Témoignage : Les premiers pas d’un jeune prêtre

Ordonné prêtre depuis le 24 juin dernier, Don Hubert de Saint Chamas vient d’être envoyé comme vicaire dans le diocèse de Soissons-Laon et Saint Quentin, sur la paroisse de Château-Thierry et ses environs. Il partage ses premières impressions, les joies et les défis de sa mission au sein d’une paroisse de la Communauté Saint-Martin.

Pouvez-vous nous décrire votre mission ?

Ordonné prêtre depuis le 24 juin dernier, j’ai été envoyé comme vicaire dans le diocèse de Soissons-Laon et Saint Quentin sur la paroisse de Château-Thierry et ses environs. Deux secteurs nous sont confiés à ce jour (paroisse Saint Crépin les Vignes et Notre-Dame des Trois Vallées) pour un total de 50 clochers et 45 000 âmes. C’est donc une mission rurale dont le poumon est la ville de Château-Thierry. Il y a un enjeu d’évangélisation immense dans cette partie du sud de l’Aisne qui est un territoire déchristianisé depuis longtemps. Nous sommes deux prêtres et un diacre en vue du sacerdoce de la communauté Saint-Martin, aidés d’un diacre permanent du diocèse qui nous aide à mieux connaître le terrain et assurer la continuité de la vie paroissiale depuis notre arrivée en septembre dernier.

Quels sont les points forts de ce terreau selon vous ?

Malgré le peu de recul que nous avons, on peut déjà affirmer que le premier point fort de la vie paroissiale est le dynamisme des activités de jeunesses. Plus de 70 enfants au catéchisme, et une centaine de jeunes à l’aumônerie appelée le GAJ (groupe ados-jeunes) de la 6ème à la terminale. Dans ce groupe, on compte aussi une vingtaine d’étudiants et jeunes professionnels principalement de Paris, Reims et Amiens dont les racines sont près de Château-Thierry. La jeunesse de l’assemblée dominicale est aussi notable avec un fort apport des populations d’origines étrangère. Nous récoltons les fruits du travail de nos prédécesseurs qui ont semé pendant longtemps.

Un autre point fort de cette paroisse est la richesse des équipes de bénévoles au service de la paroisse. Les équipes sont bien huilées et agissent dans un esprit de service et d’évangélisation. Elles sont très ouvertes aux nouvelles propositions et aspirent largement à être renouvelées. Nous sommes donc en repérage pour appeler de nouvelles personnes en renfort. J’ai l’impression qu’il y a un fort désir missionnaire chez beaucoup de paroissiens jeunes et moins jeunes. La conscience que le troupeau diminue un peu partout en France renforce ce sentiment d’appartenance et ce désir d’aller vers les périphéries.

J’ajouterai aussi que les liens fraternels entre prêtres dans la zone du Sud de l’Aisne sont une belle richesse. Nous avons la chance de nous rencontrer chaque mercredi pour un temps de travail-partage-prière très fraternel. Nous partirons même en vacances trois jours en janvier avec tous les prêtres du secteur…Une joie de vivre une fraternité sacerdotale aussi forte avec des prêtres hors CSM.

Quels sont les défis d’une telle mission ?

L’unité de la communauté paroissiale est un premier défi important. La diversité d’origine des paroissiens est un atout pour la catholicité de la paroisse, mais qui comporte aussi un défi d’unité. Il n’y a pas de rivalités entre les différents « groupes » mais ils sont encore un peu hermétiques les uns aux autres. A nous de les aider à ouvrir leurs portes entre eux pour ensuite les ouvrir vers l’extérieur.

L’étendue du territoire avec une forte mentalité de clocher est aussi un défi que nous devons apprivoiser. Chacun cherche à défendre son clocher ce qui est compréhensible, mais se heurte parfois à la dure réalité du terrain… Peut-on maintenir une messe de semaine à 30 minutes de route pour 8 personnes ? Comment se faire connaître de la population alors que l’Église a presque disparu du village ? Quels liens avec le monde politique, scolaire et associatif ? Autant de questions que nous nous posons pour définir une bonne stratégie.

La pastorale scolaire est encore un grand défi : nous sommes déjà très présents à Saint Joseph et Sainte Marie-Madeleine, seuls établissements privés de la ville. Peut-être un peu trop aux yeux de certains professeurs. Mais l’attente et l’accueil des élèves nous montrent que nous un avons un terrain à occuper et à évangéliser en profondeur.

Un défi plus global est celui d’une sorte de « renouveau dans la continuité » pour reprendre des mots de Benoît XVI. Cela concerne plusieurs domaines de la paroisse où nous avons des habitudes et des usages parfois différents de nos prédécesseurs. La place du prêtre auprès des jeunes, la liturgie (chant, servants d’autel…), la célébration des obsèques, la préparation aux sacrements… Nous devons veiller à ne pas tout révolutionner tout en apportant aussi la richesse de l’expérience de notre communauté.

Qu’apporte de spécifique le fait d’être de la Communauté Saint-Martin ?

D’abord une grande espérance pour les fidèles qui sont heureux de voir une église jeune. Même si nous sommes conscients que nous sommes une goutte d’eau dans l’Église dont le Seigneur peut se passer aisément, nous ne pouvons pas nier que le regard des fidèles sur nous stimule leur espérance. Ensuite, je pense que nous apportons une visibilité plus grande. Nous avons déjà tous pu mesurer les avantages de la soutane reconnaissable à plusieurs centaines de mètres. Dans la rue, au supermarché, au club de rugby, partout où nous allons, ce signe de notre consécration est en général très bien accueilli sans pré-jugés, surtout par ceux qui sont loin de l’Église. Enfin, je pense que nous apportons aussi une sorte d’expérience ecclésiale communautaire. Malgré la jeunesse de notre communauté locale (un jeune diacre, un jeune prêtre et un nouveau curé prêtre depuis 13 ans), nous avons tous évolué dans des diocèses différents. Il y a donc un regard très universel dans notre manière de voir la pastorale, complété d’une mise en commun des bonnes pratiques glanées çà et là dans nos pérégrinations respectives. Le fait d’être dans une communauté nous fait aussi bénéficier des ressources pastorales et du savoir-faire communautaire, puisque la CSM est présente dans près de 40 diocèses, ce qui est un bagage précieux surtout quand on se lance dans un nouveau ministère.

Quelles sont vos priorités pastorales à ce jour ?

Devant l’étendue du territoire et le peu de visibilité de l’Église, nous avons convenu avec le curé que nous devons agir sans nous précipiter et commencer par bien connaître le terrain qui nous est confié. « Ce qui se fait sans le temps ne résiste pas au temps » comme le dit souvent le pape François. Donc l’une des priorités ad extra est de se faire connaître, de participer aux événements associatifs et culturels, d’aller à la rencontre des commerçants, des jeunes des quartiers… Ad intra, la priorité est de connaître les paroissiens, l’histoire de la paroisse, l’environnement ecclésial où nous vivons. Nous sommes conscients que nous arrivons dans une Église où il y a eu une vie avant nous, et où il y en aura une autre après nous. Nous savons aussi les attentes des paroissiens par rapport à l’arrivée de jeunes prêtres et diacres. Cela nous stimule. Et c’est assez frustrant de devoir se freiner au début, surtout quand tout est nouveau après tant d’années au séminaire… Mais la sagesse des frères aînés nous rassure et calme les ardeurs des plus jeunes frères. C’est d’ailleurs l’une des grandes richesses de notre vie commune.

Justement, la vie commune est-elle un soutien ou un défi de plus ?

Dans le ministère et la vie de prière, c’est indéniable que c’est un atout précieux. Cela donne une force de frappe plus grande dans l’action pastorale. Et c’est un stimulant pour notre sanctification, car en nous supportant sans nous choisir, et en priant chaque jour ensemble nous nous soutenons sur ce long chemin vers le ciel. Se savoir soutenu par la prière des frères peut-être très réconfortant quand les croix du ministère semblent trop lourdes. La conscience d’avoir reçu un héritage commun rend la vie quotidienne plus légère. Que cela soit l’ordre hiérarchique, la liturgie, la répartition des services, le sens de l’Église… Tous ces points communs facilitent la vie en communauté et la mise en place d’une vraie fraternité.

Pour terminer, auriez-vous une souffrance et une joie de votre jeune ministère à nous partager ?

La souffrance est celle que vive la plupart des prêtres. C’est une frustration liée au fait d’avoir reçu un trésor pendant les années de séminaire que l’on veut transmettre aux fidèles, mais qu’en réalité, on ne distille que goutte-à-goutte sans aller bien loin. Cette transmission est rendue très difficile par le manque de désir et les faibles attentes de beaucoup de nos contemporains, surtout dans la préparation aux sacrements (mariage et baptêmes notamment). Ceux-ci attendent plus une prestation de la part des prêtres plutôt qu’une aide dans leur cheminement de vie chrétienne. Et en même temps le bon Dieu nous les envoie pour en prendre soin… Cette transmission de la foi est aussi plus rarement empêchée par la méfiance qu’il peut y avoir par rapport à l’Église, et surtout, disons-le, par le manque de sainteté et de cohérence des prêtres que nous sommes.

Les joies sont très nombreuses et liées aux nouveautés du ministère, il me semble. S’unir au Christ par la sainte Messe, prêcher chaque jour la bonne nouvelle du Seigneur, être intermédiaire privilégié de la vie divine dans les âmes… Il n’y a pas de mots pour témoigner de ces grâces invisibles. Et c’est peut-être mieux comme cela d’ailleurs… Ce qui est sûr, c’est que, comme prêtres, nous sommes témoins tous les jours de l’action de Dieu dans les âmes. Souvent, je me dis quand j’entends quelqu’un se dire athée : si seulement tu savais ce que Dieu peut faire dans ta vie… S’il faut retenir une joie particulière, sans hésiter, je dirai que c’est la confession qui en est la source : voir une personne âgée, ou dans la force de l’âge, ou jeune adulte, se jeter dans les bras de la miséricorde de Dieu en regrettant des péchés, commis parfois il y a plusieurs décennies, et tout cela avec une humilité indicible, c’est une expérience sublime. Je disais en rigolant d’un prêtre formateur que cela vaut bien les 7 années de se former sur les bancs de l’école du séminaire… Mais en fait, je crois aujourd’hui que cela vaut bien plus !

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.