Pour vivre de l’Esprit Saint l’Église offre à chaque baptisé l’aide d’un accompagnement spirituel dans son chemin de vie. Cette pratique repose sur l’écoute de l’Esprit Saint qui guide le peuple chrétien mais aussi sur l’oreille attentive et bienveillante de l’accompagnateur spirituel…
Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (n. 171), le Pape François nous rappelle l’opportunité de l’accompagnement spirituel pour la vie chrétienne comme une aide que tout baptisé peut demander et recevoir de l’Église.
Pour grandir dans la foi et dans l’amour, il n’est pas bon de rester seul. Depuis deux millénaires, à travers la Tradition des Pères du désert, la Tradition orientale, la Tradition ignatienne, l’Église offre aux baptisés une aide précieuse à travers la pratique de l’accompagnement spirituel. Il s’agit d’avancer « en eau profonde » (Luc 5, 4), avec l’aide d’un frère aîné dans la foi en vue de discerner, connaître et accomplir la volonté de Dieu.
Dans son exhortation apostolique Christus vivit (25 mars 2019), qui faisait suite au synode sur les jeunes, le pape François donne quelques clefs permettant de mieux comprendre cette pratique méconnue (n. 291-298).
D’abord, il rappelle que l’accompagnement suppose l’écoute : si l’on veut être aidé dans son chemin de vie, la première chose que l’on attend, c’est d’être écouté dans ce que nous avons à dire à propos de ce chemin.
« Pour grandir dans la foi et dans l’amour, il n’est pas bon de rester seul »
Mais écouter, pour celui qui accompagne, suppose d’être attentif à trois aspects. D’abord, au fait que c’est une personne qui est écoutée : « il s’agit d’écouter l’autre qui se donne lui-même à nous dans ses paroles ». Ensuite, au fait que cette écoute est au service d’un discernement : « Il faut avoir le courage, la tendresse et la délicatesse nécessaires pour aider l’autre à reconnaître la vérité et les mensonges ou prétextes ». Enfin, cette écoute se concentre sur les progrès qui attendent la personne accompagnée, aussi bien humains que spirituels : quels pas suivants sont à faire, afin que ce chemin de vie se transforme en chemin qui rapproche du Seigneur ? »
L’accompagnateur spirituel n’a jamais vécu exactement la même situation que la personne accompagnée, car chacun est unique, mais lorsqu’on escalade une paroi, il y a des prises qui n’apparaissent pas au premier coup d’œil. Si quelqu’un d’expérimenté crie “à gauche” ou “à droite ”, nous sommes alors encouragés à continuer et à dépasser tel passage difficile de notre vie. Ce n’est pas l’accompagnateur qui monte à notre place, mais il nous met sur la bonne piste.
Le rôle d’accompagnateur spirituel consiste donc à seconder l’action de l’Esprit-Saint dans l’âme et à donner la paix en vue du don de soi. La direction spirituelle aide à découvrir ce que l’Évangile dit à chaque chrétien, et à réagir par une réponse de don. Comme le disait Benoît XVI : « Elle est toujours d’actualité, pour tous […] l’invitation à recourir aux conseils d’un bon père spirituel, à même d’accompagner chacun dans la connaissance profonde de soi-même, et à le conduire à l’union avec le Seigneur, afin que son existence se conforme chaque fois plus à l’Évangile. » (Audience générale, 16/09/2009).
La direction spirituelle, si elle repose sur une écoute véritable, amène donc à confronter sa propre vie au Christ, à son message d’amour, et à voir, à la lumière de l’Écriture, par l’action du saint Esprit, la main de Dieu dans son existence propre.