Lectio divina pour le deuxième dimanche de Carême

Gn.12, 1-4 // 2Tm.1, 8-10 // Mt.l7, 1-9

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » ! Quel peut être le sens de ce message que nous entendons chaque année en célébrant la Transfiguration le 6 août et qui reprend, comme en symétrie autour du pivot de Pâques, l’épisode du Baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » ? D’un côté donc le départ déjà vers le ministère public, vers la montée à Jérusalem et vers Pâques ; de l’autre, en plein mois des récoltes du blé, la célébration anticipée de notre résurrection à travers la Transfiguration. Mais quel peut être le sens de cette phrase dans notre temps quadragésimal ?

« Fais que ta Parole soit pour nous les vivres dont notre foi a besoin… »

Comme d’habitude nous revenons à notre Collecte qui donne la direction de la célébration du dimanche et qui nous propose l’éclairage spécifique sous lequel nous devons lire la Parole de Dieu aujourd’hui.

Dans la Collecte nous avons demandé à Dieu ceci : « Tu nous demandes d’écouter ton Fils, fais que ta Parole soit pour nous les vivres dont notre foi a besoin… » Qu’est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire, tout simplement que dans la Parole est présente la description des bienfaits de Dieu, qu’en recourant à cette Parole, en lisant la Parole de Dieu, et donc en relisant Ses bienfaits nous nous assurons de l’Amour que Dieu nous porte. Et nous assurant de l’Amour que Dieu nous porte, nous solidifions, nous édifions notre foi !

L’adhésion à Dieu n’a pas tant besoin de preuves à donner à la raison, d’ailleurs la foi est au-delà de l’approbation puisque justement nous faisons confiance ! Mais adhérer à Dieu nécessite des signes, non plus des preuves mais des signes qui parlent au cœur. La confiance que nous portons à quelqu’un dans notre monde humain, la confiance envers son conjoint, son parent, son ami, s’enracine dans cette relation cordiale qui s’appuie elle-même sur des signes.

« Souviens-toi…, Garde toi d’oublier…, Fais mémoire… »

Dieu donne des bienfaits donc Dieu m’aime, donc j’ai confiance en Lui.

Et si nous relisons l’Ancien Testament à cette lumière, nous nous apercevons que c’est le leitmotiv de la Révélation de Yahvé à Son peuple en particulier par les prophètes ! Yahvé demande à Son peuple de faire mémoire par la Parole avant même que de faire mémoire par le rite, comme le rite de la Pâque qui fait mémoire de l’Exode.

« Souviens-toi… », « Garde toi d’oublier… », « Fais mémoire… » De quoi ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne sur Twitter : @mgrjmlegall

D’abord de la libération de l’Égypte. Reprenons par exemple le Deutéronome : « Garde toi d’oublier que Yahvé t’a libéré de la maison de servitude. » Faisant mémoire de cette libération de l’Égypte, tu vas faire mémoire de l’Amour qui a présidé à cet acte sauveur. Car, toujours dans le Deutéronome, Dieu précise : « C’est par amour pour vous que je vous ai libérés de la maison de servitude… »

Et, me rappelant que c’est par amour que Dieu m’a libéré, je fais donc mémoire de l’Amour qui est la caractéristique de Dieu, qui Le définit, comme le précise encore le Deutéronome : « Tu sauras que ton Dieu est le vrai Dieu, fidèle dans son alliance et dans son amour. »

Et si donc Dieu est fidèle c’est-à-dire immuable dans Son Alliance et dans Son Amour, la Loi qu’Il me propose est une loi qui m’oriente vers mon bonheur parce que lorsque l’on aime quelqu’un on lui indique la marche à suivre pour son épanouissement, pour sa joie : « Tu feras ce qui est juste à mes yeux et tu seras heureux. » !

« Yahvé m’a libéré parce qu’Il m’aime. »

Voici la raison pour laquelle Yahvé revient sans cesse sur cette libération de l’Égypte qui fut le premier bienfait devant engendrer l’adhésion du peuple à Dieu parce qu’il signifie l’Amour que Dieu lui porte.

« Je suis celui qui est » c’est-à-dire : Je suis Celui qui sera constamment près de toi telle la Nuée le jour, tel le Feu la nuit, pour te guider parce que Je t’aime ! Le psalmiste aussi le reprend, lorsqu’il chante : « Yahvé m’a libéré parce qu’Il m’aime. »

L’Amour est la raison de tous les actes de Dieu. Donc en faisant mémoire des actes de Dieu, on remonte à l’Amour de Dieu et l’on comprend que Sa Loi n’est pas une loi d’imposition légale, au sens où nous l’entendons dans notre société humaine, civile et juridique, mais elle est un mode d’emploi pour trouver le bonheur.

Nous retrouvons la même chose dans le Nouveau Testament : l’usage bénéfique de cette Parole c’est-à-dire du Christ puisque le Christ est la Parole, Il est le Verbe : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous », pour Se manifester, pour parler, pour être parole…

Mais non seulement le Christ va nous rappeler les bienfaits de Son Père, mais Il est Lui-même le Bienfait ! Et comme, nous l’avons vu dans l’Ancien Testament c’est Lui qui nous libère : « Celui qui croit en moi ne mourra jamais. »

C’est par Lui que se manifeste l’Amour de Dieu, comme dans l’Ancienne Alliance : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a envoyé son Fils. » Et donc la Loi que Dieu me donne, si dure soit-elle à mes yeux en apparence, est une Loi pour mon bonheur : « Heureux êtes-vous si l’on vous persécute à cause de mon nom. »

« Quitte ton pays, la maison de ton père… »

Alors, si notre carême est bien l’entraînement spirituel qui nous prépare au renouvellement de notre engagement baptismal de la Vigile Pascale -renoncement au péché et adhésion à Jésus-Christ-, si le carême est vraiment le temps de préparation pour que le soir de Pâques nous nous engagions au sens profond du mot, au sens d’Abraham (comme nous le rappelle la première Lecture : « Quitte ton pays, la maison de ton père… » tes biens, ton passé, tes racines, toi-même…), pour que ce soit un engagement de notre vie -et pas seulement engagement à venir à la messe le dimanche ou à donner notre denier du culte- si vraiment notre foi est un engagement qui consiste à nous faire quitter nous-mêmes ce à quoi nous tenons le plus, même de légitime, comme il fut demandé à la Vierge Marie qui s’était consacrée dans la virginité, si vraiment pour nous la foi est cet engagement vital qui atteint le cœur, alors nous avons besoin nous aussi, (comme Saint Paul nous le rappelle lui-aussi), d’asseoir cette foi, cette adhésion !

On ne peut pas s’engager à la légère si cela engage toute notre vie, notre manière de penser, notre manière de faire, notre manière de parler, notre manière d’aimer, notre manière de vivre en famille, notre manière de travailler professionnellement, notre manière de faire de la politique…

Nous comprenons bien que si nous nous engageons en profondeur comme vous vous êtes engagés dans votre mariage ou nous-même dans votre consécration cela demande que cet engagement soit assis sur quelque chose de solide, sur une confiance qui soit forte comme Saint Paul le dit aux Galates : « Ma vie dans la chair je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. »

« Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous… »

Donc cet engagement que nous allons faire à Pâques nécessite pour nous le rappel des bienfaits de Dieu, les rappels de l’Amour de Dieu pour le monde, pour l’Église, pour chacun de nous, et donc cela nécessite cette proximité à la Parole dans laquelle nous retrouverons la mémoire de Ses bienfaits.

Relisons les évangiles, le récit de la Passion, préparons déjà notre entrée en Passion c’est-à-dire notre engagement, notre réengagement dans la foi : oui, Il m’a aimé, Il s’est livré pour moi ! Il m’aime, Il m’a libéré car Il m’aime…

Et c’est parce qu’Il m’aime que je suis sûr que la Loi qu’Il me donne, c’est-à-dire Son Évangile, c’est pour ma joie, pour mon bonheur, c’est pour que je sois heureux qu’Il me l’offre : « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ! »

« Mes paroles sont esprit et elles sont vie. »

Mais la proximité à la Parole demande du temps.

Il ne s’agit pas de passer devant la Parole, d’ouvrir son Évangile trente secondes avant de venir à la messe du dimanche. Nous savons qu’il faut prendre du temps pour devenir proche de quelqu’un !

Lorsque nous sommes proches de quelqu’un, nous prenons du temps avec lui, nous ne nous contentons pas de lui serrer la main, comme l’on fait entre voisins lorsqu’on se rencontre sur le palier ou dans la rue… Avec l’enfant, le conjoint, l’ami, nous prenons du temps, et c’est sur notre vie que nous prenons ce temps, que nous devons le prendre envers et contre tout en évitant les fausses excuses !

Il faut prendre le temps, il faut offrir chaque jour du temps pour être à côté de la Parole, proche d’Elle.

Et puis, il faut le faire en silence parce que même si la Parole est écrite, parce que nous sommes des hommes et que nous avons besoin d’un signe, d’un support, la Parole par essence, la Parole de Dieu est silence et donc c’est dans le silence qu’Elle se capte, qu’Elle se comprend. Le silence est nécessaire pour être proche de la Parole et L’entendre.

Enfin il y a la persévérance. Lorsqu’on établit une relation avec quelqu’un, non seulement on prend du temps aujourd’hui, mais on prend du temps chaque jour.

Lorsque se construit la relation avec le conjoint, ou avec les enfants ou petits-enfants, nous essayons de persévérer et de prendre du temps chaque jour, chaque semaine : d’écrire, de téléphoner, de passer voir, bref, d’être avec.

C’est dur, mais oui c’est dur. C’est dur le carême de quarante jours, mais oui ! C’est fait pour ça, pour persévérer dans la proximité. Et c’est au bout de quarante jours qu’arrive la tentation, mais c’est au bout de quarante jours qu’arrive aussi la victoire, le fruit, comme pour le Christ ! Il ne s’agit pas de lire son Évangile pendant trois jours, il faut persévérer dans cette relation de proximité.

Le carême c’est le désert du silence, de la persévérance, du temps donné.

Nous retrouvons trois éléments qui sont les caractéristiques de l’Exode. Le peuple hébreu a persévéré : quarante ans dans le désert !

Les hébreux ont offert leur vie : quand la Nuée partait, ils partaient, quand la Nuée s’arrêtait, ils s’arrêtaient.

Ils ont offert leur vie dans le silence du désert. Il n’y avait rien dans le désert, sauf quelques cailles, et la manne. C’est tout !

Le carême c’est le désert et le désert du silence, de la persévérance, du temps donné.

C’est cela la vraie pénitence de carême d’abord. Nous comprenons bien que ce n’est pas seulement de se priver de viande ou de poisson, de beurre, ou de sucre dans son café… Cela ce sont des petits signes que l’on donne quand nous ne sommes pas encore bien éduqués, lorsque, enfants, nous sommes au catéchisme, pour nous stimuler.

Mais la vraie pénitence c’est justement d’offrir sa demi-heure quotidienne ou son quart d’heure quotidien, c’est justement de sortir le soir à 8 heures et demie quand il fait sombre pour aller prier en adoration, pour aller écouter quelqu’un… C’est cela la pénitence de carême pour construire la relation de proximité à la Parole de Dieu.

« Adhaerere Deo bonum est… »

Et donc dans ce désert où nous entrons tous ensemble nous avons besoin d’un guide et ce guide c’est l’Église qui nous dit justement chaque jour et chaque dimanche en particulier : -Regarde ce texte, pas celui d’à côté qui te plairait mieux, celui-là, c’est celui-là aujourd’hui qui nous importe, ce sont ces trois lectures et puis demain ce seront deux autres lectures, et mardi deux lectures encore différentes…

C’est l’Église qui nous guide pour choisir la Parole dans la richesse de cette Parole afin que cela soit bénéfique, et que cela soit pour notre bonheur,

Alors demandons la grâce au cours de ce deuxième Dimanche de Carême de retrouver chacun à sa manière, chacun suivant ses capacités, cette proximité à la Parole de Dieu qui va nous dévoiler l’Amour que Dieu nous porte et qui va nous stimuler à adhérer à Dieu comme dit le psalmiste : « Pour moi adhérer au Seigneur est un bien, adhaerere Deo bonum est… » C’est un bien et c’est bon, car Dieu est amour et qu’en adhérant à Dieu dans Sa Loi je trouve ma joie !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

Retrouvez la lectio divina quotidienne (#twittomelie, #TrekCiel) sur tweet : @mgrjmlegall

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

Retrouvez la Lectio divina quotidienne de Mgr Le Gall sur X : @mgrjmlegall

Articles similaires

À la Pentecôte, l’Esprit-Saint fait naître l’Église, non comme une structure visible, mais comme une réalité vivante et divine. En nous configurant au Christ, Il fait de nous des enfants...
Entre l'Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités à raviver notre foi : découvrir la Présence de Dieu en nous, réelle et aimante, non comme un juge mais comme un...
L'Ascension du Christ manifeste notre propre appel à rejoindre le Père. Il est monté le premier pour nous préparer une place : notre espérance est en Lui....
« Je ne meurs pas, j’entre dans la Vie » disait Ste Thérèse. L’Ascension nous montre notre vocation : suivre le Christ dans la Gloire du Père. Débarrassés de nos...

Appareil utilisé : détection en cours... (modifier)

Cela peut concerner un bug visuel, une erreur de contenu, une faute d'orthographe, un lien cassé, etc. Inutile de préciser l’adresse de la page, elle est automatiquement envoyée avec votre message.

Rechercher

Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

Avatar

Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.