Lectio divina – 1er Dimanche de l’Avent

Is.63, 16-64, 7 1Cor.1, 3-9 Mc.13, 33-37

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Nous nous retrouvons pour cette ouverture de l’Année liturgique du cycle B avec, peu ou prou, la même Collecte -si ce n’est dans les termes du moins dans les idées- que celle du Christ-Roi, dernier dimanche de l’Année liturgique du cycle A : l’héritage du Royaume de Dieu que le Père donne à Ses enfants.

En route pour le Royaume !

Rien de plus normal : l’Église, pour stimuler notre sanctification qui recommence avec cette nouvelle Année liturgique, nous fait méditer sur notre fin, cette fin avec laquelle nous avons conclu, dimanche dernier, l’Année liturgique précédente. Cette fin est toujours la même : c’est l’héritage que Dieu le Père donne à Ses enfants.

Aussi le premier dimanche de l’Avent est-il fort semblable à celui du Christ-Roi. Nous avons même les moyens qui nous sont indiqués -dans des termes aussi similaires- pour hériter de ce Royaume que le Père a préparé pour Ses enfants, que Jésus appelait dimanche dernier : « les bénis de mon Père ».

Que faire ? Il faut aller avec toute notre volonté. Où cela ? Sur le chemin de la justice. Dans quelle direction ? A la rencontre du Seigneur !

Recommandations des plus classiques que nous retrouvons à plusieurs reprises dans l’Écriture, particulièrement avec le thème du chemin qui est un des concepts importants de la relation spirituelle de Dieu avec l’homme. Dieu éduque l’homme à cheminer, pas tant géographiquement qu’intérieurement, c’est-à-dire à s’approcher de Lui. Dieu se servira de l’Histoire du Salut et en particulier de cette période extrêmement riche et forte pour le peuple hébreu qu’est l’Exode, pour nous faire comprendre que l’homme, le peuple élu, l’Église, est en chemin, en pèlerinage, mais ni n’importe comment ni surtout n’importe où : vers Lui !

Il faut marcher sur le chemin que Dieu Lui-même indique.

La première Lecture nous rappelle qu’effectivement, parce que l’homme est si petit et Dieu si grand, il y a de grandes chances que l’homme se perde dans sa recherche de Dieu. D’où, durant l’Exode, la nuée qui indiquait la route au peuple hébreu…

Il faut marcher sur le chemin que Dieu Lui-même indique. Ce sera la raison des dix Commandements que Dieu donnera à Moïse comme garde-fou, guide, accompagnement spirituel pour que le peuple ne se perde pas.

D’où la précision de la première Lecture nous disant que ceux qui sont hors du chemin se perdent, mais qu’au contraire ceux qui sont sur le chemin du Seigneur vont Le trouver. Cette réflexion est extrêmement importante en ce début d’année où nous nous acheminons vers le Seigneur.

Nous devons nous poser la question : par quel chemin rejoindre Jésus ?

Nous qui sommes dans le monde, dans une vie quotidienne souvent difficultueuse avec les soucis propres à notre état de créature : où trouver le chemin ?

D’ailleurs, beaucoup d’hommes, beaucoup d’esprits les plus élevés ont recherché bien avant nous et rechercheront bien après nous ce chemin dont parle l’Écriture qui n’est plus indiqué -depuis Jésus-Christ- par la nuée. Et pour cause : parce qu’il y a justement Jésus-Christ ! Souvenons-nous de saint Augustin qui cherchait Dieu dans la philosophie et qui finalement n’a eu son cœur en repos que lorsqu’il trouva le véritable chemin : le chemin d’intériorité l’amenant jusqu’au centre de son âme.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

« Je suis le chemin, la vérité et la vie ! »

Effectivement, et c’est la grande révélation de Jésus-Christ, il ne s’agit pas pour l’homme d’aller vers le Seigneur comme l’on va vers quelqu’un, ou vers un lieu qui reste extérieur à sa personne. Jésus nous révèle dans l’Évangile qu’Il est Lui-même le chemin et qu’il ne s’agit donc pas seulement d’aller sur le chemin de la justice vers Lui, comme on prend la voiture pour aller à tel endroit…

Il s’agit d’aller en Lui, Lui qui est le Juste, Lui qui est l’Évangile c’est-à-dire le chemin de la justice de Dieu. Il s’agit d’être en Lui. Lorsque nous sommes sur le chemin, nous sommes en Jésus-Christ ; lorsque nous marchons sur le chemin de la justice à la rencontre du Seigneur cela veut dire que nous marchons vers Jésus-Christ qui est en nous ; nous sommes en Lui, nous nous approchons de Lui qui est en nous.

C’est la caractéristique de notre cheminement chrétien. Nous nous souvenons de ce si bel épisode des disciples d’Emmaüs où ces compagnons marchent avec Jésus qui, dans Son humanité, nous montre la route pour aller vers le Père : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Voici comment il faut vivre pour être enfant de Dieu.

Et Jésus va se manifester aux disciples d’Emmaüs d’une manière mystérieuse, pas seulement comme un compagnon physique, mais comme quelqu’un qui est au dedans d’eux à travers Sa Parole et Son Eucharistie, et qui brûle le cœur c’est à dire qui éclaire, qui illumine, qui transforme…

Jésus est là pour nous faire tenir jusqu’au bout !

C’est Jésus qui, non seulement nous a montré le chemin, mais avec Sa divinité nous édifie de l’intérieur pour monter vers le Père, comme construction du Père dont Il est la pierre d’angle. Il nous édifie pour tenir comme cette construction que le Père désire, ce temple spirituel fait de pierres vivantes qui forment l’Église.

C’est le thème de la lecture de saint Paul. Jésus est là pour nous faire tenir jusqu’au bout, non pas comme l’entraîneur fait tenir le sportif jusqu’au bout de sa compétition grâce à des exercices particulièrement durs… Non, Jésus dans Sa divinité, par Sa divinité est à l’intérieur de moi pour m’édifier. Il m’édifiera par Sa Parole comme les disciples d’Emmaüs, Il m’édifiera par Son corps qui est justement là pour construire, dira saint Paul, le Corps mystique, « son corps qui est l’Église. »

Dans cette vision absolument nouvelle par rapport à l’Exode, où Dieu n’était présent dans Son peuple que par le signe, (ce signe était l’Arche d’Alliance et les Tables de la Loi), Dieu est présent pour nous réellement, véritablement. Autant qu’Il est présent dans Son mystère eucharistique, le Fils est présent en nous pour nous édifier et nous accompagner, nous faire rejoindre le Père dans une forme particulière qui transforme, qui renouvelle, qui, peut-on dire, ressuscite la forme originelle de l’homme : l’enfant de Dieu.

Être et être en communion !

C’est important de réfléchir sur ce thème du chemin que notre Collecte nous fait prier : « Allez avec courage sur le chemin de la justice à la rencontre du Seigneur. » Cela aide à nous rendre compte que notre vie chrétienne (que nous recommençons aujourd’hui pour un nouveau cycle de douze mois), est avant tout une vie de communion ! Ce n’est pas une vie de pratique au sens où Jésus fustigera la pratique des pharisiens. Il ne s’agit pas tant de faire que d’être et d’être en communion, d’être uni avec Celui qui est le centre de notre être, qui est le révélateur de notre être, qui est l’icône, le prototype de notre être d’enfant de Dieu. Et Celui-ci est le Verbe : le Fils unique par nature et le Fils aîné par grâce !

Nous sommes en communion ici-bas par la grâce, par la foi, comme nous serons en communion dans le Royaume par l’état, par la vision. Pour le moment nous ne Le voyons qu’à travers le miroir de la foi alors qu’au Ciel nous Le verrons face à face. Pour le moment nous ne sommes en communion que par le jeu de la grâce, alors qu’au ciel nous serons en état de communion.

Remarquons, dans la Lecture, comment saint Paul utilise à trois reprises le mot de grâce. La grâce est véritablement un autre nous-mêmes, un autre être intérieur substantiel reçu par le Baptême qui est la configuration à Jésus, renouvelé par le sacrement de Réconciliation et reconstruit, édifié, incorporé par le sacrement de l’Eucharistie. Cette grâce, saint Paul le dit, se manifeste particulièrement par la Parole du Verbe qui nous révèle la connaissance du Père.

« Avec courage ! »

Donc la vie chrétienne, telle que nous l’entamons aujourd’hui avec l’Église universelle, c’est la vie de communion et cela donne tout le relief à l’expression utilisée dans la Collecte : « avec courage. »

Lorsque nous parlons de courage il ne s’agit pas tant de ce courage physique, de la force ; il s’agit de faire référence au mot qui est la racine du courage : le cœur. Puisque nous sommes en communion nous devons vivre avec notre cœur.

Et nous faisons encore référence à saint Paul qui compare les chrétiens avec les hommes du monde qui vivent commandés « par leur ventre » c’est à dire par leur chair au sens paulinien du mot : la passion quelle qu’elle soit, le pouvoir, le savoir, l’avoir… Alors que l’homme nouveau doit être commandé par ce qui est son centre : le cœur. Donc notre vie chrétienne doit être vécue avec le cœur. Nous sommes bien loin de la « pratique », de l’habitude, de la routine, du formalisme…

Nous devons vivre avec le cœur, ce cœur qui va être habité, ne serait-ce que déjà par notre Eucharistie de ce dimanche et qui va donc être transformé c’est-à-dire qui va reprendre sa forme originelle d’enfant de Dieu.

Et parce qu’il aura été transformé il sera orienté. C’est le thème de ce premier dimanche de l’Avent et de son chant grégorien : « Vers Toi Seigneur j’élève mon âme ».

Le cœur est transformé parce qu’il est habité et, parce qu’il est transformé, il est orienté vers son Bien premier nécessaire, naturel, qui est son Père. Mais parce qu’il est transformé et orienté, il va être aussi transformant et orientant.

« Vers Toi Seigneur j’élève mon âme. »

Voilà comment nous devons vivre cette Année liturgique : en recherchant le Christ au centre de notre âme, en allant à la rencontre de Jésus qui est en nous, sur le chemin qui est Jésus Lui-même : « Je suis la voie, la vérité et la vie. » A la manière des disciples d’Emmaüs qui quittent Jérusalem pour retrouver le Christ dans la fraction du pain, aidés par la Parole…

Voilà la vocation de notre vie. Car la vie n’est rien d’autre que cet appel que Dieu nous lance, ce temps que Dieu nous donne pour refaire le chemin du fils prodigue et revenir dans l’héritage et la maison paternelle.

La vie a deux dimensions. Elle a la dimension du temps lorsqu’elle est seule, ce temps qui est le cercle de l’éternel recommencement : tous les jours se ressemblent, nous revenons sur une nouvelle année, nous entrons dans un nouvel hiver et puis il y aura un autre printemps, c’est le quarantième, le cinquantième ou le soixante-dixième printemps dans lequel nous entrerons ! « Rien de nouveau sous le soleil » dit l’Ecclésiaste.

Et puis il y a la modalité de vivre cette vie, le mode avec lequel nous allons aborder le temps, avec lequel nous allons absorber le temps, avec lequel nous allons nous mettre dans le temps. Cette modalité c’est le Christ qui nous donne deux directions.

Il nous donne la direction verticale d’abord vers le Père ; puis Il nous donne la direction horizontale vers les frères. Ainsi la vie, qui en elle-même est tout à fait routinière et banale, parce qu’elle est dynamisée par la Croix, cette vie permet chaque jour de nous rapprocher du Père et de nos frères, c’est-à-dire de vivre notre vocation d’enfant de Dieu et de frère des hommes.

« La création tout entière gémit dans les douleurs de l’enfantement »

La Croix est au centre de notre vie car le Mystère pascal du Christ est au centre de l’Histoire puisqu’il en est la lumière. Jésus sur la Croix éclaire tout le passé depuis la Création. Depuis la Création le monde converge vers la mort et la Résurrection de Jésus.

Et Jésus sur la Croix est le centre de l’Histoire aussi parce qu’Il en est le sens : tout part de cette mort et de cette Résurrection pour orienter le monde. Saint Paul nous dit que « la création tout entière gémit dans les douleurs de l’enfantement », pour s’orienter dans sa relation vers le Père et Son Royaume que nous attendons et que nous célébrons.

Dans cette marche vers le Christ au centre de notre âme, dans ce pèlerinage intérieur que saint Augustin a si bien décrit dans ses confessions et que tant de saints ont vécu avant nous, dans cette plongée en apnée à l’intérieur de nous-mêmes pour y découvrir le mystère de la Trinité à travers le mystère du Fils dans la tendresse de l’Esprit, il nous faut bien entendu, et Jésus nous le rappelle, veiller et prier.

Prier c’est être uni à Dieu : la prière n’est autre que la présence à Dieu.

Et il nous faut veiller pour que cette union à Dieu dans la prière, dans le cœur à cœur, soit concrétisée dans la relation à nos frères. Souvenons-nous de ce que dit Jean : « Celui qui dit aimer Dieu et n’aime pas son frère est un menteur. »

Veiller et prier, non pas dans la crainte parce que nous sommes des fils et que « l’amour filial bannit la crainte » ; veiller et prier dans cette attention permanente à être avec Lui, en Lui et par Lui pour le Père !

Je vous souhaite une bonne année liturgique pleine de grâce, de paix et de joie !

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.