Lectio divina – 2ème Dimanche de Pâques

Ac.2, 42-47 // 1Pi.1, 3-9 // Jn.20, 19-31

Ez 37, 12-14 // Rm 8, 8-11 // Jn 11, 1-45

Avec Simon de Cyrène, la Liturgie des Rameaux, nous invitait à laisser Jésus placer Sa croix au cœur de nos souffrances pour les rendre rédemptrices. Avec Pierre nous avons réappris, le Jeudi Saint, à faire mémoire de la charité eucharistique et du service fraternel pour communier au flux d’Amour qui traverse toute la vie du Christ pour exploser à la Croix. Avec Barabbas, nous avons accepté l’admirable échange qui nous a libérés le Vendredi Saint et nous a permis de dire non à la tentation de faire mourir encore Dieu par notre amour propre.

Marie l’absente…

Regardons, durant le Temps pascal, Marie qui n’est pas là… Marie, absente, comme elle le fut déjà de la Liturgie de Pâques ! L’Immaculée, Reine du silence depuis le Samedi Saint, dont l’absence peut sembler d’autant plus cruelle que les maculés sont là, eux : Madeleine la pécheresse, Pierre le renieur et les dix autres lâches…

Marie, absente, pour nous rappeler que seul l’œil de la foi peut saisir l’œuvre de l’Esprit dont la puissance ressuscite Jésus qu’Il incarna trente-trois ans plus tôt dans son sein virginal. Marie, l’absente, pour mieux souligner que le véritable lieu où contempler la Résurrection du Fils, c’est le cœur de chaque homme illuminé par la foi.

Une Incarnation nouvelle, et dans la Gloire divine…

Marie… Marie dont l’absence nous renvoie ainsi au mystère de l’Incarnation que la Résurrection de l’Homme Nouveau vient achever en perfection. Car la Résurrection de Jésus est une nouvelle naissance, comme une nouvelle Incarnation. Non plus dans la chair de l’homme pécheur mais dans la Gloire du Dieu trois fois Saint.

C’est, au sens propre de la parole, l’apothéose humaine, l’homme entrant chez Dieu… C’est à cet instant précis, en effet, que s’accomplit la parole du Christ : « Je suis la Résurrection et la Vie… », parole que non seulement Il nous délivre, mais qu’Il nous livre au sens fort du terme : « Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra », « Qui marche à ma suite aura la lumière de la Vie » !

Marie et notre engendrement à la Vie…

Parce que la Résurrection est aussi notre incarnation à la Vie éternelle, Marie est là comme Mère aussi pour ce mystère. La première, dans la foi pure que signifie son absence à l’Évènement pascal, elle réalise en elle ce qui a été vécu par son Fils ressuscitant. Selon l’expression forte de l’apôtre Paul : elle devient vivante pour Dieu en Jésus. (Rm 6, 11) Marie, par sa foi au Fils et dans l’Esprit, s’engendre à Dieu, ce Dieu qui s’était engendré en sa chair.

Et c’est parce que la première, elle s’est engendrée à cette Vie nouvelle que Marie préside désormais à la naissance à la Vie divine de chaque baptisé : Mère voici tes fils!

Si nous sommes appelés à devenir vivants pour Dieu en Jésus, c’est à sa suite et en elle, dans sa foi matricielle que l’Église assume et proclame. « Fils voici ta Mère ! » À la suite et dans la foi de la Genitrix Vitæ, nous devons mettre tout en œuvre pendant ce Temps pascal pour nous engendrer dans l’Esprit à Dieu et par notre foi au Christ, Lui qui s’est donné à nous par l’Esprit, dans notre chair.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Comme des nouveaux-nés… »

Nous sommes d’éternels nouveaux-nés ! En effet, année après année, à chaque célébration du mystère pascal, nous nous rendons compte combien nous ne faisons pas suffisamment cas des grâces du Salut qui nous sont proposées…

Dit autrement, nous sommes conscients combien notre âme est un abîme encore bien peu rempli de la Vie divine et qu’il serait avantageux pour notre vie de nous abreuver du lait spirituel que Dieu nous offre pour grandir, Lui, en nous.

Aussi sommes-nous heureux de célébrer ce dimanche in albis au cours duquel les néophytes déposaient leur aube blanche en chantant : « Comme des nouveaux-nés ont soif du lait nourricier, soyons avides du lait de la Parole »… Oui, soyons avides de cette Parole qui a son efficace pour exalter le Seigneur en notre cœur, à la suite de la Vierge Marie.

« Tous ceux qu’anime l’Esprit sont fils de Dieu… »

Car c’est là le fruit du mystère pascal : renaître à la Vie en révélant en nous le Fils. C’est pour cela que nous avons été baptisés en Son sang : pour recevoir Son Esprit qui nous transformera peu à peu en Son image, ainsi que la Collecte nous le fait comprendre à la suite de saint Paul. Quelle miséricorde le Père nous fait-Il en nous invitant à cette imitation, en nous donnant pour cela Sa puissance qui nous garde dans la confiance !

Cette puissance dont parle l’apôtre Pierre, c’est Son Esprit qui est également Celui du Fils et qui les unit l’Un à l’Autre dans une adhésion sans faille, dans une substantielle communion d’Amour, dans une confiance infiniment parfaite ! Quelle joie de pouvoir ainsi rejoindre la Vie trinitaire, nous insérer en Elle, en étant nous-mêmes d’autres fils, attachés au Père des Cieux par le même Esprit d’Amour !

« Recherchez les réalités d’En-Haut… »

Soyons des contemplatifs de ce nimiam caritatem, de cet Amour si grand, voire « trop grand » pour reprendre l’expression étonnée de Paul qui plaisait tant à Sainte Elisabeth de la Trinité…

C’est la contemplation sans fin de cette vocation du chrétien aimant le Christ et croyant en Lui sans L’avoir vu qui transfigure son cœur par la Joie inexprimable de Dieu : « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, ensevelissez-Vous en moi, faites de moi Votre demeure aimée et reposante, pour que je m’ensevelisse en Vous, mon Océan d’infinie béatitude ! » Faites de moi un bienheureux désirant toujours plus Vous croire sans avoir vu autre chose que les fruits de Votre Résurrection dans le cœur des hommes qui Vous reçoivent !

« La Paix soit avec vous ! »

Si nous sommes établis dans la Paix du Ressuscité, c’est par la contemplation de ce qui nous attend et qui déjà se réalise en nous lorsque nous accueillons le Vivant venu nous relever de nos peurs et nous délivrer de nos craintes.

En ouvrant la porte de notre cœur au Christ ressuscité, nous faisons entrer Sa Paix en nous et nous donnons à notre vie son sens définitif. Nous devenons des porteurs de paix construisant une communauté spirituelle, pneumatique, où les membres se trouvent unis par ce lien de la paix. Ce qui vit en nous et passe de proche en proche en nos frères, c’est l’Esprit de paix qui fait l’unité des croyants en faisant tomber les murs de la division et en ouvrant les fenêtres du pardon.

« Appliquez-vous à conserver l’unité de l’Esprit par ce lien qu’est la paix. »

C’est l’Esprit de paix qui nous fait en même temps prier le Père, vivre en communion et rompre le Pain du Fils dans l’unité des cœurs, partager enfin nos biens personnels pour se secourir mutuellement dans l’Amour. Il n’y a pas de véritable résurrection personnelle sans l’édification du Temple de Dieu qu’est l’Église. Comme il n’y a pas d’insertion baptismale du croyant dans le Christ sans son insertion dans le Corps mystique.

C’est ainsi que nous vivons et grandissons « d’un seul cœur », même en étant physiquement éloignés les uns des autres. L’Église n’est pas une géographie, elle est un Esprit qui se répand et se communique par chaque chrétien envoyé comme le Christ par le Père pour dire Sa miséricorde et inviter chacun à accéder à Son pardon.

SAINT ET JOYEUX TEMPS PASCAL A VOUS TOUS CHERS AMIS !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.