Une audience privée avec le Pape

Le 28 février 2024

Le Pape à la rencontre des Cités.

Le 4 janvier dernier, dans le cadre de la Fraternité missionnaire des Cités, les paroisses de Sarcelles, Bondy, La Courneuve et Trappes étaient représentées par leurs curés et quelques jeunes à une audience privée avec le Pape.

Depuis 3 ans environ, la Fraternité missionnaire des Cités a connu le jour suite à l’intuition du curé de Bondy (93). Il souhaitait qu’une réflexion soit menée sur la spécificité de la pastorale en milieu populaire. Avec l’aide de quelques laïcs, cette Fraternité propose aux prêtres de se réunir pour échanger autour de leur ministère, mais aussi pour aider les prêtres nouvellement en quartiers populaires à en découvrir plus vite la spécificité. C’est aussi l’occasion de témoigner de la vitalité des paroisses de ces quartiers, où les mélanges culturels sont une richesse pour la vie pastorale.

À la suite des émeutes de juin 2023, la Fraternité missionnaire des Cités a témoigné auprès des évêques de France de la beauté et du dynamisme des paroisses des quartiers populaires, face à une présentation médiatique qui soulignait bien souvent que les côtés négatifs de ces villes. Certes la violence était au rendez-vous, mais elle ne peut résumer la vie des cités.

Par l’intermédiaire du Nonce Apostolique et connaissant la sensibilité du Saint Père pour les quartiers populaires, la Fraternité a pu obtenir une audience privée avec le Pape François le 4 janvier 2024.

Une délégation s’est mise en place pour cette rencontre, composée des curés de Bondy (93), la Courneuve (93), Trappes (78) et Sarcelles (95), accompagnés chacun de 3 ou 4 jeunes représentatifs des paroisses. Quelques laïcs œuvrant pour la Fraternité ont largement travaillé à l’organisation de ce séjour et ont fait partie de la délégation, 25 personnes au total.

Avant de rencontrer le Pape, notre pèlerinage de 3 jours a fait découvrir aux jeunes l’Église universelle à travers le Basilique St Pierre où nous avons pu célébrer la messe. Les jeunes des quartiers populaires ont l’habitude de l’universalité de l’Église à travers les différentes cultures et nationalités qui se rassemblent dans la même église pour chaque messe. Cette fois-ci, ils ont fait l’expérience de l’universalité de l’Église par sa source et son rayonnement à partir de Pierre et des autres apôtres. C’est un aspect qui les a marqués et qu’ils ont souligné, avec leurs mots.

Puis est arrivée l’audience avec le Pape François. Après avoir traversé un certain nombre de salons du palais apostolique – ce qui impressionnait largement nos jeunes tellement peu habitués à ce genre d’endroit – nous sommes arrivés jusqu’à la bibliothèque où nous attendait le Saint Père. Sortant un peu du protocole habituel, c’est par des chants de louange que les jeunes se sont présentés à lui. Face à la joie de ses visiteurs, le Pape a préféré ne pas lire le discours qui avait été préparé, de peur de les ennuyer, mais a spontanément enseigner les jeunes sur l’importance de transmettre la parole de Dieu avec joie, le chant et la danse y contribuant. Alors un jeune a pris la parole pour dire au Pape que les périphéries dont il parle si souvent, sont venues jusqu’à lui pour se mettre à son écoute. Voilà quelques mots que le Saint Père a laissés à notre délégation : « Les bergers qui se rendent vers la crèche sont des marginalisés ayant mauvaise réputation. C’est pourtant à eux que l’Évangile du salut est d’abord annoncé. Ils sont pauvres mais ils ont le cœur disponible. Ça c’est aussi votre expérience. Et il n’est pas nécessaire que vous alliez très loin, dans votre service au cœur des cités, pour y découvrir les périphéries existentielles de nos sociétés, qui se trouvent le plus souvent à portée de votre main, dans votre quartier, au coin de la rue, sur le palier d’en face ». La Pape a ensuite insisté sur la charité fraternelle : « La fraternité est le ferment de paix que réclament les banlieues : elle permet à chacun de se sentir accueilli tel qu’il est, là où il en est. Je vous exhorte, à chacune de vos rencontres, à découvrir en vos frères la présence du Seigneur Jésus, et à manifester la présence d’un Dieu compatissant, un Dieu qui veut s’exprimer et agir à travers vos gestes, vos paroles, votre simple présence ».

Après une photo de groupe et la bénédiction du Saint Père, chacun a pu saluer personnellement le successeur de Pierre. Ce quart d’heure d’audience a été pour chacun un très bel encouragement pour être témoins de l’Évangile là où nous vivons. D’ailleurs, à leur retour, les jeunes de Sarcelles ont profité de la messe des jeunes pour transmettre à l’ensemble de la paroisse le message du Pape François, qui n’était pas destiné uniquement à la délégation que nous étions.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.