Lectio divina – Pâques

Ac.10, 34…43 Col.3, 1-4 Jn.20, 1-9

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Aujourd’hui, Pâques, c’est la fête du jour, le Jour, le Jour qui n’en finit pas… Le jour, nous savons ce que cela représente pour l’homme : la vie, la lumière ; cela représente la marche, la dynamique, l’espérance… C’est le contraire de la nuit, des ténèbres et de l’obscurité qui sont toujours le signe de la tristesse, de la mort, de la souffrance…

« Qui me mange vivra par moi ! »

Aujourd’hui, le jour d’aujourd’hui, nous célébrons le Jour où Jésus renaît à la Vie, renaît au Jour, renaît à la Lumière. C’est le jour où nous fêtons la vie, le soleil, la lumière.

Et c’est le jour où nous pourrions effectivement réfléchir sur ce que représente notre vie. Peut-être même profiter de ce jour pascal dans la liesse et dans la joie pour réfléchir et réajuster notre vie… Qu’est-ce que notre vie, de quoi vivons-nous ? Pourquoi vivons-nous ? Comment vivons-nous ? Comme des hommes, comme des êtres spirituels, comme des enfants de Dieu ou comme des êtres biologiques ?

Profiter de ce jour pour réajuster notre vie à l’aide du sacrement de l’Eucharistie, de cette Eucharistie Pascale que nous allons recevoir même si nous n’avons pas eu le temps de nous confesser ; nous demandons alors pardon à Dieu au fond de notre cœur et nous venons nous nourrir du Christ, Vie et Lumière.

Ce n’est justement pas le jour où il faut jeûner eucharistiquement ! Il nous faut nous nourrir de ce sacrement de la Vie où le Christ tout entier est contenu dans l’hostie, vivant, glorieux, avec un Cœur palpitant pour nous, pour nous donner Sa Vie !

Je voudrais orienter cette réflexion sur la vie par trois points.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Notre vie est cachée en Dieu. »

Tout d’abord saint Paul : il nous précise que « notre vie est cachée en Dieu. »

Cela veut dire que notre vie vraie est secrète, ce n’est pas celle que les gens voient ; même pas celle que nous analysons avec le premier regard de notre conscience psychologique. Notre vie vraie, elle est secrète. Elle est enfouie en Dieu c’est-à-dire dans notre cœur où Dieu réside.

Et c’est parce que Dieu réside dans notre cœur que nous avons cette capacité toujours renouvelée d’aimer, quel que soit notre âge, quelle que soit notre usure, quelle que soit notre vie passée, quelle que soit notre fonction sociale !

Comme Dieu réside au fond de notre cœur, notre cœur est illimité, sans mesure, toujours neuf, toujours prêt à se donner ! Et il en va de même pour notre vie…

Notre vie est toujours au fond de nous-mêmes dans cette intimité du cœur où réside Dieu, elle est toujours neuve, toujours capable de produire des meilleurs fruits, toujours capable de se retourner, toujours capable d’être belle… Souvenons-nous du Bon Larron qui au dernier moment, dans un acte de confiance et d’amour renverse toute sa vie pour se retrouver au Paradis !

Aujourd’hui, à travers saint Paul, c’est Dieu qui nous lance un appel : votre vie vaut la peine d’être vécue, quel que soit votre passé, quels que soient vos échecs, vos souffrances, vos handicaps de toute sorte ! Votre vie est neuve ! Aujourd’hui il nous faut prendre un nouveau départ pour une vie nouvelle.

« Recherchez les choses d’en haut, là où se situe le Christ »

Le deuxième point qu’il nous faut regarder, c’est justement comment construire cette vie, comment faire à partir d’aujourd’hui une vie neuve, une vie belle…

Saint Paul nous donne la solution en nous proposant tout simplement d’être logiques : « Recherchez les choses d’en haut, là où se situe le Christ », là où est Jésus…

Pour construire notre vie dans la paix, dans l’unité intérieure -et c’est vrai quel que soit le niveau de l’appréhension de notre vie humaine- il faut être logique avec notre pensée. Puisque nous adhérons au Christ, mort sur la croix et ressuscité dans la lumière, alors pour construire notre vie chrétienne, suivons le Christ !

C’est la meilleure manière de construire notre vie en étant dans la paix intérieure : agissons en fonction de notre pensée, agissons en fonction de notre foi, posons les actes qui sont en cohérence avec notre adhésion du cœur et de l’esprit !

Nous savons que si nous marchons derrière le Christ, nous arriverons à la Vie puisqu’Il est la Vie, -Il nous le prouve aujourd’hui !- et qu’Il est venu pour nous la donner.

« Il allait, passait et faisait le bien. »

Nous savons qu’en faisant le bien nous trouverons aussi le Christ puisqu’Il est LE Bien : « Dieu est amour. »

Donc aujourd’hui, jour de Pâques, c’est le moment ou jamais de prendre un nouveau départ dans la vie en direction du Christ, c’est-à-dire en direction de la Vie, en direction du Bien.

L’Église n’est pas rétrécissante, elle n’est pas restreignante, elle n’est pas négative ! Elle nous ouvre au contraire la porte de la Vie, la porte du Bien, elle nous incite à trouver la Vie en faisant le Bien, elle nous incite à vivre pour le Bien et à faire le Bien pour la Vie. Comme le Christ : « Il allait, passait et faisait le bien. »

C’est tout ce qu’on nous demande. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est simple à retenir comme devise : faire le bien, être un homme de bien, être un homme qui pacifie, être une femme qui donne, qui soit juste, qui soit droite…

« Le Christ votre vie… »

Le troisième point, qui est aussi important, c’est encore saint Paul qui nous le donne : Oui le Christ est vraiment votre vie.

Mais comme conséquence cela va très loin parce que nous ne sommes jamais seuls. La preuve nous avons une famille, des amis, des concitoyens, nous avons une fonction, une profession, nous avons des enfants. Donc si le Christ est vraiment ma Vie, Il peut être aussi, à travers moi, la Vie des autres.

C’est pourquoi il y a dans la fête pascale un appel de Dieu qui va nous donner une fonction précise, fondamentale.

Au-delà du linceul que Jean et Pierre découvrent au tombeau, « bien rangé avec les bandelettes du visage bien à part, là où elles étaient à leur place », et qui représente, comme les études des scientifiques l’ont montré à maintes reprises, le visage et le corps du Christ, au-delà de ce linceul qui est en quelque sorte le signe de la Résurrection, ce drap à travers lequel le Christ est passé en laissant Son empreinte comme une photographie, il y a un autre linceul, une autre photo, une autre révélation de Jésus : et c’est notre âme !

Ce ‘linceul’-là est vraiment beaucoup plus prégnant pour nos frères, pour ceux qui nous entourent. Cette photo-là est encore plus convaincante que le linceul de lin pour montrer que le Christ est vraiment ressuscité, pour montrer que la vraie Vie, nous la trouvons effectivement dans l’Evangile.

Soyons des hommes du bien en faisant bien le bien !

Au-delà du linceul, au-delà de ce signe sensible et finalement limité parce que justement il est physique, il y a notre signe à nous, spirituel, incalculable, illimité !

Rendons présent le Christ au monde comme une photographie dans notre âme par notre vie, dans notre vie !

C’est la meilleure manière d’être signe, d’être preuve de la Résurrection du Christ, d’être preuve que le Christ est la Vie, d’être preuve qu’Il nous appelle à la Vie en faisant le Bien…

C’est la grâce que nous nous souhaitons les uns aux autres : prendre force, et courage aujourd’hui dans la cérémonie de Pâques, et particulièrement dans la réception de l’Eucharistie.

Nous sommes appelés à la Vie, nous sommes appelés au Bien, nous sommes appelés à être témoins de la Vie et du Bien pour notre propre bonheur, pour la joie de nos enfants, la joie de nos familles, la joie de tous ceux qui nous entourent et dont nous sommes responsables.

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.