Chaque année, l’Eglise nous invite à nous souvenir plus spécialement de nos proches qui nous ont quittés, au moment de la Toussaint. Au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, une initiative originale est proposée à cette occasion pour prier pour les défunts, avec les Pèlerinages du Ciel. Rencontre avec don Paul Denizot, recteur du sanctuaire.
En quoi consistent les pèlerinages du ciel ?
Les cinq pèlerinages du Ciel du mois de novembre sont le sommet de la prière pour les défunts du sanctuaire de Montligeon. Ils ont lieu chaque année au début du mois de novembre, dans la continuité de la fête de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts : le 1er, le 2 novembre, et chacun des trois dimanches suivants, soit les 3, 10 et 17 novembre cette année. C’est un moment propice pour beaucoup de pèlerins pour prier pour les âmes du purgatoire et recevoir une formation théologique à ce sujet.
Ces pèlerinages du Ciel ont toujours existé à Montligeon et sont un point d’orgue dans la vie du sanctuaire, où chacun des pèlerins, qui viennent d’horizons et de cultures très variés, trouve sa place. Il est particulièrement touchant de voir chaque année à cette occasion que beaucoup des pèlerins vivent un deuil lourd et qu’en même temps, il y a une réelle atmosphère de joie dans ce pèlerinage. Une vraie incarnation de l’espérance que notre foi nous donne de vivre dans ces situations douloureuses !
Quelle est le message du pèlerinage cette année, notamment dans un contexte de relance du débat sur l’euthanasie ?
A Montligeon nous accueillons toute l’année des personnes en deuil et notamment des proches de personnes qui se sont données la mort. Il me semble que le suicide assisté, malgré les préparations et l’accompagnement, laisse toujours de la tristesse, de la culpabilité et du désespoir. Mystérieusement, la fin de vie peut être belle et ce n’est pas la même chose d’accompagner la vie jusqu’au bout, avec ses souffrances, que de provoquer la mort. La logique est radicalement différente : si dans un cas les derniers moments peuvent apporter consolation et apaisement dans une logique de vie, dans le cas de l’euthanasie, la mort provoquée est un refus et une fuite de la mort humaine.
« C’est croire que le Seigneur prend soin de nos défunts et qu’il offre sa miséricorde … »
Ensuite, l’espérance chrétienne nous enseigne que la mort est un moment important de notre existence, moment ultime de l’accueil ou du refus de la grâce, de l’accueil ou du refus de la vie. L’euthanasie est un des fruits d’une société sécularisée qui ne sait plus donner de sens à la mort, qui l’occulte et refuse la faiblesse et la dépendance.
Enfin, elle nous interroge sur le souci que nous portons à nos aînés et à nos malades. Dans les pays d’Afrique que nous visitons pour Montligeon, où le sens de la communauté est plus aigu, la question de la fin de vie provoquée ne semble pas se poser. Dans nos sociétés sécularisées et individualistes, le malade, le vieillard, celui qui souffre, nous gênent. Or il en va de notre propre salut. Lors du jugement dernier, le Seigneur nous demandera « qu’as-tu fais de ton frère ? »
A quoi ça sert de prier pour les morts ?
Le cœur de la mission de Montligeon est de prier et de faire prier pour les défunts. Tous les jours, la messe perpétuelle est célébrée au sanctuaire pour les âmes du purgatoire et pour les personnes, vivantes ou défuntes, recommandées à la Fraternité. Prier pour les âmes du purgatoire, c’est d’abord croire que notre prière peut toucher les cœurs, même après la mort.
C’est croire aussi que le Seigneur prend soin de nos défunts et qu’il offre sa miséricorde à ceux qui n’étaient pas complètement prêts à entrer dans la Gloire. Nous avons un témoignage de cette prière pour les défunts dans le livre des Macchabées (Ma 12, 43-46), lorsque Judas organise une collecte pour faire célébrer un sacrifice afin de délivrer de leurs péchés les guerriers d’Israël tués lors de la bataille. Le narrateur ajoute : « C’était là une pensée religieuse et sainte. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice d’expiation, afin que les morts soient délivrés de leurs péchés ». Chrétiens, nous croyons que notre prière peut aider les défunts dans ce temps de purification post mortem, que l’Église appelle le purgatoire.
D’où vient cette pratique de prière pour les morts ?
L’intuition de prier pour les morts est universelle puisqu’on la retrouve dans toutes les cultures depuis la nuit des temps (préhistoire, Égypte, Inde…). Comme si l’homme avait conscience qu’il pouvait encore faire quelque chose pour ses morts ! Cette intuition est assumée par la révélation, purifiée des superstitions et des éléments magiques en contradiction avec la foi, et accomplie dans le mystère inouï de la communion des saints. Le deuxième livre des Macchabées atteste de la prière pour les défunts dans l’histoire d’Israël, dans l’espérance que Dieu peut pardonner les péchés après la mort. Dès l’Antiquité, les chrétiens ont prié et célébré la messe pour les défunts, conscients que dans la communion des saints, notre prière peut les aider dans une étape de purification pour les rendre prêts à communier avec le Seigneur.
Aujourd’hui, encore, l’Eglise nous encourage à prier pour les défunts comme nous le faisons à chaque messe lors de la prière eucharistique.
Pour mieux connaître le sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, rendez-vous sur son site : Notre-Dame de Montligeon.org
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Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.
Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.
D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965. Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.
À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.
Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.
L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.
Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page.
Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com
Biographie
Don Paul Préaux
Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.
En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.
Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.
Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages. Renvoi à la page de ses publications.
Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.