement l’Amour du Père envers le Fils et du Fils envers le Père !

Dieu nous donne Son trésor de vie !

Et Dieu nous donne cette loi de vie, cette Loi de Sa Vie, ce « mode de vie », pour que nous puissions vivre comme Lui, avec Lui ; et même plus : puisque cet Esprit donné est en nous : que nous puissions vivre en ne faisant qu’un avec Lui !

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Ce rappel du don de Dieu c’est véritablement le trésor dont parle le Christ, cette perle rare, ce trésor que l’homme trouve dans un champ et pour lequel il va tout vendre afin d’acheter ce champ… Dieu nous livre Son secret, et ce secret c’est l’Amour ! C’est pourquoi Dieu est Joie ; je ne dirais même pas bonheur parce que c’est une parole un peu galvaudée. Dieu est Joie ; Dieu est Paix ; Dieu est Repos, (quies). Et en nous donnant Sa Loi de Vie, Il nous donne le secret de la Joie et nous offre d’entrer dans Sa Joie !

Aussi pouvons-nous dire que si nous gardons la Loi de Dieu, la Loi nous garde en Dieu, en Sa joie, en Sa quiétude, en Sa paix, dès ici-bas, quelles que soient les épreuves qui par ailleurs nous déchireront, ne seront pas transformées, ne seront pas gommées, mais seront remplies de cette lumière, de cette présence, de cette lumière toute intérieure, de cette joie qui sourd dans notre cœur comme un tout petit filet d’eau qui nous désaltère parce que souvent nous avons soif avec le poids du jour et de la chaleur. Voilà la perle et le trésor qu’il nous faut garder.

« Fais-nous garder tes commandements pour que nous ayons la vie… »

La première conséquence pratique regarde les commandements de Dieu que nous essayons de garder.

La Collecte nous le rappelle : « Fais-nous garder tes commandements pour que nous ayons la vie… » C’est-à-dire pour que nous soyons en Toi dans cette Vie qui est la Vie vraie, la Vie dans toute son épaisseur, dans toute son éternité… Une Vie qui dure comme l’Amour ! Nous n’imaginons jamais que notre amour puisse se terminer ! Lorsque vous vous fiancez, lorsque vous vous mariez, vous ne vous mariez pas pour un temps. Bien au contraire, vous espérez que cet amour sera à jamais. Lorsque vous procréez, vous aimez votre enfant pour toujours. Car pour l’homme, et c’est normal, il y a un désir d’éternité, il y a un désir de vie éternelle, il y a un désir d’amour sans fin…

Mais que veut dire concrètement : garder Ses commandements ?

Le commandement, c’est juste le mode d’emploi que Dieu nous donne, dans Sa grande gentillesse, pour nous permettre de mettre en application cette Loi. Les trois premiers commandements concernent l’amour de Dieu, les sept autres l’amour du prochain. Toute la Loi consiste à L’aimer et à aimer notre prochain car il est aussi le Sien ! Qu’est-ce que cela veut dire : aimer Dieu ? Qu’est-ce que cela veut dire : aimer son prochain ? Eh bien justement, voilà : les trois premiers commandements précisent en quoi consiste l’amour de Dieu et les sept autres en quoi consiste l’amour du prochain.

Les commandements nous aident à pratiquer la Loi divine qu’est l’Amour !

Donc un commandement qui ne serait pas l’expression, (au sens fort de ‘sortir de’, comme Jésus sur la Croix qui ‘exprime l’amour’ en expirant son esprit), un commandement qui ne serait pas l’expression de cet amour, de ce principe de la Loi de vie divine, un commandement qui serait vécu sans amour, qui serait privé d’amour, serait comme des vitraux sans lumière : sombres, dénués de sens, inexplicables, voire laids !

Alors notre examen de conscience (que l’on ne doit pas ramener à une pratique enfantine, mais qui est au contraire une pratique mature qui nous fait réfléchir sur ce que nous sommes est sur ce que nous avons fait dans la journée pour nous construire, pour faire avancer notre foyer, notre entreprise, notre pays…), cet examen de conscience peut être fait comme jadis, à partir des commandements de Dieu. C’est un moyen simple ; mais qui exige de remonter à la source, à la raison première de ces commandements.

Par exemple : « Tu honoreras le jour du Seigneur » ne se réduit pas à venir à la Messe. Tu honoreras le jour du Seigneur signifie, en vérité : tu pratiqueras de manière excellente ta relation d’enfant à Père, ta relation amoureuse, ta relation de confiance, au moins en ce jour pour apprendre à le faire aussi les autres jours… Comme lorsque l’on prend quelque temps de réflexion, de retraite, avant une décision importante ; ou quand on se met face à Dieu, pour mieux vivre sa vie chrétienne, pendant l’Avent ou le Carême par exemple. Eh bien le jour du Seigneur c’est cela ! Ce n’est pas juste ‘venir à la Messe’. Cela n’aurait aucun intérêt en soi si cette présence à l’Eucharistie n’était pas le signe efficace d’une relation profonde, intime, filiale et amoureuse avec le Christ et par Lui avec notre Père !

C’est ce que Jésus reprochera aux pharisiens, tel que c’est d’ailleurs dit dans la première Lecture du livre de la Sagesse : « Condamnons-le parce qu’il dit que nous désobéissons à la Loi de Dieu. » Et Dieu sait pourtant si les pharisiens étaient pratiquants de la Loi : le rite, la purification, la dîme, les herbes, la Pâque, le Shabbat… rien ne leur échappait. Ils étaient imprenables, parfaits, docteurs… Et pourtant ils désobéissaient à la Loi !

Ne soyons pas des sépulcres blanchis !

Ils étaient, comme Jésus le dit, des « sépulcres blanchis. » Qu’est-ce qu’un sépulcre ? Dans un cimetière, lorsque vous vous rendez sur la tombe d’un de vos proches, c’est le signe de votre foi en la Vie éternelle. Ce n’est pas seulement le signe de mort, c’est le signe de votre espérance : vous allez fleurir la tombe parce que vous savez que le défunt est vivant ! Vous ne fleurissez pas un cadavre, vous honorez une âme qui est en haut.

Mais un sépulcre blanchi est un sépulcre qui n’est plus visité, qui est laissé à l’abandon, ce n’est plus qu’un trou rempli d’un tas d’os, et c’est là le signe de notre ‘non-foi’ en la vie éternelle ; c’est là le signe de notre obscurité. Nous avons le regard fermé sur l’horizon terrestre, nous sommes comme des temples sans lumière. Nous ne sommes plus des présences de Dieu, nous ne sommes plus des signes de foi, nous ne sommes plus des sacrements d’éternité pour nous-mêmes comme pour les autres.

La critique que fait le Christ aux pharisiens c’est d’être des sépulcres blanchis. On sent la ruine morte, on sent l’absence réelle. La critique que fait Jésus aux pharisiens c’est d’être des non-signes, des signes de l’absence de Dieu. « Leur lumière ne brille pas devant les hommes » parce qu’eux-mêmes ne reçoivent pas la Lumière d’En-Haut. Il n’y a pas d’ouverture dans leur temple intérieur ; ils ne sont pas ouverts à la Vie de Dieu ; ils ne sont pas en communion avec cet Amour qui est le moteur de la Loi, qui est la définition même de la Loi, qui en est le cœur. Ils n’en ont gardé que l’emballage extérieur.

Jésus sera livré par les mains des hommes…

Et c’est cela qui va condamner Jésus à mort ! D’où le sens de cette annonce de la Passion que rapporte l’évangile d’aujourd’hui : Jésus est condamné parce qu’Il révèle au monde son opacité à la Lumière, son obscurité. D’ailleurs, nous aussi, nous n’aimons pas que l’on nous dise que nous sommes opaques à la Lumière ! Voilà la pire des critiques que l’on puisse faire à un prêtre ou à un chrétien : tu ne représentes pas Dieu, tu n’es pas signe de Dieu, tu n’es pas signe de charité ! Nous sommes blessés à mort. Comment, moi qui suis prêtre, moi qui suis baptisé et fidèle du Christ, je ne suis pas signe de Dieu ?!! Je ne suis pas charitable ?!!

Ce ne sont pas seulement les pharisiens qui L’ont condamné. Jésus annonce qu’Il sera livré par les mains des hommes, c’est-à-dire de nous-mêmes, de tous les hommes !

En effet, Jésus ne pourrait-Il pas faire la même critique pour notre monde, et même pour nous-mêmes qui sommes chrétiens pratiquants ? Car sommes-nous vraiment des temples de l’Esprit-Saint à l’intérieur ? Est-ce que nous ne sommes pas comme des oratoires sans Présence Réelle ? Souvenons-nous de la phrase de saint Paul : « Vous êtes le temple du Saint-Esprit. » Oui, si nous vivons notre baptême, et donc de la grâce et par la grâce de notre baptême, que les sacrements nous nourrissent chaque fois que nous ouvrons notre cœur à Jésus frappant à notre porte pour entrer et déjeuner avec nous ! Mais nous, est-ce que nous brillons vraiment ? Est-ce que nous réchauffons autour de nous ? Est-ce que nous attirons par la Lumière divine que le Seigneur nous offre ?

« Demeure en moi et je serai lumière pour les autres ! »

Souvenons-nous de la mort de mère Térésa qui avait bouleversé le monde en 1997, toutes religions et tous peuples confondus ! Car tout un chacun avait saisi qu’une lumière brillante et réchauffante s’était éteinte.

C’est le signe de la sainteté de mère Térésa ; mais est-ce bon signe pour nous ? Car cela révèle à quel point l’humanité est encore dans l’obscurité et dans le froid du manque d’amour pour vivre ce départ d’une seule personne comme un cataclysme humanitaire ! Une lumière s’éteint et toute la planète, au niveau de la charité, tremble de froid !

Pourtant nous sommes nous aussi appelés, là où nous sommes car il n’y a pas besoin de changer de lieu pour vivre en Dieu, à être cette lumière, ce temple qui brille aux yeux des hommes, à commencer par nos proches ! Car ce n’est pas la peine d’aller chercher bien loin : vous devez briller aux yeux de votre mari, de votre femme, de vos enfants, de vos amis, de vos voisins, comme nous devons le faire aux yeux de nos paroissiens !

Mais nous ne croyons pas suffisamment à cette vocation. Pour nous, elle est réservée aux curés, aux religieuses, aux moines, à ceux qui n’ont rien à faire d’autre que de la bougie, du cirage et des pâtes de fruit… Or nous sommes tous appelés à être des Mère Térésa, mais il faut vouloir répondre à cet appel merveilleux !

« Celui qui veut être le premier… »

Écoutons Jésus dans l’Évangile : Il ne nous demande pas de nous retirer dans une vie de silence ; Jésus nous dit : « Celui qui veut être le premier… » Il nous demande d’être ambitieux du Ciel, d’être ambitieux de l’âme. Or nous nous contentons de regarder Ste Térésa de loin sans vouloir vraiment prendre sa place ! Nous n’avons pas l’ambition d’être comme elle, premier, première, exemplaire, parce que nous en savons le prix : il faut aimer sans mesure ! Et pourtant c’est le secret du bonheur, c’est le secret de la joie !

Alors il nous faut d’abord prier pour vouloir être le premier, être un saint !

Comme dit saint Jacques : c’est cette prière qui sera exaucée par Dieu. Nous dérangeons Dieu pour des futilités ; alors qu’il nous faut Le prier pour ce qu’Il souhaite pour nous : faire de nous des compagnons de Sa Vie, donc des saints.

Des saints c’est à dire des hommes vrais, des femmes vraies. Comme disait Léon Bloy : « Plus une femme est sainte, plus elle est femme » dans toute la réalité de sa féminité.

Il faut donc prier et demander d’être un saint. Et être un saint c’est tout simplement aimer sans mesure et être aimé. C’est pour cela que Jésus compare la sainteté et le Royaume des enfants. Les enfants ne savent faire que ça, très naturellement : aimer papa, maman, se laisser aimer par eux. C’est simple d’être un enfant ! On aimerait bien quelquefois retomber en enfance pour mieux goûter encore à cette relation de l’amour reçu et donné !

C’est ce que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus avait compris, d’où sa devise : « Aimer, être aimé, faire aimer l’amour. » C’est d’ailleurs pour cela que sa voie spirituelle s’appelle la voie de l’enfance ! Aussi prions la, elle aussi, pour que nous retrouvions cet esprit de l’enfant qui consiste seulement à aimer et être aimé, c’est-à-dire à entrer dans cette Loi de Dieu qui nous donne de vivre, dès ici-bas, dans la Joie et la Lumière !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.