En cette deuxième semaine de Carême, il y a diverses formes par lesquelles nous nous laissons enseigner. Souvent ce mot nous évoque un cours avec un professeur et des élèves. Mais nous pouvons également apprendre en s’inspirant de l’exemple des autres, ou bien en cherchant au cœur d’une conversation la vérité qui nous élève. C’est ce dernier moyen qu’a choisi la paroisse Saint-Lésin à Trélazé (49) pour s’instruire les uns les autres dans la charité. Concrètement, c’est sur le thème de la gratitude que les paroissiens ont cherché ensemble la vérité.
« Et comment le pourrais-je, s’il n’y a personne pour me guider ? » (Actes 8, 31)
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5, 7)
Ensemble, en effet, puisqu’il se réunissent pendant ce carême en petites fraternités de 7 ou 8 pour partager autour du parcours Miracle de la Gratitude. Ce parcours, inspiré par les travaux de père Pascal Ide et imaginé par le père Lionel Dalle, se déroule en 5 étapes pour retrouver la bienfaisance qu’à la gratitude pour l’âme. 5 étapes, 4 soirées en fraternité afin de réapprendre que tout ce qu’on vit est d’abord un don, à la fois de Dieu et de nos proches, et pas un dû.
Les soirées sont constituées d’un temps de prière en commun, d’un temps d’enseignement à partir des vidéos du parcours, et ensuite d’un temps de partage. La dernière soirée, quant à elle, se vivra en paroisse avec tous ceux qui ont participé au concours, sur le même modèle mais se finira par un temps convivial autour d’un bol de riz.
« C’est une manière, sinon d’en créer, de resserrer les liens entre les paroissiens »
Le fruit de ce parcours est une véritable conversion intérieure. Il permet de vivre cette parole de St Paul « qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » en ouvrant encore plus à l’autre, et ultimement au Christ, en reconnaissant sa valeur dans le bien qu’il nous fait, aussi petit et imperceptible soit-il. Mais le fruit est également communautaire. En vivant ce parcours en paroisse, les fidèles peuvent ouvrir les yeux sur la valeur et la gratuité des services paroissiaux et en accordant la reconnaissance à ceux qui se donnent pour les autres dans ces services. C’est une manière, sinon d’en créer, de resserrer les liens entre les paroissiens. Ils sont d’autant plus forts qu’ils s’enracinent dans une conversion commune. La gratitude peut changer l’ambiance de la paroisse en l’unifiant comme un véritable corps.
Que dit l’Église sur cette oeuvre de miséricorde : « Enseigner les Ignorants » ?
« Plus l’instruction se développe et plus les personnes acquièrent des certitudes et une conscience, dont nous avons tous besoin dans la vie. Il s’agit donc d’un véritable acte d’amour, par lequel on entend soutenir une personne dans une situation de faiblesse provoquée par l’incertitude. » Pape François, audience générale du 23 novembre 2016
Enseigner les ignorants est une œuvre de miséricorde spirituelle qui peut prendre plusieurs formes et qui a pour but d’éclairer l’intelligence du prochain afin de l’orienter vers son vrai bien. Comme le diacre Philippe dans les actes des apôtres demande à l’eunuque Ethiopien « comprends-tu ce que tu lis ? » alors qu’il lit Isaïe, celui-ci répond : « Et comment le pourrais-je, s’il n’y a personne pour me guider ? » A ceux qui ont la foi, le Christ a transmis la Révélation, cette Révélation n’est pas un bien propre mais quelque chose que nous devons partager car elle mène à Dieu, notre Béatitude. Enseigner les ignorants c’est leur transmettre le Chemin qui mène à Dieu pour leur bien, afin qu’eux-mêmes puisse s’orienter vers Dieu, se mettre en route pour le ciel. Aidé de l’Esprit-Saint, en nous appuyant sur les Écritures, « transmettons ce que nous avons-nous-même reçu » pour que, comme le diacre Philippe mène au Baptême l’Ethiopien, de nouvelles âmes puissent devenir fils et filles de Dieu.