Lectio divina pour le quatrième dimanche de Carême

1 S 16, 1-13 // Ep 5, 8-14 // Jn 9, 1-41

Il faudrait, à la lecture de ce miracle, que nous réapprenions à nous étonner des actes de Jésus. Et je précise, pas tant parce que c’est un miracle car il n’y a finalement rien d’extraordinaire pour Dieu que de faire des miracles ! Il est Créateur, Il gouverne le monde, les milliards de galaxies… Quoi de plus facile, de plus ordinaire pour Lui que de changer l’eau en vin ou de rendre la vue à un aveugle ?!

Il n’y a rien d’extraordinaire pour Dieu à faire des miracles !

Non ! Ce qui devrait nous étonner c’est lorsque Jésus s’abstient de faire des miracles, lorsque Jésus se cantonne à son humanité ! Comme cela a dû être difficile pour Lui, Dieu incarné, de restreindre Son action, d’aller jusqu’au bout de l’Incarnation ! Il a sûrement été plus difficile pour Jésus de n’être qu’un homme que pour nous de devenir des saints !

Donc je propose que nous regardions, en ce 4ème dimanche de Carême, ce miracle dans cette ligne.

La preuve de cette ‘difficulté’ que Jésus a de se cantonner à l’humanité, de ne pas déborder du cadre de cette condition humaine qu’Il est venu sauver, (ce qu’il fait qu’Il doit marcher non seulement avec nous mais en nous, avec notre forme), c’est le caractère trouble, je dirais ambivalent, de ce miracle de l’aveugle où sont mélangés à la fois -et de manière peut-être unique dans l’Évangile- le caractère de la Toute-Puissance divine qui accomplit le miracle et l’aspect humain de l’instrument qu’est Jésus par qui va s’accomplir ce miracle.

Nous aurons remarqué, en entendant l’Évangile que, autant le miracle n’a demandé que quelques minutes à Jésus, autant la conséquence du miracle devient lourde, fastidieuse avec ces discussions, ces retours et ces explications : on fait venir l’aveugle guéri, et puis ses parents, et puis on le reconvoque, et puis il s’explique mais on ne le comprend pas…

On dirait que Jésus, malgré Lui, s’est comme englué dans cette pâte humaine de laquelle Il ne peut plus ressortir. On dirait que ce miracle apparemment n’a pas l’effet escompté, tout est négatif.

« Cet homme qu’on appelle Jésus… »

Cet aspect humain du geste de Jésus, comme je viens de le rappeler est normal puisque le Christ n’est autre que Dieu fait homme. Mais ce n’est pas si facile que cela parce que le Christ en tant que Dieu souffre de la misère humaine ! Il souffre de la cécité de cet aveugle et on dirait en quelque sorte qu’Il va craquer, qu’Il ne peut pas supporter et passer à côté de cette misère sans réagir, sans utiliser Sa Toute-Puissance créatrice ou recréatrice pour soulager.

Il va le faire justement très discrètement. Il ne va pas, comme pour la résurrection de Lazare ou comme pour la tempête apaisée, manifester explicitement cette Toute-Puissance divine. Il va s’en servir, je dirais un petit peu comme un ‘voleur’.

Il prend Sa salive qui est humaine, Il prend de la boue qui est la boue de notre terre humaine et Il guérit les yeux de cet homme ! Il le fait si discrètement, sans en avoir l’air, que l’aveugle guéri dira au Sanhédrin : « Cet homme qu’on appelle Jésus, c’est lui qui m’a guéri… » Il ne dira pas tout de suite : ce prophète, encore moins le Seigneur ! Mais tout simplement : « Cet homme qu’on appelle Jésus… »

« Je suis la lumière du monde… »

Voilà le côté humain extrêmement curieux et original qui rend ce miracle parmi les plus doux de ceux que l’Évangile nous rapporte, par ce caractère de l’humanité, de l’intégration de la Toute-Puissance de Dieu dans la pâte humaine jusque dans l’utilisation des instruments que sont la salive et la terre, deux instruments humains et deux instruments qui sont pauvres.

Bien entendu, ce miracle est doux aussi parce que Jésus fait à cet homme le don de la lumière qui est la délicate ombre de Dieu. Dieu est Lumière. Jésus le dit Lui-même, mais Il est plus que la lumière, Il est la vraie Lumière dont notre soleil physique n’est qu’une pâle reproduction. La lumière de notre jour, pourtant sans laquelle nous ne pourrions vivre, (nous ne pouvons pas imaginer un monde sans lumière comme nous ne pouvons pas imaginer un monde sans oxygène), n’est qu’une pâle reproduction, n’est que l’ombre de l’éclatante Lumière de Dieu. Et voilà le cadeau qu’Il fait à l’homme : l’ombre de Sa divinité ! On retrouve un peu la préparation cachée, subtile du discours à la Samaritaine entendu dimanche dernier : « Donne-moi de l’eau… Si tu savais qui est celui qui te demande de l’eau, c’est toi qui lui aurais demandé de l’eau ! »

« Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien, ce que je sais c’est que je vois ! »

Et ce miracle est encore plus doux, non seulement parce qu’il est plein d’humanité, non seulement parce qu’il est le don de la Lumière mais parce que cet homme ne demande rien, contrairement à l’aveugle de Jéricho qui criait : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! »

L’homme ici ne demande rien. Une fois guéri on se disputera pour le reconnaître, nous montrant par là le peu d’importance qu’avait cet homme de la rue pour les habitants de Jérusalem, un homme sans intérêt…

Mendie-t-il ? Est-ce que même il mendie Dieu ? L’Évangile ne le dit pas. Est-il attiré par Dieu ? A-t-il la foi, la foi des Justes de l’Ancien Testament ? Il dira à ceux qui l’interrogent : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien, ce que je sais c’est que je vois ! »

Nous nous trouvons donc en face de quelqu’un qui est vraiment vide, misérable. C’est vraiment la misère dans toute sa pauvreté ou la pauvreté dans toute sa misère… Ce n’est pas la femme hémorroïsse, ce n’est pas la Madeleine, ce n’est pas la femme aux pieds de Jésus, ce n’est pas Zachée, ce ne sont pas les lépreux… Rien : le néant, l’humanité dans toute sa faiblesse, son impuissance, son manque d’épaisseur, son manque d’être…

« Et aussitôt il se prosterna et l’adora. »

Alors quel est le sens de ce miracle ? Quel est l’enseignement de ce signe ? Bien sûr c’est voir, mais voir quoi, voir qui ?

Alors si nous allons à la fin de l’Évangile nous avons le dialogue extraordinaire qui n’est pas sans nous rappeler le dialogue central de la Samaritaine : « Crois-tu au Fils de l’Homme ? -Qui est-il Seigneur pour que je croie ? Tu le vois, c’est lui qui te parle. »

Comme à la Samaritaine : « C’est lui qui te parle. » Avec un petit plus : « Tu le vois », rappel du bienfait que Jésus vient d’accomplir sur cet homme ! Ce n’est pas seulement : « Tu le vois. » C’est : -Rends-toi compte que maintenant tu vois ! Comme avec la Samaritaine : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari » : le pardon. Ici : la guérison et aussitôt le rappel de ce bienfait : -Tu le vois, alors n’oublie pas ce que le Seigneur a fait pour toi : Je viens de te rendre la lumière, c’est pour quoi tu Me vois, Moi qui te parle !

« Et aussitôt il se prosterna. » Mais le texte latin de la Vulgate ajoute comme pour expliquer le sens, la raison de ce mouvement : « et l’adora. » C’est-à-dire une adhésion spontanée, immédiate, (autant que dans notre monde du temps et de l’espace il puisse y avoir de l’immédiateté !) et totale du corps signifiant le cœur et l’esprit !

« Tu as du prix à mes yeux et je t’aime ! »

Voilà le sens de ce miracle : Jésus vient comme Lumière pour nous éclairer, pour nous ouvrir les yeux sur la tendresse de Dieu, sur la miséricorde de Dieu, sur l’Amour que Dieu a pour chacun de Ses enfants. Jésus est là comme Bienfait de Dieu pour nous rappeler les bienfaits de Dieu en étant Lui-même le Bienfait les récapitulant tous, en se présentant à nous comme Bienfait, en nous mettant les yeux sur ce Bienfait !

Et ce n’est pas à Lui que Jésus renvoie l’homme bien qu’il dise : « Tu le vois », c’est à l’Amour du Père dont Il n’est que l’instrument, ce Père, « …qui t’aime parce que tu as du prix à ses yeux » et qui t’a guéri !

Cette adhésion de l’homme, totale, spontanée, immédiate, relevant de sa personne et vis-à-vis d’une personne, (c’est l’image même de la relation interpersonnelle du chrétien au Christ) cette adhésion totale du cœur et de l’esprit, cette foi, cet amour suscité par la merveille de l’Amour de Dieu, cet amour paternel qui est venu le chercher lui qui n’avait rien demandé, (comme le souligne Jean avec la parabole du fils prodigue qui « était encore loin »), lui qui, comme nous est encore pécheur ou pour reprendre saint Paul, lui qui comme nous n’est capable de rien, c’est lui, c’est nous que Dieu a aimés le premier ! Oui Dieu est venu nous sauver alors que nous étions dans notre péché, dans notre misère.

« Pour que ma joie soit en vous… »

Jésus vient à nous qui sommes aveugles de naissance, qui sommes dans l’incapacité native de voir Dieu et de voir Son Amour. Il vient nous donner la Lumière pour qu’en voyant cet Amour qu’Il nous porte, nous répondions avec un amour d’enfant c’est-à-dire un amour confiant ou une confiance amoureuse, une adhésion du cœur.

Cette adhésion du cœur que Jésus demande -et c’est le fruit de ce miracle- reste relativement cachée. Elle peut même être perdue dans toute ces discussions, que sont nos discussions, les discussions des pharisiens, des scribes, des grands prêtres, la recherche de la justification, de la preuve, du signe, la mauvaise foi évidente de nos discussions mondaines et pseudo-évangéliques, nos orgueils, nos blocages, nos incapacités de pardonner, d’être humbles, toujours à nous parer de plumes pour paraître quelqu’un !

Mais cette adhésion profonde, lorsqu’elle se produit va transformer cet homme aveugle. Avant, il n’était pas reconnu parce qu’il était vraiment le dernier souci des habitants de Jérusalem. Après le miracle, il n’est pas reconnu parce qu’il est transformé ! On ne le reconnaît pas, comme le Christ à la Résurrection ne sera pas reconnu par Madeleine !

Il est transformé par la joie. Oh, une joie toute intérieure… Il ne fait pas comme d’autres miraculés de Jésus : il ne s’en va pas en sautant et en chantant les louanges de Dieu ! Rien de tout cela n’est dit dans l’Évangile. C’est la joie intérieure d’avoir la lumière.

D’abord la lumière du jour : chaque matin n’est-ce pas pour nous une leçon de bonheur quand nous ouvrons les yeux ?

Joie surtout d’avoir retrouvé le sens de la vie ! Lui qui était un cep misérable, sans fruit, sans rien, va pouvoir refleurir dans son corps d’abord puis dans son cœur et dans son esprit. Il est transformé miraculeusement. Il est transfiguré !

« Il y a plus de joie au Ciel pour un pécheur qui se convertit… »

Il y a une autre transformation sur laquelle il nous faut insister, une autre joie qui est encore plus importante que celle de l’homme guéri, de la brebis retrouvée : c’est la joie de Dieu. Dieu aussi est ‘transformé’ quand nous répondons à Son Amour par notre amour. Dieu bien entendu, quelle que soit notre attitude, nous aime. Mais cet amour peut être coloré de peine lorsqu’Il nous voit indifférent, lorsqu’Il nous voit l’exclure de notre vie ou cet amour peut être coloré de joie, lorsque, comme l’aveugle guéri, nous nous prosternons devant Lui pour rendre grâce de Son Amour. ! Oui, nous avons ainsi la capacité, bien chers amis, de colorer de joie l’Amour que Dieu nous porte !

Soyons honorés de ce droit que Dieu nous a donné sur Son cœur !

C’est le sens de ce dimanche de Laetare. La joie ! Pas seulement la joie de notre Rédemption, pas seulement la joie de Pâques qui approche, mais la joie de Dieu Lui-même lorsque nous Lui disons : -Parle Seigneur…, Oui Seigneur, je suis avec Toi Seigneur, je T’aime… Ce n’est plus Lui qui dit : « Je t’aime et tu as du prix à mes yeux », mais c’est nous qui, librement, et en toute conscience et confiance Lui disons : Seigneur, Tu as du prix à mes yeux : c’est Toi le sens de ma vie !

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.