Oeuvre de Miséricorde : Donner à manger aux affamés et Donner à boire à ceux qui ont soif.

Le carême ne consiste pas seulement à lutter contre ce qui nous détourne de Dieu, il est aussi un appel incessant à nous rapprocher de lui à travers notre prochain, c’est-à-dire ceux avec qui nous vivons, notre famille mais aussi ce frère que nous rencontrons le matin en allant travailler, cet autre frère blessé par la vie ou cette personne seule ignorée par un monde éphémère et empressé… Voici un exemple dans la paroisse Notre Dame du Rocher à Biarritz.

Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

Mt 10, 42

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5, 7)

C’est à l’initiative d’un paroissien que naît l’association « La Table de Saint-Martin ». L’objectif est de pouvoir fournir un repas chaud et complet chaque mardi midi pour les personnes en situation de précarité. Ce repas chaud a lieu « dans des locaux paroissiaux, assis à une table, ce qui permet donc aussi un temps de convivialité » nous explique don Antoine, diacre de la paroisse. Une quarantaine de bénévoles accueille chaque mardi entre 20 à 30 personnes. Les bénévoles ont différentes missions : préparer le repas la veille, faire le service de table, accueillir…

La paroisse regroupe ainsi différentes œuvres de charité (Société St Vincent de Paul, Ordre de Malte, maraudes) et la Table de Saint Martin vient enrichir le panel des services proposés, permettant à de nouveaux paroissiens de s’investir. « C’est l’occasion pour des paroissiens de s’engager plus concrètement au service des plus pauvres, répondant ainsi à l’invitation de l’Évangile du mercredi des Cendres, de faire l’aumône, c’est-à-dire donner de son temps », affirme encore don Antoine.

« L’Église a ce devoir de s’asseoir à côté des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre le Seigneur présent dans leur vie »

L’Église a ce devoir de s’asseoir à côté des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre le Seigneur présent dans leur vie, car seul son Esprit est l’eau qui donne la vraie vie éternelle. Don Antoine voit aussi, dans cette œuvre caritative, la joie avec laquelle les bénévoles s’investissent dans cette œuvre. Il en résulte une bonne ambiance au sein de l’équipe, et cela rejaillit sur les personnes accueillies. Stéphane, co-président de l’association, témoigne : « Petit à petit s’est mis en place une ambiance chaleureuse et pleine de joie, une volonté de partager tous ensemble un instant d’union et de fraternité. Donner simplement un peu de son temps, de sa présence, de son attention, de son cœur… » Pas à pas, c’est donc le Christ qui s’installe dans les cœurs aussi bien dans celui qui fait miséricorde que dans celui qui la reçoit.

Que dit l’Église sur cette oeuvre de miséricorde : « Donner à manger aux affamés et Donner à boire à ceux qui ont soif » ?

« Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire » Ces deux premières œuvres de miséricorde nous renvoient à la nécessité première de ces ressources vitales. C’est un droit humain, un « droit à la vie, enraciné dans dignité inaliénable » (Laudato Si, n°30) de chaque personne. « L’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent il est une condition pour l’exercice des autres droits humains » (Laudato Si n°28).

De plus, à travers l’Évangile, nous comprenons aussi que le pain et l’eau prennent une dimension symbolique plus profonde. D’abord, la manne, qui est qualifiée de « froment des cieux », et de « nourriture des anges » mais aussi comme symbole de la « Parole de Dieu ». Et puis l’eau qui jaillit du rocher dans le désert et qui symbolise le don de Dieu et Dieu lui-même : « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant ; quand irai-je et verrai-je la face de Dieu ? » (Ps 42). La faim et la soif symbolisent donc la nécessité d’une nourriture véritable, et l’Évangile de Jean précise que seul Jésus est en mesure de la rassasier, car il est lui-même « pain de vie ».

Ces deux œuvres de miséricorde « donner à manger aux affamés » et « donner à boire à ceux qui ont soif » sont donc un impératif éthique pour l’Église universelle, une responsabilité ecclésiale. Elles sont des chemins concrets pour suivre l’exemple de Jésus, et vivre notre foi chrétienne.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.