Lectio divina pour la solennité de l’Épiphanie

Is.60, 1-6 // Ep.3, 2-6 // Mt.2, 1-12

Pour essayer d’entrer plus profondément dans ce mystère de l’adoration des mages, je vous propose de replacer cet évènement face aux autres manifestations de Dieu -puisque c’est le sens du mot ‘épiphanie’- dans la Bible.

Les épiphanies de Dieu

À côté de celle de la crèche, j’en retiens trois.

Il y a d’abord la manifestation du Buisson ardent à Moïse au cours de laquelle Yahvé révèle son Nom. Il y a ensuite, toujours dans l’Ancien Testament la grande épiphanie, la grande théophanie de l’Horeb au cours de laquelle Yahvé donne la Loi au même Moïse.

Dans le Nouveau Testament, nous avons donc cette épiphanie silencieuse de Bethléem, de la crèche, (tant celle de la naissance que celle de l’adoration des mages, deux événements compris et célébrés dans une même solennité par nos frères orthodoxes. Puis nous avons l’épiphanie de la Transfiguration au cours de laquelle le Père nous demande d’écouter le Fils.

Quels sont les liens entre ces quatre manifestations ?

On peut remarquer déjà que dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament nous avons une manifestation qui origine la Parole et la Révélation de Dieu : celle du Buisson ardent, par laquelle Dieu se dévoile et celle de Bethléem qui origine la Nouvelle Alliance.

Puis deux autres manifestations qui ne les concluent pas, mais qui en expriment la plénitude. Au Sinaï c’est la plénitude de la Loi, les Paroles de Vie qui sont transmises de la divinité à l’humanité ; dans le Nouveau Testament c’est la plénitude de la Transfiguration qui est le signe avant-coureur de la Résurrection.

De la lettre à l’Esprit…

Mais il y a un autre lien plus intéressant que l’on peut faire.

La Transfiguration est la réponse, l’achèvement, l’accomplissement de l’Horeb. À l’Horeb Dieu donne la Loi, à la Transfiguration Il nous demande d’écouter Son Fils qui est venu accomplir la Loi. Jésus d’ailleurs est transfiguré en compagnie de Moïse (la Loi) et d’Elie (le prophétisme). Donc il y a cet achèvement, ce passage de l’ombre à la lumière, de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance, de la Loi écrite à la Loi vivante qu’est le Christ et qui nous sera transmise par les Béatitudes.

Donc on peut penser qu’il y a un lien similaire entre la révélation du nom de Yahvé à Moïse au Buisson ardent et cette manifestation silencieuse de Bethléem. Cela nous aidera à comprendre cette Révélation silencieuse qui doit sûrement être chargée de sens divin.

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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« Je suis Celui qui est » est en fait « Dieu avec nous » !

On peut penser que la manifestation, l’épiphanie silencieuse de Bethléem, est centrée, trouve son sens dans la Révélation d’un Nom comme pour le Buisson ardent. Or cette Révélation d’un Nom, elle a bien lieu puisque Celui qui naît, l’Enfant que les mages viennent adorer « il s’appellera l’Emmanuel », suivant la prophétie d’Isaïe : « La vierge concevra et elle lui donnera un nom, on l’appellera Emmanuel. » !

Donc tout le silence de Bethléem, tout ce recueillement, cette intimité (à l’exemple du Buisson ardent qui en plein désert est là, brûle silencieusement comme le face-à-face de Dieu avec Moïse), tout le silence de Bethléem, toute la lumière de Bethléem, tout cet évènement si secret, si discret, si mystique, est rempli d’une révélation qui s’appelle « Dieu-avec-nous », Emmanuel.

Ce n’est plus seulement « Je Suis Celui qui est », du Buisson ardent, c’est « Dieu-avec-nous. »

« Dieu-avec-nous » : signe efficace de l’éternité !

Mais alors quel sens donner à cette révélation de « Dieu-avec-nous » ?

C’est très simple : c’est le face-à-face de Dieu avec l’humanité, l’enfant face à Marie, Joseph, les bergers et maintenant aujourd’hui les mages, tous et chacun représentant l’humanité.

Ce « Dieu-avec-nous » est comme un sacrement, le Christ est le Sacrement, le signe efficace de l’éternité !

Je donne, ce faisant, une coloration un peu nouvelle à cette célébration de l’Épiphanie que l’on a trop tendance à restreindre à l’universalité. C’est vrai que c’est la fête de l’universalité des nations, -saint Paul nous en parle-, rien de plus exact et nous y viendrons.

Mais il y a d’abord, comme dans tout acte de Dieu et dans toute Parole de Dieu, une référence à l’ultime, une référence à l’Oméga : « C’est pour cette heure que je suis venu » dira Jésus. Il vient dans le monde pour sanctifier le monde, mais pour l’Au-Delà. Il ne vient pas pour rester dans le monde, d’ailleurs Il s’en ira du monde…

« Là où je suis là aussi sera mon serviteur. »

Donc le face-à-face de Dieu avec nous à la crèche est le signe efficace de l’éternité. Pourquoi ?

Parce que dans l’éternité, nous serons ‘nous-avec-Dieu’. Donc ce face-à-face, cette manifestation, cette épiphanie secrète, mystique, extrêmement intime du « Dieu-avec-nous » au milieu du cercle de Ses ultra-privilégiés que sont Marie, Joseph, les bergers et les mages, n’est rien d’autre que le dévoilement de notre avenir éternel ! « Dieu-avec-nous » nous dévoile ce que sera le « nous-avec-Dieu » : « Là où je suis là aussi sera mon serviteur. »

Signe efficace ai-je précisé parce que ce dévoilement commence la route, donne l’impulsion, l’énergie que nous appelons la grâce, pour pouvoir effectivement marcher et atteindre ce « nous-avec-Dieu » que l’on appelle l’éternité !

Alors entre le face-à-face de la crèche et le face-à-face éternel, entre le « Dieu-avec-nous » et le « nous-avec-Dieu », nous avons un rapport d’inversion, mais un rapport d’identité : Je suis avec toi pour que tu sois avec Moi semble dire l’Enfant-Dieu…

On retrouve toute la mystique des noces de Dieu avec l’homme…

La Sainte Famille de la Trinité.

Nous pouvons donc décrire, entr’apercevoir ce que sera notre éternité, notre « nous-avec-Dieu », notre vie éternelle avec Lui.

C’est d’abord l’entrée dans la Sainte Famille que représente la Trinité. C’est d’abord cela l’éternité. L’éternité c’est l’entrée dans la Sainte Famille de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

Et le cœur, le centre, l’atome, le noyau de cette Famille Sainte qu’est-ce ? Regardons l’Enfant de la crèche : Il est la pauvreté, la pauvreté de soi, l’humilité, la petitesse… Le cœur de Dieu, le noyau de la Vie divine, la substance intime de Dieu, c’est la Pauvreté qui est manifestée par l’Enfant à la crèche.

Nous entrons dans cette Sainte Famille dont le cœur est la pauvreté de soi, à ne pas confondre avec la pauvreté sociale ! Il s’agit ici de la pauvreté de soi !

L’entourage, les électrons autour du noyau de l’atome divin, qu’est-il ? Là encore, regardons : les mages et les bergers ! Des riches, des rois : Malheur : bourgeoisie, capitalisme, eh oui ils sont là, les rois, les riches, les savants… Les mages c’étaient un petit peu tout cela, des princes et savants venus de l’Orient.

Et puis des bergers…

Alors avec eux nous avons vraiment le dernier barreau de l’échelle sociale, puisque les bergers n’étaient même pas reconnus dans leur existence civile ! Le bas peuple, aussi pauvre qu’inculte !

C’est donc toute l’humanité sociale qui est ainsi représentée : riche et pauvre, ignare et savante, mais réunie dans une même humilité du cœur : le berger contemple à moitié ravi, sans trop comprendre, et le mage s’agenouille et adore !

Voilà ce que représente notre entrée dans l’éternité avec toute l’humanité qui y est conviée.

« Ils ne feront qu’une seule chair. »

Nous arrivons effectivement là à la dimension universelle : « Lève-toi et regarde : ils arrivent tous ! »

On ne sait pas si Isaïe parle de la crèche avec les mages, (tous les peuples qui arrivent de Madian, de Saba, etc… ces noms obscurs du croissant fertile, évoquant les caravanes de dromadaires qui blatèrent) ou si le prophète parle de l’Eternité où la Jérusalem Céleste accueillera tous les peuples venant à la lumière, venant voir l’Agneau qui trône. On ne sait pas, et cela n’a pas d’importance puisque l’un est signe de l’autre, puisque l’un appelle l’autre, puisque l’un mène à l’autre, puisque c’est la crèche qui mène au Ciel !

Tout ce que nous savons avec saint Paul c’est que toute l’humanité est « associée dans un même corps. » On retrouve là-encore la notion du mariage : « Ils ne feront qu’une seule chair » et le parallèle paulinien entre l’Amour de Dieu pour Son peuple et l’amour de l’époux, pour sa femme.

Oui, c’est avec toute l’humanité que s’unit la Divinité pour que ce soit toute l’humanité qui puisse s’unir au Ciel avec cette Divinité.

Saint Paul insiste sur ce point : cet universalisme est un aspect fondamental de notre foi, de notre Rédemption.

Les Mages, signe artistique de l’universalité du Salut !

C’est là que les mages interviennent. Ils font partie de l’Écriture, ce n’est pas une invention, ils sont là présents dans le Nouveau Testament. Sont-ils noirs, blancs, jaunes ? Peu importe, ils sont là. Et ils vont devenir, avec cette foi populaire qui a pétri notre civilisation depuis 2000 ans, le signe artistique de cette universalité. Non pas parce qu’il y a un noir, un blanc et un jaune, non.

Mais vous remarquerez que dans l’art chrétien s’il y a des personnages qui sont toujours présents à la crèche, ce sont les mages. Et s’il y a des personnages qui sont présents à la crèche, représentés à la mode du temps, ce sont les mages, qui vont nous suivre depuis 2000 ans dans nos modifications vestimentaires. Ils seront à la romaine, ils seront à la barbare, ils seront à la moyenâgeuse, ils seront en habit Renaissance… Ils nous suivent, ils nous poursuivent, ils se transforment à chaque génération, à chaque civilisation, ainsi que leurs montures qui sont plus ou moins caparaçonnées suivant le goût du temps et de l’époque !

Et ceci, comme pour nous dire que, plus que pèlerins de l’espace venant de la Chaldée ou de la Syrie à Jérusalem, ils sont surtout pèlerins du temps, c’est-à-dire qu’ils accompagnent chaque être humain, de tout temps, pour lui montrer que Dieu est avec lui.

Voilà pourquoi les mages sont universels : parce qu’ils représentent à toutes les époques ce face-à-face de Dieu avec l’humanité !

Comme signe, et pas seulement comme une petite histoire qui a eu lieu il y a 2000 ans et que l’on se rappelle avec la galette des rois ! Le peuple chrétien par son art a très bien senti cette instrumentalité du mage…

« Voyant l’étoile, les mages se réjouirent ! »

Le message de l’Épiphanie est que le face-à-face éternel de Dieu avec nous est le signe efficace du face-à-face éternel de nous avec Lui.

Voilà notre étoile, voilà ce qui brille dans notre vie, voilà ce qui doit nous guider, nous mener !

Voilà ce qui doit nous réjouir comme les mages qui « voyant l’étoile se réjouirent », comme les apôtres voyant le Christ apparaître après la Résurrection.

Cette joie c’est la joie qui, dans nos vies difficiles, est provoquée par la foi, la certitude que je suis en relation unique, privilégiée, amoureuse, avec Dieu-Père, à travers Dieu-Fils et dans l’amour de Dieu-Esprit !

Et cette joie c’est la joie de l’espérance c’est-à-dire cette certitude que cette relation va aboutir à une plénitude au Ciel !

C’est une joie si profonde qu’elle est capable de transformer notre vie : pas de nous faire devenir riches si nous sommes pauvres, ou intelligents si nous sommes des bûches ! Mais capable d’illuminer notre parcours, d’illuminer nos incapacités, d’illuminer nos pauvretés, d’illuminer nos limites, d’illuminer nos échecs !

Repartir consolés, et pour consoler !

C’est la joie de la consolation, c’est la joie d’être consolé par cette espèce de révolution, ce retournement ce bouleversement de la compréhension de notre vie : cette certitude d’être aimé de Dieu, même dans mon échec, dans ma misère, dans ma tristesse, dans ma débilité physique, morale, sociale ou autre…

Je suis véritablement transformé par cette Lumière à tel point que je deviens moi-même lumière !

Je goûte à la consolation, et donc je repars par un autre chemin comme les mages qui « repartirent par un autre chemin » pour éviter Hérode.

Nous aussi nous devons repartir après avoir vu cette étoile, cette révélation du face-à-face éternel par le face-à-face de la crèche. Nous devons repartir par un autre chemin, nous devons repartir consolés et nous devons repartir pour consoler.

Mgr Jean-Marie Le Gall – Communauté Saint Martin

Qu’est ce qu’une lectio divina ?

Une lectio divina est un commentaire biblique sous le mode d’une lecture spirituelle et priante. C’est une méditation sur les textes de l’Écriture Sainte proposés par l’Église pour la Messe du jour.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.