Lectio divina – la Fête-Dieu

Ex.24, 3-8 Héb.9, 11-15 Mc.14, 12-26

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Nous avons la chance cette année de célébrer la fête du Saint Sacrement, autrement dit la Fête-Dieu, avec un dimanche charnière entre d’une part le mois de mai, le mois de Marie, temps particulier que l’Église prend pour, à travers Marie, contempler le mystère de Dieu fait chair dans le sein de la Vierge, et le mois de juin qui est traditionnellement dévoué au Sacré-Cœur de Jésus, c’est-à-dire au siège en même temps qu’au signe de l’Amour de Dieu qui s’est manifesté en Son Fils incarné Jésus-Christ.

Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes !

Car en Jésus-Christ, comme en tout homme, il y a un cœur de chair ; et les hommes ayant l’habitude de faire siéger le sentiment dans le cœur, le cœur du Christ est devenu le symbole de cet Amour de Dieu qui est l’alpha et l’oméga, le principe et la fin de toutes choses. L’Église donc, après les mystères historiques de Jésus célébrés depuis l’Avent jusqu’à la Pentecôte, oriente, durant ce mois de Juin, notre contemplation sur le Cœur de Jésus pour y saisir, avec les yeux de la foi, le pourquoi ultime de tous ces mystères : l’Amour de Dieu présent dans ce Cœur.

Donc entre le mois de mai orienté sur l’Incarnation et le mois de juin orienté sur l’Amour de Dieu comme principe et fin de toutes choses, nous avons la Fête-Dieu. Et cela nous montre tout de suite, avant même d’entrer plus loin dans notre réflexion sur l’Eucharistie à la lumière de ces deux orientations, une chose très importante : le lien entre la Liturgie et la dévotion.

Cette présence de l’Eucharistie, Sacrement des sacrements, entre le mois de Marie et le mois du Sacré-Cœur, montre qu’il ne peut pas y avoir de vraie dévotion si cette dévotion n’amène pas à la Liturgie et à la contemplation eucharistique. Comme elle nous montre aussi que cette Eucharistie ne peut bien se vivre qu’en fonction d’un regard je dirais, plus simple, un regard plus cordial, plus chaleureux, qui est ce regard même que nous expérimentons dans la dévotion.

La dévotion, étymologiquement, cela exprime l’acte de se dévouer, avoir du dévouement. Quand on vient au chapelet ou quand on fait une adoration, quand on prie le Sacré-Cœur de Jésus, on pose un acte de dévouement, on se donne, on sacrifie de son temps. Donc il y a cette dimension plus cordiale et c’est cette dimension cordiale qui, quoique secondaire par rapport à la Liturgie, va nous permettre de bien vivre notre Liturgie.

Et si on essaie de regarder très simplement l’Eucharistie à travers ces deux dévotions, on va pénétrer plus avant dans le mystère de cette Eucharistie à laquelle nous participons tous les dimanches et peut-être, il faut le reconnaître, quelquefois avec lassitude, avec routine, voire incompréhension…

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Il a habité parmi nous… »

Si l’on prend le premier aspect, là je me tourne donc vers Marie et l’acte de l’Incarnation.

Le premier aspect de l’Eucharistie nous le savons, c’est que l’Eucharistie est le sacrement qui rend présent Jésus-Christ. Autrement dit, dans l’Eucharistie, est présent réellement, même si on ne Le voit pas avec les yeux du corps, Jésus né de Marie, d’où le chant très connu Ave verum corpus natum… que l’on chante devant l’Eucharistie : « Ô salut ! vraie chair née de la Vierge Marie… »

Donc dans l’Eucharistie est présent le Christ historique, dans Sa chair, dans Sa réalité la plus humaine. Mais qu’est-ce que ce Christ historique, qu’est-ce que signifie cette Incarnation de Dieu ? Cela signifie d’abord que Dieu vient nous visiter. Souvenons-nous du Prologue de saint Jean : « Il a habité parmi nous. »

« Celui qui me mange vivra par moi. »

Dieu vient nous visiter et cette visite est une visite de Salut, de Rédemption. Pensons au très bel épisode de Zachée : « Zachée, descend vite car aujourd’hui le Salut est venu dans ta maison. » Visite rédemptrice que d’ailleurs le chant de Zacharie -le Benedictus– reprend chaque matin : « Béni soit Dieu qui visite et rachète son peuple. »

Et cette visite est une visite rédemptrice parce qu’elle est nourricière. Jean le fait dire au Christ dans son Apocalypse : « Je me tiens à la porte de ton âme et je frappe pour entrer, pour souper avec toi », pour partager ton repas c’est-à-dire pour être Moi-même ta nourriture !

Le mystère de la Rédemption peut se résumer ainsi en trois points : une visite de Dieu qui est rédemptrice parce qu’elle est nourricière.

Donc l’Eucharistie, qui poursuit cette Incarnation puisqu’elle rend présent ce Christ historique, né des entrailles de la Vierge, continue ces trois aspects de l’Incarnation. Avec l’Eucharistie aujourd’hui, comme à chaque Messe, c’est Dieu qui visite, c’est Dieu qui sauve, c’est Dieu qui nourrit tous les hommes qui s’en approchent. Comme Jésus-Christ dans Sa vie historique a visité, sauvé, nourri, tous les hommes qui ont voulu s’approcher de Lui, ne serait-ce qu’en touchant la frange de son manteau…

« Qui vient à moi n’aura plus jamais faim, il sera rassasié. »

Pour le montrer, je vous renvoie au discours de Jésus sur le Pain de Vie, en saint Jean au chapitre VI, discours qui est l’annonce extrêmement riche et précise que Jésus fait de l’Eucharistie.

Dieu visite dans l’Eucharistie. L’Eucharistie c’est le sacrement de la visite de Dieu et c’est pour cette raison que Jésus dit : « C’est mon Père qui vous envoie le pain qui vient du ciel. » L’Eucharistie c’est d’abord cela. C’est d’abord ce signe efficace, ce signe d’un Dieu qui vient.

Ensuite, l’Eucharistie c’est le sacrement de la visite rédemptrice. Jésus poursuit : Ce pain de Dieu qui vient du Ciel c’est lui qui vous donne la vie.

L’Eucharistie enfin est le sacrement de la visite rédemptrice parce que nourricière. Jésus poursuit donc : « Je suis ce pain descendu du Ciel et qui donne la vie ; qui vient à moi n’aura plus jamais faim, il sera rassasié. »

A cet égard, le récit de l’institution eucharistique que la Liturgie prend chez saint Marc est tout à fait remarquable.

Je veux dire par là que cette Eucharistie qui est si matérielle (c’est du pain transformé en corps par un rite, dans un lieu, par un homme, pour des hommes), cette Eucharistie est d’une richesse insondable puisqu’elle nous donne la Présence divine ! Elle est la visite de Dieu qui nous veut du bien, la visite de ce Dieu qui veut nous sauver, la visite de ce Dieu qui se donne Lui-même en nourriture !

« Le Christ est médiateur d’une alliance nouvelle… »

Toute cette richesse spirituelle, cette richesse divine, est contenue dans ce que je soulignais être le rite des choses matérielles que Jésus Lui-même a respecté et a voulu.

Nous penserions volontiers que Jésus eût pu inventer l’Eucharistie dans un grand élan mystique… Il se serait retiré au Sinaï, Il aurait prié son Père et du Ciel serait descendue comme une rosée, une nouvelle manne. Pas du tout ! C’est l’heure du repas pascal : Les disciples lui demandent où veux-tu que nous fassions la fête ? Vous allez en ville, vous verrez quelqu’un avec une cruche d’eau ; c’est le propriétaire ; vous lui direz le Maître veut aujourd’hui célébrer la Pâque chez toi, etc…

Nous avons là la définition la plus simple, la plus lumineuse du sacrement en général et du sacrement de l’Eucharistie en particulier : c’est-à-dire un trésor ! Un coffret qui contient une richesse inouïe : sous le pain : le Corps ; sous le vin : le Sang ! Et encore une fois, dans un lieu, parce que l’on ne célèbre pas l’Eucharistie n’importe où ; par un homme fût-il mauvais, fût-il pécheur, fût-il faible ; avec un rite, etc…

Pour le deuxième aspect, le côté rédempteur, je me retourne vers le Sacré-Cœur.

Nous savons que l’Eucharistie non seulement rend présent le Christ dans Son histoire, Son Incarnation, Sa chair (ce sera plus particulièrement rendu par le pain), mais elle rend présent aussi le Christ dans l’Acte de la Croix qui résume toute Sa vie (et c’est le vin qui deviendra le Sang). Donc là, dans l’Eucharistie, nous ne regardons plus seulement l’être de Jésus qui est rendu présent dans Sa visite, nous regardons l’Acte sacrificiel et rédempteur que Jésus pose en mourant sur la Croix.

« Le Christ est poussé par l’Esprit éternel… »

Nous savons que cet acte est posé par Jésus par amour du Père, d’abord. Nous l’entendons dans l’épître aux Hébreux : « Le Christ est poussé par l’Esprit éternel… » l’Esprit-Saint, l’Esprit d’amour qui Le relie au Père. D’ailleurs sur la Croix une des paroles de Jésus sera : « Père entre tes mains je remets mon Esprit », je me donne à Toi ! Première condition donc de cet acte sacrificiel : l’amour de Jésus pour le Père.

Deuxième condition, Jésus donne Sa vie par amour des hommes : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » dit-Il.

Et troisièmement, Il donne Sa vie par amour des hommes pour que les hommes puissent bénéficier, recevoir (je veux dire accueillir : ce n’est pas Dieu qui retient, c’est l’homme qui refuse), pour que l’homme puisse recevoir le pardon de Dieu. Tournons-nous à nouveau vers l’épître aux Hébreux : « Il est mort pour le rachat de nos fautes. » Et de nouveau la parole du Christ en Croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Ce n’est pas seulement : -Pardonne à mes bourreaux, pardonne au soldat romain qui va me donner le coup de lance, pardonne à Pilate… C’est : Pardonne à l’homme pécheur pour lequel je meurs !

On voit donc comment la mort de Jésus sur la Croix est liée à l’Amour : c’est par amour du Père et pour l’amour des hommes, que le Christ donne Sa vie. Autrement dit il y a une relation profonde -mais symbolique- entre la Croix et le Cœur qui est le siège de cet Amour. D’où l’importance -encore une fois symbolique, mais vraie ce qui n’est pas contradictoire- entre la mort de Jésus et le cœur qui est transpercé par la lance. Ce lien nous montre que la Croix est enracinée dans le Cœur de Jésus c’est à dire finalement dans le Cœur de Son Père. C’est par amour que Dieu vient : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils pour que le monde ait la vie. »

« Celui qui me mange, je demeure en lui… »

Voilà, c’est ça le mystère de la Croix ! Donc l’Eucharistie qui rend présent cet acte sacrificiel de la Croix, rend présent, nous dévoile cette raison première de la mort de Jésus : par amour du Père et par amour des hommes.

L’Eucharistie donc nous montre d’abord l’amour de Jésus pour Son Père. Regardons ce qu’Il dit, toujours dans le discours sur le Pain de Vie : « Je suis descendu du ciel pour faire la volonté de mon Père », c’est-à-dire par amour pour mon Père.

Deuxièmement, l’Eucharistie nous représente, nous signifie, nous explique, nous dévoile que l’acte de la Croix est fait par amour pour les hommes. Jésus dira plus loin, dans le même discours : « Celui qui me mange, je demeure en lui… » donc c’est l’amour, l’union.

Et enfin nous avons souligné que la Croix, qui était faite par amour des hommes, l’était, plus précisément, pour que les hommes puissent accueillir le pardon de Dieu. Et pareillement Jésus nous dit, toujours dans le discours du Pain de Vie : « Vos pères ont mangé la manne (qui est la figure de l’Eucharistie) et ils sont morts ; qui mange de ce pain vivra… » C’est dire que le péché n’a plus de pouvoir sur lui.

« Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps… »

Ainsi pouvons-nous contempler l’Eucharistie à la lumière de Marie et du mystère de l’Incarnation, soulignant l’aspect de présence, de visite de Dieu, mais aussi à la lumière de la dévotion du Sacré-Cœur qui nous aide à regarder l’Amour de Dieu comme raison première de toute chose.

C’est un regard qui est tout à fait classique, puisqu’il met en valeur la Présence réelle et le sacrifice, mais qui prend une coloration peut être nouvelle, plus profonde, à l’aide de nos dévotions de mai et de juin. Car grâce à elles nous avons pu voir comme l’Eucharistie est vraiment le sacrement par lequel Dieu visite, sauve et nourrit tous les hommes qui s’en approchent jusqu’à la fin des temps.

Et nous avons pu voir aussi comment l’Eucharistie est vraiment le sacrement qui nous dévoile et nous rend présent l’Amour que Jésus porte au Père, l’Amour qu’Il porte aux hommes afin que les hommes puissent recevoir le pardon de Dieu.

L’Eucharistie c’est vraiment, comme nous l’avons prié dans la Collecte, le mémorial de la Passion qui nous fait recevoir la nourriture rédemptrice de Dieu et en la recevant, en l’accueillant, en nous en nourrissant, la rendre à notre Père et à nos frères.

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.