Lectio divina pour le troisième dimanche du temps ordinaire

Is.8, 23-9, 3 // 1Co.1, l0…17 // Mt.4, 12-23

Lançons notre méditation à partir de la Collecte. Comme nous le savons, la Collecte est une prière très importante pour notre Messe, d’autant plus que c’est à travers elle que nous nous resituerons tous les jours de la semaine qui suit le dimanche, dans l’esprit de ce dimanche. Les lectures changent chaque jour, mais la compréhension de ces lectures qui sont données à notre méditation à chaque Eucharistie, tourne autour d’un pivot et ce pivot, qui est l’enseignement ecclésial de la semaine, se trouve dans la Collecte.

« Dirige notre vie selon ton amour »

Dans cette Collecte du 3ème Dimanche Ordinaire nous demandons à Dieu de « diriger notre vie selon son amour afin qu’au nom de son Fils nous portions un fruit en abondance. » Qu’est-ce que cela veut dire ?

« Dirige notre vie selon ton amour » cela veut dire : dirige ma vie selon ton Esprit Saint qui est l’Esprit de l’Amour, que l’Esprit Saint qui est l’Esprit d’amour de Dieu le Père, et de Dieu le Fils, soit le principe de ma vie, le moteur, qu’Il soit la Vie de ma vie diront les mystiques.

Autrement dit, je demande à Dieu, qui veut toujours diriger le monde par Son Amour, que ma vie soit docile à la motion de l’Esprit qui n’est autre que Son Amour ! Nous demandons à Dieu dans cette Collecte que notre vie « se laisse agir » pour reprendre le terme de Paul, se laisse animer par l’Esprit.

« Ceux qu’anime l’Esprit Saint, ceux-là sont appelés fils de Dieu. »

En un mot je demande à Dieu dans cette Collecte que ma vie soit filiale ou que je sois fils, puisque saint Paul dit que « ceux qu’anime l’esprit de Jésus, l’Esprit Saint, ceux-là sont appelés fils de Dieu. »

Donc nous nous situons à l’opposé de ce que nous aurions pu croire en entendant cette prière : « Dirige notre vie !… » avec le report sur Dieu de notre autoritarisme humain, de notre volontarisme de la manière dont quelquefois nous commandons aux autres. C’est à l’opposé de cela puisqu’au contraire je demande d’être fils, je demande d’entrer dans cette souplesse de la relation qui est la relation Père-fils.

Alors si je demande à Dieu que ma vie soit filiale, finalement c’est que je Lui demande de marcher à la suite du Fils, du Fils ainé, du Premier-né, du Fils par nature, du Verbe, du Christ !

Je demande donc de marcher à la suite de celui qui est Fils de toute éternité, et je rejoins finalement le thème de dimanche dernier où nous avions vu comment, dans la vie chrétienne, le Christ se trouvait devant nous parce qu’Il était justement le Fils et parce qu’Il était la Lumière. Nous allons d’ailleurs revenir au thème de la lumière.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Celui-ci est mon Fils Bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour. »

Je demande de marcher à Sa suite et en marchant à Sa suite je ne vais pas être étonné de découvrir que Lui aussi le Fils, le Premier, l’Unique, le Bien-aimé, que Lui aussi et Lui le premier s’est laissé agir par l’Esprit Saint puisqu’il est le Fils et que « les fils sont ceux qui se laissent agir, animer par l’Esprit d’amour de Dieu » dit encore saint Paul !

Donc le Fils s’est laissé Lui aussi agir par l’Esprit Saint, que ce soit dans le mystère de Sa vie trinitaire où Il Se retourne vers le Père d’où procède la spiration d’Amour qu’est l’Esprit, ou que ce soit dans Son mystère d’Incarnation où le Père nous dit : « Celui-ci est mon Fils Bien-aimé, l’Unique, en qui j’ai mis tout mon amour », en qui j’ai mis tout Mon Esprit, qui vit dans Mon Esprit !

Et l’Incarnation est justement là pour montrer de manière visible aux hommes ce que c’est que de vivre dans l’Esprit, de se laisser animer, agir par l’Esprit de Dieu. Le Verbe s’incarne pour que nous Le puissions voir vivre, et Le suivre dans Sa manière de vivre qui est de se laisser conduire comme Il va Se laisser conduire bientôt au désert, poussé par l’Esprit.

« Dieu a envoyé son Esprit dans nos cœurs. »

Et dans cette démarche c’est véritablement cet Esprit de Jésus qui est le moteur de Sa vie trinitaire comme celui de Sa vie de Fils incarné. Et c’est cet Esprit de Jésus qui nous est donné : « Dieu a envoyé son Esprit dans nos cœurs. »

Cet Esprit du Fils qu’Il nous donne par le Baptême et par chaque sacrement, chaque fois que nous L’invoquons, chaque fois que nous Le désirons, c’est cet Esprit d’Amour, cet Esprit qui va pousser Jésus au bout, à l’extrême limite du don de soi avec le don de Sa vie sur la Croix !

Et donc le chrétien qui reçoit cet Esprit, qui essaye de suivre le Fils dans cette vie filiale, dans cette vie d’amour, dans cette vie de donation, va lui aussi, avec le Fils, dans le Fils et par le Fils, porter des fruits.

Jésus dira d’ailleurs qu’il portera des fruits encore plus grands, il fera des œuvres encore plus grandes c’est-à-dire encore plus disproportionnées puisque nous ne sommes que des hommes, des créatures !

Donc l’homme est appelé à porter ce fruit en abondance qui est le fruit de l’Esprit, qui est le fruit de l’Amour, le fruit de la Croix. Nous rejoignons ainsi la Collecte dans sa deuxième partie : « Fais que, au nom de ton Fils, nous portions un fruit en abondance. »

« …Au nom de Ton Fils Bien-aimé… »

En fait ce que nous demandons dans cette Collecte c’est bien cela : c’est d’être porteur de fruits à force d’être filial !  « …au nom de ton Fils Bien-aimé… »

Cette centralité du Fils qui nous donne Son principe de Vie, Son moteur intime, en nous transmettant Sa consécration dans l’Esprit, et nous fait porter un fruit en abondance, elle nous est révélée par Jésus dans le chapitre XV de Saint Jean : « Celui qui demeure en moi portera du fruit… Vous ne pouvez pas porter du fruit si vous ne demeurez pas en moi… Sans moi vous ne pouvez rien faire. »

Mais nous l’avons dans la première lecture de ce 3ème Dimanche Ordinaire : le Christ, c’est la Lumière, la grande Lumière qui se lève dans la Galilée, pays des païens c’est-à-dire nous, l’Église universelle.

Et saint Paul aussi insiste sur cette centralité du Christ…

« Celui qui porte du fruit mon Père l’émondera… »

Si nous restons sur ce thème évoqué dans l’évangile de Jean (porter du fruit en abondance parce que je suis uni au Christ et que je vis, je respire de Son amour, de Son principe de vie, de l’Esprit Saint) je m’aperçois qu’il va y avoir un émondage.

Porter du fruit demande, nécessite de demeurer uni au Christ comme nous venons de le voir, mais porter du fruit va entraîner aussi, même dans cet état d’union au Christ, un émondage.

C’est cela que nous ne comprenons pas toujours. Nous pensons que nous devons être émondés parce que nous sommes pécheurs. Mais non, ce n’est pas parce que je suis pécheur, c’est parce que je suis uni au Christ -saintement mais insuffisamment- que je suis émondé ! C’est parce que je suis déjà greffé sur le Christ, mais que le Christ désire que je sois greffé en communion encore plus grande avec Lui : « Celui qui porte du fruit mon Père l’émondera pour qu’il en porte plus encore. »

Donc nous ne devons pas nous étonner, nous révolter d’être émondés : c’est la loi de la vie spirituelle, c’est la loi de la croissance, c’est la loi de notre vocation à la sainteté.

Cette loi de l’émondage, qui est connexe absolument à la loi du ‘demeurer en Jésus’ pour porter du fruit et pour en porter plus encore, amène au thème de la conversion dont parle Jésus dans l’Évangile : « Il se mit à proclamer la conversion : Convertissez-vous le Royaume de Dieu est proche. »

« Convertissez-vous le Royaume de Dieu est proche. »

Qu’est-ce que la conversion, et finalement donc qu’est cet émondage qui me touche moi baptisé ?

La conversion, lorsque l’on recherche son sens profond dans l’Écriture, c’est faire mémoire à nouveau des bienfaits de Dieu, des bienfaits de Dieu vis-à-vis du monde, vis-à-vis de l’Église, vis-à-vis de mon âme, c’est-à-dire des bienfaits de Dieu qui tracent l’histoire du Salut tant universelle que personnelle, les deux étant imbriqués extrêmement profondément.

Si nous regardons la Bible (l’Ancien comme le Nouveau Testament), le péché se définit comme ne plus se souvenir des bienfaits de Dieu, c’est oublier l’action de Dieu, oublier que Dieu a agi à main forte, oublier que Dieu a sauvé, oublier que Dieu a délivré, oublier que Dieu est dans l’Arche, oublier la Loi de Dieu, oublier que Dieu a parlé, oublier que Dieu a sauvé les pères…

Les auteurs sacrés reviennent sans cesse à cette description que Yahvé fait de l’infidélité de Son peuple qui oublie : Tu oublies que c’est Moi qui t’ai fait sortir d’Égypte…, tu oublies que c’est Moi qui t’ai sauvé…, tu oublies que c’est Moi qui t’ai nourri au désert…, tu oublies que c’est Moi qui t’ai donné l’eau de Massa…

Et donc tu ne me reconnais plus comme Je Suis : un Dieu agissant et sauvant, un Dieu d’amour -déjà dans l’Ancienne Alliance !- et donc tu ne M’aimes plus ! Parce que l’amour est suscité par la contemplation que l’on a des bienfaits reçus de quelqu’un. Tu ne peux plus M’aimer parce que tu ne Me reconnais plus dans Mon être et dans Mon agir, tu ne sais plus que Je Suis Celui qui est, qui t’accompagne, tels la nuée dans la journée et le feu dans la nuit pendant ton exode…

Détournons-nous de nos détournements !

Alors je nous en supplie : Arrêtons de ramener le thème de la conversion à cet aspect moralisant absolument réducteur, car il fait en sorte que je me convertis mais c’est encore le ‘je’ que je regarde. Je vais changer mais c’est encore le ‘je’ que je mets en avant, je vais être gentil mais c’est encore le ‘je’ qui m’intéresse…

Et c’est justement le contraire que Dieu attend de nous ! Il attend que nous arrêtions de nous regarder le nombril ! Il désire que nous prenions une gomme et que nous nous effacions absolument de notre vie pour Le regarder Lui et Son Royaume. D’ailleurs à force de nous regarder le nombril on tombe dans la sinistrose parce que le nombril, c’est extrêmement limité et l’on en a vite fait le tour…

Alors que si nous regardions Dieu et Son Royaume qui est proche ! Arrêtons de nous regarder, regardons-Le Lui ! Dieu désire que nous Le regardions !

C’est cela l’émondage ! Ce n’est pas seulement être plus gentil, moins gourmand, plus obéissant, et bien faire sa prière le matin et le soir… Cela vient ensuite comme une conséquence, comme un fruit abondant.

Si nous sommes distraits à la messe ou dans nos prières, c’est parce que nous ne sommes plus intéressés par Dieu, parce que nous ne savons pas qui est Dieu, donc nous Le prions par force, au lieu de Le prier spontanément par amour !

La conversion dit Osée, c’est se détourner de nos détournements. C’est-à-dire revenir et voir Dieu et ce qu’Il fait pour moi, revenir à mes amours premières de chrétien, de fille de Dieu, de fils de Dieu…

« Il vit et il crut. »

C’est voir Dieu et Le voir tel qu’Il est encore une fois c’est-à-dire dans Son Alliance, dans Sa proximité à moi-même, à ma vie, dans cette relation d’amour personnelle… Et nous revenons ainsi au thème de la Liturgie de dimanche dernier.

Il ne s’agit pas seulement de voir Dieu comme Pierre a vu le Christ lorsqu’Il a marché sur les eaux : parce qu’il ne faisait que voir et donc il s’est enfoncé. Il ne voyait pas le Christ tel qu’Il était c’est-à-dire qu’il ne croyait pas encore suffisamment ! Ce fut identique avec les apôtres qui avaient peur de la tempête qui risquait de renverser la barque. Pourtant eux-aussi voyaient le Christ !

Et nous aussi nous Le voyons, et nous allons Le voir tout à l’heure dans l’hostie, mais est-ce que nous croyons ? Il ne s’agit pas seulement de voir, mais de croire ; il faut faire comme Saint Jean : « Il vit et il crut. »

En quoi crut-il ? En cette vie nouvelle qui commence au matin de Pâques avec la Résurrection ! Ce sera la Postcommunion qui va conclure notre Eucharistie : « Fais que nous soyons toujours émerveillés de la vie nouvelle dans laquelle tu nous as mis. »

Sommes-nous émerveillés d’être chrétiens, baptisés ?

« Il m’aime et j’ai du prix à ses yeux. »

La conversion c’est quitter ce moi pour être vers Lui et Lui en tant qu’Il est en relation avec mon cœur, avec mon âme. Comme dit la Parole : « Il m’aime et j’ai du prix à ses yeux. »

Donc nous devons renouveler notre jeunesse c’est-à-dire nous remémorer : faire mémoire au sens du mémorial. C’est pour cela que l’Eucharistie est le point central de notre foi. Elle est même le mystère de la foi, c’est le mémorial des mémoriaux puisque c’est l’acte de la Croix figuré par tous les sacrifices de l’Ancien Testament et moteur – par l’Esprit Saint que Jésus donne à la Croix- de tous nos sacrifices à nous !

Mais, comme disait le curé d’Ars, ce ne sont plus des sacrifices à partir du moment où nous les faisons avec amour… Ce sont des oblations ! L’oblation chrétienne répète l’extase chrétienne de l’Apôtre Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu », qu’est-ce que Tu as pu faire pour moi dans ma vie : c’est fabuleux !

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.