L’Anneau épiscopal

Histoire

Dans la période antique, on utilisait l’anneau de fer comme marque d’honneur individuelle. Le port en était accordé officiellement par l’état afin de récompenser les faits de guerre. Ensuite, dès les premiers temps de la République romaine, apparut le port d’un anneau d’or par les sénateurs. Le port de l’anneau d’or s’étendit progressivement à tous les hommes libres (ingenui), l’anneau d’argent étant quant à lui réservé aux affranchis, et celui de fer aux esclaves. Son rôle principal devint dès lors de différencier les classes sociales. La plupart des témoignages font mention d’un port au quatrième doigt de la main gauche, notamment parce que, selon une croyance commune, il y aurait dans ce doigt une veine qui remonte directement au coeur ! S’agissant du port de l’anneau par l’évêque, nous pouvons noter que, déjà dans l’usage romain, les flamines diales, c’est-à-dire les prêtres consacrés au culte de Jupiter, étaient assimilés aux sénateurs et, à ce titre, portaient l’anneau d’or. Cela signifie donc que le port de l’anneau d’or possédait aussi une valeur de distinction religieuse.
Peut-être l’usage de l’anneau d’or par l’évêque remonte-t-il à l’Antiquité, mais nous n’en avons aucun témoignage assuré. Le premier document qui paraisse insinuer assez clairement l’existence d’un anneau épiscopal remonte au début du VIème s. Ce n’est qu’au VIIème s. que nous rencontrons la mention formelle de l’anneau épiscopal proprement dit.

Liturgie

Description

Par le passé, l’anneau épiscopal devait être d’or et enrichi de quelque pierre précieuse : le saphir, l’émeraude ou plus souvent l’améthyste. Cette dernière, dont l’étymologie indique qu’elle « préserve de l’enivrement », avait pour fonction de prévenir celui qui la porte de tout enivrement du pouvoir (cf. ci-dessus, l’anneau d’améthyste de l’évêque Aribo de Mayence, v. 1021). Par le passé, on ne devait jamais y graver aucune figure. L’évêque, le cardinal ou le pape peuvent avoir deux anneaux : un dont ils usent dans la vie quotidienne, un autre pour les cérémonies religieuses. Ce dernier est appelé « anneau pontifical ». Plus tardivement, le Saint Siège accorda également aux pères abbés de certains monastères le privilège de porter l’anneau épiscopal. L’« anneau du pêcheur » est propre au Souverain Pontife. Cet anneau représente saint Pierre assis dans une barque et jetant ou retirant de la mer un filet de pêche.

Son usage est pour la première fois mentionné par Clément IV en 1265, mais l’on ignore son origine. Après une interruption de cette pratique depuis le XIXème s., c’est Benoît XVI qui en a réintroduit l’usage (ci-dessous, l’anneau du pêcheur du pape Benoît XVI). Il a d’ailleurs consacré une partie de sa première homélie papale à en livrer le sens profond. Notons enfin que, aujourd’hui, l’usage d’orner l’anneau épiscopal d’une pierre précieuse semble se perdre, les nouveaux évêques privilégiant des anneaux plus sobres.

Liturgie

Signification

Celle-ci a beaucoup varié dans l’histoire de l’Église, suivant la manière de considérer le,ministère épiscopal.,Retenons qu’aujourd’hui la signification classique de l’anneau est double : l’alliance d’amour avec l’Église et l’autorité épiscopale (il scelle les documents officiels). La première signification est reprise par le Cérémonial des Évêques qui précise au n°58 que : « L’évêque portera toujours l’anneau, signe de fidélité et d’union à l’Église, son épouse. » La seconde, en revanche, prédominante dans une conception plutôt féodale ou honorifique du pouvoir pontifical, n’est plus mentionnée dans les textes récents. Il faut ajouter à ces deux significations celle donnée par l’évêque Hincmar de Reims : l’anneau doit rappeler à l’évêque qu’il est gardien des mystères de la foi, mystères qu’il se doit de cacher à ceux qui n’ont pas à les connaître et de les révéler à ceux qui sont prêts à les recevoir.

L’image utilisée provient des anneaux servant à sceller le contenu d’une lettre afin d’être certain qu’elle ne soit ouverte que par son destinataire. Cette mission de l’évêque gardien des mystères de la foi est reprise dans le Pontifical des Ordinations qui précise que, au moment de la remise de l’anneau, le consécrateur principal prononce les paroles suivantes : « Recevez cet anneau, symbole de fidélité. Gardez dans la pureté de la foi l’Église, qui est l’épouse du Christ. »

Notons que l’évêque doit constamment porter son anneau épiscopal comme l’indique le Cérémonial des Évêques déjà cité. Ce même cérémonial prévoit cependant une exception la règle : au cours de la Messe, l’évêque peut en effet ôter l’anneau pour se laver les mains. Il le confie alors au diacre. Aujourd’hui, la pratique la plus courante est d’utiliser le même anneau pour la vie. quotidienne et pour la liturgie. Cependant certain évêques et pères abbés tiennent encore à cette pratique et arborent, en particulier lors des grandes fêtes, des anneaux pontificaux plus beaux et plus ornés.

Pour les curieux

L’anneau du pêcheur devait être brisé à la mort du Pape. Cette tâche revenait au cardinal camerlingue qui, devant tous les cardinaux, le brisait à coups de marteau. Cependant, la coutume a évolué et il est maintenant simplement rendu inutilisable. Ainsi, le pape émérite Benoît XVI ne le porte plus depuis sa renonciation, et son anneau du pêcheur a simplement été rayé.

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Biographie

Jean-François Guérin

Jean-François Guérin naquit à Loches au cœur de la Touraine le 25 juillet 1929 d’Albert Guérin et de Camille Linard, charcutiers dans cette ville ; il fut baptisé le 9 mars 1930 dans la collégiale Saint-Ours sous le prénom de Jean. Ses deux parents sont originaires d’Artannes-sur-Indre où il suivit sa première scolarité, dans une famille qui n’était pas particulièrement marquée par la foi.

Installé chez sa mère à Paris, il s’ouvrit de sa vocation à un prêtre de Versailles. C’est pourquoi, contre l’avis de sa famille, il entra au séminaire de Versailles, en 1949, à vingt ans. Les premières années de sa formation furant vraiment fondatrices pour lui, marquées par la forte spiritualité sacerdotale enseignée par les formateurs sulpiciens. Ces années furent coupées par son temps de service militaire en Tunisie et marquées par le décès de son père. Premier tournant dans son itinéraire : il décida de quitter Versailles pour revenir à Tours, puis il intégra le Séminaire français de Rome et, le 29 juin 1955, il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Gatien par Mgr Gaillard.

D’abord vicaire à la cathédrale de Tours, il fut nommé aumônier des lycées Descartes, Balzac et Grandmont à Tours où sa santé souffre un peu de l’intensité de son engagement auprès des jeunes. Souvent il les emmena à Fontgombault, une abbaye bénédictine qui eut une importance centrale dans sa vie et son sacerdoce : il en devint oblat en 1961. Quittant Tours, il fut envoyé à Paris pour des études de droit canonique, qu’il commença en 1965.  Pendant ces études, il était aussi confesseur à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, où il fut inspiré par les intuitions ecclésiales et missionnaires de Monseigneur Charles, recteur de la Basilique, avec lequel se créa une amitié. Les études terminées, il devint délégué général de l’Œuvre d’Orient en 1968 et garda cette charge, qui consistait à recueillir des fonds pour aider les écoles, dispensaires et œuvres caritatives dans les paroisses de toute la France, jusqu’en 1975.

À Paris, son ministère se déployait entre l’œuvre d’Orient, la mission de chapelain au Sacré Cœur et un ministère qui se dessina peu à peu auprès d’étudiants, hommes et femmes, qui le rejoignirent bientôt pour une heure d’adoration silencieuse mensuelle, à Montmartre. De ce silence, naquit l’idée d’une messe hebdomadaire en 1968. Elle est célébrée à la chapelle du Bon Secours, rue Notre-Dame-des-Champs, chapelle toute proche des bureaux de l’Œuvre d’Orient. L’abbé Guérin entendait donner à ces jeunes gens une solide formation centrée sur la vie intérieure, la vie sacramentelle, sur le discernement des vocations, mariage, sacerdoce, vie religieuse. Son action apostolique auprès de ce groupe comprendra aussi des camps – un mélange entre retraite et vacances, ce qui donna naissance aux futurs « Routes Saint-Martin ». Mais dans le temps de la réforme liturgique, il leur transmit aussi sa docilité envers les décisions du Concile et du Pape, face à certains qui ne veulent rien entendre sur le nouveau missel promulgué par le Pape Paul VI.

Proche des moines bénédictins de Fontgombault et des Sœurs Servantes des Pauvres, l’abbé Guérin accompagna des jeunes vers des vocations religieuses, contemplatives et apostoliques. Mais, plusieurs jeunes gens lui partagèrent leur désir de devenir prêtres diocésains. En février 1976, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et Dom Jean Roy, Père Abbé de Fontgombault, se rencontrèrent à Rome où ce dernier demanda au cardinal s’il est possible d’accueillir des amis français à Gênes. L’accord fut immédiat : les études au séminaire seraient gratuites et un couvent capucin situé à dix-sept kilomètres du centre-ville serait mis à leur disposition. C’est alors que le 1er novembre 1976, commença la Communauté Saint-Martin par un cours intensif en italien ; suivirent les travaux à entreprendre au couvent de Voltri qui est en très mauvais état. Les années italiennes furent celles de la fondation, avec l’appui constant du cardinal Giuseppe Siri, qui, à sa démission, nomma l’abbé Guérin chanoine d’honneur de sa cathédrale.

L’année 1993 fut celui du retour en France, pour les membres de la Communauté. Aidé par les premiers membres, l’abbé Guérin guida cette installation à Candé-sur-Beuvron, dans le diocèse de Blois. Ce furent des années plus difficiles, marquées par différents problèmes de santé. L’abbé Guérin fut de plus en plus secondé. En février 2004, il présenta sa démission. Demeuré à Candé, il fut rappelé à Dieu le 21 mai 2005. Après ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Blois, il fut inhumé au cimetière d’Artannes-sur-Indre, son village natal.

Le 18 juillet 2024, un communiqué faisant état des conclusions du rapport de la visite pastorale a révélé des faits reprochés par plusieurs anciens membres de la communauté à l’abbé Guérin. Nous entendons avec douleur la souffrance que certains ont pu exprimer auprès des visiteurs et allons effectuer courageusement ce travail de relecture qui permettra de faire évoluer cette page. Afin de recueillir la parole des personnes qui souhaiteraient se manifester, vous pouvez contacter, au nom de Mgr Matthieu Dupont qui a été nommé assistant apostolique de la communauté, la Cellule d’écoute des diocèses des Pays-de-Loire à l’adresse suivante : paroledevictimespaysdeloire@gmail.com

Biographie

Don Paul Préaux

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Don Paul Préaux, né le 6 octobre 1964 à Laval (Mayenne), rentre au séminaire de la Communauté Saint-Martin alors installée à Voltri (diocèse de Gênes, Italie) en 1982. Il est ordonné diacre en avril 1988 à Saint Raphaël (Var) par le cardinal Siri et obtient son baccalauréat de philosophie et de théologie. L’année suivante, le 4 juillet, il est ordonné prêtre à Gênes par le cardinal Canestri.

En 1990, don Paul obtient une licence canonique de théologie dogmatique à Fribourg (Suisse) et devient responsable de la maison de formation de Voltri. Il est envoyé à Rome en 1992 pour l’année d’habilitation au doctorat et commence ensuite sa thèse.

Nommé, en 1995, chapelain au sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne), il devient recteur de ce sanctuaire consacré à la prière pour les défunts, charge qu’il occupera jusqu’à son élection comme Modérateur général de la Communauté Saint-Martin. Pendant cette période, don Paul est également membre du conseil presbytéral du diocèse de Sées pendant six ans et secrétaire du même conseil pendant 3 ans.

Docteur en théologie en 2005, don Paul est l’auteur d’une thèse sur Les fondements ecclésiologiques du Presbytérium selon le concile Vatican II et la théologie post-conciliaire. Enseignant la théologie dogmatique à l’École de théologie de la Communauté, depuis 1993, il intervient également dans différents lieux d’enseignement, comme le Centre d’études théologiques de Caen. Il est également sollicité pour prêcher des retraites et intervenir dans différents diocèses et communautés, notamment des thèmes de la spiritualité sacerdotale et de l’espérance chrétienne, sur lesquels il a publié des ouvrages.  Renvoi à la page de ses publications.

Le 26 avril 2010, don Paul Préaux est élu Modérateur général de la Communauté Saint-Martin et réélu en 2016 à cette charge pour un nouveau mandat de six ans. Il est à nouveau élu à cette charge en 2022 pour un dernier mandat.