Création d’une maison intergénérationnelle à Laval

Les locaux de la future maison intergénérationnelle

Arrivés à Laval en 2014 pour prendre la responsabilité d’une paroisse de Laval à la demande de Mgr Thierry Scherrer, évêque du lieu, don Pierre-Antoine et ses frères de la Communauté Saint Martin locale œuvrent au sein de l’internat Notre-Dame de Pontmain et du patronage don Bosco, portés par des laïcs bénévoles. Avec la nécessité d’agrandir les locaux de ces deux institutions vient l’idée folle de créer une maison intergénérationnelle qui non seulement les réunirait, mais accueillerait en plus des personnes âgées, des étudiantes, des malades, des bébés et des personnes handicapées. Pour faire vivre l’espérance.

Don Pierre-Antoine, d’où est venue cette idée de créer une maison intergénérationnelle ?

Tout est parti de la mise en vente par la mairie, en 2016, de l’ancien hôpital de Laval tenu jusqu’à la fin du 20ème siècle par les Hospitalières de Saint-Joseph, pendant trois siècles. Avec quelques amis de la paroisse nous nous sommes dit, sous forme de boutade, « et si nous nous installions à Saint-Julien ? » ! L’idée de réunir plusieurs générations a alors germé. Nous sommes allés voir le maire pour lui présenter notre projet : réunir sur un seul et même lieu des générations différentes au cœur de la ville : 80 personnes âgées et 16 étudiantes dans des appartements indépendants, 80 collégiens/lycéens à l’internat, 80 enfants de 7 à 12 ans au patronage, 10 bébés dans une micro-crèche, une maison de santé et un café solidaire tenu par des personnes handicapées et ouvert sur la ville. A terme, l’objectif étant de recréer du lien social afin de répondre à de nombreux défis que pose notre société aujourd’hui.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Après 3 années de réflexion et de recherche de fonds traversées nécessairement par bien des questionnements, nous sommes aujourd’hui en mesure de commencer les travaux de réhabilitation des 6000 m² de bâtiments laissés à l’abandon depuis de nombreuses années.
Avec les nombreux bénévoles qui nous ont rejoints, nous avons toujours été portés par le désir de répondre avec audace aux urgences du moment, aux besoins et aux espérances des personnes que nous voulons servir. À tout moment, nous avons gardé à l’esprit que la Providence devait nous conduire. A de multiples reprises, par des rencontres, des soutiens et des opportunités inattendues, elle nous a donné confiance et invité à l’audace.
Nous n’avons pas d’autres objectifs que de créer des relations heureuses, humanisantes et sources d’espérance. Les rêves les plus simples sont parfois vus comme des utopies. C’est peut-être parce qu’on les voit ainsi, parfois avec cynisme, que notre société se délite. Saint-Julien est fait pour ceux qui veulent grandir dans cette espérance.

Comment concilie-t-on une vie de curé de paroisse avec une vie « d’aventurier » sur des projets d’une telle envergure ? Est-ce compatible ?

Un prêtre ne peut que se réjouir quand il vit au milieu de paroissiens généreux, enthousiastes et prêts à donner de leur temps et de leurs talents en faveur d’œuvres qui servent le bien commun de leur ville ! Avec eux, je me suis investi en tant que citoyen soucieux du bien de notre ville et en tant que chrétien, sans rien cacher de nos inspirations, tout droit issues de l’Évangile. Il peut paraitre curieux que des prêtres quittent leur sacristie pour se retrousser les manches et œuvrer avec d’autres à des tâches disons plus profanes. Mais le profane n’est jamais séparé du sacré. La personne humaine est sacrée. Elle mérite d’être servie. Certains d’entre nous le vivent en consacrant beaucoup de temps à l’éducation des jeunes gens, qu’ils soient chrétiens ou non, qu’ils nous suivent quand nous prions avec eux ou bien qu’ils aient besoin d’écoute, de conseil, de joie et d’espérance. Nous croyons au rôle social du prêtre : nous sommes au cœur des évènements les plus marquants d’une vie d’homme : la naissance, la croissance, les engagements, la maladie, la mort. Nous le vivons parfois en une seule journée. C’est un « métier » extraordinaire ! Une vie de service si enrichissante et qui contraint en définitive à beaucoup d’humilité. Nous sommes à notre place à l’autel, qui est le centre absolu et l’inspiration continuelle de notre vie de prêtre. Nous le sommes aussi, et indissociablement, au chevet des détresses de notre temps. Disons qu’être tourné vers Dieu et tout recevoir de lui nous aide à nous tourner, avec les limites de ce que nous sommes, vers le bien des hommes. Nous croyons ainsi témoigner de la bonté de Dieu pour tous.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.