Lectio divina – 3ème Dimanche de Pâques

Ac.2, 42-47 // 1Pi.1, 3-9 // Jn.20, 19-31

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Le Temps pascal, dans lequel nous sommes plongés depuis 15 jours, est un temps qui nous mène d’un évènement c’est-à-dire la Pâque, la Résurrection de Jésus, à un autre évènement tout aussi important qui est celui de la naissance de l’Église à la Pentecôte.  

De Pâques à la Pentecôte

Nous aurons remarqué que durant ces dimanches du Temps pascal sont mélangés les apparitions de Jésus dans l’Évangile, (en ce dimanche l’apparition aux disciples d’Emmaüs, l’apparition à saint Pierre, -ça y est : Il est vraiment ressuscité parce qu’Il est apparu à Simon Pierre, le Prince des apôtres !) avec, dans les Actes des Apôtres, effectivement, les discours de Pierre à l’occasion de la constitution de l’Église, et en particulier aujourd’hui le discours de Pierre à la Pentecôte.

Et sur cette route qui nous mène de Pâques à la Pentecôte, sur cette route qui est à la fois déjà la Pentecôte et qui est encore Pâques, il ne faudrait pas que nous arrive la même mésaventure qu’aux disciples d’Emmaüs, c’est à dire que le Christ s’approchât de nous sans que nous puissions Le reconnaître !

Alors, essayons de voir ce qu’est ce Temps pascal.

Le Carême, école de renoncement

Le Temps pascal est la suite logique du Carême. Et c’est de ce point-là qu’il faut partir pour bien le vivre.

On a coutume de dire que le Carême est un temps ascétique c’estàdire de purification et que le Temps pascal est un temps mystique c’estàdire un temps d’union. C’est tout à fait exact, mais il faut encore comprendre ce que nous mettons sous le terme d’ascétique ou d’ascèse.

Le Carême est un temps d’ascèse qui nous est donné pour détruire en nous tout ce qui empêche notre présence à Dieu, notre union à Dieu, notreêtre-avec Dieu. Le Carême (qui est dans le langage biblique le centre de…) est une école de renoncement pour le cœur de la personne, la source de ses actes, de ses pensées, de ses paroles). Le Carême, c’est une école de renoncement pour le cœur aux mille petits riens de notre vie quotidienne qui limitent, voire qui bloquent notre union à Dieu.

Nous sommes très loin des caricatures que nous faisons ou que notre prochain -se moquant de nous- fait du Carême : le maigre du vendredi (qui est de rigueur), le jeûne…

Comprenons bien que tout cela ne sont que des signes, plus que des symboles, des signes qui appellent à une réalité profonde, intérieure, cordiale c’està-dire qui se situe dans le cœur, dans le centre de notre personne. Je peux très bien m’abstenir de viande le vendredi de Carême et vivre comme un « salaud » pour reprendre le mot de Jean-Paul Sartre !

Le Temps Pascal est la suite logique du Carême

Donc le Carême c’est une école de renoncement pour le cœur de manière à détruire, à déraciner les mille petits riens. Sachant que les miens ne sont pas les vôtres, les miens d’aujourd’hui ne sont pas les miens de l’an dernier, ne sont pas ceux que j’aurai l’an prochain ! Ce sont mes faiblesses, mes tics, mes vices, mes passions, mes handicaps qui limitent

Attention, il y a des handicaps qui ne limitent pas l’union à Dieu ; mais il y a des handicaps, invisibles la plupart du temps, intérieurs, vicieux, qui se cachent ! Ceux-là handicapent et limitent mon union à Dieu. Et c’est pour cela que le Carême est une école de renoncement, pour éradiquer de ma vie, petit à petit, ces limites de mon union à Dieu.

Donc le Temps pascal est, dans la suite logique, le temps que l’Église me donne pour vivre, pour jouir de mon union à Dieu obtenue par cette école de renoncement quadragésimal.

Bien entendu il ne faut pas systématiser à outrance.

Déjà pendant le Carême mes renoncements sont remplis automatiquement de la Vie divine : car dès que je fais un abîme en moi, il y a la vraie Vie qui vient s’y engouffrer ; je ne reste pas suspendu dans le néant !

Et de même, pendant le Temps pascal, ma vie d’union à Dieu n’est possible que si je persiste dans cet esprit de renoncement à mes mille petits riens. Si je reprends tout de suite mes mauvaises habitudes, c’est sûr que je ne pourrai pas vivre pratiquement l’union à Dieu !

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne sur Twitter : @mgrjmlegall

La Grâce nous soutient dans l’effort et nous offre le repos 

Mais cette activité spirituelle, tant du Carême que du Temps pascal, si elle sort de notrecœur parce que c’est une activité personnelle, (sur laquelle l’Église nous éclaire en nous donnant des guides; je parlais de la viande tout à l’heure, mais cela peut être le tabac, l’alcool, l’argent et les dépenses… ), libre (c’est nous qui la choisissons en fonction de la lumière de l’Église), donc si c’est une activité spirituelle qui part du cœur, et donc qui n’est pas un rite formel idiot, c’est quand même le fruit de la grâce. Nous le savons : nous ne faisons rien en dehors de la volonté de Dieu et plus particulièrement nous ne pouvons pas faire de bien sans y être mû par la grâce !

C’est cette grâce qui va colorer notre activité spirituelle quadragésimale ou pascale.

La grâce de Dieu a coloré notre Carême en nous faisant prendre conscience de notre état de pécheur, de serviteur inutile. D’où les évangiles que nous avons entendus : la Samaritaine, l’aveugle-né, etc

Alors qu’au Temps pascal la grâce de Dieu va colorer notre activité spirituelle en nous faisant prendre conscience de notre état d’enfant ou d’époux, ces deux images utilisées dans l’Écriture pour décrire les relations de l’âme avec son Créateur !

Ce qui fait que nous avons été dans le Carême dans un état de combat, d’effort, de lutte, d’activité, face au péché, cet état de pécheur qui nous brise. Au contraire pendant le Temps pascal, nous sommes dans un état de repos, de confiance, d’amour qui est l’état propre de l’enfant qui se sait près de son père, ou du mari ou de l’épouse qui se sait près du conjoint.

Prier c’est aimer, c’est être face à son amour

Donc ce sont des colorations variées pour une activité spirituelle à la fois identique et différente elle aussi. Mais cela nous montre que le Carême et le Temps pascal ne font qu’un,tout comme le mystère de la mort et de la Résurrection de Jésus.

Enlevez un des éléments, tout s’effondre ! Enlevez la mort du Christ, la résurrection ne veut plus rien dire. Enlevez la Résurrection de Jésus, notre foi est vaine. De même, enlevez votre désir et votre finalité du Temps pascal, le Carême devient idiot et masochiste, sans signification.

Cela explique le reproche de notre prochain non pratiquant face à nos carêmes idiots qui ne nous transforment pas ! On est là à se confesser de ne pas avoir fait maigre le vendredi,mais par ailleurs on continue à mentir, à dire du mal, à être rancunier…

Et dans l’autre sens, notre Temps pascal, notre temps d’union à Dieu ne peut pas exister s’il n’y a pas eu avant l’éradication de ces mille petits riens qui font que nous n’avons pas envie de prier, que nous arrivons à ne plus savoir prier, alors qu’en fait prier c’est aimer, c’est être devant Son Amour !… Il n’y a pas besoin de sortir de Polytechnique pour savoir prier. Mais nous sommes quelquefois tellement étrangers à la prière que l’on arrive à dire : je ne sais plus prier ! Alors que nous savons encore aimer quand même !

Le Temps Pascal ou le Temps de l’Eglise 

Ceci explique que notre Temps pascal, qui fait un bloc avec le Carême, soit aussi long que lui : une octave d’octaves, 7 semaines, 49 jours jusqu’à la Pentecôte !

Le Temps pascal c’est donc le pendant du Carême et nous avons exactement le même nombre de jours, si nous enlevons l’Octave pascale.

LOctave de Pâques est la semaine qui suit Pâques et durant laquelle on célèbre chaque jour exactement la même messe de Pâques. Cette octave de Pâques, cette rumination de la fête de Pâques, est centrée très précisément sur l’acte historique de la Résurrection d’où la répétition de la même liturgie. Comme pour un examen, j’apprends par cœur pour être dans le Cœur, pour avoir dans le cœur cet acte de la Résurrection du Christ.

Maintenant, après cette Octave, il nous reste 6 semaines, 40 jours, 40 jours qui font le pendant du Carême exactement, le Temps pascal étant le côté positif qui vient s’emboîter dans le côté négatif du Carême.

Et durant ces 6 semaines la Liturgie n’est plus orientée sur la mémoire de l’acte historique de la Résurrection. Pendant ces 6 semaines c’est déjà le temps de l’Églised’où la lecture des Actes des apôtres-, c’est l’Église en formation qui va naître officiellement le jour de la Pentecôte.

Vous les femmes qui portez, vous savez bien que votre enfant naît à l’état civil au bout de 9 mois, mais qu’il est déjà en votre sein et qu’il existe bel et bien, qu’il est déjà une personne, que c’est déjà votre enfant ! Pour l’Église c’est identique : l’Église, elle est déjà ! La Pentecôte,ce n’est que le jour de la naissance officielle, c’est la déclaration officielle à l’état civil de notre Mère l’Église !

L’Eglise c’est le mystère de Jésus diffusé et communiqué 

Ce temps des 6 semaines c’est déjà le temps de l’Église. Et l’Église qu’est-ce que c’est ?C’est ce qui diffuse et communique le mystère de Jésus. Et encore mieux, parce que cela a un petit relent prosélyte, comme si nous étions propriétaires du mystère du Christ ! Non, c’est encore plus humble que cela : l’Église c’est le mystère diffusé et communiqué de Jésus. Voilà, ce que sont ces 6 semaines.

Donc nous sommes dans la force pascale, mais nous sommes déjà tout orientés, et comme en gestation de l’Église Et comme l’Église c’est nous, nous sommes en gestation de notre propre mystère !

Ainsi ce temps de 6 semaines nous est donné par Jésus pour que chacun puisse participer, œuvrer à cette naissance de l’Église qui est notre propre naissance : toute l’Église est en mon âme et je suis une parcelle de l’Église, voilà ce que chacun de nous peut dire.

Donc c’est un temps que Jésus nous donne pour que chacun puisse œuvrer à la naissance de l’Église qui, encore une fois, n’est pas seulement la déclaration de saint Pierre à la Pentecôte, Église à laquelle nous serions étrangers parce que nous ne sommes pas saint Pierre et parce que nous vivons 2000 ans plus tard ! Nous participons à la naissance de l’Église comme par notre foi et notre espérance et notre charité nous avons participé à la naissance de Jésus, L‘ayant attendu à Noël, plus de 2000 ans après.

Jésus nous donne ce temps pour que nous entrions dans cette naissance, pour que noussoyons partie prenante comme les Apôtres, comme Marie, « cum Maria matre Jesu », à la naissance de l’Église.

Puisque l’Église c’est Jésus communiqué et diffusé, c’est dire que Jésus me donne ce temps pour qu’Il ressuscite en moi, pour qu’Il continue Sa vie en moi, pour que ma vie soit la diffusion et la communication de Sa vie, pour que Son Cœur puisse battre à travers mon cœur

L’Eglise est le mystère historique de Jésus prolongé à travers nous 

Voilà le mystère de l’Église ! Ce n’est rien d’autre que cela le mystère de l’Église. Ce n’est pas d’aller évangéliser, à coup de sabre il y a 1000 ans, ou à coup de commissions et de micros maintenant ou à coup de dollars

L‘Église, c’est communiquer et diffuser ce qu’est le Christ, ce qu’Il a vécu et ce qu’Il veut continuer à vivre. Tout simplement : c’est Son mystère historique prolongé à travers chacun de nous.

L‘Église c’est la merveille du mystère de Dieu, c’est le chef d’œuvre divin ! Car si Jésus aime Son Père, si la vie de Jésus c’est d’aimer Son Père, Il n’aime pas Son Père uniquement dans Sa vie historique qui est terminée, bouclée. Il brûle d’aimer Son Père à travers les millions et les millions de cœurs que sont les cœurs des hommes jusqu’à la fin des temps ! Voilà le mystère de l’Église.

L’Église c’est le Christ total, l’Église c’est le Christ uni à tous les baptisés. Il n’est pas tout Lui sans nous. Jésus n’est pas tout Lui sans nous ! Nous rendonsnous compte jusqu’où va l’Amour de Dieu, l’Humilité de Dieu ?!

Jésus n’est pas tout lui sans nous !

D’où cette nécessité de nous préparer pour vivre ce mystère de Pentecôte, pour en être acteur.

Parce que, pour que cela soit vérifié, il faut qu’effectivement ma vie soit la vie de Jésus.Donc pendant le Carême je me suis offert pour que pendant le Temps pascal ma vie soit la Sienne ; je me suis sorti de moi-même, je me suis effacé, je me suis gommé de moi-même pour y mettre à la place l’Homme nouveau c’estàdire le Christ, le premier des ressuscités, la première des créatures.

Alors et pour terminer, remarquons que l’union à Dieu quest ce Temps pascal, le temps de l’union à Dieu n’est pas une extase béate où nous resterions en face de Jésus sans rien faire ! Parce qu’à ce moment-là nous resterions étrangers, face à Face, mais sans être unis à Lui, sans communier à Lui, en étant autre que Lui… C’est comme si dans un couple les conjoints se contentaient de se regarder l’un l’autre : cela ne durerait pas longtemps !

Non, l’union à Dieu, c’est une action, c’est un agir. L’union à Dieu pour nous chrétiens est une union quasi-hypostatique comme Jésus avec le Verbe. Elle a commencé par l’ensemencement de l’Esprit Saint dans notre âme au Baptême et elle grandit au fur et à mesure, elle prend forme à chaque fois que nous mettons à la disposition du Christ notre corps, notre cœur et notre esprit.

Voilà, nous avons encore quelques semaines pour méditer sur ce Temps pascal, et la grâce que je nous souhaite, c’est que nous mettions en œuvre cette gestation de l’Église pour bien fêter la Pentecôte.

SAINT ET JOYEUX TEMPS PASCAL A VOUS TOUS CHERS AMIS !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

Retrouvez la lectio divina quotidienne (#twittomelie, #TrekCiel) sur tweet : @mgrjmlegall

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

Articles similaires

À la Pentecôte, l’Esprit-Saint fait naître l’Église, non comme une structure visible, mais comme une réalité vivante et divine. En nous configurant au Christ, Il fait de nous des enfants...
Entre l'Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités à raviver notre foi : découvrir la Présence de Dieu en nous, réelle et aimante, non comme un juge mais comme un...
L'Ascension du Christ manifeste notre propre appel à rejoindre le Père. Il est monté le premier pour nous préparer une place : notre espérance est en Lui....
« Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie » disait Ste Thérèse. L’Ascension nous montre notre vocation : suivre le Christ dans la Gloire du Père. Débarrassés de nos...

Appareil utilisé : détection en cours... (modifier)

Cela peut concerner un bug visuel, une erreur de contenu, une faute d'orthographe, un lien cassé, etc. Inutile de préciser l’adresse de la page, elle est automatiquement envoyée avec votre message.

Rechercher

Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

Avatar

Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.