Le coutumier

La vie commune et fraternelle, la relation à la Création, la pratique de la synodalité, mais aussi la gestion des espaces et des temps de dialogue, l’art de la table et de la conversation ou encore l’usage des moyens de communication sociale… Autant de sujets abordés dans le nouveau Coutumier de la Communauté Saint-Martin. A usage des communautés locales, ce document normatif permet, tout en laissant une grande place à la souplesse, « une forme d’institutionnalisation et de médiation dans le pouvoir. »

Le précédent Coutumier remontait à 2012. Depuis, la Communauté Saint-Martin a connu une phase de croissance qui a nécessité une révision de ce document « afin qu’il soit un outil au service du déploiement de la communauté en vue de la mission », explique don Jacques. « On veut répondre à une opposition souvent factice, ou trop schématique, entre vie commune et ministère. La vie commune et fraternelle doit s’incarner dans le ministère comme elle s’incarne dans la communauté de toit et de table et, bien sûr, dans la vie liturgique et la prière en commun où elle puise sa force. » Ainsi la vie commune et fraternelle n’est pas présentée dans le Coutumier au même niveau et en vis-à-vis du ministère. « Elle préside à l’organisation des communautés locales et à la vie des frères dans ses dimensions spirituelles, pastorales et matérielles. Pour le ministère, nous visons une solidarité pastorale qui soit souple, épouse le terrain, les structures locales, les charismes de chacun. »

On veut répondre à une opposition souvent trop schématique, entre vie commune et ministère. La vie commune et fraternelle doit s’incarner dans le ministère comme elle s’incarne dans la communauté

La vie commune et fraternelle des prêtres et diacres fait l’objet d’un document à part encore en chantier, une sorte de Charte qui pourrait être, à terme, la base d’une mise par écrit de la spiritualité de la communauté et qui chapeauterait l’ensemble des textes normatifs canoniques, avec les Statuts et le Code d’application des Statuts : l’actuel Coutumier, un Directoire du gouvernement, encore en phase de réflexion, la Charte de formation (retravaillée ces derniers temps suivant les indications de Rome et en lien avec les séminaires français et intégrant les Statuts de la Maison de formation, le Règlement intérieur et le Projet de formation), un Directoire de la formation permanente et le Directoire économique, également en cours de révision.

La croissance de la Communauté Saint-Martin depuis 2012 a suscité le besoin de mettre à jour le Coutumier et d’insister sur certaines choses : par exemple, les espaces et les temps de dialogue ; l’art de la table et de la conversation ; l’usage prudent et sobre des moyens de communication sociale. « Nous avons aussi été sensibilisés ces dernières années à d’autres sujets comme la relation juste à la création, ou une pratique plus systématique de la synodalité. Il y a aussi des choses qui, simplement, n’étaient pas écrites dans le précédent Coutumier, mais qui méritaient de l’être, comme le lien spirituel que nous voulons entretenir avec les consacrés, l’esprit de silence et de pénitence particulièrement dans les temps dédiés, etc. »

Pour don Jacques, « écrire les choses permet de clarifier et de partager. » L’ensemble des membres de la communauté a travaillé à cette nouvelle version du Coutumier pendant plus de deux ans. Support de réflexion pour les futurs membres qui se préparent à demander leur entrée dans la communauté, le Coutumier servira par ailleurs à faire connaître la Communauté Saint-Martin aux évêques qui envisagent de l’appeler. Il servira aussi aux communautés locales pour relire leur vie de temps en temps.

« Avoir un texte normatif permet une forme de dépersonnalisation et de médiation, ou de triangulation, dans le pouvoir, rappelle don Jacques. L’institutionnalisation est une étape classique dans la vie des communautés, nécessaire particulièrement dans les périodes de croissance numérique, ajoute-t-il, soulignant qu’elle doit laisser une grande place à la souplesse pour ne pas devenir inhumaine. Il y a des équilibres à trouver. »

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.