Lectio divina pour le premier dimanche de Carême

Gn.2, 7…3, 7 // Rm.5, 12-19 // Mt.4, 1-11

Nous voilà entrant en Carême. Qu’est-ce que le Carême ? Quelle dimension donnons-nous à notre Carême ? Ayant entendu souvent les confessions des âmes pieuses se préparant au Carême, nous avons l’impression que l’on réduit le Carême à de petites choses, de petits efforts, des petites pratiques… Alors que nous venons d’entendre deux des plus grandes lectures de la Bible. La Genèse d’abord avec le récit de la chute. Et cette scène angoissante de Jésus seul au désert, face au Mal. Combat aussi gigantesque que secret, comme le péché d’Adam fut aussi terrible dans ses conséquences que rapide…

Adam, Eve, un fruit, une désobéissance quelconque… Ce n’est pas sans raison que l’Église nous présente ces textes avec l’épître de Paul qui fait le lien entre le premier Adam de la Genèse et la venue du nouvel Adam, Jésus. C’est pour justement, nous donner le véritable sens du Carême !

La fin du Carême, c’est Pâques…

Pour bien connaître quelque chose, il faut regarder sa fin. Or la fin du Carême, qui nous est suggérée par ces deux lectures, c’est Pâques, tout simplement.

Pâques, c’est LE Moment de l’Histoire ! Pâques, c’est la re-création cosmique : la création, c’est-à-dire le façonnage par Dieu, amoureusement ; la re-création parce que la première fut détruite ; cosmique parce que regardant tout l’univers en tant qu’il est organisé par le Créateur dans une unité réelle et non pas dans un chaos, ainsi que le prétendent certains pseudo-scientifiques.

Pâques, c’est la régénération, c’est la vie après la mort (non pas comme on l’entend maintenant dans les recherches d’expériences post-mortem) ; c’est la vie qui renaît, c’est l’homme qui renaît après avoir été détruit par le péché comme nous le racontent la Genèse et Saint Paul.

La Vigile Pascale ? C’est le monde qui est à nouveau enfanté dans son tout. C’est vraiment LE Moment de l’Histoire.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Pâques, point de convergence de l’Histoire…

Toute l’Histoire est orientée vers cet évènement, elle est comme aspirée depuis la Création VERS cette Nuit pascale.

Elle est orientée aussi PAR cette Nuit pascale qui se trouve au centre de l’histoire du monde, tel son point focal. Comme est aspirée VERS elle et orientée PAR elle l’Histoire du Salut qui n’est pas seulement l’histoire des hommes, mais de leur Salut c’est-à-dire de leur régénération.

L’Histoire du Salut n’est pas à réduire à l’anecdote ou au détail : l’âge de Moïse, les concubines de Salomon… L’Histoire du Salut ce n’est pas çà. C’est l’histoire au sens de la genèse, de la maturation, et de l’accomplissement de l’Acte du Salut, c’est-à-dire de cette régénération pascale où l’homme renaît après avoir été brisé, tué par le péché du premier homme, notre père dans notre nature humaine. Voilà ce qu’est Pâques : le point de convergence où toute l’Histoire s’engouffre et duquel toute l’Histoire ressort, toute l’Histoire qui prépare cette venue et toute l’Histoire qui va accomplir cette régénération. Cela donne une autre dimension à notre Carême !

De la préparation à la réalisation de l’Homme Nouveau…

La préparation de l’évènement pascal, c’est l’Ancien Testament. L’Ancien Testament, c’est le déroulement de l’humanité, la marche de l’humanité VERS la re-création cosmique de la Vigile pascale.

Le Nouveau Testament, c’est aussi une orientation de l’Histoire PAR la Vigile pascale, en ce sens que c’est l’accomplissement dans l’Église, dans le Christ total, de cette régénération pascale. Tout l’Ancien Testament est aspiré (comme nous le verrons dans les cinq lectures des dimanches de Carême par la chute, par Abraham, par Moïse, par les prophètes, par la Terre Promise), vers ce Moment de l’Histoire, et tout le Nouveau Testament n’est autre que l’accomplissement en chacun de nous, de ce moment, de cette régénération cosmique faite par le Christ et qui effectivement se réalise dans l’Église.

L’Ancien Testament comme le Nouveau Testament n’ont qu’une fin : former l’homme à l’image du Christ pascal. Le monde est tendu vers cela, que ce soit le monde de l’Ancien Testament qui s’apprête à recevoir le Sauveur, ou que ce soit le monde du Nouveau Testament qui essaie d’appliquer toujours de plus en plus la dimension du Christ ressuscité à chaque fidèle et à répandre dans le monde cet Homme Nouveau.

Les noces entre Dieu et l’homme pour que l’homme partage la Vie divine !

Pâques est véritablement le moment de la Vie, de la renaissance, de l’espérance, de l’éternité, de la perfection, de la charité, et c’est tout cela qui finalise notre Carême, comme c’est tout cela qui finalise l’Histoire du monde, même si elle est périlleuse, même si elle douloureuse au niveau national ou au niveau de chacune de nos communautés ou de nos familles.

Former l’homme pascal, dans l’Ancien Testament, ce sera par la chair du fils de l’homme : notre chair qui sera donnée par Marie au Fils de Dieu pour qu’Il s’incarne. Former l’homme pascal dans le Nouveau Testament, c’est l’inverse : l’homme nouveau est formé par l’Esprit du Fils de Dieu ressuscité. Il y a, dans un cas comme dans l’autre, dans l’Ancien Testament comme le Nouveau, un mariage entre l’homme et Dieu pour que l’homme redevienne Fils de Dieu.

D’un catéchuménat à l’autre…

Ainsi, l’Ancien et le Nouveau Testament qui sont tous les deux finalisés par cette formation de l’homme nouveau à l’image du Christ sont comme de véritables catéchuménats. L’un comme l’autre sont les grands catéchuménats de l’Humanité ; c’est-à-dire des temps de préparation à recevoir l’homme nouveau depuis Adam avec la promesse de la Rédemption :  « Il te mordra le talon, mais tu lui écraseras la tête ! » Toute cette histoire qui s’apprête à recevoir le Christ, à recevoir l’Homme Nouveau, c’est un catéchuménat.

Et toute l’histoire du Nouveau Testament qui nous prépare à nous faire renaître en l’Homme Nouveau, le jour de Pâques, c’est aussi un catéchuménat.

L’Ancien Testament se conclura par la mort et la Résurrection historique de Jésus. Le Nouveau Testament se conclura par la mort du péché et la résurrection dans la grâce de chacun d’entre nous, le Vendredi saint et le jour de Pâques. Autrement dit, le Nouveau Testament ne se conclut jamais, si l’on peut dire et notre catéchuménat dans ce temps de l’Église, n’est que l’accomplissement de celui de l’Ancien, à travers ce catéchuménat tout particulier et personnel qui est celui de Jésus au désert.

Le catéchuménat du Christ…

Jésus Lui-même va se préparer pendant 40 jours à mourir à Lui-même, à mourir à tout égoïsme possible, à toute reprise de Sa volonté par rapport à la Volonté du Père pour pouvoir donner, exprimer, expirer Son souffle, Son sang et Son corps pour faire renaître l’Église, Mère de la génération nouvelle, en re-naissant le jour de Pâques. Tel est le catéchuménat du Christ qui réalise et assume le grand catéchuménat de l’Ancien Testament, cette préparation de 2000 ans des hommes du peuple hébreu attendant le Sauveur, et la régénération cosmique de tout l’univers.

Et le catéchuménat de l’Église aussi puissant comme aussi humble que celui du Christ, permanent pour ne pas dire éternel, consiste à assumer à son tour celui du Christ dans le désert pour nous former au Christ, c’est-à-dire à l’Homme Nouveau, pour nous aider à mourir à nous-mêmes, et pour ressusciter dans un univers régénéré essentiellement par la charité.

Les fins sont les mêmes. Les fins, c’est la Résurrection du Christ le matin de Pâques, c’est la résurrection dans la grâce des nouveaux baptisés qui seront baptisés effectivement dans la vigile pascale et de nous-mêmes qui renouvellerons nos promesses de Baptême, c’est-à-dire qui renaîtrons dans la grâce baptismale, participant ainsi à la régénération cosmique accomplie une fois pour toutes par Jésus, et qui se réalisera jusqu’à la fin des temps en chacun d’entre nous, se diffusant ainsi sur toute la terre.

Carême et Liturgie…

Notre catéchuménat est dirigé par la Liturgie. C’est elle qui nous guide, qui nous montre, justement avec ses lectures -qui peuvent apparaître sans lien : pourquoi revenir à la Genèse… ? Pourquoi parler d’Abraham, de Moïse ? Comment nous insérer dans un mouvement unique qui a été réalisé par Jésus, préparé par nos Pères du peuple hébreu et accompli par chacun de nous, c’est-à-dire l’Église. Ainsi s’accomplit progressivement cette aspiration qui est au cœur de l’homme (grâce à Dieu…) d’une vie nouvelle, d’une régénération, d’une résurrection, d’un retour à la Vie en quittant le péché et la mort…

Le Carême est cette Liturgie réduite. Une Liturgie en synthèse, comme l’Exode représente dans l’Ancien Testament une synthèse de ce catéchuménat de 2000 ans. En effet, tout le suc de cette attente est présent dans le silence du désert : la prière, la purification, le sens des autres que recommande Yahvé… Nous retrouvons dans notre Carême ces trois grands actes du catéchuménat de l’Ancien Testament !

Le Carême, une retraite ecclésiale…

L’Église nous recommande la prière, la pénitence et la charité. Mais nous aurons compris maintenant la dimension intérieure de ces mots.

Il ne s’agit pas de donner un euro, il ne s’agit pas de prier dix secondes de plus. Il s’agit de comprendre que ce n’est pas d’abord un mouvement personnel, mais que nous avons à nous laisser insérer dans ce mouvement grandiose de la régénération du monde, à laquelle nous participons comme ont participé Abraham et Moïse, comme a participé Jésus (qui en est l’Auteur), et comme participent tous les saints de l’Église depuis la Vierge Marie et les Apôtres jusqu’à la fin des temps.

« Le moment est venu ! » nous dit Saint Paul, le moment est là.

Si le Carême précède Pâques, c’est que le temps de notre préparation à la régénération est fondamental : « Ce sont les derniers temps. » Non pas la fin du monde, mais la fin d’un monde spirituel, la fin de mon monde intérieur de péché pour une certaine résurrection à la charité, en chacun de nous, doit se produire dans 40 jours…

Le Carême, le temps d’un oui définitif et amoureux à Dieu !

Le catéchuménat, c’est se préparer à recevoir la vie pascale. Le Carême consiste à participer du mieux possible, encore mieux que l’an passé, à cette re-création, en nous offrant à elle. Le Carême est donc un temps positif. Il n’est pas un temps de tristesse, de négation, si ce n’est la négation du Mal.

Le Carême c’est d’abord le OUI que l’homme libre dit à Dieu ! Oui, j’accepte, oui, je désire cette régénération, cette résurrection personnelle qui est incluse dans la régénération du cosmos, de l’Église… Oui, je désire être meilleur pour ma propre fin, pour mon propre épanouissement d’homme, de femme, de fils et de fille de Dieu.

Et c’est parce que je dis oui à Dieu, c’est parce que je veux recevoir Dieu qu’effectivement je vais dire non à moi-même, en essayant de m’oublier, de prendre moins de place en moi-même pour donner plus de place à la vie du Christ ressuscité…

Cet oubli de soi au profit de la mémoire de Dieu ce n’est ni plus ni moins que la purification du corps, de l’esprit et du cœur. Je dois me purifier l’esprit par la prière, je vais me purifier le corps par la pénitence, je me purifierai le cœur par la charité.

Voyons alors la dimension que nous atteignons. Il ne s’agit pas de faire un acte, il s’agit d’être dans un état, un désir de changer, un désir d’alliance, d’épousailles avec le Seigneur, un désir d’union à Dieu… Un OUI plus grand et plus vrai qui me fera accepter avec amour telle ou telle pénitence, une prière plus profonde, un sourire offert plus fréquemment à mon prochain…

S’inscrire dans le long processus de la sanctification du monde…

A Pâques, le catéchumène reçoit trois choses. Il reçoit la Parole du Credo, il reçoit l’Eucharistie (la Parole Incarnée), il reçoit l’Église en entrant en Église par le Baptême. Depuis les origines de l’Église le catéchumène se purifie pour recevoir ces trois choses.

Pour recevoir la Parole, il s’oublie : il est à l’écoute par la prière.

Pour recevoir l’Eucharistie avec désir, il aiguise sa faim par le jeûne.

Pour recevoir l’Église et son commandement de la charité donné par Jésus (« Aimez-vous les uns les autres ») il s’ouvre par le don et l’oubli de soi.

Voilà la grâce que nous pouvons demander en ce 1er Dimanche de Carême : saisir ce sens à la fois grandiose, ecclésial, éternel, christique, positif, vital de notre Carême. Nous ne sommes pas contents de rentrer en Carême parce que nous avons à faire des efforts ? Cela peut se comprendre car, oui, nous avons à faire des efforts.

Mais c’est pour participer à toute la régénération du monde que le Christ a commencée le jour de Pâques, dans la suite de la préparation des Anciens et qui s’accomplit toujours dans l’Église en proportion de notre bonne volonté.

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.